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Réserver les emplois du Sud aux locaux est une grave erreur.


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Une analyse d'une rare lucidité.

Entretien avec Wahid Bouabdellah, député FLN

"Réserver les emplois dans le Sud aux gens de la région constitue un danger pour la cohésion sociale et la sécurité nationale"

Hamid Guemache

 

Wahid Bouabdellah, ancien PDG de Cosider et d’Air Algérie, est actuellement député FLN de la wilaya d’Alger et membre de la Commission des finances de l’APN. Il fait partie des députés qui ont visité des villes du sud et rencontré des chômeurs. Dans cet entretien, il propose des solutions pour lutter contre le chômage dans le Sud et évoque la menace séparatiste de cette région...

Les chômeurs du Sud réclament du travail et le gouvernement semble en panne de solutions. Que faut-il faire ?

 

La question du chômage n'est pas spécifique au Sud, elle touche l'ensemble du territoire national. Il se trouve que gouvernement actuel a hérité d'une situation inquiétante qui résulte d'une fuite en avant populiste que permet la rente pétrolière. La demande de travail est légitime et légale puisque la Constitution la reconnait implicitement pour tout Algérien. Maintenant si au Sud le problème est plus grave c'est parce que le marché local du travail offre peu d'alternatives aux populations.

 

Les gens du Sud ne demandent pas l'aumône, ils demandent simplement un travail qui leur procure un minimum de dignité et la sécurité alimentaire. À l'époque, on a créé par centaines des emplois improductifs pour caser des personnes ; malheureusement, on a appris à ces personnes à ne pas s'inquiéter du lendemain et on a détruit l'équilibre financier des entreprises qui les employaient. Je me pose la question de savoir pourquoi n'a-t-on pas traité sérieusement la question de l'emploi en créant dans ces régions des centres de formation pour les métiers spécifiques au secteur pétrolier ? Pourquoi n'a-t-on pas domicilié de grands projets industriels ou agricoles dans ces régions où de réelles possibilités existent, les USA ont bien développé le Texas ou le nouveau Mexique ?

 

Ce qui nous manque c’est l’absence de créativité et d’innovation sociale. Pourquoi, par exemple, n'a-t-on pas revu la moyenne des notes exigée aux bacheliers pour accéder à des formations universitaires dans le secteur médical et pharmaceutique ou dans les secteurs des TIC et des énergies nouvelles ; à charge pour les futurs diplômés de travailler une certaine période dans leur région pour parfaire leur formation grâce à l'expérience accumulée. Il aurait suffi qu'on écoute la demande sociale et qu'on donne à la société civile accès aux centres de décisions politiques pour faire passer quelques idées maturées avec les gens du terroir.

 

 

Vous avez visité récemment des villes du sud du pays. Qu’avez-vous remarqué ?

 

J'ai remarqué que plus on s'éloigne du chef‑lieu de wilaya, plus l'intérêt pour la chose locale s'éloigne ! D'abord, il faut être conscient des distances entre les daïras et le chef‑lieu, en moyenne six cents kilomètres. Avec ce handicap des distances et le manque de transport approprié, aggravé par la cherté et la rareté des vols d'Air Algérie, il suffit du moindre dysfonctionnement ou évènement non contrôlé pour que l'économie locale s'effondre. Je peux citer le cas de Bordj Badji Mokhtar situé à sept cents kilomètres environ d'Adrar et à une dizaine de kilomètres du Mali. Avant la fermeture des frontières, les gens vivaient de troc et des produits de l’élevage transfrontière de bovins, chèvres et dromadaires dont les pâturages s'étalaient sur les deux pays et dont les bergers étaient de nationalité différente mais souvent de la même famille.

 

Depuis la fermeture des frontières beaucoup d'industriels et hommes d'affaires originaires de Sétif et du Mzab ferment boutique et vendent leurs biens pour partir. La solution prioritaire consiste à revoir le découpage administratif en érigeant certaines régions comme Bordj Badji Mokhtar en Wilaya. Cela permettra de les valoriser et de leur donner une certaine dimension pour préserver la dignité des populations et pour leur éviter les tracasseries dues aux déplacements fréquents et coûteux comme pour aller chercher des documents administratifs (impôts, banque, état civil, etc.) à des centaines de kilomètres. Enfin, il faudra implanter des projets étatiques dans ces régions ; des projets adaptés à l’environnement et aux potentialités réelles de la région.

 

 

Faut-il prendre au sérieux la menace séparatiste dans cette région ?

 

À mes yeux, il n'y a pas de menace séparatiste. Le prétendre est très grave et constitue une insulte aux Algériens du Sud à qui personne ne peut donner des leçons de nationalisme. Je peux même dire qu'ils placent l'Algérie au‑dessus de leurs propres intérêts. Je l'ai constaté de façon incontestable sur le terrain et il faut les respecter pour cela. Les Algériens du Sud ne rêvent qu'à construire leur vie dans leur région mais dans la dignité et avec l'accompagnement intelligent de leur État. On ne doit pas les réduire pour donner d'eux l'image de trafiquants de drogue, de fainéants ou de contrebandiers, ce qu'ils ne sont pas !

 

Ce phénomène n’est pas consubstantiel au Sud; il est le fait de barons dont on connait l'identité et qu'on n’a pas inquiétés jusqu'à qu’ils versent dans le terrorisme comme l'ont fait Abou Zeid ou Belmokhtar. Malheureusement on profite de la détresse de la population qui souffre en cette période de crise, pour l'utiliser à des fins politiciennes. On ne doit pas s'amuser avec des choses aussi graves.

 

 

L’économie algérienne, basée sur la rente pétrolière, ne crée pas suffisamment de postes de travail. Comment le gouvernement peut-il offrir des emplois stables aux jeunes du Sud particulièrement ?

 

D'abord ce n'est pas le gouvernement qui doit créer des emplois mais ce sont les entreprises économiques qui créent de la richesse. Pour que les entreprises s’implantent plus massivement dans le Sud, le gouvernement a un grand rôle à jouer. En particulier, il doit faire un effort majeur dans la formation professionnelle. J'ai été à la tête de Cosider et il était difficile de trouver la main d'œuvre locale pour la plupart des emplois techniques. Nous avons été obligés de faire venir de la main d’œuvre spécialisée du Nord. Cela doit changer.

 

Il s’agit de créer des structures de formation au Sud avec une option non pas bas de gamme mais des structures d’excellence pour attirer les meilleurs formateurs, les meilleures technologies, les meilleures conditions. Il faut faire du Sud non pas une région repoussoir mais une région parmi les plus attirantes de l’Algérie. Il ne faut plus y muter par mesure disciplinaire les fonctionnaires sanctionnés car c’est justement ces derniers qui ont importé les pires vices. Le Sud procure au pays autant de richesse le mérite bien ! Nous devons donc changer l’image du Sud et ça c’est bien l’affaire du gouvernement. L’axe de formation professionnelle, qui va permettre d’offrir aux populations locales des qualifications de qualité, est l’une des directions prioritaires pour changer l’image de l’économie du Sud

 

 

Les chômeurs du Sud refusent de rencontrer les députés et les notables qu’ils jugent peu crédibles et veulent dialoguer avec le pouvoir réel. Quel est votre commentaire ?

 

Les chômeurs du Sud n'ont pas d'interlocuteurs et on hésite à leur parler le langage de la vérité. Il faut donc aller à leur rencontre et travailler avec eux pour trouver ensemble des solutions réalistes, non fondées sur la distribution de la rente. Refuser de discuter avec les députés et les notables c'est faire de la surenchère. Si ce dialogue ouvert et constructif n’est pas lancé, toute l'Algérie va réclamer que ses chômeurs discutent avec le chef du gouvernement puis avec le chef de l'État. S’écarter de cette voie c'est refuser de régler des problèmes et faire de la politique alors qu'il y a des gens payés pour ça.

 

 

Les gens du Sud ne sont pas présents dans la haute administration, ni dans le haut commandement de l’armée, ni au gouvernement. Est-ce que c’est normal ?

 

Cela n’est pas tout à fait vrai. Les Algériens du Sud sont présents partout et rien ne les empêche d'accéder à ces postes. Nous avons même eu un Premier ministre du Sud, un président de l'Assemblée populaire nationale, des commandants de forces armées, des généraux alors que d'autres régions n'en disposent pas. Il faut se départir de l’idée que l'Algérie est un gâteau qu'on partage mais un ensemble économique qui demande à être développé pour préparer l'avenir de tous ses enfants

 

En revanche, aller au Sud et, pour tenter de calmer la population, dire que dorénavant seuls les gens de la Région ont droit au travail est une grave erreur car cela met en danger la cohésion sociale et la sécurité nationale. Du reste, on a déjà vu les chômeurs d'Arzew en prendre de la graine et vouloir expulser tous les non‑autochtones de la région, les gens de Skikda font de même, etc. Où allons-nous comme ça ?

 

Nous sommes tous des Algériens et nous avons droit d'aller travailler dans tout le territoire national. L'Algérie appartient à tous les Algériens qui forment une vraie Nation pour laquelle beaucoup d’entre eux sont morts. Nous sommes tous solidaires pour bâtir un avenir commun dans la dignité et le respect de nos traditions respectives. Cela suppose qu’au sommet de l’État et dans les administrations on relève considérablement le niveau de qualification des responsables. Il faut en effet que les structures gouvernementales soient à la hauteur des enjeux auxquels fait face l’Algérie.

 

Par ailleurs, pour un pays aussi vaste que l’Algérie, il est aberrant que l’on maintienne un État aussi centralisé que jacobin. La plupart des pays ont compris cette nécessité. Il faudra donc vite songer à des réformes de décentralisation véritable qui donne de vrais pouvoirs aux régions. Retarder cette transformation risque de provoquer de vrais risques de sécession.

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Une analyse d'une rare lucidité.

Entretien avec Wahid Bouabdellah, député FLN

 

Quand il s'agit de tes amis du FLN, ils sont toujours pertinents et lucides. Mais des qu'un opposant ou un Kamel Daoud ouvre sa bouche tu sautes sur l'occasion pour le traiter de tous les noms.

 

Ton beni-ouiouisme fait mal a ton pays et tu ne le sais pas.

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Une analyse d'une rare lucidité.

Entretien avec Wahid Bouabdellah, député FLN

 

Quand il s'agit de tes amis du FLN, ils sont toujours pertinents et lucides. Mais des qu'un opposant ou un Kamel Daoud ouvre sa bouche tu sautes sur l'occasion pour le traiter de tous les noms.

 

Ton beni-ouiouisme fait mal a l'Algerie et tu ne le sais pas, c'est ca le pire.

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Quand il s'agit de tes amis du FLN, ils sont toujours pertinents et lucides. Mais des qu'un opposant ou un Kamel Daoud ouvre sa bouche tu sautes sur l'occasion pour le traiter de tous les noms.

 

Ton beni-ouiouisme fait mal a ton pays et tu ne le sais pas.

 

Merci Admino pour votre intérêt à cette discussion.

 

- je vous dis tout de suite que je hais les arrivistes qui ont pris la tête du FLN. C'est une insulte aux militants du FLN d'avant 1962.

 

- maintenant, il ne s'agit pas de jeter le bébé avec l'eau du bain,

 

- je lisais l'an passé qu'une commission de l'APN avait proposé des choses concrètes contre l'informel.

 

- ce député (que je ne connais ni de loin, ni de près dis des choses censées). Il demande d'éviter le régionalisme.

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bonjour zoubir

 

ce sont les soietes privees de recrutement , gerees pâr des anciens officiers a la retraite qui ont cree tous ces problemes.

c'est de l'esclavage des temps modernes.

chacun a eu sa part du gateau petrolier.

maintenant il faut trouver une solution a cet apartheid a l'algerienne.

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