maximus 10 Posted March 23, 2013 Partager Posted March 23, 2013 JE LIS TON CORPS ET… ME CULTIVE Le jour où s'est arrêté Le dialogue entre tes seins Dans l'eau prenant leur bain Et les tribus s'affrontant pour l'eau L'ère de la décadence a commencé, Alors la guerre de la pluie fut déclarée Par les nuages Pour une très longue durée, La grève des vols fut déclenchée Par la gente ailée, Les épis ont refusé De porter leurs semences Et la terre a pris la ressemblance D'une lampe à gaz. II Le jour où ils m'ont de la tribu chassé Parce qu'à l'entrée de la tente j'ai déposé Un poème L'heure de la déchéance a sonné. L'ère de la décadence N'est pas celle de l'ignorance Des règles grammaticales et de conjugaison, Mais celle de l'ignorance Des principes qui régissent le genre féminin, Celle de la rature des noms de toutes les femmes De la mémoire de la patrie. III O ma bien aimée, Qu'est-ce donc que cette patrie Qui se comporte avec l'Amour En agent de la circulation ? Cette patrie qui considère que la Rose Est un complot dirigé contre le régime, Que le Poème est un tract clandestin Rédigé contre le régime ? Qu'est-ce donc que ce pays Façonné sous forme de criquet pèlerin Sur son ventre rampant De l'Atlantique au Golfe Et du Golfe à l'Atlantique, Parlant le jour comme un saint Et qui, la nuit tombant, Est pris de tourbillon Autour d'un nombril féminin ? IV Qu'est-ce donc cette patrie Qui exerce son infamie Contre tout nuage de pluie chargé, Qui ouvre une fiche secrète Pour chaque sein de femme, Qui établit un PV de police Contre chaque rose ? V O bien aimée Que faisons-nous encore dans cette patrie Qui craint de regarder Son corps dans un miroir Pour ne pas le désirer ? Qui craint d'entendre au téléphone Une voix féminine De peur de rompre ses ablutions ? Que faisons-nous dans cette patrie égarée Entre les œuvres de Chafi'i et de Lénine, Entre le matérialisme dialectique Et les photos pornos, Entre les exégèses coraniques Et les revues Play Boy, Entre le groupe mu'tazélite Et le groupe des Beattles, Entre Rabi'a-l-'Adaouya Et Emmanuelle ? VI O toi être étonnant Comme un jouet d'enfant Je me considère comme homme civilisé Parce que je suis ton Amant, Et je considère mes vers comme historiques Parce qu'ils sont tes contemporains. Toute époque avant tes yeux Ne peut être qu'hypothétique, Toute époque après tes yeux N'est que déchirement ; Ne demande donc pas pourquoi Je suis avec toi : Je veux sortir de mon sous-développement Pour vivre l'ère de l'Eau, Je veux fuir la République de la Soif Pour pénétrer dans celle du Magnolia, Je veux quitter mon état de Bédouin Pour m'asseoir à l'ombre des arbres, Je veux me laver dans l'eau des Sources Et apprendre les noms des Fleurs. Je veux que tu m'enseignes La lecture et l'écriture Car l'écriture sur ton corps Est le début de la connaissance : S'y engager de la connaissance : S'y engager est s'engager Sur la voie de la civilisation. Ton corps n'est pas ennemi de la Culture, Mais la culture même. Celui qui ne sait pas faire la lecture De l'Alphabet de ton corps Restera analphabète sa vie durant Nizar Kabbani Nizar Kabani un fou amoureux qui n'hésite pas à donner "corps" à ses sentiments et à les materialiser pour exprimer leur intesité ..... Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted April 19, 2013 Partager Posted April 19, 2013 Bonsoir Maximus ! Tout à fait, j'aime beaucoup ses poèmes, il a les mots qui touchent ! Merci pour le partage Maximus Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted April 19, 2013 Partager Posted April 19, 2013 Ta main Ta main qui s'est posée sur mon épaule, Telle une colombe descendue pour boire, Vaut pour moi mille royaumes, Puisse-t-elle ne jamais quitter mon épaule. C'est un soleil qui dort sur mon épaule, Mille fois je l'ai embrassée et ne m'en suis pas lassé. Un fleuve de soie, un éventail chinois, Un poème entrain de s'écrire. Ta main si douce, comment la convaincre que je l'admire tant ? Ta petite main est une étoile fuyante Que puis-je dire à une étoile qui joue ? Je veille, avec à mes côtés la main blanche d'une femme Y t-il plus désirable et y a-il plus délicieux ? Nizar Qabbani Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 19, 2013 Author Partager Posted April 19, 2013 Ta main Ta main qui s'est posée sur mon épaule, Telle une colombe descendue pour boire, Vaut pour moi mille royaumes, Puisse-t-elle ne jamais quitter mon épaule. C'est un soleil qui dort sur mon épaule, Mille fois je l'ai embrassée et ne m'en suis pas lassé. Un fleuve de soie, un éventail chinois, Un poème entrain de s'écrire. Ta main si douce, comment la convaincre que je l'admire tant ? Ta petite main est une étoile fuyante Que puis-je dire à une étoile qui joue ? Je veille, avec à mes côtés la main blanche d'une femme Y t-il plus désirable et y a-il plus délicieux ? Nizar Qabbani Un grand poete merci de ta contribution Il écrit de nombreux poème pour son épouse, suite à la mort de celle-ci dans un attentat Merci à vous, Merci à vous, Assassinée, ma bien aimée ! Vous pourrez dès lors Sur la tombe de la martyre Porter votre funèbre toast. Assassinée ma poésie ! Est-il un peuple au monde, Excepter-nous Qui assassine le poème ? O ma verdoyante Ninive ! O ma blonde bohémienne ! O vagues du Tigre printanier ! O toi qui portes aux chevilles Les plus beaux des anneaux ! Ils t'ont tuée, Balkis ! Quel peuple arabe Celui-là qui assassine Le chant des rossignols ! Balkis, la plus belle des reines Dans l'histoire de Babel ! Balkis, le plus haut des palmiers Sur le sol d'Irak ! Quand elle marchait Elle était entourée de paons, Suivie de faons. Balkis, ô ma douleur ! O douleur du poème à peine frôlé du doigt ! Est-il possible qu'après ta chevelure Les épis s'élèveront encore vers le ciel ? Où est donc passé Al Samaw'al ? Où est donc parti Al Muhalhil ? Les anciens preux, où sont-ils ? Il n'y a plus que des tribus tuant des tribus, Des renards tuant des renards, Et des araignées tuant d'autres araignées. Je te jure par tes yeux Où viennent se réfugier des millions d'étoiles Que, sur les Arabes, ma lune, Je raconterai d'incroyables choses L'héroïsme n'est-il qu'un leurre arabe ? Ou bien, comme nous, l'Histoire est-elle mensongère ? Balkis, ne t'éloigne pas de moi Car, après toi, le soleil Ne brille plus sur les rivages. Au cours de l'instruction je dirai : Le voleur s'est déguisé en combattant, Au cours de l'instruction je dirai : Le guide bien doué n'est qu'un vilain courtier. Je dirai que cette histoire de rayonnement (arabe) N'est une plaisanterie, la plus mesquine, Voilà donc toute l'Histoire, ô Balkis ! Comment saura-t-on distinguer Entre les parterres fleuris Et les monceaux d'immondices ? Blakis, toi la martyre, toi le poème, Toi la toute-pure, toit la toute-sainte. Le peuple de Saba, Balkis, cherche sa reine des yeux, Rends donc au peuple son salut ! Ils avaient libéré une olive Ou restitué une orange, Et effacé de l'Histoire la honte, J'aurais alors rendu grâce à ceux qui t'ont tuée O mon adorée jusqu'à la lie ! Mais ils ont laissé la Palestine à son sort Pour tuer une biche ! Balkis, que doivent dire les poètes de notre siècle ! Que doit dire le poème Au siècle des Arabes et non Arabes, Au temps des païens, Alors que le monde Arabe est écrasé Ecrasé et sous le joug, Et que sa langue est coupée. Nous sommes le crime dans sa plus parfaite expression ; Alors écartez de nous nos œuvres de culture. O ma bien aimée, ils t'ont arrachée de mes mains, Ils ont arraché le poème de ma bouche, Ils ont pris l'écriture, la lecture, L'enfance et l'espérance. Balkis, Balkis, ô larmes s'égouttant sur les cils du violon ! Balkis, ô bien aimée jusqu'à la lie ! J'ai appris les secrets de l'amour à ceux qui t'ont tuée, Mais avant la fin de la course, Ils ont tué mon poulain. Balkis, je te demande pardon ; Peut être que ta vie a servi à racheter la mienne Je sais pertinemment Que ceux qui ont commis ce crime Voulaient en fait attenter à mes mots. Belle, dors dans la bénédiction divine, Le poème après toi est impossible Et la féminité aussi est impossible. Des générations d'enfants Continueront à s'interroger sur tes longues tresses, Des générations d'amants Continueront à lire ton histoire O parfaite enseignante ! Les Arabes sauront un jour Qu'ils ont tué une messagère QU'ILS...ON....TU...E...UNE... .MES...SA...GERE. Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 19, 2013 Author Partager Posted April 19, 2013 Nizar Qabbani - Balqis [YOUTUBE]P2AdfMIU5c0[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted April 19, 2013 Partager Posted April 19, 2013 J'avais eu l'occasion de lire ce poème, où l'histoire se mélange à l'amour qu'il avait pour sa femme, et on ressent tout sa peine ! Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 20, 2013 Author Partager Posted April 20, 2013 caprice Bonjour Nizar Qabbani - Balqis J'avais eu l'occasion de lire ce poème, où l'histoire se mélange à l'amour qu'il avait pour sa femme, et on ressent tout sa peine ! Voici un des ses poemes que je trouve tres profond [YOUTUBE]3H_z4P9tF7k[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 29, 2013 Author Partager Posted April 29, 2013 les Mots Il me fait entendre ..... Quand il me fait danser Des mots, qui ne sont pas comme tous les mots Il me prend d'au-dessous de mes bras Il me plante dans un des nuages Et la pluie noire dans mes yeux Il me prend avec lui...il me prend Pour une soirée de bal rose Et moi comme une petite fille dans sa main Comme une plume prise dans les airs Il m'apporte sept lunes Et un bouquet de chansons Il m'offre un soleil... Il m'offre Un été.... Et un escadron d'hirondelles Il m'informe que je suis son chef d'œuvre Et que je vaux des milliers d'étoiles Et que je suis un trésor .... Et que je suis Le plus beau tableau qu'il ait vu Il raconte des choses qui m'étourdissent Qui me font oublier le bal et les pas Des mots qui bouleversent mon histoire Qui me rendent une femme instantanément Il me construit un palais de mirage Que je n'habite que quelques instants Et je reviens..... je reviens à ma table Rien avec moi .....Sauf des mots. Nizar Kabbani... Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 29, 2013 Author Partager Posted April 29, 2013 Femmes Poème inachevé pour définir l'amour :40: Quand j'ai fait route sur tes mers, ma reine je ne regardais pas les cartes je ne portais de canot ni de bouée mais j'ai vogué vers ton feu comme un bouddha et j'ai choisi mon destin Mon bonheur était d'écrire à la craie mon adresse sur le soleil et sur tes seins de construire les ponts Lorsque j'ai commencé de t'aimer j'ai vu les cerises rouges de notre jardin comme des boules de braise les poissons apeurés par l'hameçon des enfants affluer par millions sur nos plages et déposer leurs oeufs J'ai vu les peupliers s'élever vers le ciel le temps s'ouvrir et Dieu revenir enfin sur la terre Nizar Kabbani Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 23, 2013 Author Partager Posted May 23, 2013 Parce que j'aime Instant d'amour Parce que je vis pour toi Je rêve de toi Je rêve d'une longue nuit d'amour qui nous prendrait sous ses ailes Parce que j'aime J'écris mes sentiments Mes chuchotements sont le titre de mon amour Je sens que tu fait fleurir (pousser) en moi Un arbre vert qui ne fane (meurt) pas je sens que tu es mon étoile éternel de toutes les saisons Mais tu peux ne pas être brillant tout le temps Mais tu es cette lueur qui trône mes yeux Toujours avec un rayon d'amour et de tendresse Ibn Arabi Citer Link to post Share on other sites
bizou 10 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 Mais tu peux ne pas être brillant tout le temps Mais tu es cette lueur qui trône mes yeux Toujours avec un rayon d'amour et de tendresse tiens, je me retrouve dans ce passage on se croirait, qu'il était entrain de dresser un tableau de ma personne il est fort ce ibn arabi merci MAXIMUS bizou Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 23, 2013 Author Partager Posted May 23, 2013 tiens, je me retrouve dans ce passage on se croirait, qu'il était entrain de dresser un tableau de ma personne il est fort ce ibn arabi merci MAXIMUS bizou Bonsoir et heureux que cela te plaise Que tu puisse te retrouver aux travers de ces mots Merci de ta lecture Bise ;) Citer Link to post Share on other sites
bizou 10 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 tout le plaisir, tout les plaisirs, MAXIMUS Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 23, 2013 Author Partager Posted May 23, 2013 tout le plaisir, tout les plaisirs, MAXIMUS Alors comme la poesie arabe est trop delaissée je partage Khalil Gibran Chapitre 1 l'amour Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour. Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit : Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il vous fait croître, il vous élague. De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil, Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. Il vous bat pour vous mettre à nu. Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. Il vous broie jusqu'à la blancheur. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple. Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu. Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie. Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour. Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne, Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes. L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même. L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé. Car l'amour suffit à l'amour. Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu". Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours. L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir. Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi : Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit. Connaître la douleur de trop de tendresse. Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ; Et en saigner volontiers et dans la joie. Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ; Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ; Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ; Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres. Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 23, 2013 Author Partager Posted May 23, 2013 Ton amour est un bel oiseau vert Un oiseau étrangement vert Il grandit, ma bien aimée Comme grandissent les oiseaux Il picote d'entre mes doigts Il becquète sur mes cils Comment est-il là? Quand est-il arrivé, ce bel oiseau vert ? j'avoue n'y avoir même pas pensé Car celui qui aime ne pense pas... Ton amour est un blond garçon Qui casse tout sur son passage Qui me rend visite quand le ciel pleut Ton amour est un gamin fatigant Qui se joue de mes sens et j'endure Un gosse dont les larmes me peinent Tous s'endorment , lui reste éveillé Ton amour grandit tout seul Tels les champs lorsqu'ils fleurissent décorées de fleurs rouges Telles nos portes Tout comme, au cœur de la pêche, Dégouline le sucre pur Tout comme poussent sur nos plaines Les amandiers et les pins verts Ton amour est comme le vent ma chérie il m'entoure de partout sans que je le sente,sans qu'il me touche Tu es mon île que j'adore Tu es un rêve de mes rêves Qu'on ne saurait ni conter ni expliquer Qu'est-ce ton amour ma chérie? Est-ce une fleur ou un poignard ? Ou est-ce un cierge qui m'éclaire? Est-ce une tempête dévastatrice? Ou est-ce la volonté de Dieu? Tout ce que je sais, de mes sentiments est que tu es ma chérie, ma chérie Et que celui qui aime Ne pense pas.... NIZAR KABANI... Citer Link to post Share on other sites
bizou 10 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 alors la, tu me gatve Citer Link to post Share on other sites
Thouraya 10 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 JE LIS TON CORPS ET… ME CULTIVE Le jour où s'est arrêté Le dialogue entre tes seins Dans l'eau prenant leur bain Et les tribus s'affrontant pour l'eau L'ère de la décadence a commencé, Alors la guerre de la pluie fut déclarée Par les nuages Pour une très longue durée, La grève des vols fut déclenchée Par la gente ailée, Les épis ont refusé De porter leurs semences Et la terre a pris la ressemblance D'une lampe à gaz. II Le jour où ils m'ont de la tribu chassé Parce qu'à l'entrée de la tente j'ai déposé Un poème L'heure de la déchéance a sonné. L'ère de la décadence N'est pas celle de l'ignorance Des règles grammaticales et de conjugaison, Mais celle de l'ignorance Des principes qui régissent le genre féminin, Celle de la rature des noms de toutes les femmes De la mémoire de la patrie. III O ma bien aimée, Qu'est-ce donc que cette patrie Qui se comporte avec l'Amour En agent de la circulation ? Cette patrie qui considère que la Rose Est un complot dirigé contre le régime, Que le Poème est un tract clandestin Rédigé contre le régime ? Qu'est-ce donc que ce pays Façonné sous forme de criquet pèlerin Sur son ventre rampant De l'Atlantique au Golfe Et du Golfe à l'Atlantique, Parlant le jour comme un saint Et qui, la nuit tombant, Est pris de tourbillon Autour d'un nombril féminin ? IV Qu'est-ce donc cette patrie Qui exerce son infamie Contre tout nuage de pluie chargé, Qui ouvre une fiche secrète Pour chaque sein de femme, Qui établit un PV de police Contre chaque rose ? V O bien aimée Que faisons-nous encore dans cette patrie Qui craint de regarder Son corps dans un miroir Pour ne pas le désirer ? Qui craint d'entendre au téléphone Une voix féminine De peur de rompre ses ablutions ? Que faisons-nous dans cette patrie égarée Entre les œuvres de Chafi'i et de Lénine, Entre le matérialisme dialectique Et les photos pornos, Entre les exégèses coraniques Et les revues Play Boy, Entre le groupe mu'tazélite Et le groupe des Beattles, Entre Rabi'a-l-'Adaouya Et Emmanuelle ? VI O toi être étonnant Comme un jouet d'enfant Je me considère comme homme civilisé Parce que je suis ton Amant, Et je considère mes vers comme historiques Parce qu'ils sont tes contemporains. Toute époque avant tes yeux Ne peut être qu'hypothétique, Toute époque après tes yeux N'est que déchirement ; Ne demande donc pas pourquoi Je suis avec toi : Je veux sortir de mon sous-développement Pour vivre l'ère de l'Eau, Je veux fuir la République de la Soif Pour pénétrer dans celle du Magnolia, Je veux quitter mon état de Bédouin Pour m'asseoir à l'ombre des arbres, Je veux me laver dans l'eau des Sources Et apprendre les noms des Fleurs. Je veux que tu m'enseignes La lecture et l'écriture Car l'écriture sur ton corps Est le début de la connaissance : S'y engager de la connaissance : S'y engager est s'engager Sur la voie de la civilisation. Ton corps n'est pas ennemi de la Culture, Mais la culture même. Celui qui ne sait pas faire la lecture De l'Alphabet de ton corps Restera analphabète sa vie durant Nizar Kabbani Nizar Kabani un fou amoureux qui n'hésite pas à donner "corps" à ses sentiments et à les materialiser pour exprimer leur intesité ..... Merci Maximus. J'aime bien ce poème, je me permets de le mettre en arabe pour lui rendre vraiment justice: أقرأ جسدك وأتثقف نزار قباني يوم توقف الحوار بين نهديك المغتسلين بالماء وبين القبائل المتقاتلة على الماء بدأت عصور الانحطاط أعلنت الغيوم الإضراب عن المطر لمدة خمسمئة سنه وأعلنت العصافير الإضراب عن الطيران وامتنعت السنابل عن إنجاب الأولاد وصار شكل القمر كشكل زجاجة النفط يوم طردوني من القبيلة لأني تركت قصيدة على باب خيمتك وتركت لك معها ورده بدأت عصور الانحطاط إن عصور الانحطاط ليست الجهل بمبادئ النحو الصرف ولكنها الجهل بمبادئ الأنوثة وشطب أسماء جميع النساء من ذاكرة الوطن آه يا حبيبتي ما هو هذا الوطن الذي يتعامل مع الحب كرجل بوليس ؟ فيعتبر الوردة مؤامرة على النظام ويعتبر القصيدة منشورا سريا ضده ما هو هذا الوطن المرسوم على شكل جرادة صفراء تزحف على بطنها من المحيط إلى الخليج من الخليج إلى المحيط والذي يتكلم في النهار كقديس ويدوخ في الليل على سرَّة امرأة ما هو هذا الوطن ؟ الذي ألغى الحب من مناهجه المدرسية وألغى فن الشعر وعيون النساء ما هو هذا الوطن ؟ الذي يمارس العدوان على كل غمامة ماطرة ويفتح لكل نهد ملفاً سرياً وينظّم مع كل وردة مَحْضَر تحقيق !!. يا حبيبتي ماذا نفعل في هذا الوطن ؟ الذي يخاف أن يرى جسده في المرآة حتى لا يشتهيه ويخاف أن يسمع صوت امرأة في التلفون حتى لا يُنقـَضَ وضوءُهُ ماذا نفعل في هذا الوطن ؟ الذي يعرف كل شيء عن ثورة أكتوبر وثورة الزنج وثورة القرامطة ويتصرَّف مع النساء كأنه شيخُ طريقةٍ ماذا نفعل في هذا الوطن ؟ بين مؤلَّفات الإمام الشافعي .. ومؤلفات لينين بين كتب التفسير .. ومجلة ( البلاي بوي ) بين فرقة ( المعتزلة ) .. وفرقة ( البيتلز ) . أيتها المُدهِشةُ كألعاب الأطفال انني أعتبر نفسي متحضِّراً لأني أحبك وأعتبر قصائدي تاريخية لأنها عاصرتك كل زمن قبل عينيك هو احتمال كل زمن بعدهما هو شظايا فلا تسأليني لماذا أنا معك إنني أريد أن اخرج من تخلفي وأدخل في زمن الماء أريد أن أهرب من جمهورية العطش. أريد أن أخرج من بداوتي وأجلس تحت الشجر وأغتسل بماء الينابيع وأتعلم أسماء الأزهار أريد أن تعلميني القراءة والكتابة فالكتابة على جسدك أول المعرفة والدخول إليه دخول إلى الحضارة إن جسدك ليس ضد الثقافة ولكنه الثقافة ومن لا يقرأ دفاتر جسدك يبقى طول حياته ....أمياً . Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 26, 2013 Author Partager Posted May 26, 2013 alors la, tu me gate je te gate ... tous le plaisir et pour moi Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 26, 2013 Author Partager Posted May 26, 2013 Merci Maximus. J'aime bien ce poème, je me permets de le mettre en arabe pour lui rendre vraiment justice: أقرأ جسدك وأتثقف نزار قباني يوم توقف الحوار بين نهديك المغتسلين بالماء وبين القبائل المتقاتلة على الماء بدأت عصور الانحطاط أعلنت الغيوم الإضراب عن المطر لمدة خمسمئة سنه وأعلنت العصافير الإضراب عن الطيران وامتنعت السنابل عن إنجاب الأولاد وصار شكل القمر كشكل زجاجة النفط يوم طردوني من القبيلة لأني تركت قصيدة على باب خيمتك وتركت لك معها ورده بدأت عصور الانحطاط إن عصور الانحطاط ليست الجهل بمبادئ النحو الصرف ولكنها الجهل بمبادئ الأنوثة وشطب أسماء جميع النساء من ذاكرة الوطن آه يا حبيبتي ما هو هذا الوطن الذي يتعامل مع الحب كرجل بوليس ؟ فيعتبر الوردة مؤامرة على النظام ويعتبر القصيدة منشورا سريا ضده ما هو هذا الوطن المرسوم على شكل جرادة صفراء تزحف على بطنها من المحيط إلى الخليج من الخليج إلى المحيط والذي يتكلم في النهار كقديس ويدوخ في الليل على سرَّة امرأة ما هو هذا الوطن ؟ الذي ألغى الحب من مناهجه المدرسية وألغى فن الشعر وعيون النساء ما هو هذا الوطن ؟ الذي يمارس العدوان على كل غمامة ماطرة ويفتح لكل نهد ملفاً سرياً وينظّم مع كل وردة مَحْضَر تحقيق !!. يا حبيبتي ماذا نفعل في هذا الوطن ؟ الذي يخاف أن يرى جسده في المرآة حتى لا يشتهيه ويخاف أن يسمع صوت امرأة في التلفون حتى لا يُنقـَضَ وضوءُهُ ماذا نفعل في هذا الوطن ؟ الذي يعرف كل شيء عن ثورة أكتوبر وثورة الزنج وثورة القرامطة ويتصرَّف مع النساء كأنه شيخُ طريقةٍ ماذا نفعل في هذا الوطن ؟ بين مؤلَّفات الإمام الشافعي .. ومؤلفات لينين بين كتب التفسير .. ومجلة ( البلاي بوي ) بين فرقة ( المعتزلة ) .. وفرقة ( البيتلز ) . أيتها المُدهِشةُ كألعاب الأطفال انني أعتبر نفسي متحضِّراً لأني أحبك وأعتبر قصائدي تاريخية لأنها عاصرتك كل زمن قبل عينيك هو احتمال كل زمن بعدهما هو شظايا فلا تسأليني لماذا أنا معك إنني أريد أن اخرج من تخلفي وأدخل في زمن الماء أريد أن أهرب من جمهورية العطش. أريد أن أخرج من بداوتي وأجلس تحت الشجر وأغتسل بماء الينابيع وأتعلم أسماء الأزهار أريد أن تعلميني القراءة والكتابة فالكتابة على جسدك أول المعرفة والدخول إليه دخول إلى الحضارة إن جسدك ليس ضد الثقافة ولكنه الثقافة ومن لا يقرأ دفاتر جسدك يبقى طول حياته ....أمياً . Merci a toi pour L'original en arabe c'est plus profond un autre [YOUTUBE]1Jc21CwlQ4E[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 26, 2013 Author Partager Posted May 26, 2013 Poésie de tristesse : Ton amour m'a appris d'être triste Il y a longtemps que j'ai besoin D'une femme qui m'attriste D'une femme dans les bras de la quelle je puisse pleurer Comme un passereau D'une femme qui rassemble mes parties Comme des pièces d'un cristal brisé Ton amour m'a fait entrer Dans des pays de tristesse Et moi, avent toi, Je ne suis jamais entré Dans des pays de tristesse Je ne savais jamais que la larme c'est l'homme incarné Que l'homme sans tristesse, Il n'en qu'un souvenir Nizar Kabani Citer Link to post Share on other sites
bizou 10 Posted May 26, 2013 Partager Posted May 26, 2013 [YOUTUBE]vlM_XsLQeW8[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 27, 2013 Author Partager Posted May 27, 2013 Bonjour bizou Merci de ton passage et de ta lecture jolie chanson traduit moi stp Merciiii Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 27, 2013 Author Partager Posted May 27, 2013 Ciel bas Mahmoud Derouiche le poète éxilé.Il écrit la mère , la patrie , la mère_patrie , il écrit l'amour sentimental , l'amour du pays , il se réfugie dans ses poèmes et l'on ne saura jamais avec précision s'il parle de ses symboles ou de ses sentiments. Saura t-on exactement s'il parle de deux personnes ou de deux nations quand il dit C'est un amour pauvre qui observe Longuement les passants et prend Le plus jeune pour lune: Tu as besoin D'un ciel moin élevé. Sois mon ami et tu pourras contenir L'égoïsme de deux êtres qui ne savent A qui offrir leurs fleurs... Il parlait peut-être de moi, peut-être De nous, mais nous ne le savions pas. Ciel bas C'est un amour qui va sur les pieds de soie, Heureux de son exil dans les rues. Un amour petit et pauvre que mouille une pluie de passage Et il déborde sur les passants: Mes présents sont plus grands que moi. Mangez mon blé, Buvez mon vin Car mon ciel repose sur mes épaules et ma terre vous appartient... As-tu humé le sang du jasmin indivis Et pensé à moi? Attendu en ma compagnie un oiseau à la queue verte Et qui n'a pas de nom? C'est un amour pauvre qui fixe le fleuve Et il s'abandonne aux évocations: Où cours-tu ainsi, Jument de l'eau? Sous peu, la mer t'absorbera. Va lentement vers ta mort choisie, Jument de l'eau! Etais-tu mes deux rives Lorsque les lieux étaient tels qu'ils se devaient d'être, Légers légers aux souvenirs? Quelles chansons aimes-tu? Quelles chansons? Celles qui chantent La soif de l'amour ou Celles qui chantent le temps révolu? C'est un amour pauvre et non partagé, Calme calme, qui ne brise pas Le verre de tes jours choisis, Ni attise le feu d'une lune froide Dans ton lit. Tu ne devines pas sa présence si, à sa place peut-être, une obsession te fait pleurer Tu ne sais ce que tu ressens lorsque, de tes bras, tu n'enlaces Que toi! Quelles nuits, désires-tu, quelles nuits? Et de quelle couleur sont ces yeux dont tu rêves, Lorsque tu rêves? C'est un amour pauvre et partagé Qui réduit le nombre des désepérés Et hisse le trône des colombes sur les deux côtés. A toi donc, de conduire Ce printemps rapide vers ceux que tu aimes. Quels temps désires-tu, quels temps? Que j'en sois le poète, ainsi et ainsi: chaque fois Qu'une femme s'en va, au soir, vers son secret, Elle trouve un poète marchant dans ses obsessions. Et chaque fois qu'un poète va au plus profond de lui, Il trouve une femme se dénudant devant se poème... Quels exils désires-tu? M'accompagneras-tu, partiras-tu seule Quand dans ton nom, un exil couronne l'autre De tous ses feux? C'est un amour qui passe par nous Sans que nous le remarquions. Et il ne sait et nous ne savons Pourquoi une rose dans un vieux mur nous disperse, Pourquoi une jeune fille en pleurs à l'arrêt d'un bus Croque une pomme puis pleure et puis rit: Ce n'est rien, rien qu'une Abeille qui vient de traverser mon sang... C'est un amour pauvre qui observe Longuement les passants et prend Le plus jeune pour lune: Tu as besoin D'un ciel moin élevé. Sois mon ami et tu pourras contenir L'égoïsme de deux êtres qui ne savent A qui offrir leurs fleurs... Il parlait peut-être de moi, peut-être De nous, mais nous ne le savions pas. C'est un amour... Mahmoud Darouiche Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 30, 2013 Author Partager Posted May 30, 2013 Comment oublier Comment oublier l’odeur du passé ? Souvenirs d’enfance rêves de mon âme Et ces jours transparents comme une pure flamme Lorsque nous apprenions l’alphabet Et que Salma effaçait chaque ligne En la remplaçant par un tendre signe Et qu’on jouait à se marier Comme on s’est embrassé et ri... Oublierais-je, dis, le jour des adieux La rouge blessure au fond de nos yeux ? Ah, qui me rendra l’odeur du passé Et puis Salma , mon infante et ma reine ! Al Akhtal Assaghir (Liban) Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 30, 2013 Author Partager Posted May 30, 2013 Quand l'amour vous fait signe Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple. Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous Afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, Et par cette connaissance devenir une parcelle du coeur de la Vie. L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même. L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé. Car l'amour suffit à l'amour. poeme de Khalil Gibran ( Liban ) Citer Link to post Share on other sites
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