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En dix ans, le nombre d'Etats membres a pratiquement doublé, passant de quinze à vingt-huit avec la Croatie en 2013. Pour les nouveaux arrivants, l'Union est avant tout un Marché commun, même si, pour quelques-uns, elle constitue également une assurance contre la domination de Moscou. Mais, face à la récession qui menace et à l'interminable crise de l'euro, la dimension politique de la fédéralisation du continent n'occupe guère les débats du Conseil européen.

 

Dès qu'une question géopolitique importante se pose, les Etats membres partent en ordre dispersé. Forts en rhétorique pompeuse sur les valeurs communes, les pays membres échouent devant les cas pratiques.

 

Quel projet pour quelle Europe ? La réponse ne cesse d'être différée du fait de l'hétérogénéité croissante de l'Union. Le bricolage institutionnel et la fuite en avant dans les élargissements semblent alors servir de seule ligne de conduite à des dirigeants sans vision.

 

 

Taux de croissance en berne, explosion du chômage, hausse de la pauvreté : l'Europe est prise au piège de la crise. Après la Grèce, Chypre se trouve au bord de la faillite. Les signaux d'alarme s'allument en Slovénie. Portugal, Espagne et Italie paraissent sur la corde raide.

 

L'Union réagit en imposant une politique d'austérité qui ne peut qu'aggraver la situation. Alors que les Grecs multiplient les grèves générales, une journée de protestation contre la rigueur a rassemblé des centaines de milliers de personnes de Rome à Londres, en passant par Paris et Lisbonne, le 14 novembre 2012. Les manifestants dénoncent la baisse des prestations sociales (y compris des retraites), les suppressions d'emplois, la dégradation des services publics de santé et d'éducation, la crise de l'immobilier...

 

Occupés à colmater, les unes après les autres, les brèches percées dans la « stabilité de la zone euro », les dirigeants européens demeurent sourds à la souffrance sociale. Ils n'hésitent pas à ignorer le verdict des urnes pour maintenir le cap qu'ils se sont fixé. Les « non » français et néerlandais, exprimés lors de référendums en 2005, ont ainsi été écartés pour imposer le traité de Lisbonne. En fait, les citoyens n'ont jamais pesé dans des mécanismes de décision conçus, dès l'origine, pour satisfaire d'abord les exigences de l'économie libérale. Pourtant, la prise en compte de la voix des peuples constitue l'une des conditions d'un projet européen digne de ce nom.

 

le monde dipomatique

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