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D’Allende à Assad, l’impérialisme américain n’est plus ce qu’il était


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« Un pueblo unido... » 11/09/2013 à 08h27

D’Allende à Assad, l’impérialisme américain n’est plus ce qu’il était

Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

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Le 40e anniversaire du coup d’Etat au Chili, voulu par les USA, survient à un moment étrange : l’Occident se demande aujourd’hui comment ne pas intervenir en Syrie.

 

Ce 11 septembre 1973 vit le gouvernement des Etats-Unis décider de renverser un gouvernement démocratiquement élu dans un pays étranger, remplacé par une dictature militaire implacable dirigée par le général Augusto Pinochet, qui incarne pour ma génération (celle qui avait 20 ans au moment de ces événements) la figure du salaud.

 

Ce 11 septembre là, il y a 40 ans cette année, s’est terminé par le suicide d’un homme, Salvador Allende, qui préféra la mort plutôt que de tomber entre les mains des soldats assiégeant le palais de La Moneda, à Santiago du Chili.

Devant La Moneda

 

Dans un remarquable documentaire de Thomas Huchon, notre ancien blogueur à Santiago du Chili, diffusé lundi soir sur Public Sénat, « Allende, c’est une idée qu’on assassine », j’ai revu cette photo bouleversante du président chilien, casqué et une arme à la main, prise par Orlando Lagos juste devant la porte de La Moneda ce 11 septembre fatidique.

 

salvador_allende_palacio_moneda_durtante_golpe_militar.jpg

Une des dernières photos de Salvador Allende, le 11 septembre 1973, pendant le coup d’Etat (Orlando Lagos)

 

Ce coup d’Etat appartenait à la catégorie de l’ingérence la plus crue, de l’impérialisme à l’état brut pour reprendre un vocabulaire tombé en désuétude.

 

Le renversement d’Allende a été voulu par Richard Nixon et Henry Kissinger, le président des Etats-Unis et son conseiller à la sécurité (ce dernier est toujours vivant, jamais jugé, toujours consulté par les médias américains sur les affaires du monde...), au nom des intérêts stratégiques américains en Amérique latine.

 

La CIA fut à la manœuvre, et beaucoup d’argent fut déversé pour déstabiliser le gouvernement d’union populaire d’Allende, jusqu’au passage à l’acte du 11 septembre 1973.

 

Sept gouvernements renversés par les USA

 

Ce coup d’Etat de 1973 est l’un des sept renversements de gouvernements étrangers dont les Etats-Unis sont officiellement coupables pendant la deuxième moitié du XXe siècle (et beaucoup plus officieusement).

 

Au cours de l’été, en effet, des documents américains déclassifiés ont prouvé ce que tout le monde savait : la responsabilité de la CIA dans le renversement du gouvernement iranien de Mohammed Mossadegh, coupable d’avoir nationalisé le pétrole...

 

Le magazine américain Foreign Policy a fait le compte des changements de régime décidés à Washington : Iran 1953, Guatemala 1954, Congo 1960, République dominicaine 1961, Sud-Vietnam 1963, Brésil 1964, et donc Chili 1973. (Pour être honnête, l’URSS en a au moins autant à son actif, et la France quelques-uns aussi en Afrique)

 

Cet anniversaire du coup d’Etat au Chili, dont Thomas Huchon rappelle avec raison qu’il mit fin dans le sang à la première expérience de socialisme démocratique en Amérique latine, survient à un moment étrange dans la vie internationale : la guerre civile fait rage en Syrie et les puissances occidentales se demandent comment ne pas intervenir...

 

Le monde de l’après-guerre froide

 

Les Etats-Unis étaient en 1973 l’une des deux superpuissances, en pleine guerre froide, qui se faisaient la guerre par « proxy », par pays du tiers monde interposé. L’ingérence était la norme plutôt que l’exception : je te prends Cuba, tu me prends l’Indonésie, je te déstabilise en Turquie, tu me renverses au Brésil...

 

Puis le mur de Berlin est tombé, et l’ingérence est devenue une valeur positive, affublée de l’adjectif « humanitaire ». Comme si les intérêts économiques et stratégiques avaient disparu, comme si la hiérarchie du monde était immuable et l’Occident légitime dans sa posture de donneur de leçons.

 

Deux décennies et quelques guerres plus tard, le monde des années 2010 ne ressemble ni à celui de l’époque du coup d’Etat au Chili, dominée par l’esprit de la guerre froide, ni à celui des années 90, où l’on croyait possible un nouvel ordre multipolaire, plus juste.

 

C’est celui d’une époque cynique et désabusée, où après deux ans de tuerie monstrueuse en Syrie, faisant plus de 100 000 morts, il n’existe aucune structure internationale pour y mettre fin. Pire, il n’y a aucune volonté d’y mettre fin.

 

Le « nouvel isolationnisme »

 

Comme l’explique bien Bill Keller, l’ancien patron du New York Times, dans sa chronique de cette semaine, « l’Amérique est de nouveau plongée dans un profond sentiment isolationniste ». Fatiguée des guerres dont elle sort à peine en Afghanistan et Irak, indifférente au reste du monde qui n’est que problèmes.

 

Le problème est que, de Santiago du Chili en 1973, à Bagdad en 2003, les Etats-Unis se sont suffisamment discrédités pour que ce nouvel isolationnisme soit salué par ceux qui ne souhaitent plus d’ingérence américaine. Sans voir que le retrait américain, incarné par les hésitations spectaculaires de Barack Obama à intervenir en Syrie, ne rend pas le monde plus sûr ni plus juste. Peut-être même le contraire.

 

Il est encore trop tôt pour tirer les leçons d’un épisode syrien inachevé, mais il est d’ores et déjà clair que l’absence de règle du jeu acceptable, voire de « gendarme » (les superpuissances) ou d’instances de régulation (comme les Nations unies), font le jeu des dictateurs et des puissances égoïstes. Pas des peuples.

 

Il y a 40 ans, Salvador Allende comprenait parfaitement les forces qui s’étaient mises en mouvement pour l’abattre. Il connaissait la règle d’un jeu qu’il avait perdu. Quatre décennies plus tard, il n’est pas sûr que nous ayons fait beaucoup de progrès : le monde cherche encore comment s’autoréguler sans pour autant permettre simplement à l’ingérence de changer de visage.

 

Rue 89....

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Il faut réformer l'ONU ou la dissoudre pour la remplacer par une instance plus juste, plus indépendante.

 

Mais il ne faut pas s'attendre à ce que les puissances étrangères nous fassent cadeau. Le droit ça s'arrache. Encore faut-il avoir des gouvernants qui défendent nos droits et nos intérêts, ce qui n'est pas le cas pour nos pays.

 

Le problème est en nous. Comme disait Bennabi, on est colonisé parce que nous sommes colonisables.

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Il faut réformer l'ONU ou la dissoudre pour la remplacer par une instance plus juste, plus indépendante.

 

Mais il ne faut pas s'attendre à ce que les puissances étrangères nous fassent cadeau. Le droit ça s'arrache. Encore faut-il avoir des gouvernants qui défendent nos droits et nos intérêts, ce qui n'est pas le cas pour nos pays.

 

Le problème est en nous. Comme disait Bennabi, on est colonisé parce que nous sommes colonisables.

 

j'opterai pour sa dissolution pure et simple.

 

très juste. (et très sage lol)

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moi je pense qu'une bonne partie du peuple égyptien font une héroïque résistance non violente

 

et j'espère que cava inspirer le reste du monde arabe

ca va venir c'est sur et certain, malgré le soutien des occidentaux hypocrites aux différents putschistes dans nos pays

 

un autre sujet en effet.

 

cette partie là du peuple égyptien est "folle", on n'a pas a respecter son opinion, il faut lui faire prendre conscience à coup de sniper.

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