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Michel Leiris (Julien Michel Leiris), né le 20 avril 1901 à Paris 16e et mort le 30 septembre 1990, à Saint-Hilaire dans l'Essonne1, est un écrivain, poète, ethnologue et critique d'art français

 

...

 

En 1935, dans L'Âge d'homme, voici comme il se décrit :

 

« Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont noir, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...). »

 

— Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939.

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Michel Leiris (Julien Michel Leiris), né le 20 avril 1901 à Paris 16e et mort le 30 septembre 1990, à Saint-Hilaire dans l'Essonne1, est un écrivain, poète, ethnologue et critique d'art français

 

...

 

En 1935, dans L'Âge d'homme, voici comme il se décrit :

 

« Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont noir, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...). »

 

— Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939.

 

Et tu te disais vieux. :)

 

Le livre a l'air intéressant.

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:) plus beaucoup maintenant :o

Oui c'est un grand !

 

voici encore un petit morceau du Merveilleux

 

"C’est aux dernières limites du possible, sur les confins les plus lointains des apparences, à l’extrême pointe vers laquelle convergent toutes les directions confondues, voire même au-delà, dans cette région où ne peut plus se rencontrer que la conjecture audacieuse ou bien plutôt l’étonnement sans mesure, que s’effectue la plus profonde et la plus énigmatique peut-être des démarches que tente l’esprit de l’homme, celle par qui s’élabore secrètement le Merveilleux.

Si durant toute sa vie l’homme devait s’en tenir au connu, rester limité au petit groupe de phénomènes qu’il sait, par éducation et atavisme, relier entre eux et constituer en un réseau de relations, ce filet purement utilitaire ne pourrait manquer de devenir un piège d’ennui, une prison sans désirs dans laquelle il serait condamné à pourrir enchaîné, entre le pain noir et l’eau croupie de la logique."

Michel Leiris, Le Merveilleux, édition établie, présentée et annotée par Catherine Maubon, Didier Duvillez Éditeur, 2000,

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BREF .... il n'était pas très beau quoi !

 

:mdr::mdr:

 

DE PLUS si il estime que 34 ans est la moitié de sa vie il devrait être mort à 68 ans , or il le fut à 89 ans .... le monsieur a t il voulu par ce challenge ne pas s’en tenir au connu, rester limité au petit groupe de phénomènes qu’il sait, par éducation et atavisme ?

 

QUI SAIT ?

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Séphia je ne peux pas trop sur un forum comme celui là

mais voici une petite porte d'entrée ... Leiris a, le premier, mis la lumière sur les Dogons une civilisation qui n'a pas encore livrée tous ces mystères ... Les scientifiques sont complétement bluffés et les Algériens ? je n'en sais rien ... mais alors rien ni le mal ni le bien ils sont absents ... et ne voient que des puits de pétrole au sud d'Alger ... :confused::confused:

 

Leiris a écrit beaucoup sur les races sur plein de choses, mais n'est pas très connu par Raoul ... non plus ni par les français les plus avisés ... either

 

[YOUTUBE]vjWyM3KYDss[/YOUTUBE]

 

[YOUTUBE]1jN8VRUdC-w[/YOUTUBE]

 

[YOUTUBE]f-AbUk3sDB4[/YOUTUBE]

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:) plus beaucoup maintenant :o

Oui c'est un grand !

 

voici encore un petit morceau du Merveilleux

 

"C’est aux dernières limites du possible, sur les confins les plus lointains des apparences, à l’extrême pointe vers laquelle convergent toutes les directions confondues, voire même au-delà, dans cette région où ne peut plus se rencontrer que la conjecture audacieuse ou bien plutôt l’étonnement sans mesure, que s’effectue la plus profonde et la plus énigmatique peut-être des démarches que tente l’esprit de l’homme, celle par qui s’élabore secrètement le Merveilleux.

Si durant toute sa vie l’homme devait s’en tenir au connu, rester limité au petit groupe de phénomènes qu’il sait, par éducation et atavisme, relier entre eux et constituer en un réseau de relations, ce filet purement utilitaire ne pourrait manquer de devenir un piège d’ennui, une prison sans désirs dans laquelle il serait condamné à pourrir enchaîné, entre le pain noir et l’eau croupie de la logique."

Michel Leiris, Le Merveilleux, édition établie, présentée et annotée par Catherine Maubon, Didier Duvillez Éditeur, 2000,

 

Avant de se connaître, on ne se connaissait pas, n'est-ce pas ? :D

 

Il faut que je lise ce livre.

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Je le prépare avec d'autres et trouver comment te les faire parvenir alors ou peut-être ton chef te permettrait de venir pour une conférence uncontrat ou autre ?!

 

voici encore un petit texte sur Le monde de ses Rêve

 

Le monde de mes rêves

 

 

Samedi 24 janvier 1925

 

Le monde de mes rêves est un monde minéral, dallé de pierres et bordé d'édifices sur le fronton desquels je lis parfois des sentences mystérieuses. C'est une longue suite d'esplanades, de galeries et de perspectives à travers lesquelles je me promène, comme dans un espace entièrement abstrait, dépouillé de toute réalité terrestre. Le fil à plomb, le compas, la balance y sont maîtres, car ce monde nocturne est pour moi beaucoup mieux organisé que celui de mes veilles. La poursuite d'une pensée, son élucidation par la dissection minutieuse des mots qui la formulent, la recherche des axes de l'esprit, toute tentative de défi au vertige, cela je ne puis guère l'effectuer que dans mes rêves, quand je ne suis plus qu'un point mathématique se déplaçant le long d'une ligne, dans le désert de la cité pavée de mots. Les syllabes, les lettres, sitôt le jour tombé et les yeux clos, s'enrichissent de significations nouvelles. La forme d'une lettre, le son d'une syllabe lancent l'esprit sur une piste insoupçonnée et lui révèlent des rapports ignorés entre les divers éléments du langage. Combien de mots, dont le sens intime ne m'était jamais clairement apparu, me furent ainsi traduits en rêve...

 

Je ne m'intéresse pas plus aux événements qui se produisent d'ordinaire dans le rêve qu'à ceux de la vie réelle. Seule me semble importante cette merveilleuse libération de l'esprit, qui permet d'aborder les spéculations les plus graves au moyen de l'analyse des mots, cette logique spéciale moins rigoureuse sans doute que la logique habituelle, mais combien plus suggestive dans ses révélations d'oracle...

 

C'est ce monde particulier de pensée qui toujours constitue la trame secrète de mes rêves, le signe permanent que je retrouve dans toutes les aventures de mon sommeil, qu'il s'agisse de voyages à travers des dédales souterrains, ou de courses suivant les sinuosités d'une rivière fangeuse qui me conduit au pôle, au sexe d'une femme ou à la vérité.

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Je le prépare avec d'autres et trouver comment te les faire parvenir alors ou peut-être ton chef te permettrait de venir pour une conférence uncontrat ou autre ?!

 

voici encore un petit texte sur Le monde de ses Rêve

 

Le monde de mes rêves

 

 

Samedi 24 janvier 1925

 

Le monde de mes rêves est un monde minéral, dallé de pierres et bordé d'édifices sur le fronton desquels je lis parfois des sentences mystérieuses. C'est une longue suite d'esplanades, de galeries et de perspectives à travers lesquelles je me promène, comme dans un espace entièrement abstrait, dépouillé de toute réalité terrestre. Le fil à plomb, le compas, la balance y sont maîtres, car ce monde nocturne est pour moi beaucoup mieux organisé que celui de mes veilles. La poursuite d'une pensée, son élucidation par la dissection minutieuse des mots qui la formulent, la recherche des axes de l'esprit, toute tentative de défi au vertige, cela je ne puis guère l'effectuer que dans mes rêves, quand je ne suis plus qu'un point mathématique se déplaçant le long d'une ligne, dans le désert de la cité pavée de mots. Les syllabes, les lettres, sitôt le jour tombé et les yeux clos, s'enrichissent de significations nouvelles. La forme d'une lettre, le son d'une syllabe lancent l'esprit sur une piste insoupçonnée et lui révèlent des rapports ignorés entre les divers éléments du langage. Combien de mots, dont le sens intime ne m'était jamais clairement apparu, me furent ainsi traduits en rêve...

 

Je ne m'intéresse pas plus aux événements qui se produisent d'ordinaire dans le rêve qu'à ceux de la vie réelle. Seule me semble importante cette merveilleuse libération de l'esprit, qui permet d'aborder les spéculations les plus graves au moyen de l'analyse des mots, cette logique spéciale moins rigoureuse sans doute que la logique habituelle, mais combien plus suggestive dans ses révélations d'oracle...

 

C'est ce monde particulier de pensée qui toujours constitue la trame secrète de mes rêves, le signe permanent que je retrouve dans toutes les aventures de mon sommeil, qu'il s'agisse de voyages à travers des dédales souterrains, ou de courses suivant les sinuosités d'une rivière fangeuse qui me conduit au pôle, au sexe d'une femme ou à la vérité.

 

 

Je passerai dans pas longtemps. :)

 

Ses écrits sont captivants. Merci pour le partage.

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voici une petite porte d'entrée ... Leiris a, le premier, mis la lumière sur les Dogons

 

merci pour ces vidéos Hilar, je les visionnerais tranquillement...:)

 

alors les dogons : j'ai regardé il y a quelques années une émission sur France 2 qui s'appelle " Rendez-vous en terre inconnue". Frédéric Lopez nous a fait découvrir via Edouard Baer le peuple Dogon...

Il va sans dire qu'une émission de 2 heures ne peut pas aborder dans son ensemble tous les aspects de la culture, des traditions , voire les mystères de la cosmogonie des dogons...mais on a pu avoir une idée de leur architecture spécifique, de certains de leurs rites...et si on veut en apprendre plus , les ouvrages ne manquent pas...

 

Séphia je ne peux pas trop sur un forum comme celui là

je pense que si justement tu peux, si tu en as le temps bien-sûr...il y a pas mal de gens ici, qui seraient intéressés par ce que tu as à apporter...

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