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Rachida Dati ou l’étoile pâlie


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Rachida Dati ou l’étoile pâlie

 

Elle a été la star des débuts du gouvernement nommé par Nicolas Sarkozy il y a un an. De mère algérienne et de père marocain, Rachida Dati, la petite magistrate, porte parole de la campagne du candidat Sarkozy, était nommée Ministre de la Justice. Tout un symbole. Le parcours d’une beurette jusqu’aux plus hautes sphères de la République. Elle collectionnait les couvertures de magazines et faisait vendre. Paris Match lui consacrait une Couverture particulièrement glamour, habillée par un grand couturier. Rachida Dati ou un mélange de top modèle et d’élève modèle dans la galaxie Sarkozy.

 

Et puis les premiers ennuis ont commencé, avec le départ de plusieurs membres de son cabinet ministériel. Comme le signal d’alarme d’un malaise auprès de sa garde rapprochée. Puis le style cassant est devenu quotidien pour faire passer des réformes impopulaires. La réforme de la carte judiciaire, l’organisation des tribunaux, a été menée sans grande concertation et les élus de droite à mots couverts ont commencé de se plaindre d’elle auprès des journalistes et des autres ministres.

 

Rachida Dati aura eu également à encaisser le divorce du président avec Cécilia qui la considérait «comme sa sœur». L’arrivée de Carla Bruni lui aura empêché d’avoir le même accès auprès d’un Nicolas Sarkzoy qui a continué de la soutenir, symbole de «l’ouverture à la diversité» de son gouvernement. Mais le mal était fait.

 

Jugée trop fragile, la ministre de la Justice aura été empêchée de défendre un texte primordial sur la réforme des institutions. Et c’est le Premier ministre François Fillon qui l’a remplacée.

 

Depuis quelques jours, à la suite d’un verdict prononçant le divorce d’une femme en raison de sa non virginité, une tempête médiatique a manqué de l’emporter, incapable de saisir l’importance de l’enjeu, elle a réagi à contre-temps.

 

Et les journaux ont commencé de faire paraître les premiers articles très négatifs sur elle. Un peu comme si le charme était rompu entre la ministre de la Justice et ceux qui l’avaient portée au pinacle. Même le président de la République qui reçoit chaque jeudi sept ministre proches de lui pour travailler en dehors de tout cadre formel a choisi de se passer d’elle. Rachida Dati n’a plus qu’à se concentrer sur le quotidien du ministère en attendant de retrouver l’éclat d’une étoile qui a aujourd’hui pâli.

 

TSA

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  • 5 months later...

Elle fait la Une de l'Express cette semaine.

 

DATI : LES RAISONS D'UNE DISGRACE

 

L'emblème est devenu un problème. Le président de la République est aujourd'hui déçu par sa ministre de la Justice, Rachida Dati, confrontée à une rébellion des magistrats. Mais, entre les deux, l'heure de la rupture n'a pas - encore? - sonné. Enquête sur une relation hier complice, aujourd'hui tumultueuse.

 

Le Conseil des ministres du 29 octobre touche à sa fin. Avant que les membres du gouvernement ne s'éparpillent, Nicolas Sarkozy a encore quelque chose à leur dire: "Je souhaite une solidarité sans faille entre vous. Quand un ministre connaît des moments difficiles, les autres doivent l'aider. Vous devez vous serrer les coudes. Ça vous arrivera à tous de passer à un moment ou à un autre dans la machine à laver". Le président ne cite aucun nom, mais, autour de la table du salon Murat, Rachida Dati a les yeux qui scintillent. Ce message de soutien est pour elle.

 

D'un Conseil des ministres l'autre. Le mercredi suivant, à l'issue de la présentation du projet de loi de la ministre de la Justice consacré à la lutte contre la récidive, le chef de l'Etat est insatisfait. Il juge le texte bien en dessous de ses engagements de campagne. "C'est light", fulmine-t-il. Très insistant, il demande des explications supplémentaires à la garde des Sceaux.

 

Il reproche aussi à François Fillon et à Claude Guéant une inscription à l'ordre du jour trop précipitée. Dans la presse, seul le mécontentement présidentiel à l'égard de celle-ci filtrera. Aujourd'hui, tous les regards, toutes les interrogations, toutes les manœuvres aussi sont centrés sur les rapports entre Nicolas Sarkozy et Rachida Dati. Ainsi se traduisent les disgrâces.

 

 

"Ce ne fut pourtant qu'un faux pas banal. Mais, quand elles brillent moins, on en veut aux étoiles", chantait Gilbert Bécaud à la fin des années 1970, dans Le Danseur. Mobilisation des magistrats, prisons sous tension, bavures judiciaires, rumeurs d'éviction gouvernementale, soupçon d'incompétence: l'automne aura été un hiver pour Rachida Dati et une source de colère pour Nicolas Sarkozy.

 

 

Il aura fallu que le chef de l'Etat reçoive lui-même l'Union syndicale des magistrats (USM) pour qu'une esquisse de dialogue soit rétablie entre la magistrature et la garde des Sceaux. Il aura fallu que, de Pékin, il s'émeuve qu'une faute de frappe puisse permettre la remise en liberté d'un violeur multirécidiviste pour que la ministre de la Justice réagisse à la hauteur de ses attentes.

 

A la fin d'octobre, l'un des plus puissants conseillers de l'Elysée s'agaçait: "Le président ne peut pas être derrière elle en permanence. C'est usant pour tout le monde. Il l'a totalement aidée pendant un an, ce qu'il n'a pas fait pour d'autres ministres. A elle d'avoir maintenant son autonomie".

 

"Elle est remuée à la chancellerie. Le président n'est pas autiste"

 

Entre Rachida Dati et Nicolas Sarkozy, tant de choses ont changé depuis qu'il a choisi, en mai 2007, de faire de cette fille de maçon marocain, élue, alors, de nulle part, le n° 7 du gouvernement. "Aujourd'hui, elle est remuée à la chancellerie. Il n'est pas autiste. Il entend. Cela cogne dur", rapporte un ministre ami du chef de l'Etat. Un collaborateur élyséen confie: "Elle a été affectueusement très proche du président. Cette période n'a plus de raison d'être. Et, récemment, elle l'a énervé sur plusieurs sujets". "Il faut que je m'occupe de tout, même quand je suis en Chine", s'agace Nicolas Sarkozy, soixante-douze heures après le raté Jorge Montes, devant son "G 7", le groupe de ses sept ministres les plus proches.

 

En mai 2008, le chef de l'Etat ne l'avait pas sélectionnée pour entrer dans ce club très jalousé. Ce fut le premier désaveu. Il y en eut d'autres. Il ne soutient pas sa candidature à la tête de la fédération UMP de Paris, après l'avoir d'abord jugée bonne. A la veille de la pause estivale, il demande à Pierre Charon, l'un de ses conseillers, de reprendre en main sa communication: il estime qu'on la voit trop dans les pages "people" des magazines. Le 6 octobre, une audition nocturne de magistrats, après le suicide d'un détenu mineur à Metz-Queuleu, empoisonne encore davantage le climat entre le pouvoir et les juges.

 

"Quand Sarkozy est en couple, il est moins dans la proximité"

 

De l'Elysée, la consigne sera claire: calmer le jeu, faire redescendre la pression. La crise financière est là. L'humeur sociale pourrait être noire cet hiver. Il faut éviter toute étincelle. Pour autant, Rachida Dati nie le moindre froid avec Nicolas Sarkozy: "On dit qu'il ne m'aime plus, ne me voit plus, ne m'appelle plus. Moi, je ne dis pas quand je dîne avec lui. Je ne parle pas de la sphère privée".

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Si elle n'a pas été invitée cet été au cap Nègre, elle l'est encore certains dimanches - ce fut le cas le 2 novembre. La ministre de la Justice reconnaît moins fréquenter le président qu'avant, pendant la campagne, au début du quinquennat, quand Cécilia était encore là sans plus l'être vraiment, ou à l'automne, lorsqu'elle est définitivement partie. "Quand il est en couple, il est moins dans la proximité", explique-t-elle.

 

Elle assure aussi que son rapport avec le chef de l'Etat reste direct: "Il ne se gêne pas pour m'exploser. Il ne se comporte pas avec moi comme avec Valérie Pécresse, car il la connaît moins". A l'entendre, l'appui présidentiel est toujours là. Récemment, elle s'est plainte auprès de lui de" ne pas avoir eu droit à un communiqué de soutien de l'UMP en dix-huit mois". Le 23 octobre, deux porte-parole du parti dénoncent "l'acharnement des magistrats à caricaturer l'action de Rachida Dati". Lorsqu'ils ont évoqué ensemble les conséquences de sa grossesse sur son activité ministérielle, le président a tranché: "Tu restes jusqu'au bout".

 

 

"Tu t'en fous, tu as déjà marqué l'Histoire", la rassure Erik Orsenna. Ici, à l'Assemblée, le 28 octobre.

 

Souvent, la garde des Sceaux se souvient avec nostalgie des cinq années passées au cabinet de Nicolas Sarkozy, Place Beauvau ou à Bercy: "On était une équipe commando, créative, tous là pour le patron. On s'amusait". Avec l'équipe qu'il a désormais à l'Elysée, on n'en est plus là. Ses relations avec Claude Guéant, le secrétaire général, sont devenues compliquées." Il lui dit plus souvent non", note un collaborateur.

 

Dans ce régime ultraprésidentiel, certains conseillers sont de véritables "ministres bis". C'est le cas de Patrick Ouart, chargé des dossiers judiciaires. Or Rachida Dati ne s'entend pas avec lui. En juillet 2007, il avait mis sa démission dans la balance quand la garde des Sceaux avait voulu limoger son directeur de cabinet, Michel Dobkine. Elle n'avait pas confiance en lui; il le soutenait. "Je l'ai vu, on s'est expliqué", rapporte Rachida Dati. Cette fois-ci, elle l'avait emporté. Un an après, Patrick Ouart prend régulièrement sa revanche.

 

Elle a également appris que certains visiteurs du soir du chef de l'Etat se montraient parfois sévères. "Pendant la campagne municipale à Paris, Alain Minc avait dit à Nicolas Sarkozy: "Tu verrais ce qu'elle se prend dans le VIIe''", racontait-elle en juin, après son élection. Et puis, dans ce paysage élyséen, il y a Carla Bruni-Sarkozy. "C'est son problème n° 1", assure un ancien proche de la garde des Sceaux. "Carla est une femme intelligente. Elle n'a aucune raison de se fracasser avec moi", veut corriger Rachida Dati, qui ne voit plus Cécilia.

 

"Rachida Dati, comme Cécilia, continue à faire vendre"

 

Quel sort lui réservera, dans les mois à venir, Nicolas Sarkozy? Que faire d'un emblème, s'il est devenu un problème? Même si sa cote a fléchi, Rachida Dati reste l'une des ministres les plus populaires. La seule à pouvoir faire la Une des magazines. "Quoi qu'on dise, c'est une figure de la droite d'aujourd'hui, assure Xavier Bertrand. Il y a du monde derrière elle".

 

Lors de ses déplacements en banlieue, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, elle enchaîne autographes et photos. "Je me suis aperçu que les vieux militants d'un département rural aimaient bien le ventre rond de Rachida, raconte le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, qui l'a accueillie en Charente-Maritime, au début de septembre, à l'occasion de l'université d'été de l'UMP. Il y a un vrai attachement et un vrai appétit pour elle, témoigne Loïc Sellin, directeur de la rédaction de Voici. L'intérêt s'est émoussé pour Carla Bruni-Sarkozy, qui a eu droit à une grosse couverture médiatique. Pour Ségolène Royal, cela s'est essoufflé après la présidentielle. Rachida Dati, comme Cécilia, continue à faire vendre". Trois livres sont en préparation sur elle...

 

Même si elle flageole, elle demeure un symbole. "Elle ne s'appellerait pas Rachida, elle ne serait plus ministre", avance crûment l'un de ses collègues du gouvernement. Plus d'un an avant que l'Amérique ne se dote d'un président noir, Nicolas Sarkozy a promu à l'un des premiers postes de la République un visage de la France d'aujourd'hui. Envoyé un signe fort aux jeunes issus de la diversité. Donné un coup de vieux à la gauche. Il l'a longtemps exhibée dans le monde entier. "Rachida fait partie de son identité", juge Jean-Pierre Raffarin. "Rachida, tu t'en fous, tu as déjà marqué l'Histoire", certifiait à l'intéressée, le 3 novembre, l'écrivain Erik Orsenna.

 

A ce destin déjà peu ordinaire s'est ajouté un autre épisode: un enfant. Sur ce sujet, la ministre de la Justice peut se montrer très écorchée. Le 5 septembre, Chantal Brunel, porte-parole de l'UMP, publie un communiqué pour demander la création d'un "cadre légal pour les grossesses tardives assistées". Rachida Dati y verra une attaque, la députée de Seine-et-Marne en restera ébahie.

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Sa soif d'en découdre demeure intacte

C'est pour toutes ces raisons que Nicolas Sarkozy, malgré sa déception, pourrait ne pas la congédier du gouvernement lors du futur remaniement. Peu doutent qu'elle aura une seconde chance, à la tête d'un ministère moins exposé. Pour montrer qu'elle la mérite, l'ex-magistrate se repositionne sur le fond, multiplie les déplacements, défend son bilan. "J'ai mis toutes les casseroles en même temps sur le fourneau, c'est normal que certaines brûlent un peu, arguë-t-elle. Il n'empêche, quand je partirai, on ne pourra pas dire: elle n'a rien fait". Sa soif d'en découdre demeure intacte: "Moi, j'ai toujours connu la violence. Quand j'avais 16 ans et que je travaillais au Prisunic, les caissières se battaient pour avoir le vestiaire le plus proche des toilettes. Mais c'est vrai que tu pourrais t'attendre à ne pas te faire dézinguer dans ton propre camp".

 

Il lui faut encore apporter la preuve qu'elle n'est pas qu'un produit éphémère. Pour cela, elle cherche à s'ancrer davantage sur le terrain politique. Sa tournée des quartiers avec Nathalie Kosciusko-Morizet - Fadela Amara pourrait un jour se joindre à elles - lui permet de mobiliser un réseau associatif avec lequel elle a déjà tissé des liens depuis 2002. Quelque 1 500 personnes, selon elle, feraient déjà partie de cette structure, qui n'a pas encore d'existence officielle. Elle confie: "Je travaille déjà pour Nicolas Sarkozy en 2012."

 

Elle réfléchit aussi à s'investir à l'UMP. L'ex-publicitaire Jean-Michel Goudard, chargé par le président de travailler à la relance d'un parti mal en point, lui a livré ce que les études d'opinion soulignaient: "Ce qui manque à l'UMP, c'est ce que tu incarnes". Bien que les rumeurs autour d'un parachutage de François Fillon à Paris montrent que sa candidature est bien loin d'être une évidence, la maire du VIIe arrondissement n'a pas renoncé à ses ambitions dans la capitale. A la fin de novembre, elle deviendra déléguée de la troisième circonscription. Le poste clef de président du groupe UMP à l'Hôtel de Ville sera remis en jeu en 2010 ; celui de président de la fédération de Paris, en 2011.

 

"Elle rebondit en toute occasion", affirme Nathalie Kosciusko-Morizet. "La seule chose qui compte pour elle, c'est ce que Nicolas Sarkozy pensera d'elle", avance un de ses anciens collaborateurs. L'heure de vérité approche.

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de toutes façon, les ministres de ce gouvernement ne font qu'appliquer les réformes voulu par sarko. si elle sont populaire il ne manquera pas de s'afficher avec le ministre et montrer que la réforme viens de lui, dans le cas contraire il se fait discret et laisse le ministre dans le bourbier dans lequel il l'a mis.

il n'y a pas a dire, sarko est le président a la grande bouche, dailleur beaucoup le qualifie en tant que président de verbe et non d'action comme il veut faire croire, mais il commence a être démasqué. concernant dati, elle a été trop médiatisé pour rien. c'est une magistrate et alors??? pourquoi tout ce remu ménage?? par ce que c'est une arabe d'origine???? on l'a glorifié pour ce qu'elle est et non pour ce qu'elle vaut. maintenant qu'on voit ce qu'elle vaut, l'encre coule. de toutes açon, jamais une réforme ne s'est faite sans que le ministre en question y laisse des plumes.

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