Appel au Djihad en Tunisie

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La Tunisie est-elle en proie à une montée de l’extrémisme ? Plusieurs appels au djihad ont été lancés dans le pays et une véritable campagne de propagande est actuellement développée par des salafistes djihadistes à Kasserine ou à Jbel Chaâmbi, dans le nord-ouest de la Tunisie.

 

Le djihad est sur toutes les lèvres en Tunisie. Les appels à cette guerre sainte perturbe la société et surtout la scène politique tunisienne. Des groupes de salafistes djihadistes se sont lancés dans une campagne de persuasion, dans laquelle ils tentent de convaincre l’opinion publique du bien-fondé du djihad. Ils ont commencé à agir dans le nord de la Tunisie, en multipliant les actions. Récemment des défenseurs de cette cause sont allés jusqu’à envoyer tout un groupe de femmes portant le niqab dans les rues pour distribuer des tracts appelant au djihad contre « jond attoughat » (les soldats des despotes), en faisant allusion aux éléments de l’armée nationale tunisienne et les forces de sécurité. En plus, depuis plusieurs mois, des mouvements djihadistes ne cessent d’apparaître sur les réseaux sociaux.

Pour l’heure, ce ne sont que des actes isolés sans véritable impact mais ils font craindre une propagation des ces idées extrémistes. Cette division au sein même de la Tunisie est inquiétante lorsque l’on sait que le pays tente de trouver une stabilité politique. Des figures de proue du mouvement Ennahda, confortent cette idée, tels que Sadok Chourou qui a affirmé que « l’appel au djihad est légitime quand il s’agit de combattre les oppresseurs, les tyrans qui mettent tout en œuvre pour tuer leurs peuples. »

 

En revanche, de son côté Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahda a critiqué ces appels au djihad, « cette culture de la haine n’a pas sa place en Tunisie », a-t-il affirmé, assurant qu’aucun djihad ne pouvait être lancé contre les forces de l’ordre, étant donné qu’ils sont musulmans. Et d’ajouter, « ce prétendu djihad est un djihad qui n’est pas à sa place. Le djihad est en Palestine, et non à Kasserine ou à Jbel Chaâmbi. »