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Police et mégalomanie


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Guest D. ESSERHANE

(extrait)

 

DR/Esserhane

 

 

En effet, dans la police, la mégalomanie se développe comme la coqueluche dans les maternelles...

 

J’appréhende mal cette manière de mes collègues, pourtant jadis courtois mais, qui, une fois investis d’une responsabilité quelconque au sein de la hiérarchie policière, troquent leur modestie et leur simplicité contre la méchanceté et deviennent irrévérencieux et d’une insolence à la limite de l’indécence. Ils perdent brusquement de vue le sens de l’appréciation, celui du respect et de considération envers les autres, pour ne se fixer, consciemment ou pas, que sur une excentricité maladive, accompagnée le plus souvent par la bassesse d'une vile tyrannie.

 

L’oppression et l’abus du pouvoir de nos psychopathes galonnés, sont la conséquence de fâcheux incidents qui entachent, chaque année, la corporation policière, parmi les plus graves, on cite les cas du suicide par balles; cette fatale et cruelle forme d'expression a pris, depuis quelques années, une proportion assez inquiétante.

 

Faut-il être psy pour expliquer ce changement brusque de la personnalité de nos responsables, apparemment sains de corps et d’esprit ?

 

Dans sa forme bénigne, la surestimation de ses capacités physiques et intellectuelles, dit-on, se traduit souvent par des ambitions vouées d’office à l’échec, en raison des dispositions personnelles réellement insuffisantes.

 

C’est ce qui est entièrement juste, puisque, ce genre de prétendus chefs, a-t-on constaté, n’ont jamais réussi à faire long feu. Ils seront, soit isolés, soit démis de leurs fonctions ou bien poursuivis en justice pour être jetés en pâture à la presse qui faisait d'eux son fonds de commerce.

 

Mais, ce diagnostic arrive, malheureusement toujours bien tard, parce que dans le sillage de leur sinistre parcours, les dégâts occasionnés, sont incommensurables et éclipsent l’ensemble les efforts consentis par la haute hiérarchie pour garder intact le blason d'or de notre police nationale.

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Guest D. ESSERHANE

Je cite le cas de mes deux chers collègues Ayad Mohamed et Benyahia Abdelkader, deux brillants officiers de police dont la présence était plus utile à Blida qu'ailleurs, ont été 'expédiés' à Alger sous la contrainte, pour la simple raison que ces deux fonctionnaires, ne plaisaient pas aux yeux du nouveau patron, fraîchement installé.

 

Celui-ci se révèlera aussi méchant que le tyran Néron et brillera, tout au long de son passage à Blida, par ses manies blasphématoires à l’égard de pauvres policiers. C'était un paranoïaque au délire de grandeur qui ne s'était jamais défait de sa misérable tendance maladive à proférer des insanités, au su de la Direction Générale de la Sûreté Nationale qui, pour une raison que je ne saurai expliquer, fermera les yeux sur ses graves abus répétés.

 

Il se comportera comme une ordure lorsqu’il traita l’agent Okazi Mohamed de "Boukelb’", pour la simple raison que ce dernier lui avait refusé de lui céder son berger allemand ou bien cette curieuse interrogation à l’endroit du brigadier de police Sahel Rabah, lorsqu’il inspecta un lot de tenue vestimentaire, envoyé par la Dgsn, en prévision de la saison hivernale. Je cite: "Hé ! Les policiers méritent-ils des ‘Parka’ comme celles-ci….?Pfff...!!!" Lui disait-il, d'un air désolé.

 

...

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Guest D. ESSERHANE

Il prenait souvent un malin plaisir de maltraiter tous ceux qui ne lui plaisaient pas, sans discernement d’âge ou de grade. Bref, il se voyait le Bon Dieu sur terre et ne s’exprimait, à l'occasion de ses speech inutiles que pour dire ‘MOI’ – ‘JE’, en surestimant, comme il aimait à le faire, ses fausses capacités intellectuelles et sa prétendue puissance physique. Il ne manifestait aussi aucune compassion pour les policiers, et, j'insisterai là dessus: aucune compassion envers les blessés, ni de sympathie pour les morts. Il ignorait que la plus fâcheuse des offenses était celle qui émanait d’un supérieur.

 

Je ne saurai passer sous silence le cas de l’officier de police Zouich Mohamed, un des rescapés du carnage de la rue Yousfi, actuellement en exercice à Medea et les violences verbales dont il a été victime de la part de ce taré, alors qu’il était, sur le brancard de l’hôpital, à demi inconscient et à deux doigts de la mort. (Un chapelet de vulgarités que je ne pourrai transcrire par respect au lecteur).

 

Ce cadre devenu handicapé pour la vie, pourra, peut être un jour pardonner à ses agresseurs les blessures corporelles ayant occasionné son infirmité, mais, je ne penserai jamais qu'il irait jusqu'à pardonner les violences gratuites de son chef.

 

...

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Guest D. ESSERHANE

Arrivés au commissariat central, il ne s’empêcha pas de tancer vertement, telle une canaille, les rescapés, toujours sous le choc, avec une bassesse d'esprit jamais égalée. Un de mes collègues, S. Djillali, un jeune et brillant policier du service des renseignements qui était melé au groupe, pris de colère, avait failli briser la crosse de sa mitraillette contre son dos et de se tailler en pleine nuit.

 

Cette bande de sanguinaires qu’il avait, volontairement, épargnée la mise hors d'état de nuire, se révèlera, par la suite, derrière l’attaque de la brigade de la gendarmerie de Beni Mered qui s’était soldée par le vol de plusieurs armes de guerre et sera, aussi, derrière plusieurs assassinats des éléments du service d'ordre.

 

L'ironie gagnera, ultérieurement, cet 'irresponsable', lorsqu'il partira vers une autre structure administrative à Alger où il connaîtra les moments les plus terribles de sa carrière. Il sera traité de la même manière avec laquelle, il avait traité, quelques années plus tôt, ses malheureuses victimes.

 

Ne pouvant plus continuer à subir de l'humiliation, il jettera l'éponge et prendra le chemin de la retraite.

 

Tout le monde savait qu'on était dirigés par un névrosé qui nécessitait des soins dans un asile psychiatrique. Les psychanalystes s'accordent à dire que la coprolalie serait une régression vers le plaisir des stades anal et oral. Cette tare de l'enfance aurait pesé et perturbé son évolution.

 

Dans les rangs de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, des fripouilles comme ce responsable, ne se comptaient pas sur le bout des doigts, mais à la pelle.

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Guest D. ESSERHANE

Dés tares à la corruption

 

Mais avant de regagner mon nouveau lieu de travail, je passe, comme le veut la tradition, par le Grand Minitou qui m’accorde un entretien purement protocolaire. Pendant cette prise de contact, on converse quelques instants dans son bureau, histoire pour lui, de me connaître, d’évaluer ma culture générale et surtout, mes aptitudes professionnelles.

 

Après avoir fait son idée, il s’interroge sur le pourquoi de ma stagnation dans le grade d’officier de police, alors que je devais être normalement, commissaire de police, me disait-il. Je lui répondis en toute franchise, qu’il n’était plus dans mes intentions de retenter un concours du moment que les listes sont établies, non sur l’échelle des valeurs, mais, selon les critères contraires à mes principes, basées essentiellement sur la *‘Tchippa’ et que je ne nourrissais aucune ambition à ce sujet.

 

Pour toute réaction, ce dernier, baissa timidement les yeux, parce qu’il ne s’attendait pas à une réponse aussi osée que celle-là. Et puis, on palabre de tout et de rien, on se serre la main et on se quitte avec un timide ‘au revoir’.

 

J’apprendrai, par la suite, sans stupéfaction aucune, que ce même responsable aurait réuni tout un sac d’argent pour avoir son grade de divisionnaire. Je ne cherchais plus à recouper cette information, parce que je m’en foutais éperdument.

 

Je saute dans mon véhicule et deux heures plus tard, j’entre de plein pied dans une petite ville qui n’a rien d’une ville ordinaire. Ailleurs, on qualifie cette cité de simple hameau, car on pouvait si facilement compter toutes les maisons, en moins cinq minutes. Et, me voilà reçu par mon nouvel chef de service. Un jeune commissaire de police arabisant, fraichement sorti de l’Ecole de police.

 

Dés les premiers instants, j’ai su que je ne pourrai jamais m’entendre avec ce crétin. Ce dernier me présente à l’ensemble des collègues et me désigne enfin, le bureau de la police judiciaire avec du matériel flambant neuf. Je fus étonné d’apprendre, quelques instants plus tard, que le siège du commissariat, jouxtant le cimetière des martyrs, avait servi par le passé de lieu d’internement et torture de nos djounoud par les parachutistes et les gendarmes de l’armée coloniale. C'est un endroit hanté par la mort et les cris d'horreur de suppliciés. Il est aussi lugubre que les sinistres baraques des camps de concentration.

 

Sur une pierre de l’édifice, on pouvait lire: 1957

 

Quelle honte pour un haut responsable qui voulait péter plus haut que son c... Il avait ouvert une Sûreté dans une 'Dechra', c'est à dire, là où il ne fallait pas, car, de simples gardes champêtres auraient suffit amplement à assurer de l'ordre et la sécurité pour au moins, une vingtaine d'années.

 

Tellement qu'on s'en foutait de nos gueules, le Directeur Général de la Sûreté Nationale de l'époque, n'avait, même pas pris la peine de faire de déplacement pour inaugurer l'ouverture de cette nouvelle structure, comme l'exigeait la loi.

 

Ledit commissariat a été ouvert sans la présence d'aucun responsable. C'était comme on avait ouvert les grilles une piteuse porcherie.

 

C'était dire combien était l'ampleur du mépris.

 

Quelle honte!

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Guest D. ESSERHANE

l'autre Algérie

 

Et dans cette contrée oubliée, j’ai pu croiser l’Algérie de mes aïeux, cette Algérie profonde ancrée dans sa noble tradition ancestrale et ses valeurs typiquement humaines et, en dépit d’une criante pauvreté et de misère, les gens de là bas, ignorés, délaissés, survivent, tant bien que mal, dans un silence assourdissant.

 

C'est vrai que pour connaître la valeur de la générosité, il faut avoir souffert de la froide indifférence des autres...

 

Ces bédouins sont aussi d'authentiques algériens à qui, il était exigé tant d'égard et de beaucoup de considération, raison pour laquelle, je m'étais engagé à réaliser un travail d'approche et de proximité en intégrant tous les agents dans le sillage de cette noble mission, une manière pour moi d'exprimer notre sincère sympathie et traduire l'entière disposition de la Sûreté Nationale

 

En quelques mois, nous avions pu tisser et rétablir le lien fraternel, basé essentiellement, sur la confiance, et les policiers craints que nous paraissions, n'étions plus considérés comme un corps étranger, mais comme faisant partie d'un ensemble endogène, au même titre que les agents de la poste ou de la municipalité...

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Guest D. ESSERHANE

traumatismes et ingratitudes

 

J’étais profondément convaincu qu’au bout de quelques mois, j’aurai réussi à me débarrasser de l’ensemble des mes traumatismes que j’ai récoltés durant les longues années de lutte anti terroriste et prétendre à un nouveau souffle, car, contrairement au nord, le sud étaient largement épargné par la terrible violence que nous vivions et puis, là où j’étais, il n’y avait rien à gratter comme infraction susceptible de nous occuper serait-ce qu’une demie journée.

 

Alors, moi, comme toute la ‘flicaille’, on roulait carrément les pouces et les plus intelligents d’entre nous, se tuaient au footing ou à la lecture pour casser la monotonie.

 

Trois mois plus tard, je suis avisé, à titre personnel, que l’administration avait fini par accorder le rapprochement de mon chef de service vers son lieu de résidence et que je devais me préparer pour assurer l’intérim du commissariat en attendant la désignation d’un autre cadre supérieur. L’intérim !? Chez la Dgsn, ‘une fois n’est pas coutume’ n’existait pas. J’avais été tenu par le passé à servir de ‘bouche-trou’ et remplir le vide d’une manière gratuite et pendant de longues années. C’était pour moi, comme pour d’autres officiers dans mon cas, une charge supplémentaire à laquelle, on n’était rémunérés, ni même…remercié.

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Guest D. ESSERHANE

Les jours d’après, un autre câble laconique atterri. L’antipathique chef de service fait ses valises à la hâte et décampe en signant à la va-vite la passation de consignes avec le sourire aux lèvres, les yeux écarquillés et emplis de bonheur comme pour exprimer une libération messianique. Ces dernières paroles, c’était : Bonne chance, monsieur l’officier.

 

Je lui rendis un sourire hypocrite avec un geste de la main. Au fond de moi-même, je savais que mes déboires allaient commencer d’un jour à l’autre, car j’avais perdu tout de ma docilité envers mes supérieurs que je trouvais …Je n’ose pas le dire, par respect au lecteur

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Guest D. ESSERHANE

Je me souviens comme si cela datait d’hier de ma première semaine du mois d’hiver. C’était un février différent des autres. Un mois particulièrement froid qui glaçait le sang dans les veines d’un grand sanglier. Curieusement, la neige, cette année-là, avait drapé toute la région de son linceul blanc et, à perte de vue, on ne voyait que cette couleur blanchâtre qui crevait les yeux.

 

D’habitude, il n’y avait pas de différence notable à remarquer entre l’automne et l’hiver, m’avait-on dit, si ce n’était ces maudites tempêtes de sable se succédant, les unes aux autres, à rythmes réguliers, s'abattant le plus souvent, sans crier gare.

 

Qu’elle était belle la neige. Il m’était arrivé de passer de longs moments à contempler par ma fenêtre cette admirable beauté de la nature aux pouvoirs impossibles et, lorsque je m’ennuyais, me revoilà scotché sur ma télévision à regarder défiler les infos interminables du monde ou bien à rédiger, inutilement, des bulletins de renseignements quotidiens ne mentionnant rien de particulier, en attendant, avec impatience dix sept heures pour pouvoir me libérer de mes contraintes journalières.

 

Le soir, je me faisais conduire, sous bonne escorte, à mon gîte, situé à un jet de pierres du commissariat. C’était une petite résidence figée à l'extrémité d'un pâtée de maisons aux couleurs jaunies par le temps. C'était un trois pièces assez modeste et très propre auquel, j’avais usé de mes maigres économies pour joindre, un brin de luxe à ce qui m’était agréable.

 

En y accédant, le premier geste à faire, c’était toujours d’allumer ma vieille chaîne en bois d’ébène pour pouvoir savourer une des symphonies de Ludwig, contenues dans une cassette usée à la corde et puis, quelques exercices magistrales au balai pour garder un semblant de propreté du parquet.

 

Ceci étant fait, je me lavais soigneusement les mains et passais, sans tarder, à la cuisine où je préparais, comme il me plaisait de choisir, de ce que j’avais en tête de plats déjà improvisés.

 

Le soir, j’aimais les plats légers que je cuisinais d’une main de chef. Je me considérais, depuis mon jeune âge, comme étant un petit cordon bleu gratifié par le Bon Dieu pour je ne sais quelle raison. Et, je m’y mettais à fond, la joie au cœur, sans jamais me lasser un seul instant.

 

La cuisine, c’était pour moi un endroit de détente et cuisiner c’était tout comme l’amour: on y pénétrait avec abandon ou pas du tout.

 

Et, pendant que tout se préparait sur un feu doux, je me mettais nu tel un ver et me laissais choir éperdument dans la salle de bain, berné par les caprices de l’eau chaude orientée droit sur mon chef pour, au moins de longues bonnes minutes, et je me laissais entrainé par les folles idées vagabondes.

 

Et ce fut dans cet espace intime et vaporeux qu’une idée géniale, de vraiment inattendue, jaillissait tel un éclair dans mon esprit : Mes mémoires ! Oui, pourquoi ne pas mettre noir sur blanc cette tranche de vie marquée par la joie, de déception, malmenée aussi par tant de trahisons et de tourments, par tant d’oppressions et d’inquiétudes du lendemain.

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Guest D. ESSERHANE

Je m’extirpais de ma baignoire comme une limace plus tôt que prévu, enfilais une longue serviette blanche du pendoir et me dirigeai, à pas lestes, droit vers la cuisine, absorbé par mes folles pensées. C’était une succession d’images hideuses et furtives qui se défilaient frénétiquement tel un film en accéléré, parfois monochromes, parfois d’un rouge éclatant accompagnées de cris d’horreur inhumains, de crépitement des balles incendiaires, de bruit assourdissant des bombes et d’odeur pestilentielle de la mort.

 

Je sentais mon cœur s’emballer nerveusement et cru un moment qu’il allait, soit cesser de battre, soit bondir hors de son emplacement. Que c’était drôle ! En un temps si court, j’avais pu remettre en surface un vieux cauchemar qui me hantais jadis et le revoir maintenant aussi facilement dans son entière intégralité.

 

Je n’avais d’autres qualificatifs que de le désigner de cauchemar, autrement dit, un rêve hallucinant dans lequel, je me voyais tantôt tenir le premier rôle, kalachnikov à la main, tantôt figurant anonyme et tantôt, spectateur incrédule d’une longue série de scènes monstrueuses, presqu’ invraisemblables, jalonnées par tant de morts et de destructions.

 

C’était un vrai chef-d’œuvre satanique, nominé aux Oscars de Dante, écrit savamment et réalisé de concert par une poignée de diables d’intérêt, près à toute abomination, des personnes stupides et moribondes érigées en maîtres incontestés, guidés par deux instincts maléfiques : l’adoration du pouvoir et le goût de l’argent.

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Guest D. ESSERHANE

Plus j’y pensais, plus je m’enfonçais dans l’horreur et plus je m'y engouffrais, plus j’avais cette sensation de vertige et de nausées.

 

Je me souviens que je suis resté presqu’une heure à me lamenter, les yeux vitreux, la gorge serrée, transporté hors du temps, à une époque que je croyais déjà révolue et complètement oubliée.

 

Je me revoyais, l’arme en bandoulière, entouré de mes collègues, au regard innocent, blaguant et jubilant comme des gamins insouciants. Ils étaient, pour la plus part, de jeunes hommes pleins de vitalité. Ils venaient à peine de sortir de l'adolescence.

 

Intérieurement, j’étais presque convaincu que notre fin à tous, était une histoire de quelques jours ou de quelques semaines, tout au plus, et que personne d'entre nous ne saura se soustraire au destin funeste que nous réservaient nos bourreaux. Des gens incultes, assoiffés de sang, méchants, pleins de haine et de cruauté. Je me disais souvent qu'on finirait tous que nous sommes, soit, traitreusement criblés de balles, soit, déchiquetés par une bombe ou sauvagement égorgés, si l'on venait à être pris vivants.

 

Nous étions conscients de cela.

 

Nous savions que nous n'avions pas affaire à des enfants de chœur, ni à de simples délinquants, mais à des ennemis redoutables qui ne reculaient devant rien; des forcenés sans cœurs, des psychopathes d’extrêmement dangereux, très déterminés plus que jamais à en découdre avec les services de sécurité et soumettre toute la société à leur diktat par la terreur, persuadés de l'imminence de leurs actes barbares et que chaque cruauté infligée à l'être humain était un bienfait qui les rapprochait un peu plus près du Bon Dieu et leur garantissait une meilleure place au paradis.

 

Tous ces bandits criminels agissaient au nom d'Allah avec une absolue détermination et une profonde conviction avec ce désir morbide de mourir en martyrs, les armes à la main

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Guest D. ESSERHANE

J’avais passé l’épreuve la plus terrible de ma vie, exposé de jours comme de nuits aux grands dangers.

 

A chaque matin que je me mettais les pieds dehors, je regardais le ciel et me disais que ce jour-là, sera, peut-être, le dernier jour qui me restait à vivre et me tressaillais de tout mon corps, à l’idée de me voir revenir, le soir, emmitouflé dans un linceul blanc.

 

J’imaginais avec amertume, le cœur battant, la réaction des miens et mesurais, dans mon fort intérieur, combien sera immense leur douleur lorsqu’ils apprendront la nouvelle de ma mort. J’avais aussi autant peur pour ma vieille mère à la santé chancelante qui n’admettra quoiqu'il advenait, jamais cette fatalité.

 

J’étais intimement persuadé qu'elle sera le seul être qui me pleurera vraiment à chaudes larmes, la seule personne au monde qui ne m’oubliera jamais, ne serait-ce un instant et que ma perte allait lui causer tant de chagrins, tant de peines et de douleurs qui vont hanter les maigres jours qui lui restaient vivre.

 

Je connaissais parfaitement ma mère et je savais qu’elle ne pouvait se défaire moi que lorsqu’elle me voyait bien entouré et en totale sécurité, raison pour laquelle, je la voyais, si fragile qu’elle était, très vulnérable aux grandes émotions et quasi certain qu'elle périra de tristesse dans les prochains jours à venir, en emportant, serré dans le cœur, son deuil à l'au-delà.

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Guest D. ESSERHANE

Je me détournais la tête et me levais péniblement de mon siège. Je remarquais que la température avait sensiblement baissé au point de frôler le degré de congélation. L’envie de manger ne me tenaillait plus. J’éteignais le feu de la cuisinière et me dirigeais avec dégoût en titubant, droit vers la chambre à coucher faiblement éclairée. J’enfilais mon pyjama en soie et je me mettais difficilement sous la couette tout en croisant les mains derrière la tête, le regard dans le vide, rivé sur le plafond.

 

Je me sentais extrêmement fatigué et désarçonné. Je n’avais qu’une envie et une seule. C’était celle qui consistait à prendre du papier et un crayon à mine, à portée de mes mains, et y déverser avec rage toute cette bile qui empestait ma vie des années durant; en relatant fidèlement, sans rien omettre à celui qui voulait me lire, toutes les exactions, les injustices et les abus subis.

 

Ce projet, pourtant pertinent, racolait mes esprits par le passé, mais, je n’y attachais d’intérêts particuliers.

 

Mais, ce soir, ce même désir resurgissait avec une intensité telle qu’il me paraissait pesqu’une question existentielle susceptible de me débarrasser de mes vieux démons et me délivrer, une fois pour toute, de mes souffrances psychiques enfouies quelque part de mon subconscient, siège ténébreux et intouchable des grands refoulements, où s’entremêlaient tant de désirs et de déceptions

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Guest D. ESSERHANE

Mais, je ne sais comment m'y prendre, par qui, par quoi commencer pour relater une histoire si confuse que la mienne et puis, franchement, je ne suis pas bien câblé pour mener à bien une narration de type littéraire. Tous les officiers qui sont passés par l’Ecole supérieure de police, étaient tenus à respecter certaines formes de procédures, d’être concis et précis dans la relation des faits et tenus aussi de veiller à ne jamais s’embourber dans de longs récits philosophiques de vraiment ennuyeux pour les magistrats, en premier chef. C'était du moins, ce qu’on nous avions étudié en théorie.

 

En pratique, notre mission n'a rien de commun avec celle d'un journaliste d'investigation ou de celle d’un écrivain et de ses histoires aux milles intrigues mais, d’un policier tout court dont le rôle premier, se limitait à des diligences policières pour la quête de la vérité, à l'établissement de divers procès-verbaux 'bien cadrés', à la rédaction de courts rapports de synthèse et enfin, transmettre ce tout, au procureur de la république, sous forme de procédure judiciaire.

 

Peut-être, que c’est l’une des raisons qui a fait de moi, en particulier, un écrivaillon assez médiocre en matière d’écriture et je dirai, toute honte bue, que je n'ai pas fait assez d'efforts pour évoluer dans les belles lettres. Les vieux réflexes ont vraiment la peau dure

 

Mais, peu importe ma manière d'écrire et ma façon de m'exprimer du moment que je me fais comprendre par le commun des mortels qui maîtrise un tant soit peu, la langue française. Alors, je ne me fais aider, ni par un nègre, ni par personne d'autre que ce soit pour m'ajouter du baume à l'effet de me faire prévaloir et d'être pris plus tard, pour quelqu’un que je ne suis pas.'''

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  • 3 years later...
Salam

 

Vous répondez à une énigme par une autre énigme !

Y a-t-il un autre FA?

 

Où peut-on lire la copie intégrale complète?

Merci

Il n'y a que de Forum Algerie quand a la copie integrale

a la rubrique boulllon de Culture et le titre est Extraits de mémoire

 

En voici un extrait ou il enlevé la signature DR alias Mirou ( il m'a lu loll )

 

Mirou

 

 

Intérieurement, j’étais presque convaincu que notre fin à tous, était une histoire de quelques jours ou de quelques semaines et personne d'entre nous ne saura se soustraire au destin funeste que nous réservaient nos bourreaux, ces gens incultes, assoiffés de sang, méchants, pleins de haine et de cruauté.

 

Nous n'avions pas affaire à des enfants de chœur, ni à de simples délinquants, mais à des ennemis redoutables qui ne reculaient devant rien ; des forcenés sans cœurs, des psychopathes d’extrêmement dangereux, très déterminés plus que jamais à en découdre pour soumettre toute l'Algérie à leur bon vouloir. Ils étaient persuadés de l'imminence de leurs actes barbares et que chaque cruauté infligée à l'être humain était un bienfait qui les rapprochait un peu plus près du Bon Dieu et leur garantissait une meilleure place au paradis.

 

 

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J’avais passé l’épreuve la plus terrible de ma vie, exposé de jour comme de nuit aux grands dangers. A chaque matin que je me mettais les pieds dehors, je regardais le ciel et me disais que ce jour-là, sera, peut-être, le dernier jour qui me restait à vivre et me tressaillais de tout mon corps à l’idée de me voir revenir, le soir, emmitouflé dans un linceul blanc.

 

J’imaginais avec amertume, le cœur battant, la réaction des miens et mesurais, dans mon fort intérieur, combien sera immense leur douleur lorsqu’ils apprendront la nouvelle de ma mort. J’avais aussi autant peur pour ma vieille mère à la santé chancelante qui n’admettra quoi qu'il advienne, jamais cette terrible fatalité.

 

J’étais intimement persuadé qu'elle sera le seul être qui me pleurera vraiment à chaudes larmes, la seule personne au monde qui ne m’oubliera jamais, ne serait-ce un instant et que ma perte allait lui causer tant de chagrins, tant de peines et de douleurs qui vont hanter les maigres jours qui lui restaient à vivre.

 

Je connaissais parfaitement ma mère et je savais qu’elle ne pouvait se défaire de moi que lorsqu’elle me voyait si bien entouré et en totale sécurité, raison pour laquelle, je la voyais, si fragile qu’elle était, très vulnérable aux grandes émotions et quasi certain qu'elle périra de tristesse dans les prochains jours à venir, en emportant, serré dans le cœur, son deuil dans l'au-delà.

 

Je me détournais la tête et me levais péniblement de mon siège. Je remarquais que la température avait sensiblement baissé au point de frôler le degré de congélation. L’envie de manger ne me tenaillait plus. J’éteignais le feu de la cuisinière et me dirigeais avec dégoût en titubant droit vers la chambre à coucher faiblement éclairée. J’enfilais mon pyjama en soie et je me mettais difficilement sous le drap

 

Je me sentais extrêmement fatigué. Je n’avais qu’une envie: prendre du papier et un crayon à mine à portée de mes mains et y déverser avec rage toute cette bile qui empestait ma vie des années durant en relatant fidèlement à celui qui voudrait me lire, toutes les exactions, toutes les injustices et les abus subis.

 

 

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Merci, c gentil! Ceux sont des fragments de texte.

Pas de texte complet même en pdf ?

 

Mais de rien il faut lire l'integralité sur l'autre forum et de toute maniere il identique a celui la

sauf que depuis il a enlevé sa signature bizarre Non !!!!!

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C'est peut-être la même personne

qui a pris un autre pseudo

ce serait flagrant sinon :rolleyes:

Salam

 

Hummmm je doute fort car comme je l'ai écris il doit nous lire puisque depuis mon intervention

il a effacé sa signature ....Puis beaucoup d'ici sont la bas

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