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au milieux de la poussière, il cri.


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petit, dès que l'été arrivait, mon père m'emmenait passer les vacances chez mes oncles, à l'époque c'était la misère, une pièce de zoudj doro pouvait t'avoir un bonbon, c'était l'époque avant que l’aéroport houari boumedienne n’explose.

 

je me rendais donc chez mes cousins, 3 familles surpeuplées de gamins courants dans tout les sens, les habitations étaient de fortunes, les pères de familles travaillaient comme maçon, vendeur de légume, et cordonnier...les petits quant à eux, faisaient tout et n'importe quoi pour avoir quelques sous, certains vendaient des galettes de pain, d'autres des pastèques que les agriculteurs leur laissaient après la récolte, des pastèques à moitié mures, caoutchouteuses, sous un soleil brulant, j'en ai vécu des aventures avec eux, c'était vraiment la belle époque.

 

avec le temps, les filles devaient se marier, on improvisait des salles de fêtes, avec des feuilles de palmiers derrière le trône de la mariée, on louait des chaises, des tables, on livrait les caisses de gazouz, l'ambiance d'avant mariage était toujours unique, celle de pendant me rendait malade.

 

bref... je me rappel qu'un jour, alors que nous préparions le mariage de l'ainé des cousins, la femme de mon oncle avait exigé que le marches menant à la chambre nuptiale soient recouvertes de marbre, pour éviter les t'bahdayel, l'humiliation, ce mot était le joker, tout était bon pour éviter les moqueries même si elles avaient toujours lieu... alors, mon cousin qui était mon ainé de deux ans, (je devais avoir 10 ans peut être) avait réussis a mettre un peu d'argent de coté, sa mère qui était au courant de ca lui avait suggéré de s'occuper des marches tout en lui promettant qu'il serait remboursé plus tard, chose qui était totalement fausse comme tout le monde le savait.

 

ce jour là, j'étais assis sur les marches en questions, le puis du fond duquel la fraicheur s'évaporait du ventre de la terre me faisait face, la femme de mon oncle entrain d'éplucher des pommes de terre assise sur un tabouret sur le point de craquer, à peine visible de sous ses énormes fesses, mon cousin se tenait debout, entrain d'observer les figues mielleuses qui invitaient à la dégustation au mépris de la dangerosité de la tâche d'affronter les branche et la gravité pour les atteindre... quant à moi, j'étais tantôt là, avec eux à suivre la conversation, tantôt perdu dans mes rêveries habituelles, quand une main me frappa au visage, une autre me tira par le bras avec force, c'était mon cousin qui me disait "viens! on va faire un tour", il était sur le point de pleurer...ciao les zéconomi.

 

pour trouver le spécialiste du marbre, il fallait prendre un bus...trop cher, on y est allé à pieds, quelques 3 KM au milieux des champs et de la verdure, ce n'était pas déplaisent malgré la chaleur suffocante...arrivé à bon port, je découvris pour la première fois à quoi ressemblait un atelier de matière de construction, je partais explorer le musé tandis que mon cousin discutait prix et qualité.... touchant à tout, goutant à tout quand j'entendis mon prénom retentir, c'était l'heure de repartir. arrivés à la maison, à peine le temps de boire un peu d'eau qu'il fallait déjà y aller, même trajet, même chaleur, mais sans cet esprit enthousiaste...

 

pendant le retour, je discutais tout en essayant de maintenir l'allure, mais le silence dans lequel se cantonnait mon cousin qui précipitait le pas sans tenir compte de mes "attends moi!"...quand il s'arrêta net et me dit "aller suis moi", nous escaladames une dune imposante, et un trou large fraichement creusé sensé abriter le future stade olympique de la ville nous fit face, mon cousin s'élança en se mettant au point mort, la pente était raide mais nous jambes agiles... au fond du trou, il y avait une fraicheur que je ne soupçonnais pas, et là, mon compagnon fit une chose incroyable...

 

il ...lança un cri, un hurlement qui retentit après m'avoir fait sursauter, l'écho qui parcourait le lointain paysage ne finit pas de se faire entendre quand il cria de nouveau, un long cri irrégulier mais puissant... puis un troisième, et un autre...au fur et à mesure que les cri s'enchainait, la tristesse se faisait de plus en plus ressentir...à la fin, elle s'est tout bonnement imposée, jusqu'à faire interrompre le dernier hurlement, il s’essuya les yeux, alors que j'étais derrière lui.... là sans dire un mot.

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Sa7a aidek risk, belle histoire ;)

 

Mais comment un enfant de 12 ans pouvait faire des économies dont la somme est suffisante pour acheter du marbre ? :D

à toi aussi Ziha :D

récemment, il a acquit son deuxième lot de terrain, en faisant le commerce des b'layegh (tangues et chaussures pour enfants) :crazy:

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à toi aussi Ziha :D

récemment, il a acquit son deuxième lot de terrain, en faisant le commerce des b'layegh (tangues et chaussures pour enfants) :crazy:

 

ah heureusement pour lui qu' on lui a pas piqué son argent cette fois ci !

 

Blayegh tu disais ? !!!!! :eek:

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et celle de ton cousin, de tes proches...:D

 

alors il s'en souvient ? dis-moi que c'est une histoire vraie (même dans ton imagination....)

 

elle est entièrement vraie, à 100% ^^

 

c'est des trucs qui ne s'oublient pas, qui ne s'inventent pas, d'ailleurs j'ai effacé quelques détails un peu trop personnels, et je suis certain que bon nombres parmi nous ont des choses encore plus incroyable à raconter, mais la plus part trouvent ca...insignifiant. :D

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ah heureusement pour lui qu' on lui a pas piqué son argent cette fois ci !

 

Blayegh tu disais ? !!!!! :eek:

 

2ème je te dis, d'ailleurs c'est près de sa tabla que s'est passé l'histoire du gars vendeur de torchons de table qui s'est fait malmener par une dame, c'est quelque part sur cette même section du topic,.

 

mon cousin? un sacré numéro, on s'est pris la tête à cause d'une histoire dramatique, c'est plus comme avant depuis.... mais si je me mettais à te raconter nos aventures, tu me croiras jamais :D

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oui ! ça a dû grandement impressionner le petit garçon de 10 ans ce cri de frustration de son ainé déjà si débrouillard....

 

quand on est petit, ça nous marque les pleurs et les cris des plus grands.... du haut de nos quelques années, on se rend compte que le monde est bizarre finalement et que des choses ne tournent pas rond

 

 

qu'est il devenu ce cousin ? IL FAIT DU COMMERCE ?

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oui ! ça a dû grandement impressionner le petit garçon de 10 ans ce cri de frustration de son ainé déjà si débrouillard....

 

quand on est petit, ça nous marque les pleurs et les cris des plus grands.... du haut de nos quelques années, on se rend compte que le monde est bizarre finalement et que des choses ne tournent pas rond

 

 

qu'est il devenu ce cousin ? IL FAIT DU COMMERCE ?

 

en réalité, sur le coup ca ne m'avait pas beaucoup marqué, ce n'est qu'après que j'ai fini par comprendre.

 

tu vois, je partais chez eux en vacance, m'amusais, rigolais, et eux trimaient...

 

il fait toujours du commerce oui, quelque part à tipasa.

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C'est tout ce que t'as retenu de toute l'histoire, toi?:mdr:

 

faut voir la femme de mon oncle, quand elle place le tabouret tu te dis "impossible qu'elle s'assoit dessus" tellement il est minuscule comparé à son matos :D

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Guest Miss angel
mais je ne savais pas que mes récits étaient si extraordinaires que ca :mdr:

 

 

 

merci pour cette aventure dans ton passé, on croirait être assis contre un mur ou sur une marche d'escalier et en observateur te voir, toi le rêveur qu'on arrache à ses pensées pour le l'emmener je ne sais où, faire je ne sais quoi.....

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merci pour cette aventure dans ton passé, on croirait être assis contre un mur ou sur une marche d'escalier et en observateur te voir, toi le rêveur qu'on arrache à ses pensées pour le l'emmener je ne sais où, faire je ne sais quoi.....

 

bonjour Miss. A

 

j'ai toujours trouvé présomptueux de parler de soi même, ce qui m'a de tout empêché de le faire sauf rares exceptions ou je sentais que j'étais dans l'obligation de le faire.

 

je suis anti-social, j'aime pas les autres, je le déteste même parce que quand ils forment une foule, un groupe, les gens ont toujours tendance à devenir con, irritant, stupide. individuellement tout le monde est correcte, combien de fois t'es-tu retrouvée sidérée par un changement radicale dans le comportement de quelqu'un dès qu'un autre vous rejoignait. c'est comme ca tout le temps.

 

alors je me tiens toujours à l'écart, et la vu est excellente... je vois mieux, comprend mieux, je remarque des choses qui passeraient inaperçues pour la plus part, et les choses qui m'ont marqué A VIE, sont insignifiantes pour les autres.

 

comme cette histoire dans ce topic, quand j'en ai parlé à mon cousin il était incapable de s’en rappeler alors que moi à chaque fois que je passe à coté du stade, ou que je vois une étendu poussiéreuse cet événement me vient à l’esprit.

 

oh, et j'ai plein d'histoires à raconter de l'époque où je trainais avec ce cousin, c'était le meilleur de mes amis à l'époque, ca date d'au moins dix ans et même si je ne suis pas très vieux, la couche de gris qui recouvre ces journées me donne l’impression de les avoir vécu dans une autre vie.

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