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PAR FRANCK NOUCHI

 

Albert camus aura tout connu. Trois conflits - la guerre d'Es¬pagne, la Seconde Guerre mondiale et la guerre d'Algérie -, la gloire - prix Nobel de littérature en 1957 - et les polémiques les plus vives - la plus célèbre étant celle qui l'opposa à Jean-Paul Sartre. Un siècle après sa nais¬sance, le 7 novembre 1913 à Mondovi, non loin de Bône (actuellement la ville algérienne d'Annaba), non seulement son œuvre est tou¬jours lue partout dans le monde, mais le sou¬venir de Camus brille d'un éclat tout particu-lier dans la mémoire collective. Chacun a « son » Camus. Pour les uns, c'est le grand écrivain, l'homme qui dès la première phrase de Noces écrivait : « Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuiras¬sée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines cou¬vertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. » Pour d'autres, c'est le Camus penseur, celui qui sut, dans L'Homme révolté, lancer un appel à la tolérance, au sens du relatif et à l'acceptation des limites humai¬nes. À cette époque - on était en pleine guerre froide -, il en fallait du courage, lorsqu'on se réclamait de la gauche, pour aller contre l'idée d'un absolutisme politique et idéologique, pour dénoncer toutes les formes d'inquisition et toutes les barbaries, d'où qu'elles viennent. Mais il ne faudrait pas non plus oublier le Camus journaliste, sa plume aussi talen¬tueuse que lucide, ce Juste solitaire dénonçant l'horreur du bombardement d'Hiroshima et la misère de la Kabylie, ou encore appelant à l'abolition de la peine de mort. Camus refusait de subir l'Histoire, ou de la servir Jes yeux fermés. À propos de l'Algérie, « son » pays, cette impossibilité à oublier les victimes le conduisit à vouloir l'impossible : la coexis¬tence dans l'égalité des droits, deux peuples dans une même nation.

« Pendant plus de vingt ans d'une histoire démentielle, disait Camus dans son discours de Stockholm, j'ai été soutenu par le sentiment obscur qu'écrire était aujourd'hui un honneur, parce que cet acte obligeait, et obligeait à ne pas écrire seulement. Il m'obligeait particulière-ment à porter, tel que j'étais et selon mes forces, avec tous ceux qui vivaient la même histoire, le malheur et l'espérance que nous partagions. » Camus s'assignait deux charges : « Le service de la vérité et celui de la liberté. »

 

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