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et la flamme suit sa route d'oran jusqu'au alger


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Deuxième jour d’émeutes à El-Bahia

 

Oran, ville morte

 

Les émeutes ont repris de plus belle hier, vers les coups de midi, dans tous les quartiers populaires où sont incrustés les foyers des supporters du Mouloudia.

 

 

Dès le matin, le tout Oran s’est réveillé décontenancé. La majorité des négoces du grand bazar qui est M’dina J’dida, n’ont pas levé leurs rideaux. Idem pour les autres boutiques du Centre ville. En somme, le tout Oran pressentait déjà la reprise des soulèvements. La stratégie des éléments de police consistait, semble-t-il, à maintenir les émeutiers dans leur quartier respectif. A l’extérieur de ces zones de soulèvements, comme un no man’s land, El Bahia s’est couverte d’un épais voile d’apesanteur.

 

 

 

 

Comme des clignotants, tous les indices montraient que les émeutiers reviendraient à la charge. Des rassemblements de jeunes commençaient à se dessiner, à partir de onze heures, dans plusieurs quartiers réputés zones dangereuses nonobstant les efforts des éléments de l’ordre portant sur leur expulsion. Des rumeurs circulaient également parmi ces jeunes, selon lesquelles: si le mouvement des protestations venait à s’accentuer, les caciques de l’Etat seront obligés d’intimer le président de la Fédération Algérienne de Football (FAF) de déclarer le championnat blanc, se référant ainsi, ajoutent-ils, aux déclarations du ministre de la jeunesse et des sports.

Aux alentours de la cité Lescure, vers midi, des barricades faites de bric et de broc ont été érigées sur le boulevard Zighoud Youcef et au niveau de la Cour d’Oran. Les gaz lacrymogènes empestaient même l’intérieur de la Cour d’Oran et le groupement de la gendarmerie mitoyen. Les magistrats, toges et cartables en main, regardaient les émeutiers qui ont tenté à plusieurs reprises de franchir les barrages des forces de l’ordre. Quelques mètres plus loin, à l’intersection du boulevard Zighoud Youcef (ex-Lescure) et la rue Mohamed Boudiaf (Ex- Mostaganem), des nuées de jeunes armés de gourdins saccageaient les feux de signalisation et les cabines téléphoniques. Les rideaux de la firme UPS, située en face du groupement de la gendarmerie, ont été endommagés et le siège de la CNEP du boulevard Zighoud Youcef a été également dévasté. Les éléments de la brigade anti-émeutes ont bouclé tout le secteur empêchant de la sorte les émeutiers de descendre vers le Centre ville où les troubles qui avaient perduré toute la nuit d’hier, avaient également repris avec furie cette fois, vers les coups de midi. Les fumées noirâtres des pneus brûlés et les gaz lacrymogènes, émanant du quartier St Pierre, se faisaient sentir depuis l’intersection des boulevards Emir Abdelkader et Larbi Ben M’hidi. Les jeunes du quartier de St Pierre, de Cavaignac, de Marcel Cerdan, des rues environnantes ainsi que ceux de la Cité Perret s’étaient rassemblés au niveau de la rue Arago. Ils étaient des centaines de jeunes à lancer sans rémission des pierres sur les forces de l’ordre mobilisées, depuis hier soir, à la place des Victoires. Jusqu’à 17 heures, les policiers, armés de frondes, échangeaient des projectiles avec les mutins. L’autre foyer chaud du MCO est celui du quartier St Eugène et ses rues marchandes, à l’instar de Maupas. Des barricades et des pneus brûlés bloquaient les accès menant à l’intérieur du quartier. Le quartier d’El-Hamri, fief du Mouloudia d’Oran est resté sous haute surveillance. Cela n’a pas empêché le rassemblement des habitants qui demandaient la libération des émeutiers, arrêtés la veille. Des fumées noirâtres disparates ont été aperçues depuis le boulevard Cheïkh Abdelkader, vers les coups de 17 heures. L’avenue de Sidi El- Chahmi qui traverse plusieurs quartiers chauds d’Oran, Bastie, Savignon, la cité Loubet et Victor Hugo, était fermée à la circulation. Egalement, à l’intérieur des quartiers énumérés ainsi que celui de Petit Lac qui sont restés des zones interdites. C’est à Haï Daïa, ex-Petit Lac que les émeutes ont été les plus violentes. A l’heure où nous mettons sous presse, le siège de la CNEP du quartier a été dévasté par les émeutiers, apprend-on. Dans les dédales de ce vieux quartier, les émeutiers jouaient au chat et à la souris avec le camion anti-émeutes des forces de l’ordre. Plusieurs riverains se sont plaints des gaz lacrymogènes qui ont investi l’intérieur des maisons. Le même spectacle a été aperçu dans les quartiers de Médioni et d’El-Hamri, et ce jusqu’à 17 heures. Des mouvements sporadiques ont été aussi signalés à l’USTO, à Hai El-Yasmine et le nouvel agglomérat de Haï El-Nour et El-Sabah. Des étudiantes résidant dans les campus se situant dans cette périphérie de la ville, nous ont révélé que leur cités étaient inondées de projectiles. «Nous avons peur de sortir. La plupart sont restées à l’intérieur et ont boudé les cours», notent-elles. Dans les quartiers sud, comme ceux de Maraval, des Glycines, de la Glacière et de Cité Petit, les mouvements ont été également maintenus sur des périmètres bien définis. Sur la route de la Corniche, le quartier «Wenchariss», dit communément Sardina, de la commune de Mers El-Kébir, a été surveillé de près par les renforts des services de l’ordre.

Benachour Med

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