Wahrani 1 465 Posted July 14, 2013 Partager Posted July 14, 2013 Le 14ème juillet du 1er novembre et l'inverse Par Kamel Daoud -Le Quotidien d'Oran - 14/07/2013 Au début, c'était humaniste : Bouteflika est malade, âgé et fatigué : cela impose la compassion, la politesse et un début d'interrogation. Puis ce fut comique: Bouteflika est aux «invalides», il mange des gâteaux. Comme dit par un internaute, il reçoit en robe de chambre un Général en civil et un ministre qui lui donne à manger. Puis c'est devenu dramatique : le pays fête son Indépendance pendant que son président est installé pour long séjour chez l'ancien colon, justement. Puis c'est devenu surréaliste : nous sommes devenu le seul pays qui n'a pas de Président et qui prouve que l'on en a pas besoin. Ni Etat, ni coup d'Etat. Et ensuite ? Ensuite vient une phase obscure, proche de l'inceste ou de la confusion cosmique. Une époque où on ne sait plus «quoi est quoi ?», «où se trouve qui ?» et où la question franco-algérienne devient un trouble des repères : Bouteflika vient en effet d'adresser à Hollande ses meilleurs vœux pour la fête nationale de la France, à partir de la France, à partir de Paris. A quelques mètres l'un de l'autre. Le message qu'on lit et relit sonne étrange, comme un message dans une bouteille mais avec le bouteille que l'on tend de main à main entre deux voisins de palier. Ou comme un homme qui hurle dans l'oreille d'un homme qui a une ouïe parfaite. Ou un homme qui envoie vers la Hollande des messages à Hollande (jeu de mot plat mais inévitable). Cela n'a pas de sens. Ou trop de sens. Cela fait sourire ou fait penser à l'inutilité de l'histoire universelle. A quoi servent deux Etats si on peut les loger dans une même pièce ? Puis cela fait grimacer : il y a des décennies, la Méditerranée était une mer intérieure qui séparait un seul pays : l'Algérie française. Aujourd'hui, c'est plus petit : à peine deux ou trois stations de métro. Et au-delà, on continue : on ne peut pas ne pas penser à Bouteflika jouant à être en Algérie pour écrire un message à Hollande, pendant qu'il est en France là où le second joue à ce que le premier soit loin derrière la mer, au point de ne pouvoir s'adresser à lui que par lettre écrite. C'est de jouer au conflit permanent entre les deux pays, à la guerre des mémoires et aux «relations dites difficiles» quand on est l'un assis sur une chaise et l'autre allongé sur un lit à quelques centimètres l'un de l'autre. Cela finira, un jour, par des huées après avoir commencé par une guerre de Libération. D'ailleurs, on ne sait plus quoi penser. Des internautes parlent déjà d'une prochaine visite d'Etat de trois jours de Bouteflika en Algérie. Et d'autres parlent de Président immigré. Et les plus vieux s'interrogent sur la fin du monde dans un monde où De Gaulle s'appelle Hollande et où le Président algérien est un malade français. Bouteflika et son staff com' ont dû être bien gênés : ne pas envoyer des vœux à la France pendant qu'on est chez elle est une grave indélicatesse. Mais les envoyer pendant qu'on est chez elle, mais comme si on était loin de chez elle, est d'un profond ridicule. C'est à ce genre de situation que l'on aboutit lorsqu'on construit la plus grande mosquée d'Afrique chez soi et pas le plus performant hôpital. Citer Link to post Share on other sites
Goody 10 Posted July 14, 2013 Partager Posted July 14, 2013 Le 14ème juillet du 1er novembre et l'inverse Par Kamel Daoud -Le Quotidien d'Oran - 14/07/2013 Au début, c'était humaniste : Bouteflika est malade, âgé et fatigué : cela impose la compassion, la politesse et un début d'interrogation. Puis ce fut comique: Bouteflika est aux «invalides», il mange des gâteaux. Comme dit par un internaute, il reçoit en robe de chambre un Général en civil et un ministre qui lui donne à manger. Puis c'est devenu dramatique : le pays fête son Indépendance pendant que son président est installé pour long séjour chez l'ancien colon, justement. Puis c'est devenu surréaliste : nous sommes devenu le seul pays qui n'a pas de Président et qui prouve que l'on en a pas besoin. Ni Etat, ni coup d'Etat. Et ensuite ? Ensuite vient une phase obscure, proche de l'inceste ou de la confusion cosmique. Une époque où on ne sait plus «quoi est quoi ?», «où se trouve qui ?» et où la question franco-algérienne devient un trouble des repères : Bouteflika vient en effet d'adresser à Hollande ses meilleurs vœux pour la fête nationale de la France, à partir de la France, à partir de Paris. A quelques mètres l'un de l'autre. Le message qu'on lit et relit sonne étrange, comme un message dans une bouteille mais avec le bouteille que l'on tend de main à main entre deux voisins de palier. Ou comme un homme qui hurle dans l'oreille d'un homme qui a une ouïe parfaite. Ou un homme qui envoie vers la Hollande des messages à Hollande (jeu de mot plat mais inévitable). Cela n'a pas de sens. Ou trop de sens. Cela fait sourire ou fait penser à l'inutilité de l'histoire universelle. A quoi servent deux Etats si on peut les loger dans une même pièce ? Puis cela fait grimacer : il y a des décennies, la Méditerranée était une mer intérieure qui séparait un seul pays : l'Algérie française. Aujourd'hui, c'est plus petit : à peine deux ou trois stations de métro. Et au-delà, on continue : on ne peut pas ne pas penser à Bouteflika jouant à être en Algérie pour écrire un message à Hollande, pendant qu'il est en France là où le second joue à ce que le premier soit loin derrière la mer, au point de ne pouvoir s'adresser à lui que par lettre écrite. C'est de jouer au conflit permanent entre les deux pays, à la guerre des mémoires et aux «relations dites difficiles» quand on est l'un assis sur une chaise et l'autre allongé sur un lit à quelques centimètres l'un de l'autre. Cela finira, un jour, par des huées après avoir commencé par une guerre de Libération. D'ailleurs, on ne sait plus quoi penser. Des internautes parlent déjà d'une prochaine visite d'Etat de trois jours de Bouteflika en Algérie. Et d'autres parlent de Président immigré. Et les plus vieux s'interrogent sur la fin du monde dans un monde où De Gaulle s'appelle Hollande et où le Président algérien est un malade français. Bouteflika et son staff com' ont dû être bien gênés : ne pas envoyer des vœux à la France pendant qu'on est chez elle est une grave indélicatesse. Mais les envoyer pendant qu'on est chez elle, mais comme si on était loin de chez elle, est d'un profond ridicule. C'est à ce genre de situation que l'on aboutit lorsqu'on construit la plus grande mosquée d'Afrique chez soi et pas le plus performant hôpital. trop trop bon ! Puree quelle plume ! Citer Link to post Share on other sites
Bourourou 11 Posted July 14, 2013 Partager Posted July 14, 2013 Hayla hadi !!! Président immigré Il a droit à un déménagement lorsqu'il rentrera , incha allah wa 3ibadihi essali7ine ! Citer Link to post Share on other sites
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