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Harragas & Jeux de Mangas

Par LETEMPSQUIPASSE

 

On les appelle les «Harragas». En langage populaire convenu : «Personnes en traversée clandestine de la mer». Les Harragas sont de jeunes personnes dans leur majorité, en désespoir de cause ayant décidés de tenter l’aventure de la vie en partant vers d’autres horizons, pour tenter de vivre quelque peu sous d’autres cieux.

Il est ce phénomène nouveau en Algérie comme existant aussi dans d’autres pays d’Afrique. Dans cet article il est question de «nos» propres Harragas.

Voila des jeunes que la vie n’aura vraisemblablement pas avantagés. Mais bien au contraire véritablement desservie. En parlant de vie, ce serait prononcer un lapsus. Ce ne serait même pas en raison de ce que peut être la composante social n’aura pas joué son rôle pour procurer quelque travail à ces jeunes éternels chômeurs. Déplorant elle-même son impuissance à le faire.

Il est parmi ces jeunes, ceux détenant des diplômes supérieurs universitaires, d’autres instruits moyennement et ceux n’ayant peut être que rarement fréquenté l’école sur une courte période. Ils ont tous pour lien commun le désir volontaire de vouloir quitter, coûte que coûte, le territoire national. Cette terre estimée si peu nourricière n’ayant en aucune manière réussie à les contenter du peu possible.

Des réseaux clandestins de traversée de la mer ce sont organisé pour ce genre d’escapades nocturnes, se terminant assez souvent de façon tragique. Ces passeurs clandestins, équipés d’embarcations légères ne pouvant même pas êtres comparées au radeau de la méduse. Aucune garantie n’est offerte de finir le voyage dans de bonnes conditions. Le tout en échange sans doute, d’une forte somme d’argent. Les choses se font au cours de la nuit. Traversée sans boussole et sans cap précis, chacun sachant à quoi il s’expose. Se préparant à toutes sortes de péripéties. Tous nourrissant l’idée et l’espoir que peut être la chance aidant, ils arriveront finalement à bon port.

Voila un pays engrangeant des dollars par milliards, ses responsables encore indécis de la solution immédiate à mettre en œuvre pour assurer un quelconque avenir à cette jeunesse. L’avenir de leurs propres enfants étant garanti de fait, pourquoi donc s’inquiéter outre mesure de celui des autres.

Ces Harragas épris du désir de fuir le font sans regrets ni remords, parce que sachant l’avenir sans horizon et les perspectives sans lendemain. Une jeunesse censée représenter l’avenir du pays laissée véritablement à veau-l’eau, au sens propre du terme.

De fil en aiguille, las de se présenter en hittistes, fatigués de s’adosser à longueur de journée aux murs du quartier de leur cité, les idées s’enclenchant inévitablement, celle de tout brûler pour essayer de vivre ailleurs se présentant comme un leitmotiv. Prenant alors le taureau par les cornes, les voila partis. Pour certains, le voyage sera sans retour. Leurs cadavres sont retrouvés plus tard, jonchant une quelconque plage du littoral. D’autres sont capturés et ramenés pour être… jugés.

Jugés sur la base de ce que des responsables chargés de faire un travail avaient omis même de l’entamer. A travers ces jeunes, auxquels il est fait le reproche du « délit de fuite », cela devient le procès même, fait par personne interposée, des incapacités chroniques ou voulues de ces Messieurs de la haute, ne daignant jamais diriger leurs yeux, ou si rarement, vers cette jeunesse en délire et en péril à si juste raison.

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Une jeunesse laissée livrée à elle-même. Ces jeunes vivant seuls leurs angoisses et tout autant leurs incertitudes. Nageant dans les remous de la vie, ballottés d’écueil en écueil, certains s’y fracassant la tête à titre définitif. Le reste des «rescapés » ne réussissant à trouver aucune autre issue.

A l’image même de cette embarcation, traversant à la belle étoile, engagée en un voyage réunissant toutes les incertitudes imaginables, venant à chavirer de l’excès de poids de ces «fuyards». Ses passagers tombant à l’eau, nageant désespérément dans ses remous, à la recherche d’une quelconque épave ou îlot susceptible de leur offrir un moment de répit salvateur.

Ce répit qu’une société en mal de son identité et de sa personnalité déjà, n’est pas encore arrivée à leur assurer d’une quelconque manière. Cette société elle-même vivant irrémédiablement dans des tempêtes de toutes sorte. Ces dernières surgissant de façon subite et brutale de partout en provenance de l’horizon. Subissant tout de leurs furies sans pouvoir y faire face. Chacun préférant la fuite en avant vers une destination, au demeurant restée encore inconnue.

 

Cette triste affaire semblant proprement comparée à ces jeux d’aventures sur consoles électroniques. Des Mangas sautillant, s’escrimant, s’entretuant, se livrant à mille et une aventures aussi extraordinaires les unes que les autres, amusant sans arrêt les jeunes pour oublier un moment leur mal de vivre. A cette différence, cependant, que les personnages animant ces jeux ont cette faculté de revivre de nouveau après chaque mort, à la suite du «Reset» fait pour réinitialiser ces jeux.

Avantage dont ne peut, en tout état de cause, se prévaloir aucun Harrag, mort à la suite de la bêtise de ses pairs.

 

«Les passions de la jeunesse ne sont guère plus opposées au salut que la tiédeur des vieilles gens ».

« La jeunesse change ses goûts par l'ardeur du sang et la vieillesse conserve les siens par l'accoutumance». – Duc de La Rochefoucauld– (Maximes)

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  • 1 month later...

Et comment voulez-vous que ça sera autrement ?

 

Dans un pays où la plupart de ses propres ministres ont une deuxième nationalité, où l'essentiel de sa propre équipe de foot est réprésenté par des immigrés, où prèsque toutes les familles souhaitent marier leurs propres filles aux algériens installés ailleurs, où tous les parents aiment voir leurs propres enfants quitter le pays...rien d'étonnant vraiment ! Nous algériens tous au fond de nous mêmes nous regrettons cette indépendance parce qu'en vérité nous ne savons quoi en faire, nous démontrons chaque jour que nous sommes des incapables, des gens finalement aussi arrièrés dans leurs conditions que dans leur mentalités, des hommes (des sous-hommes je dirai !) conginitalement colonisables inaptes à vivre sans tutelle.

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