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Bonne lecture !

 

Pourquoi les bébés pleurent-ils lorsqu’on les laisse seuls ? Pourquoi réclament-ils toujours la présence de l’adulte qui les rassure et s’occupe d’eux ?


 

Le lien affectif qui l’attache à ceux qui prennent soin d’eux est une nourriture indispensable à leur développement, au même titre que le lait maternel.


 

Pourquoi les passions amoureuses et l’aspiration à vivre en couple sont-elles aussi centrales dans les préoccupations humaines ? Au-delà du désir sexuel, toute la gamme des émotions, du coup de foudre à l’amour romantique en passant par les amours platoniques et éternels, montre que le sentiment amoureux est aussi fait de besoin de reconnaissance et d’attachement et engendre la détresse lorsqu’il vient à s’évanouir.


 

Pourquoi certains milliardaires deviennent-ils des grands philanthropes ? Pourquoi les stars mondiales sont-elles si nombreuses à s’investir dans des actions humanitaires ? La richesse, la célébrité ne sauraient suffire à remplir leur vie. Ils ont besoin, eux aussi, d’être reconnus et aimés.


 

Et tous ces sentiments ne sont pas une exclusivité humaine ! Séduction, parades, bécotage, tendresse, protection, ou même jalousie et tristesse se retrouvent aussi chez les animaux…


 

L’être humain est un animal social, disait déjà Aristote. Et l’on sait aujourd’hui que le besoin d’amour sous toutes ses formes est l’un des motifs profonds indispensables à sa vie et à son équilibre : qu’il soit sexuel ou conjugal, parental, fait d’amitié, d’attachement, d’empathie ou même simplement de reconnaissance, le besoin d’amour gouverne les vies humaines et se trouve à la source du lien social.

Martine Fournier

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On a tous besoin d'être aimés

 

Le besoin d’amour gouverne nos vies. Les passions amoureuses, l’affection parentale, les amitiés et l’empathie constituent le carburant d’une bonne estime de soi 
qui nous permet d’aimer en retour.

 

Il nous enchante, nous sublime, nous passionne, nous brûle… Il nous projette dans un monde magique, donne des couleurs à la vie, transporte de bonheur, démultiplie notre énergie sexuelle et notre potentiel émotionnel… Il nous rend empathiques, bienveillants, tolérants et booste notre estime de nous-mêmes…


 

L’amour est l’un des plus puissants dopants de nos organismes au point que l’on souhaiterait pouvoir se l’injecter en perfusion ! Au point aussi qu’il peut nous rendre addict et que lorsque le manque se fait sentir, il arrive que l’on puisse en mourir.


 

La littérature, les chansons, la poésie, le cinéma, l’art en général puisent la majeure partie de leur inspiration dans les histoires d’amour. Heureuses ou malheureuses, tant le mal d’amour peut tarauder les humains. Car la médaille a son revers : la jalousie, l’infidélité, les souffrances devant l’impossibilité à se comprendre, l’incapacité à vivre ensemble en constituent la face sombre. 


 

Le monde occidental l’a décrit courtois, galant, libertin, romantique, et plus réaliste à l’ère de la modernité. Mais il n’empêche : sur tous les continents, dans toutes les cultures, depuis la nuit des temps, l’amour est un grand récit qui constitue la trame existentielle de l’humanité. 


 

Un instinct social


 

L’amour, alors, serait-il le propre de l’être humain ? Depuis quelques décennies, les recherches ne cessent de s’étendre sur les comportements des animaux. L’attention croissante que nous leur portons commence à nous faire découvrir que nous leur ressemblons parfois étrangement ! On trouve des bonobos à la vie sexuelle débridée, bien au-delà de l’objectif de la reproduction. Des kangourous qui s’enlacent et s’aiment d’amour tendre, des canards gays et lesbiens, et des perroquets qui font preuve d’une jalousie farouche envers leur bien-aimée… On trouve aussi des chiens capables de se laisser mourir lorsque leur maître les abandonne, ou des mammifères qui adoptent des nouveau-nés délaissés pour qu’ils ne dépérissent pas… 


 

Car chacun sait bien que l’amour ne concerne pas que les passions amoureuses et sexuelles. Il peut être aussi maternel, parental, filial, amical, ou même simplement s’exprimer dans des manifestations d’empathie. 


 

L’amour en fait est une émotion sociale qui gouverne la vie de la plupart d’entre nous. C’est pourquoi on aimerait en connaître les lois. Sommes-nous tous égaux devant l’amour ? De quoi dépend notre capacité à aimer et à être aimé ? Certain(e)s sont-ils plus doués que d’autres pour lier une relation durable, pour avoir des amis, pour attirer la sympathie… et dans ce cas pourquoi ? D’ailleurs, peut-on se passer d’amour ? 


 

Attache-moi !


 

Si, comme le montrent les observations sur les animaux, l’amour est un produit de l’évolution, il est aussi une chose bien plus compliquée et nécessaire que l’on pourrait le penser a priori. La psychologie a commencé à s’interroger sur les lois qui régissent cette émotion à laquelle nous tenons tant. On doit au psychologue John Bowlby, venu de la psychanalyse mais aussi profondément influencé par les observations des éthologues, d’avoir fait grandement avancer ces recherches. J. Bowlby élabore sa théorie de l’attachement au sortir de la Seconde Guerre mondiale : le conflit avait généré son lot d’enfants orphelins ou abandonnés dont le développement posait problème. Les premiers cliniciens de l’enfance se penchent alors sur la question. Pour ces psychologues, l’amour et l’attention d’un adulte proche seraient indispensables au bon développement du jeune enfant. Aussi indispensables que la nourriture ou le confort matériel. Des « nourritures affectives » en quelque sorte, selon la belle formule de Boris Cyrulnik, psychologue et éthologue lui aussi. On sait aujourd’hui que pour ses premiers pas dans la vie, le bébé a besoin de figures sécurisantes et chaleureuses qui lui permettront de prendre son autonomie, de s’épanouir et de se développer.


 

La théorie de l’attachement a donné lieu a de nombreuses recherches et de nombreux prolongements. La psychanalyse et la psychologie du développement ont montré les incidences de la relation infantile sur nos vies d’adultes. Nos vies amoureuses seraient-elles conditionnées par la qualité de l’attachement que nous avons connu dans l’enfance ? C’est ce que soutiennent aujourd’hui nombre de psychologues. Mais il y a plus : la qualité de l’attachement peut s’avérer un puissant facteur de bien-être tout au long de la vie. Nous avons besoin de l’autre, dans nos relations amoureuses. Dès l’enfance, les enfants ont besoin d’amis. Et pour les plus âgés, un entourage social chaleureux est un facteur de santé et de longévité.


 

Aimer, agir, vivre…


 

C’est en outre un grand métissage qui s’est opéré dans les recherches de ces dernières décennies. Des sociologues et des philosophes sont venus ajouter leur pierre à l’édifice. Les sociétés actuelles sont issues de mutations profondes, dans lesquelles la reconnaissance de la valeur de chacun a remplacé la primauté des normes institutionnelles et sociales qui encadraient nos vies. Pour exister, il faut être reconnu et si possible apprécié, par ses parents, ses maîtres, ses collègues, ses amis, ses voisins, son environnement social. Cette reconnaissance est la garante de l’estime de soi. Là encore, la psychologie fournit des preuves nombreuses : l’estime de soi est une manifestation de l’amour que l’on se porte et qui (s’il n’est pas excessif comme dans le cas des personnalités narcissiques). Il est non seulement la condition de notre épanouissement et de notre bien-être, mais, comme l’a montré le sociologue Axel Honneth, nous permet de prendre notre vie en main. Tout comme les nourritures affectives sont le carburant de l’attachement, le regard de l’entourage est celui de notre estime de soi. 


 

Autrement dit, à chaque âge et dans toutes les sphères de notre vie, nous avons besoin d’être aimés pour pouvoir nous-même aimer, agir, vivre… C’est d’ailleurs pourquoi, lorsque surviennent des drames qui fracassent l’existence, l’affection et le soutien empathique permettent la résilience.


 

Est-ce alors un hasard ? Depuis quelque temps, un certain nombre de philosophes paraissent replacer l’amour au centre de leurs questionnements. Le phénomène mérite d’être mentionné : la philosophie occidentale classique n’a fait que peu de cas du sujet. Il a été longtemps rangé sur le rayon des mièvreries, des petites questions de pacotille, d’un certain romantisme godiche, qui ne méritait pas que l’on s’y attarde. Pourtant, aujourd’hui, les philosophes contemporains ont réinvesti la tradition de leurs ancêtres grecs, celle de la recherche de l’art de vivre. Pour certains, l’amour – au sens large du terme – serait même devenu, avec l’effacement du sacré, le nouveau paradigme de l’ère contemporaine. Pour d’autres, il serait le moteur de nos vies, en nous ouvrant aux autres et nous donnant accès à l’universalité.


 

Martine Fournier

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.... voui ! sous toutes ses formes;

 

besoin vital qui fait couler beaucoup d'encre et continuera d'inspirer les Artistes....

 

quand on aime ou qu'on a aimé, quand on est aimé ou été aimé , on ne ressent pas le besoin de détester

 

je crois que ceux qui vomissent perpétuellement leur haine de ceci ou cela ne sont que des assoiffés d'Affection ....

 

le manque d'AMOUR rend grincheux ...:)

 

 

la jalousie, l’infidélité, les souffrances devant l’impossibilité à se comprendre, l’incapacité à vivre ensemble en constituent la face sombre. 

pour ce qui est de l'amour conjugal , il ne faudrait pas tomber dans la guimauve non plus :p... un peu de petsss pour le palpitant ne fait pas de mal , sinon bonjour l'ennui ....:(
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.... voui ! sous toutes ses formes;

 

besoin vital qui fait couler beaucoup d'encre et continuera d'inspirer les Artistes....

 

quand on aime ou qu'on a aimé, quand on est aimé ou été aimé , on ne ressent pas le besoin de détester

 

je crois que ceux qui vomissent perpétuellement leur haine de ceci ou cela ne sont que des assoiffés d'Affection ....

 

le manque d'AMOUR rend grincheux ...:)

 

 

pour ce qui est de l'amour conjugal , il ne faudrait pas tomber dans la guimauve non plus :p... un peu de petsss pour le palpitant ne fait pas de mal , sinon bonjour l'ennui ....:(

 

Oui ANA :40: même chez les animaux :)

je répondrais sur la dernière idée que tu as mise je vais voir si je peux trouver des châtaignes avant que la nuit ne tombe ...

 

Il a fallu du temps pour admettre que les animaux pouvaient éprouver des émotions. Mais c’est depuis peu que l’on commence à comprendre que la gamme de leurs sentiments est, en matière d’amour, aussi étendue que chez les humains.

 

Amour :


Deux pigeons peuvent-ils s’aimer d’amour tendre ?

 

« Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre », écrit le poète. On dit des amoureux qu’ils se bécotent, ou qu’ils roucoulent. L’analogie entre volatiles et amoureux provient du fait que 90 % des espèces d’oiseaux vivent en couples monogames. Et tout fait penser dans leur comportement à ce qui ressemble à un scénario amoureux : la parade des mâles, leur chant de séduction, les petits cadeaux que l’on fait aux femelles pour les séduire. Quand le couple est formé, les séances de bécotage peuvent commencer. Ne serait-ce qu’une analogie superficielle ? Est-ce un péché d’anthropomorphisme* que de penser qu’ils puissent nourrir des sentiments amoureux ? Pendant longtemps, la question aurait été vite tranchée. Rien ne prouvait que les animaux n’éprouvent d’autres sentiments que des émotions de base (peur, colère ou dégoût). Concernant les « émotions sociales » (attachement, amitié ou amour), on aurait admis que cela vaut uniquement pour les mammifères disposant du cerveau mammalien constitué du fameux système limbique, siège de ces émotions. 


 

Mais les oiseaux ? Pourtant ils vivent bien en couples, s’occupent de leurs petits avec soin, les défendent contre les agresseurs et les mâles sont beaucoup plus investis dans la parenté que la plupart des papas mammifères. 


Des perroquets jaloux


 

La difficulté à accepter l’analogie entre oiseaux et humains provient du fait qu’ils appartiennent à des phylums très éloignés dans l’évolution : les oiseaux sont de lointains descendants de dinosaures volants. À ce titre on leur a longtemps attribué un cerveau « reptilien » tout juste bon à quelques réactions instinctives. Mais les choses ont beaucoup changé ces dernières années. Tout d’abord, la fameuse théorie des trois cerveaux n’est plus de mise (1). De plus, on constate que certains oiseaux possèdent des capacités cognitives très développées. Les performances des corbeaux par exemple n’ont rien à envier à celles des primates en matière d’intelligence technique ou sociale (2). Alors pourquoi pas sur le plan émotionnel ? S’il est difficile de trancher sur ce que ressentent vraiment les oiseaux, certaines observations sont troublantes : la jalousie des perroquets en est un bon exemple. 


 

Les perroquets, qui vivent en couples stables, sont d’une jalousie légendaire. Lorsqu’un autre oiseau vient tourner autour de l’un, l’autre à tôt fait de montrer son mécontentement et chasser l’intrus(e). Cette jalousie maladive s’exprime aussi envers les humains sur lesquels ils jettent parfois leur courroux. De nombreux témoignages en attestent : 


 

« Mon perroquet est jaloux quand je cajole mon mari, mon enfant, mon chien, mon second perroquet, etc. Il est jaloux quand je discute avec ma voisine, ma mère, mon conjoint, etc. Mon perroquet est jaloux quand j’offre un jouet à mon enfant, à mon chien, à mes autres perroquets, etc. Mon perroquet est jaloux quand je travaille à l’ordinateur, quand je parle au téléphone… En fait, mon perroquet est jaloux de toute attention que je porte à autrui ou à un objet qui n’est pas lui » (Johanne Vaillancourt) (3).


 

Oui, les perroquets sont jaloux, farouchement jaloux. Chiens et chats savent aussi montrer le même sentiment à leur maître. Si les perroquets son jaloux, pourquoi les pigeons ne pourraient-ils s’aimer d’amour tendre ? 


 

Généralisons. En 2007, Laurent Charbonnier a réalisé le documentaire Les Animaux amoureux. Sur l’affiche du film, on voit un couple de kangourous s’embrasser alors que l’un d’entre eux pose délicatement sa patte sur l’épaule de l’autre (4). Artifice de documentariste ? Nombre de spécialistes admettent désormais l’existence du sentiment amoureux, avec ce que cela comporte : coup de foudre, séance de bécotage, tendres moments passés ensemble et signes de détresse quand l’autre est absent. Et bien sûr jalousie à l’approche d’un rival. Les animaux peuvent connaître l’amour. L’amour romantique, pas simplement l’envie de copuler. 


Le french kiss des chimpanzés


 

L’anthropologue Helen Fisher a rassemblé de nombreuses observations éthologiques qui invitent à penser que l’amour passionnel n’est pas une exclusivité humaine. Selon H. Fisher, beaucoup d’animaux présentent toute la gamme des comportements qui évoquent l’amour. Il y a d’abord le choix sélectif du partenaire : les éthologues ont montré depuis les années 1980 que chez les oiseaux, les primates, les loups, d’autres encore, les femelles ne sont pas passives et ne se donnent pas au premier venu sous la seule emprise de leurs « chaleurs » : elles marquent leur préférence, observent, choisissent les uns et refusent les autres. Il existe de véritables « coups de foudre » entre certains. Puis viennent les tendres moments : deux belettes qui viennent de former un couple bondissent l’une contre l’autre et se roulent ensemble dans l’herbe. Les couples de castors aiment dormir blottis l’un contre l’autre et se retrouvent à intervalles réguliers pour se toiletter mutuellement ou juste s’asseoir côte à côte un moment. H. Fisher évoque aussi « les couples de marsouins communs qui nagent ensemble, parfois l’un contre l’autre, se bécotant ou se donnant à manger l’un l’autre. Les chimpanzés qui se serrent dans les bras, se caressent. Ils pratiquent même le french kiss, puisqu’ils s’embrassent avec la langue (5) ». 


 

Que les séances de bécotage, de jeux, de caresses sont fréquentes. Enfin quand l’être aimé disparaît, la tristesse du compagnon est manifeste. C’est le cas notamment chez les loups, qui forment des couples fidèles à vie, et dont l’un passera des jours à attendre, chercher et appeler dans la nuit un compagnon disparu.

 

Jean-François Dortier

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Toujours Aimer comme de bêtes

 

Amour parental :

La chatte aime-t-elle ses petits ?

Quoi de plus attendrissant qu’une chatte qui allaite ses petits ? Et de plus poignant que de la voir chercher en miaulant ceux qu’on lui a enlevés. Qu’éprouve-t-elle à ce moment-là ? L’existence d’un instinct maternel chez les humains a provoqué, on le sait, un virulent débat entre évolutionnistes et les culturalistes. Pour les premiers, il est évident que l’amour d’une mère plonge ses racines dans l’histoire des mammifères : la montée de lait s’accompagne d’ocytocine, hormone connue pour stimuler le lien d’attachement (7).


 

Des mères froides chez 
les vaches ?


 

Les culturalistes ont beau jeu de rappeler que chez les humains, les choses ne se passent pas ainsi, ou beaucoup moins. Toutes les femmes ne connaissent pas un débordement d’amour pour leur progéniture. Il existe des mères froides et distantes qui n’ont pas la fibre maternelle. Il existe aussi de nombreuses histoires d’enfants battus par leur propre mère. Il fut une époque, dans la haute société européenne, où l’on prenait soin d’éloigner des enfants de leur mère pour les confier à des nourrices. :)Bref, chez les humains, on peut échapper à l’instinct.


 

Mais prenons le débat sous un autre angle : ne cherchons pas à savoir si les femmes ont un « instinct maternel » (comme n’importe quel mammifère), mais si un mammifère peut se comporter comme un humain. N’y aurait-il pas aussi chez les chats, les vaches ou les chevaux des mères froides et distantes et d’autres plutôt « mères poules ». Lorsqu’on les éloigne de leurs petits, que se passe-t-il ? Et si on leur propose d’adopter des petits qui ne sont pas les leurs ? 


 

Tout cela a été observé et expérimenté maintes fois. Tous les éleveurs d’espèces laitières – vaches, brebis – savent qu’il existe des « bonnes » et des « mauvaises » mères. Entre deux chattes, le temps passé auprès des petits peut varier du simple au double. 


 

Les émotions d’une chatte


 

Et qu’en est-il des possibilités d’adoption ? Le vétérinaire Claude Béata a fait l’expérience. Il avait reçu dans sa clinique animalière une mère avec ses cinq petits. Dans une autre pièce se trouvait un petit chaton seul qui miaulait de solitude et de désespoir. C. Béata a donc laissé les animaux dans la même pièce, cages ouvertes pour voir ce qui allait se passer. Intriguée par les miaulements du petit, la mère chatte s’est d’abord levée pour compter sa portée et vérifier que tous les siens étaient bien là. Ce qui était le cas. Inquiète, elle s’est tout de même dirigée vers le petit abandonné pour vérifier son odeur. Renseignement pris, ce gosse perdu n’était pas à elle. Elle est retournée vers la cage. Mais le chaton s’est remis à miauler de plus belle. Après quelques minutes, manifestement dérangée et agitée par ces appels implorants et n’y tenant plus, la chatte s’est levée, approchée de la cage, a pris le petit dans la gueule et l’a ramené près d’elle pour l’installer avec les autres. Elle venait d’adopter un chaton, comme l’auraient fait sans doute beaucoup d’humains, enfants, femmes ou hommes…


 

Beaucoup d’humains éprouvent devant les miaulements d’un petit chat perdu un sentiment de tendresse et de compassion. Pourquoi la chatte ne ressentirait-elle pas les mêmes émotions ?

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Pour ton petit mot sur l'amour conjugal ... Le tout est d'arriver à doser, réguler les conflits purement personnels, individuels, l'attachement, l'amour parental et plein d'autre choses, sexe ...

 

C'est conflictuel dans la tête de chacun déjà : jouir de son autonomie et dépendre de l'autre et hautement risqué par essence

pour ne pas trop développer je dirais qu'il faut savoir aimer pour que les choses se passent bien ...

 

oui pour ton idée sur l'amour conjugal lorsqu'il n'est pas complètement mort.

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Merci pour ce fil Hilar ...:)

 

Il y a un texte que j'ai tiré de la lettre de Paul aux corinthiens que je trouve sublime et tellement criant de vérité...

 

J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel,

Si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour,

je ne suis qu'un cuivre qui résonne,

une cymbale retentissante .

J'aurais beau être prophète,

avoir toute la science des mystères,

et toute la connaissance de Dieu,

et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes,

s'il me manque l'amour,

je ne suis rien.

J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés,

j'aurais beau me faire brûler vif,

s'il me manque l'amour,

cela ne me sert à rien.

 

L'amour prend patience,

l'amour rend service,

l'amour ne jalouse pas,

il ne se vante pas,

ne se gonfle pas d'orgueil,

il ne fait rien de malhonnête,

il ne cherche pas son intérêt,

il ne s'emporte pas,

il n'entretient pas de rancune,

il ne se réjouit pas de ce qui est mal

mais il trouve la joie dans ce qui est vrai,

il supporte tout,

il fait confiance en tout,

il espère tout, il endure tout

L'amour ne passera jamais

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Encore pour l'amour et pour comprendre un peu mieux les choses et la chose :)

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Rencontre avec Eva Illouz : Tourments d'hier, tourments d'aujourd'hui

Propos recueillis par Nicolas Journet

 

La liberté sexuelle et l’émancipation féminine ont aussi 
leurs revers. En même temps que l’amour, 
elles ont transformé les souffrances qu’il occasionne.

 

Pour les poètes et les romanciers, l’amour, ses délices et ses déboires sont des sujets à la fois éternels et intimes. Lorsque les sociologues s’en mêlent, ils brossent un autre tableau, où les mystères de l’affectivité amoureuse semblent obéir à des logiques collectives. Eva Illouz, qui a su dans un précédent livre (Les Sentiments du capitalisme, 2006) dresser un bilan de la psychologisation des rapports sociaux dans les sociétés libérales, s’est penchée en 2012 sur les tribulations de l’amour et du couple dans le monde d’après la libération sexuelle. Comment se fait-il que plus de liberté et d’égalité laisse encore place à tant de contrariétés, de déceptions, d’instabilité et de malentendus ? « Comment se fait-il, écrit-elle, qu’en dépit de leur force et de leur autonomie, les femmes soient aussi déroutées par l’attitude élusive des hommes ? »Pourquoi les relations sentimentales et sexuelles modernes ressemblent-elles à un chaos ? 


 

Votre dernier ouvrage est consacré aux tourments liés à l’amour dans les sociétés libérales modernes. Mais qu’entendez-vous par là ?


 

J’ai enquêté en Europe de l’Ouest, aux États-Unis et en Israël sur la place de l’amour, des relations hétérosexuelles et du couple dans la vie des gens. Je suis frappée par le fait que les rapports amoureux sont devenus très volatils, le lieu de l’ambivalence, du risque, de l’incertitude. Par exemple, la question de l’intention des partenaires au début d’une relation reste en suspens, n’est pas gérée par des codes et des rituels sociaux qui permettent de naviguer sur les grandes eaux troubles de l’incertitude. Le doute plane sans cesse sur les intentions des uns et des autres. On se questionne sur la nature du lien amoureux, sur la définition de la situation, sur le caractère plus ou moins personnel ou intéressé des relations sexuelles. Des difficultés naissent aussi de la nécessité de négocier en permanence la situation des partenaires, confrontés à deux impératifs contraires : celui de jouir de son autonomie et celui de dépendre de l’autre. Cette contradiction occasionne de nombreux malaises et conflits dans les couples, parce que le plus grand doute règne sur ce qu’il est juste, légitime et désirable de faire. Enfin, il y a aussi le fait que l’échec ou la rupture, malgré leur fréquence élevée, ne sont pas pour autant devenus anodins. Ils peuvent remettre en question la personne bien plus profondément qu’ils le faisaient autrefois. Les relations amoureuses sont très peu régulées.


 

Vous faites souvent la comparaison avec ce qui se disait de l’amour dans la seconde moitié du XIXe siècle. Pourquoi ?


 

En matière amoureuse, chaque époque connaît des contraintes apportées par l’environnement technique, par le droit, et par l’éthique dominante. Par exemple, avant la généralisation du transport aérien, il était à peu près impensable d’entretenir une relation de couple avec un ou une partenaire qui vit à des milliers de kilomètres. Aujourd’hui, les « long distance relationships » sont devenues courantes. À cela s’ajoutent des données culturelles, collectives donc, qui vont peser sur les choix intimes. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’offre amoureuse était très limitée en nombre et qualité, et l’on ne faisait pas d’essai avant de choisir un conjoint. Pour ce faire, on consultait ses parents, ou ses amis et le milieu dans lequel on vivait. Aujourd’hui, on n’est censé se fier qu’à ses propres sentiments, à l’exclusion des considérations de fortune et de qualité sociale. Dans le doute, on consultera un psychologue ou un astrologue. La façon dont les gens prennent leurs décisions ne dépend pas seulement des jugements qu’ils peuvent se former tout seuls, mais opère au sein d’un environnement culturel et social changeant. C’est ce que j’appelle « l’écologie morale du choix », et cela s’applique à l’amour aussi bien qu’à d’autres domaines de la vie.


 

Justement, cette « écologie du choix » a selon vous connu de profonds changements depuis au moins un demi-siècle, sous l’effet de puissants facteurs. Quels sont-ils ?


 

Le premier élément, c’est la grandeur des échantillons sexuels. Don Juan, aujourd’hui, c’est tout le monde : 90 % des hommes et des femmes ont des relations multiples, parallèles ou successives, ou bien aspirent à les avoir, ce qui revient au même. Ces relations ne visent pas a priori à créer un foyer et avoir des enfants, ni même un grand amour. Ensuite, il y a le fait que le mariage n’a plus de fonction économique et sociale mais émotionnelle ; mais ce fait-là est construit différemment pour les femmes et pour les hommes. Il y a de plus le fait que l’évaluation du partenaire est entièrement individualisée, non pas le résultat d’un processus de délibération collectif. Finalement, il y a le fait que le but des choix sexuels et amoureux est plus confus. On pourrait dire que la relation amoureuse a perdu sa forme, au sens que le sociologue Georg Simmel donnait à ce mot.


 

Vous attribuez ensuite au féminisme la responsabilité d’un certain « désenchantement » de l’amour. Pourquoi ?


 

Toute tentative de rendre les gens plus lucides sur leurs conditions de vie, sur les mythes qui obscurcissent leur conscience, est un désenchantement. Les relations amoureuses et conjugales, avant le féminisme, étaient basées sur des mythes qui certes rendaient la relation amoureuse plus intense, plus claire, mais qui enveloppaient les hommes et les femmes dans des identités mythiques. Le féminisme a changé cela : il a exigé des femmes qu’elles prennent la mesure de leurs droits légitimes et développent leur autonomie. Du coup, les relations de couple se sont contractualisées et sont devenues plus utilitaires : pour exister, elles doivent satisfaire les intérêts ou les désirs des partenaires. Cela a appelé des échanges plus âprement négociés et des calculs de plaisirs et de peines, ce qui est relativement contraire à l’amour inconditionnel.


 

Vous citez aussi l’influence de la culture de la consommation sur les comportements sexuels. Qu’entendez-vous par là ?


 

Je dirais que c’est le grand choix sexuel qui règne aujourd’hui. Depuis les années 1970, hommes et femmes se rencontrent sur un marché libre, dérégulé, qui ne les oblige plus à se marier ni même à s’engager durablement et publiquement. C’est un changement qui a eu des effets très positifs, comme de mettre fin au patriarcat et rendre la sexualité plus intéressante qu’autrefois. Cette dérégulation a déstigmatisé l’homosexualité et promu le plaisir sexuel féminin. Mais elle a eu aussi des conséquences plus fâcheuses : tout ou presque est permis dans la relation amoureuse. C’est un espace sans règles ni contraintes, contrairement à beaucoup d’autres domaines de la vie comme le travail, la politique, la famille, etc. C’est le seul domaine où aucune exigence n’est clairement posée, alors que dans tous les autres, il existe des règles d’éthique élémentaires et des arbitres.


 

Vous dénoncez une asymétrie entre les sexes, raison pour laquelle les femmes souffrent plus que les hommes de la dérégulation des rapports amoureux. Quelle est-elle ?


 

C’est un fait que je souligne : les hommes ont plus de choix et sont plus longtemps sur le marché de l’amour. Cela a amené chez eux un effacement de la volonté de s’engager dans une relation durable. C’est une conséquence connue de l’amplitude de l’offre. De nombreuses recherches ont montré que quand l’on offre trop d’options aux gens, ils ne savent plus ce qu’ils veulent, tout en cherchant à maximiser leur choix. En matière de télévision, l’un des effets reconnus est le « zapping ». En amour, c’est le nomadisme sexuel. Les économistes parlent d’« incapacité à former une préférence stable » : on ne sait plus ce que l’on cherche. Les hommes d’aujourd’hui ne montrent plus du tout les mêmes dispositions à cultiver une relation amoureuse qu’autrefois. Dans la littérature victorienne, c’étaient eux qui devaient être clairs et déterminés : ils avaient la charge de convaincre les femmes de leurs sentiments. Les femmes étaient plus réservées et pouvaient hésiter. Mais aujourd’hui, les rôles se sont inversés et les femmes sont plus claires que les hommes sur leurs sentiments, parce qu’elles ont moins de choix et ne cherchent pas la même chose que les hommes.


 

Tout le monde ne cherche-t-il pas l’amour ? Pourquoi les femmes ne chercheraient-elles pas la même chose que les hommes ?


 

L’amour est le grand thème féminin parce que c’est par l’amour que les femmes recherchent la reconnaissance de soi par l’autre. C’est un effet de ce qui a longtemps été l’exclusion sociale. Par la reconnaissance, on se voit octroyer une valeur sociale. Dans le cadre de l’individualisme moderne, le problème est de trouver des occasions de faire l’expérience de sa propre singularité. La relation amoureuse a pour vocation d’apporter cette expérience, dans un monde où la valeur de soi est contestée, évaluée et négociée. Aujourd’hui, l’échec amoureux menace directement l’estime de soi, en particulier chez les femmes. Comme les femmes continuent d’avoir moins accès que les hommes à la reconnaissance par le travail et par la réussite sociale, elles dépendent plus de leur succès dans la sphère de l’intime. Elles s’investissent plus dans la relation amoureuse et dans la maternité parce qu’elles sont plus fréquemment exclues de la sphère publique. Si, de nos jours, une femme n’est pas forte économiquement et socialement, si elle aspire à être une mère de famille hétérosexuelle assez classique, elle est très vulnérable à la déception amoureuse. Ces femmes cherchent un amour stable, et elles rencontrent des hommes qui veulent de moins en moins s’engager. D’accord, c’est en train changer, parce que les femmes ont de plus en plus de possibilités, mais le changement est quand même assez lent.


 

Votre livre a été traduit en plusieurs langues et a eu beaucoup de lecteurs. En quoi pouvait-il les aider, comme vous en faites le vœu en conclusion ?


 

L’expérience amoureuse est devenue aujourd’hui très paradoxale parce qu’elle est faite de très peu d’engagement et de responsabilité, mais reste d’une importance cruciale. La psychanalyse n’a pas apporté de solution, car elle n’a fait que renvoyer les gens à leurs tourments intérieurs. Je crois qu’il est beaucoup plus utile de montrer en quoi l’amour est une relation qui nous fait sortir de nous-mêmes et nous confronte aux déterminants sociaux qui sont ceux de notre époque. À partir du moment où l’on conçoit que ce qui nous arrive est le résultat de forces qui nous sont extérieures, on souffre moins de l’individualisation des échecs et des peines amoureuses. C’est en cela que mon livre a un rôle à jouer. Il reste qu’un idéal d’amour qui ne soit pas biaisé par la domination masculine est à trouver. Il faut élaborer un nouveau modèle amoureux qui respecte l’égalité et l’autonomie des deux sexes, sans retomber dans l’héritage religieux et le sacrifice, car tout cela a été définitivement mis à bas par le féminisme. 


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