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Le journaliste italien libéré dimanche raconte «le calvaire» de sa détention en Syrie


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Richard Heuzé Mis à jour le 10/09/2013 à 17:46 Publié le 10/09/2013 à 16:33

 

 

Domenico Quirico, correspondant de guerre de La Stampa enlevé en avril, affirme que ses geôliers prenaient «à l'évidence, du plaisir à traiter des Occidentaux», «comme des animaux».

 

Rome

Cinq mois de détention aux mains des rebelles, une profusion de mauvais traitements, deux simulacres d'exécution, deux tentatives de fuite avortées et un long périple à travers la Syrie: libéré dimanche et aussitôt ramené en Italie, Domenico Quirico, correspondant de guerre de La Stampa, fait aujourd'hui dans son quotidien le récit de sa détention, «un calvaire, comme si j'avais été sur la planète Mars».

Domenico Quirico, 62 ans, a partagé sa détention avec un autre otage, un ressortissant belge. Ils étaient partis de nuit le 9 avril d'Al Qusayr, localité de frontière avec le Liban à l'époque assiégée par le Hezbollah. «Nous avions l'accord de l'Armée syrienne libre» qui leur a fourni deux guides, «probablement ceux qui nous ont trahis et vendus». Assez rapidement, ils sont arrêtés par des hommes armés, «des fervents islamistes qui priaient cinq fois par jour. A un certain moment, un Mig syrien nous a bombardés, preuve que nous étions otages des rebelles».

Leur ravisseur est un émir qui se fait appeler Abou Omar, «plus brigand qu'islamiste ou révolutionnaire». Au bout de vingt jours, après une attaque du Hezbollah, ils sont transférés dans une autre geôle et confiés à une brigade relevant de Jabat Al Nusra, «l'al-Qaida syrien». «Cela a été l'unique moment où nous avons été traités un peu humainement, et même avec sympathie. Nos gardiens avaient du respect et un certain sens de l'honneur».

Sous la pression croissante du Hezbollah, la résistance décide d'évacuer Al Qusayr. «Commence une épopée extraordinaire, au milieu de milliers de miliciens, femmes, d'enfants et de vieillards. Nous avons marché pendant huit heures, deux jours de suite, sous les bombardements et des tirs de mortiers. Il n'y avait absolument rien à manger». De nuit, leur groupe traverse une ville de Homs largement détruite: «on courrait en se baissant sous les tirs de mitrailleuse». Vendus à un groupe dirigé par un certain Al Faruk, ils sont emmenés en pickup vers la Turquie, roulant de nuit sur des routes de montagne, dans le froid. Ils resteront un mois dans la zone d'Al Idlib, dans l'ouest d'Alep.

 

Des geôliers fans de soap operas

 

Domenico Quirico fait état d'une détention éprouvante, «traités comme des animaux, enfermés dans une petite cabane sans fenêtre, dans la fournaise, dormant sur une paillasse», sans pouvoir aller aux toilettes. Leurs gardiens les battent, ne leur donnent que leurs restes à manger: «à l'évidence, ils prenaient du plaisir à traiter des Occidentaux de la sorte». Une seule fois, le 6 juin, après deux mois de silence, on lui donne un téléphone cellulaire pour appeler chez lui: «vingt secondes, le temps de dire que nous étions en vie».

Ses geôliers fument des Marlboro, portent des Adidas et regardent «des films osés et de sirupeux soap operas égyptiens des années 50 sur la télévision du Qatar». A deux reprises, ils mettent en scène des simulacres d'exécution, pistolet sur la tempe, et rient de la peur des deux otages. A deux reprises aussi, Quirico et son camarade d'infortune s'enfuient, profitant d'un instant de distraction, mais ils sont vite repris. Leurs chaussures leur sont confisquées.

«Sans doute pour brouiller les pistes, ils nous ont fait traverser toute la Syrie, jusqu'à Deir Ezzor» aux portes du désert. «Ils se professaient islamistes, mais il s'agissait de jeunes hommes à mi-distance entre le fanatisme et le banditisme, suivant qui leur promettait de l'argent, des vêtements, des téléphones portables, un ordinateur».

 

In : lefigaro.fr

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Et maintenant ont-ils changé l'idée et l'image idyllique qu'ils se faisaient de ces terroristes, criminels, assassins, cannibales, sectaristes wahabis, traitres à leur pays et leur peuple, agents de l’impérialisme et du sionisme international, cette image dessinée par les media occidentalo-sionistes de rebelles, révolutionnaires, combattants de la liberté et la démocratie contre le dictateur (sic) Bachar El Assad.

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