Wahrani 1 465 Posted December 11, 2013 Partager Posted December 11, 2013 Les programmes : je veux rester, il faut qu'il parte Par Kamel Daoud - Le Quotidien d'Oran - 11/12/2013 L'éditorialiste d'El Watan a finalement raison de poser la question dans l'édition d'hier: c'est quoi le programme ? Car, dans le brouhaha, on a oublié qu'il s'agissait de présidentielles sur la base de candidatures et de programmes, du moins selon les usages. C'est-à-dire des propositions de solutions, des visions, des suggestions, des choix pour l'économie, la justice et l'avenir. Pour le moment, la tendance est à double blanc: Bouteflika et les siens ont pour programme de «rester»; leurs opposants ont pour programme de les «déloger». C'est un bras de fer avec le pied, pas plus. En gros, il est supposé qu'il n'y a pas de débat à soutenir sur l'usage de la rente, l'indépendance de la justice ou du bon emploi de l'armée et de son poids mort ou vif. Ou autre chose d'ailleurs, car le plus urgent, c'est la tête, pas les mains. En gros, c'est le statu quo contre le changement. Chaise roulante contre histoire qui roule. Bouteflika contre les autres. Génération 54 et compagnie contre génération post 62. Les aînés contre les cadets. L'immobilité contre la perspective. L'ENTV contre le cosmos. C'est le propre des pays où les régimes ferment la vie politique au point de la réduire au binaire du «mort ou vif», le un ou le zéro. C'est-à-dire une époque contre une autre époque, un temps mort contre le temps que l'on tue. D'ailleurs la question est: il va rester ou partir ? C'est l'objet du référendum, les référendums étant, toujours, nos seules présidentielles possibles. Sachant que notre pluralisme est juste un choix entre un parti unique et un homme nouveau. L'infantile et le mature face à l'histoire. L'entente paisible avec le père, le meurtre du père. En somme, les grandes questions sont une seule: partira-il ou pas ? Se présentera-t-il ou pas ? Le régime va réformer ou pas ? Démocratie ou gérontocratie ? On continue ou on change ? Qui va rajeunir et vivre longtemps, lui ou le pays ? C'est tout. Tout le reste est pétrole ou distribution, rente ou salaire. Car que savons-nous faire ? Nous n'avons pas de métier de par le monde et rien n'a encore démarré depuis des années et nous attendons tous. Nous attendons tous que cette question de la légitimité soit tranchée et résolue pour commencer à aller au travail, arrêter de tricher, grandir et prendre de l'âge et du sérieux, sortir de l'infantile collectif. Donc, et encore une fois, on est face à la tentation d'un choix radical et face à son impossibilité. Remis à plus tard et remis à jamais. Toutes nos élections sont comme celle du FLN début de notre vie: «pour» ou «contre» ? Beaucoup d'Algériens ne savent pas voter en dehors de ce couple noir et blanc, le régime le sait et en profite depuis des décennies. A la fin ? Il s'agira encore une fois d'élection "bilariste" (à deux) et pas pluraliste. Le premier choix est pour maintenir l'assiette avant la liberté et le second pour engager le débat sur l'assiette et sur la liberté. Citer Link to post Share on other sites
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