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Audiences sur l’affaire Khalifa à Londres


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Audiences sur l’affaire Khalifa à Londres

 

L’extradition pourrait attendre

 

Comme souvent en pareille situation, les avocats ont, selon toute vraisemblance, trouvé l’artifice juridique pour faire durer dans le temps le procès et éviter ainsi une issue fâcheuse à leur client : c’est en tous cas ce qui semble se dérouler actuellement au tribunal de Westminster à Londres, capitale anglaise, ou se sont ouverts jeudi les audiences consacrées à l’examen de la demande d’extradition du golden boy algérien Rafik Abdelmoumene Khalifa.

Selon des sources au fait du dossier citées par l’agence officielle, les audiences consacrées à l’examen de la demande algérienne d’extradition pourraient durer dans le temps si la défense de l’accusé adoptait la stratégie de « supplication» pour s’adjuger les faveurs des organisations de défense des droits de l’homme, à plus forte raison que le prévenu n’a pas mandaté un avocat, se contentant de celui désigné d’office par la justice britannique. Jeudi la défense de Khalifa a tenté de remettre en cause la demande algérienne en s’appuyant notamment sur le fait que la traduction du document de l’arabe à l’anglais, comme le stipule l’accord, ne restitue pas fidèlement le contenu.

Un argument vite essuyé d’un revers de main par la défense de l’Etat algérien rappelant que l’accord d’extradition signé entre l’Algérie et le Royaume-Uni prévoit la rédaction de la demande dans la langue du pays demandeur muni d’une copie traduite dans la langue du pays destinataire permettant ainsi de revenir au document original en cas d’incompréhension du contenu, rapporte la même source. Chargé de juger l’affaire, le juge Timothy Workman qui a eu déjà à rejeter le recours de Khalifa en avril dernier a émis des réserves sur ce que la défense de l’accusé considère comme de la « mauvaise foi ». « Cela ne peut entraver l’évolution de l’examen de la demande d’extradition car une deuxième traduction reste envisageable », a t-il affirmé. Jugeant la demande algérienne recevable dans le « fond et dans la forme » et que l’acte d’accusation dans l’affaire du groupe, jugée devant le tribunal de Blida l’année dernière était « à lui seul suffisant pour considérer la demande algérienne comme fondée », le juge Timothy devrait trancher sur la légalité des accusations portées contre Khalifa du point de vue de la loi britannique, tout comme d’apprécier si du point de vue pénal, il existe une conformité entre les sanctions algériennes et anglaises. Même si l’optimisme reste de rigueur chez la défense de l’Etat algérien, il n’en demeure pas moins que le procès risque de s’inscrire dans la durée. Une perspective qui ne sera pas de nature à lever le voile sur ce que d’aucuns considèrent comme le scandale fincanier du siècle.

 

Sofiane Tiksilt

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