B.KHELFAOUI 10 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 TANT QU’IL EST TEMPS… ! « Qu’on râle ou qu'on en devient pâle, l'histoire est impartiale quand elle parle » Après les tumultueuses péripéties des mille et une conquêtes, subies - sans aucune résignation de défaite - en retour comme à l’aller, sous forme de compétitions coloniales en relais, courageusement par notre peuple plus que révolutionnaire, qui réalisa à chaque épreuve - n’est-ce pas là plus qu’une preuve ! -, un exploit légendaire, battant tous les records de la bravoure, du don de soi et du sacrifice… En « savourant » tous les supplices dans un esprit de vaillance sans artifices ! En effet, il suffit de dépoussiérer les quelques archives disponibles, en feuilletant les historiques pages cibles, pour constater avec une tragique stupéfaction toutes les horreurs que le peuple algérien a subi, avec une âme meurtrie, dans un labyrinthe où les tunnels s’enserrent, pour l’engouffrer dans l’infernal désert…! Ainsi, dès l’entame de la « civilisatrice » expédition coloniale, les paisibles tribus Ouled Sbih et Ouled Riah se virent dévorées par une cohorte surarmée de la nature bestiale…! Elle enfonça ses impitoyables griffes leur charcutant la chair à vif ! L’histoire doit on ne peut plus, pour être tangible, retenir contre les colonels Pélissier et Bugeaud, qui se crurent invincibles !, une tache plus qu’honteuse d’un crime contre l’humanité irrémissible. Des milliers de paisibles citoyens, hommes, femmes, enfants et même leurs animaux, moururent en ingurgitant les atroces maux, dans des enfumâdes qui ne peuvent être décrites par de simples mots… ! Cependant, sans sombrer dans les pleurs ou scruter une repentance qui plus est demeure un diplomatique leurre, il faut retenir, qu’en plus des incalculables tragiques massacres à répétition « (…) Mai 1945 et les rasages des dechras et douars par le napalm, les avions et les chars 1954/1962 », qu’en plus des enfumâdes de Ghar el Frachih, avec les emmurades des Sbehas (Ouled Sbih) d’Aïn-Merane du 8 au 12 août 1845 par Saint-Arnaud qui le 8 août 1845 ordonnera à ses soldats d’emmurer vivants 500 Algériens qui s'abritaient dans une grotte entre Ténès et Mostaganem (Aïn-Merane) et qui refusèrent de se rendre en déclarant : « Je fais boucher hermétiquement toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n'est descendu dans les cavernes. Personne que moi ne sait qu'il y a dessous 500 brigands qui n'égorgeront plus les Français »1. Le 18 juin 1845, n’avait pas hésité, tout aussi tragiquement et inhumainement, le colonel Pélissier à asphyxier plus de 1000 personnes, hommes, femmes et enfants, des Ouled Riah, qui s'étaient réfugiées dans la grotte de Ghar-El-Frachih dans le Dahra. Il ordonna d'amasser des combustibles devant l'ouverture des grottes appliquant les recommandations du général Bugeaud, stratagème déjà mis en pratique « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes dira-t-il, imitez Cavaignac aux Sbéhas ; fumez les à outrance, comme des renards »2. En évoquant cette déchirante meurtrissure qu’ont vécue des générations d’algériens, on n’ose point débander une si navrante blessure non soignée tant par les politiciens que les historiens…Néanmoins, en essayant de revivre ces tragiques scènes - démarche aucunement malsaine ou obscène !-, « on » voudrait seulement souligner, encore une fois (ou si besoin est, à répétition !), tous les sacrifices endurés pour que « vive l’Algérie ! »3… Ainsi, le cinq juillet honorifique, légitime héritier du 19 mars l’Historique, les descendants de Massinissa et Abdel Kader fêtèrent le repos du guerrier, non sans réimplanter « le civilisateur » dans son habituel terrier, tout en présentant comme offrande, - dans un amour sincère sans aucune naïveté !- en dépit de leur pauvreté, les quelques bijoux qu’ils possédaient, à la caisse de solidarité, sensée gérée par la divine comptabilité ! ensorcelée par le génie, sans se soucier des biens vacants qui étaient disputés par des initiés « jouant » à l’hégémonie! Bien que dissout parmi la plèbetitude anonyme, le naïf et inflexible « watani » légitime, l’incorrigible et intrépide Cheayeb Lekhdim, particulièrement imprégné des valeurs sacralisant les rites et coutumes, vénérant jalousement sa carte de vote - son refuge ultime !- , laissant apparaître, à chaque fois qu’on « l’invitait » tambours battants pour son « devoir » en mime, devant les exploits du cinquantenaire diffusés par la tribune télévisuelle - qui peine à « valoriser ! » les containers inépuisés -, des larmes de patriotisme, héritées du sang de ses ancêtres, tombés dans les champs d’honneur. Stupéfait, ahuri, sortant de sa léthargie, niais qu’il fut, il suit désormais, dans une communication élargie, avec des sens réceptifs overdosés, les sorties médiatiques qui labourent en cet indomptable printemps « arabisé », qui a non seulement reconquis les ex colonisés mais a tout aussi diaboliquement métamorphosé les potentiels harraga en corps prêts à se faire carboniser, un métathéâtre caractérisé, offrant la double scène parallèle, dans une mise en abîme conflictuelle, la « dubitative » manie de relooker la constitution et l’alternative course à la suprême institution ! En effet, pareil à ces vieux contes presque insensés, qu’il aimait déguster, faute de régal saucé, autour du kanoun occasionnel, tout en copiant/collant la morale émotionnelle de chaque fable racontée par la grand-mère dans une gaâda traditionnelle…En bon citoyen qu’il parait être, il cherche à décoder, tel un téméraire maître, ce mythe dichotomique qui ne cesse de se répéter entre l’être et la paraitre ? Il apprend, comme s’il s’agissait d’une nouvelle version de l’histoire, qui veut rompre le silence ! Ces jours-ci, chemin faisant, il assiste à un débat de sourds-muets au sujet de la énième actualisation voire révision de « sa » chère et vénérée constitution...En replongeant le nez vaille que vaille dans les pages reléguées aux étalages poussiéreux de l’Histoire - pourtant si contemporaine ! -, le jour mélodieux enfanté par un désastre fastidieux suite à une gestation de crimes odieux, le scintillant juillet 62, qui essayait de guider les pas d’une nation vouée à trépas, en initiant la mise en place d’une assemblée constituante ayant la stratégique mission scintillante de calligraphier en lettres d’or, dans le stricte respect de « l’Appel du 1° Novembre 54 » et le testament des martyrs de la révolution, la première naissance de cette problématique et emblématique "feuille de route" (de déroute, diriez-vous!), une stupéfaction le déstabilise en constatant la lettre de démission du premier président du GPRA et députe de Sétif feu Ferhat Abbas...Allah yarham Echouhada et les authentiques martyrs « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés pour la Cause de Dieu soient morts. Ils sont, au contraire, bien vivants auprès de leur Seigneur qui les comble de Ses faveurs. Ils sont heureux d'être reçus au sein de la grâce du Seigneur, et ravis que leurs compagnons de combat qui ne les ont pas encore rejoints ne connaîtront ni peur ni chagrin. Et ils se réjouissent des bienfaits et de la grâce de Dieu, sachant que Dieu ne frustre jamais de leur récompense les croyants »4. En homme visionnaire, il écrivit, comme introduction : « Donner une Constitution à la République est un acte d’une extrême importance. Il requiert notre réflexion, notre sagesse. Après l’héroïque combat pour l’indépendance, c’est un autre combat qui s’impose à nous. Le peuple tout entier et, en premier lieu, ses représentants doivent faire preuve de lucidité et de courage. La loi du silence que nous nous sommes imposée durant les sept années de luttes, parce que l’adversaire était au milieu de nous, n’a plus sa raison d’être. Le silence doit être rompu. »5. Sans sombrer dans l’analyse de discours, relevons de ce paragraphe, si limpide, précis et clair- tels de simples apprenants, en constitution pour vous plaire ! - les mots clés qui ne sont autres que : Constitution, acte extrême important, réflexion, sagesse, héroïque combat, indépendance, un autre combat, le peuple tout entier, ses représentants, lucidité et courage, la loi du silence, sept années de lutte, l’adversaire, raison d’être ! Voilà bien une analyse comparative entre une situation de guerre de libération et une autre d’une extrême importance car il y va de l’avenir de tout un peuple qui doit jouir à la hauteur des sacrifices consentis…Au cours de la première et vu le but sacré tracé par le sang, l’objectif stratégique se résumant au recouvrement de l’indépendance, le silence sur toute décision prise quelqu’en soit ses conséquences était de mise, paradoxalement, et s’agissant de bâtir une nation sur des bases solides antisismiques, la loi du silence n’avait plus sa raison d’être, il fallait donc rompre le silence en instaurant une démocratie et une liberté d’expression où tout le peuple, par le biais de ses représentants, avait le droit et le devoir de choisir sa destinée et d’en remettre, dans une légitimité populaire, ses rênes au plus apte et plus compétent… Dans le paragraphe intitulé « Procédure et droit », le fondateur de l’UDMA décrit une flagrante atteinte tant à la procédure qu’au droit. En effet, seule l’assemblée constituante avait le pouvoir de légiférer et donner naissance à la première constitution du pays : « Détentrice exclusive de la souveraineté nationale (assemblée constituante NDLR), elle est donc seule habilitée à connaître des lois dont elle a, concurremment avec le gouvernement, l’initiative. Ces lois, avant d’être disposées sur son bureau sous forme de projets ou de propositions, ne sont rendues publiques qu’après que l’Assemblée en soit officiellement saisie. Or, le gouvernement vient de violer cette règle fondamentale. Il a soumis à de prétendus cadres d’un parti qui, en fait, n’existe pas encore, un projet de Constitution sans que l’Assemblée en ait été informé. Faire approuver par des militants qui n’ont reçu aucun de cet ordre un texte fondamental relevant des attributions essentielles des députés, c’est créer la confusion et violer la loi.(…) Le procédé relève de la mystification, de l’action psychologique. En tout état de cause, il laisse entrevoir le rôle que l’exécutif entend réserver au législatif (…) Qui a choisi ces prétendus cadres ? Selon quels critères ce choix a été fait ? Pourquoi ces militants et pas d’autres ? Cette cooptation dont bénéficient «certains amis» est pour le moins arbitraire. Elle aboutit à la formation de la «République des camarades», contre laquelle tout Algérien a le devoir de s’élever.(…) Nous ne sommes pas encore au stade d’un régime policier. Mais si nous ne prenons pas garde, nous y arriverons à brève échéance ». .../... Citer Link to post Share on other sites
B.KHELFAOUI 10 Posted May 23, 2013 Author Partager Posted May 23, 2013 C’est tellement amusant qu’hallucinant de relever la similitude voire la ressemblance entre ce que notre jour doit à sa nuit ! N’est-il pas, tout simplement en train d’analyser, dans un suivi d’outre-tombe, la situation actuelle, que tous les artisans du « métier » constitutionnel qualifient de conflictuelle ! On aura tout le loisir de la calquer sur notre présent - Dieu nous préserve ! - et le devenir ! Qu’a-t-il encore écrit, le premier président du FLN, dans son paragraphe « Le régime présidentiel et le pouvoir personnel », notamment au sujet de la jeunesse : « Quant à notre jeunesse, elle sera condamnée à ne plus penser. Le régime fabriquera des robots, des opportunistes et des courtisans. Assurer le pain au peuple est, certes, un objectif primordial. Lui assurer cet autre pain qu’est la liberté de pensées et d’expression est également un bien précieux. La jeunesse algérienne en sera privée. La nature même des pouvoirs multiples exercés par un seul homme aura pour conséquence inévitable le culte de la personnalité. Et celui qui n’applaudira pas «inconditionnellement» le «Maître» sera considéré comme un mauvais citoyen.». Je vous sens dire, même en chuchotant, il avait vu juste ! Certes, mais on aurait aimé qu’il se serait trompé !? Car, dans cette idéale alternative on aurait eu droit au pays tant rêvé par nos Chouhadas, qui défièrent De Gaule et son armada en se donnant en offrande sur l’autel de la sainte sacralité baptisée Algérie ! Loin s’en faut ! Il suffit de comptabiliser les scandales, en l’absence du journaliste à la sandale, et la germination à outrance des salons d‘où seraient éclos les nouveaux colons… Comment le second président de l’assemblée nationale constituante de la jeune RADP va-t-il conclure dans son paragraphe intitulé « Un seul régime : la démocratie » ? C’est là une question plus qu’importante voire vitale ! Du fait que la conclusion est l’essence même de sa lettre, son objectif final auquel il cru à en mourir ! Il suffit de déceler la structure profonde du texte pour en dégager tant les signes d’alarme que les clés de la porte salutaire : « La démocratie seule est salutaire. Elle ne signifie pas l’anarchie. Elle ne signifie pas un pouvoir faible. Elle signifie : le gouvernement du peuple par le peuple. Elle signifie un État hiérarchisé. Une bonne Constitution doit donner la parole au peuple. Elle doit permettre la libre discussion. Cette libre discussion, loin de nuire à la discipline nationale, permettra de révéler des cadres valables et enrichira les institutions de l’État. Un Etat «confisqué» est un État mort-né. (…) Depuis l’indépendance, le peuple n’a pas encore été une seule fois librement consulté. Il est temps de le faire participer à la vie publique. Il est temps qu’il retrouve son enthousiasme et sa foi. Ce peuple sait voter. Il l’a hautement prouvé. Il a surtout su résister, pendant sept ans, à l’une des plus grandes armées du monde. Il a acquis par son héroïsme le droit de choisir ses représentants et de se donner le gouvernement de son choix. Nous devons lui faire confiance. Et même s’il se trompait cette erreur serait moins grave de conséquences que le fait de le museler, et de lui imposer une camisole de force. Il a mérité mieux que cette suprême injure ». Ferhat Abbas est dans les cieux, tout comme Boumediene et tant d’autres Hommes algériens « Il est parmi les croyants des hommes qui ont tenu loyalement leur engagement vis-à-vis de Dieu. Certains d'entre eux ont déjà accompli leur destin, d'autres attendent leur tour. Mais ils n'ont jamais rien changé à leur comportement »6. Mais l’Algérie est toujours vivante ! Les dirigeants finiront par partir, car de nature éphémère, mais les institutions resteront…N’est-il pas, à ce jour encore, arrivé le temps de redresser la barre en criant gare à nos tares et d’orienter nos navires par les incontournables phares… !? Tan qu’il est temps, changeons de ton, en hommage et à la mémoire des millions Ali de l’Opium et le Bâton ! « Il faut préparer la génération qui vient à porter une civilisation dans ses entrailles et à savoir l’enfanter. Que chacun dans son domaine soit capable e cet accouchement qui doit se faire, comme tous les autres, dans la douleur. »7 Notes : 1- Saint-Arnaud « 1798/1854 », Maréchal de France, un des Chefs de l’armée coloniale française. Il « s’illustrera » en créant une prime à la tête coupée, il décrit son quotidien « civilisateur » de l’Algérie par cette phrase plus qu’explicite:« On ravage, on brûle, on pille, on détruit les moissons et les arbres. » 2- Thomas Robert Bugeaud « 1784/1849 », Maréchal de France, un des Chefs de l’armée coloniale française. Il signa le Traité de Tafna avec l’Emir Abdel kader. Il disait, de sa guerre, « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, [.] de jouir de leurs champs [.] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes [.], ou bien exterminez-les jusqu'au dernier. » 3- Dernière expression vocale lancée des fonds des trippes des guillotinés et Chouhada pour l’Algérie ! 4- Coran, Sourate III, Versets : 169,170 et 171 5- Premier paragraphe de la lettre, signée « Ferhat Abbas, député de Sétif le 12 août 1963 » 6- Coran, Sourate XXXIII, Verset 23 7- Malek Bennabi, les Conditions de la Renaissance B.KHELFAOUI Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 pas de titre explicite, je ne lis pas. Citer Link to post Share on other sites
Baba Merzoug 10 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 pas de titre explicite, je ne lis pas. idem ,article copié collé indigeste . Citer Link to post Share on other sites
Bourourou 11 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 Moi j'ai lu ! Le texte est intéressant: un hommage à Ferhat Abbas et un appel au changement. Comme titre, moi j'aurais choisi cette phrase qui se trouve dans le texte : Tant qu’il est temps, changeons de ton Citer Link to post Share on other sites
Bourourou 11 Posted May 23, 2013 Partager Posted May 23, 2013 A ce propos, je trouve que c'est une erreur d'avoir débaptisé les édifices qui portaient les noms de criminels comme Bugeaud, Pélissier, Saint Arnaud etc ... Cette débaptisation outrancière a mis un voile de protection sur ces criminels grâce à l'oubli que cela leur procure ! Citer Link to post Share on other sites
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