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Suite...ISLAM-OCCIDENT :Comment mettre fin à la tension?


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Des signes d’ouverture

La France des Lumières, de la Philosophie, de la Révolution, des droits de l’homme, est laissée un temps, au bord de la route, et une autre dans laquelle aucun être objectif ne peut se reconnaître, s’emballe et oublie toutes les attitudes déshumanisantes et aliénantes qui courent les rues pour instrumentaliser un fait divers. Significatif de l’air du temps, le débat est tombé au plus bas niveau jamais atteint dans l’histoire des polémiques. La nausée et le dédain face à cette dérive sont la réponse naturelle des personnes qui ne méprissent pas l’autre. Heureusement, des signes d’ouverture autour de «la Méditerranée» et dans le monde au sujet des rapports entre les peuples, se font jour, et permettent d’espérer. Le premier est le fait que de plus en plus de groupes de citoyens de toutes confessions et cultures se rencontrent, dialoguent et remettent en cause les «murs» que d’autres veulent ériger. De même, tout projet sur la Méditerranée espace commun, malgré les arrière-pensées des uns et les réticences des autres, suscite des discussions à tous les niveaux. Preuve que les gens ont conscience des enjeux et soif de justice et de partage. Le deuxième concerne «l’interconnaissance»; en novembre prochain aura lieu à Rome le premier Forum mondial «Islam-Catholicisme», suite à l’initiative en 2007 de notre lettre de 138 savants musulmans, (aujourd’hui 225) coordonnée par la Fondation «Ahl el Bayt pour la pensée islamique» à Amman, adressée à tous les dignitaires chrétiens. Dans ce sens, sur sollicitation du pape Benoît XVI qui semble tirer des leçons, se prépare un document du Vatican qui définira les lignes directrices pour renforcer le dialogue interreligieux. Le texte sera inspiré des Dix Commandements et partira de l’idée que tous les croyants ont des points importants en commun: la foi en un Dieu unique, la sacralité de la vie, la nécessité de la fraternité, l’expérience de la prière qui est la langue de la religion. Il sera une sorte de grammaire universelle que les chrétiens pourront utiliser dans leur rapport avec leur prochain. Le troisième signe d’ouverture est le fait que même l’Arabie Saoudite rigoriste et des savants traditionnels ont pris conscience de la nécessité de communiquer et de dialoguer. A La Mecque a eu lieu, la semaine dernière, une conférence mondiale sur le dialogue interreligieux. Les participants ont confirmé l’importance de l’instauration du dialogue entre les adeptes des différentes religions afin de barrer la route au choc des civilisations et à ceux qui font sa promotion. Parce que, reconnaissent-ils, le dialogue est le moyen de répondre aux calomnies auxquelles est en butte l’Islam, et de corriger l’image que les masses occidentales ont de lui.

Ils ont demandé aux pays du monde entier et aux organisations internationales, à leur tête l’ONU, d’assumer leurs responsabilités pour lutter contre la culture de la haine entre les peuples, du rejet de l’autre qui a pour effet de menacer la paix et la sécurité dans le monde. Visant spécifiquement la montée de l’islamophobie en Occident, les participants à la conférence disent attendre de l’ONU et des organismes mondiaux de défense des droits de l’homme qu’ils interdisent les campagnes de dénigrement menées contre l’Islam, le Prophète et le Coran et qu’ils fassent campagne pour l’adoption de lois punissant les dénigrements faits aux prophètes et à leurs messages, de façon à ne pas se servir de la liberté d’expression pour remettre en cause la coexistence et la paix dans le monde. Ce point apparaîtra pour certains comme limitant la liberté d’expression. Il est un sujet de débats sans fin. En outre, la nécessité du dialogue à l’intérieur de la communauté musulmane a été perçue. Les théologiens ayant participé à la conférence islamique de La Mecque, ont préconisé de résoudre les différends qui surviennent entre les musulmans et d’aider les adeptes de différentes écoles de pensée islamiques à avoir des relations pacifiques entre eux et ce, dans l’objectif de réaliser l’unité morale de la communauté et d’alléger les tensions entre eux, provoquées par le fanatisme, le sectarisme et les divergences d’opinions. Parmi les recommandations arrêtées par les participants à la conférence islamique de La Mecque, figure la création d’un organisme mondial pour le dialogue et celle d’un centre pour la relation entre les civilisations. En outre, il a été créé le Prix du roi Abdellah ibn Abdelaziz pour «le dialogue entre les civilisations» afin de récompenser les personnes et organismes pour leur participation au développement du dialogue et à la concrétisation de ses objectifs. Reste que la première condition pour faire reculer l’islamophobie et bâtir le vivre ensemble est de donner l’exemple, se réformer sur le plan interne, pratiquer l’autocritique et libérer les citoyens, afin de sortir de l’autoritarisme, du sous-développement et des arriérations et réaliser les principes civilisationnels.

 

(*) Professeur des Universités

http://www.mustapha-cherif.com

 

Mustapha CHERIF (*)

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