HILAR 10 Posted January 15, 2014 Partager Posted January 15, 2014 Il advint que là où le père du Prince était enterré, Poussa un rosier, un très beau rosier Qui ne fleurissait qu'une fois tous les cinq ans, Et qui ne portait qu'une seule fleur; Mais cette fleur était une rose. Elle sentait si bon que tous les soucis et chagrins De celui qui humait son parfum étaient oubliés. Hans Christian Andersen (1805-1875) Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted January 16, 2014 Author Partager Posted January 16, 2014 Sonnet en X - Stéphane Mallarmé Première version : Sonnet allégorique de lui-même La Nuit approbatrice allume les onyx De ses ongles au pur Crime, lampadophore, Du Soir aboli par le vespéral Phoenix De qui la cendre n'a de cinéraire amphore Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx, Insolite vaisseau d'inanité sonore, Car le Maître est allé puiser de l'eau du Styx Avec tous ses objets dont le Rêve s'honore. Et selon la croisée au Nord vacante, un or Néfaste incite pour son beau cadre une rixe Faite d'un dieu que croit emporter une nixe En l'obscurcissement de la glace, décor De l'absence, sinon que sur la glace encor De scintillations le septuor se fixe. Version définitive : Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix Que ne recueille pas de cinéraire amphore Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx Aboli bibelot d'inanité sonore, (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.) Mais proche la croisée au nord vacante, un or Agonise selon peut-être le décor Des licornes ruant du feu contre une nixe, Elle, défunte nue en le miroir, encor Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe De scintillations sitôt le septuor. Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 4, 2014 Author Partager Posted February 4, 2014 Le poète du conte Voyages de Hans Christian Andersen Dans ce bateau qui se balançait, sur la mer agitée J'étais auprès de ma bien-aimée ; Plaisir qui vous transporte ! Sa tête reposait sur ma poitrine, Je passai mon bras autour de sa taille, Je sentis ses baisers Brûler mes lèvres et mes joues Tandis que le vent gonflait la voile. Elle pressa ma main, des lèvres et du regard Me jura fidélité. Nous nous séparâmes - j'ai vu ses larmes de douleur. Je suis resté dans mon bateau qui se balançait. - Dieu sait, n'a-t-elle pas tout oublié à présent ? Ce serait bien fâcheux ! Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 4, 2014 Author Partager Posted February 4, 2014 Voyages de Hans Christian Andersen Il bruine, le ciel est gris Les montagnes, au loin, sont dans le brouillard L'Elbe fuit la Bohème Ses eaux profondes sont chargées d'argile jaune. Enveloppé dans sa cape, le soldat marche Là-bas, sur le pont que domine la croix. Mais son cœur ne pense ni à la tempête ni à la pluie, Il pense au pays natal. Là-bas, un beau soleil brille pour lui, Là-bas aussi habite l'élue de son cœur. C'est à elle qu'il pense ... Mais d'elle, qu'en est-il ? La femme ... oui, elle n'est qu'une femme ... La fidélité est semblable à un vilain fleuve. Semblable aux eaux de l'Elbe, un rien la trouble ! ... Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 6, 2014 Author Partager Posted February 6, 2014 Me manque... Me manque la compagnie de ma propre famille Mon cœur aspire à mon ancienne vie je ne me plais pas ici Me manquent mes proches et ma langue maternelle je suis un arbre en une nouvelle vie je ne m’acclimate pas Me manque la vie same où je suis née Je ne connais aucune sécurité en ma nouvelle vie je suis une étrangère Me manque le bruit de la clochette des rennes le fracas des sabots des petits et des femelles grognant mon cœur est tourmenté Me manquent les étendues sauvages pour voir mes rennes Quand le printemps vient je deviens agitée je ne trouve pas le repos Ellen Sylvia Blind Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 7, 2014 Author Partager Posted February 7, 2014 Ardeur des sens, ardeur des corps Emile Verhaeren Ardeur des sens, ardeur des cœurs, ardeur des âmes, Vains mots créés par ceux qui diminuent l’amour Soleil, tu ne distingues pas d’entre tes flammes Celle du soir, de l’aube ou du midi des jours. Tu marches aveuglé par ta propre lumière, Dans le torride azur, sous les grands cieux cintrés, Ne sachant rien, sinon que ta force est plénière Et que ton feu travaille aux mystères sacrés. Car aimer, c’est agir et s’exalter sans trêve ; O toi, dont la douceur baigne mon cœur altier, A quoi bon soupeser l’or pur de notre rêve ? Je t’aime toute entière, avec mon être entier. Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 8, 2014 Author Partager Posted February 8, 2014 Je t’aime Je t’aime pour toutes les femmes Que je n’ai pas connues Je t’aime pour tout le temps Où je n’ai pas vécu Pour l’odeur du grand large Et l’odeur du pain chaud Pour la neige qui fond Pour les premières fleurs Pour les animaux purs Que l’homme n’effraie pas Je t’aime pour aimer Je t’aime pour toutes les femmes Que je n’aime pas Qui me reflète sinon toi-même Je me vois si peu Sans toi je ne vois rien Qu’une étendue déserte Entre autrefois et aujourd’hui Il y a eu toutes ces morts Que j’ai franchies Sur de la paille Je n’ai pas pu percer Le mur de mon miroir Il m’a fallu apprendre Mot par mot la vie Comme on oublie Je t’aime pour ta sagesse Qui n’est pas la mienne Pour la santé je t’aime Contre tout ce qui n’est qu’illusion Pour ce cœur immortel Que je ne détiens pas Que tu crois être le doute Et tu n’es que raison Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Quand je suis sûr de moi Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Quand je suis sûr de moi Paul ÉLUARD Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 9, 2014 Author Partager Posted February 9, 2014 Pour écrire un seul vers [YOUTUBE]XOOXiolhCnA[/YOUTUBE] Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d'hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s'ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l'on voyait longtemps approcher, à des jours d'enfance dont le mystère ne s'est pas encore éclairci, à ses parents qu'il fallait qu'on froissât lorsqu'ils vous apportaient une joie et qu'on ne la comprenait pas ( c'était une joie faite pour un autre ), à des maladies d'enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles -- et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d'amour, dont aucune ne ressemblait à l'autre, de cris de femmes hurlant en mal d'enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d'avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n'est que lorsqu'ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu'ils n'ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n'est qu'alors qu'il peut arriver qu'en une heure très rare, du milieu d'eux, se lève le premier mot d'un vers. Rainer Maria RILKE Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 12, 2014 Author Partager Posted February 12, 2014 [YOUTUBE]mxxS6L_l69A[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted February 27, 2014 Author Partager Posted February 27, 2014 Etienne de la Boétie Au milieu des chaleurs de Juillet l'alteré C'est Amour, c'est Amour, c'est luy seul, je le sens J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa face claire Je publiëray ce bel esprit qu'elle a Je sçay ton ferme cueur, je cognois ta constance Je tremblois devant elle, et attendois, transi L'un chante les amours de la trop belle Hélène Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me livre Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted February 27, 2014 Partager Posted February 27, 2014 j'aime bien ce florilège de poèmes que tu as bien voulu partager avec nous Hilar...je te propose celui-ci de Victor Hugo : Hilaritas. Chantez ; l'ardent refrain flamboie ; Jurez même, noble ou vilain ! Le chant est un verre de joie Dont le juron est le trop-plein. L'homme est heureux sous la tonnelle Quand il a bien empaqueté Son rhumatisme de flanelle Et sa sagesse de gaieté. Le rire est notre meilleure aile ; Il nous soutient quand nous tombons. Le philosophe indulgent mêle Les hommes gais aux hommes bons. Un mot gai suffit pour abattre. Ton fier courroux, ô grand Caton, L'histoire amnistie Henri quatre Protégé par Jarnicoton. Soyons joyeux, Dieu le désire. La joie aux hommes attendris Montre ses dents, et semble dire : Moi qui pourrais mordre, je ris. Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted March 12, 2014 Author Partager Posted March 12, 2014 :) merci Séphia :40: Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted March 12, 2014 Author Partager Posted March 12, 2014 Steen Steensen BLICHER Prélude Le temps approche où je devrai partir, J'entends les voix de l'hiver ; Je ne suis ici que de passage, Et j'ai autre part un foyer. Je savais depuis longtemps que je partirais ; Mon cœur n'est pas lourd, Et donc, tout aussi heureux qu’avant En allant je chante. Je pourrais chanter plus souvent, peut-être, Sans doute aussi un peu mieux ; Mais il m’a fallu voir le jour sombre, Et les tempêtes ont déchiré mes lèvres. J’ai voulu dans la nature divine Tendre mes ailes avec liberté, Mais ma cage enneigée De tous côtés m’a retenu. J’ai voulu des hauteurs du ciel Envoyer les chants les plus gais ; Mais je dus pour le gîte et le couvert Rester pauvre, endetté, prisonnier. Il est temps cependant pour quelques réconforts, Et je jette un coup d’œil hors de cette prison Et je lance parfois ma voix mélancolique A travers les barreaux, avec aspiration. Ecoute ! Ô passant, cette chanson, Tu t'écartes si peu de ton chemin ! Dieu sait, que c'est peut-être la dernière fois Que tu entends le chant du condamné. J'ai le sentiment, que très vite, ce soir La grille va se briser ; Et je veux chanter un triste adieu : Ce sera peut-être le dernier. Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted March 16, 2014 Author Partager Posted March 16, 2014 Hymne au soleil Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière, Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, Se divise et demeure entière Ainsi que l'amour maternel ! Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître, L'humble vitre d'une fenêtre Pour lancer ton dernier adieu ! Tu fais tourner les tournesols du presbytère, Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher, Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère, Tu fais bouger des ronds par terre Si beaux qu'on n'ose plus marcher ! Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes ! Sois béni parmi l'herbe et contre les portails ! Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes ! Ô toi qui fais les grandes lignes Et qui fais les petits détails! C'est toi qui, découpant la sœur jumelle et sombre Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit, De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre, A chaque objet donnant une ombre Souvent plus charmante que lui ! Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! Tu prends un arbre obscur et tu l’apothéose ! Ô Soleil ! toi sans qui les choses Ne seraient que ce qu'elles sont ! Edmond ROSTAND Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted March 17, 2014 Partager Posted March 17, 2014 là, je suis sur la terrasse le dos au soleil...un véritable petit plaisir gratuit... Merci d'avoir publié E. Rostand Hilar, ce n'est pas un auteur si facile... Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted March 17, 2014 Author Partager Posted March 17, 2014 Bsahtek cela veut dire à ta santé je n'ai pas d'équivalent dans ma tête là ! Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted April 28, 2014 Author Partager Posted April 28, 2014 Love song II Si vous voulez peignez haut dans l'air sec vos icônes de neige entourez-les de majuscules ornées pendant que les flocons fondent sur votre langue alléluia ! Moi j'ai d'autres affaires je traverse en dormant la nuit hémisphérique derrière le velours de l'absence je retrouve à tâtons l'amande d'un visage soie ancienne les yeux couchés dedans fenêtres où je t'ai vue tant de fois accoudée frêle et m'interrogeant comme un signe ou comme un présage dont on n'est pas certain d'avoir trouvé le sens Le chant vert du loriot ne sait rien du silence Nord-Japon, hiver 1966 Nicolas Bouvier Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted May 1, 2014 Author Partager Posted May 1, 2014 16/05 Ethan Street, 2009 Tourmenté et blessé respirer ces gens, quel placebo surmontant mon passé pour que l’instant me semble beau Surgit soudain une paillette qui bouge et chante, quelle illusion, vibrant sur ma peau de bête le souvenir de cette passion La tenir à nouveau, quel bonheur le monde autour disparaissant capturer timidement son odeur mon coeur à l’intérieur compatissant Une parenthèse s’est ouverte des mots et gestes enlassés qu’il me faut déjà en alerte quitter le pré-carré. Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted May 10, 2014 Author Partager Posted May 10, 2014 Non L'amour N'est Pas Mort Robert Desnos Non, l'amour n'est pas mort en ce cœur et ces yeux et cette bouche qui proclamait ses funérailles commencées. Écoutez, j'en ai assez du pittoresque et des couleurs et du charme. J'aime l'amour*, sa tendresse et sa cruauté. Mon amour n'a qu'un seul nom, qu'une seule forme. Tout passe. Des bouches se collent à cette bouche. Mon amour n'a qu'un nom, qu'une forme. Et si quelque jour tu t'en souviens O toi, forme et nom de mon amour, Un jour sur la mer entre l'Amérique et l'Europe, A l'heure où le rayon final du soleil se réverbère sur la surface ondulée des vagues, ou bien une nuit d'orage sous un arbre dans la campagne, ou dans une rapide automobile, Un matin de printemps boulevard Malesherbes, Un jour de pluie, A l'aube avant de te coucher, Dis-toi, je l'ordonne & ton fantôme familier, que je fus seul à l'aimer davantage et qu'il est dommage que tu ne l'aies pas connu. Dis-toi qu'il ne faut pas regretter les choses : Ronsard avant moi et Baudelaire ont chanté le regret des vieilles et des mortes qui méprisèrent le plus pur amour. Toi, quand tu seras morte, Tu seras belle et toujours désirable. Je serai mort déjà, enclos tout entier en ton corps immortel, en ton image étonnante présente à jamais parmi les merveilles perpétuelles de la vie et de l'éternité, mais si je vis Ta voix et son accent, ton regard et ses rayons, L'odeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup d'autres choses encore vivront en moi, En moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire, Moi qui suis Robert Desnos et qui, pour tfavoir connue et aimée, Les vaux bien. Moi qui suis Robert Desnos, pour f aûner Et qui ne veux pas attacher d'autre réputation à ma mémoire sur la terre méprisable. Citer Link to post Share on other sites
Guest Chabha Posted June 17, 2014 Partager Posted June 17, 2014 De la belle poésie Hilarienne. Merci Monsieur. Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted June 18, 2014 Author Partager Posted June 18, 2014 Merci Madame :40: oui ce sont des mots mis sur des moments je ne sais pas si ça a une signification quelconque mais ce n'est une discipline que je me suis imposée tant mieux si vous aimez cette sélection je ne mettais que ce qui me parlait rilke m'a touché les autres aussi vous pouvez la continuer il n'y pas de règles Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted July 20, 2014 Author Partager Posted July 20, 2014 A qui la faute ? Tu viens d'incendier la Bibliothèque ? - Oui. J'ai mis le feu là. - Mais c'est un crime inouï ! Crime commis par toi contre toi-même, infâme ! Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme ! C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler ! Ce que ta rage impie et folle ose brûler, C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage Le livre, hostile au maître, est à ton avantage. Le livre a toujours pris fait et cause pour toi. Une bibliothèque est un acte de foi Des générations ténébreuses encore Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore. Quoi! dans ce vénérable amas des vérités, Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés, Dans ce tombeau des temps devenu répertoire, Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire, Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir, Dans ce qui commença pour ne jamais finir, Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles, Dans le divin monceau des Eschyles terribles, Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon, Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison, Tu jettes, misérable, une torche enflammée ! De tout l'esprit humain tu fais de la fumée ! As-tu donc oublié que ton libérateur, C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur; Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine, Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine Il parle, plus d'esclave et plus de paria. Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria. Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ; Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ; Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ; Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître, Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant, Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ; Ton âme interrogée est prête à leur répondre ; Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre, Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs, Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs ! Car la science en l'homme arrive la première. Puis vient la liberté. Toute cette lumière, C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins ! Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints. Le livre en ta pensée entre, il défait en elle Les liens que l'erreur à la vérité mêle, Car toute conscience est un noeud gordien. Il est ton médecin, ton guide, ton gardien. Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte. Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute ! Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir, Le droit, la vérité, la vertu, le devoir, Le progrès, la raison dissipant tout délire. Et tu détruis cela, toi ! - Je ne sais pas lire. Victor Hugo Citer Link to post Share on other sites
Guest twitt Posted July 20, 2014 Partager Posted July 20, 2014 J'aime beaucoup ce poème de Victor Hugo Citer Link to post Share on other sites
HILAR 10 Posted July 20, 2014 Author Partager Posted July 20, 2014 Merci twitt ! oui il est si important qu'on devrait le mettre partout même dans les mosquées chez nous (je vais me faire lyncher :D) pour donnez du sens ... et expliquez aux bornés que le seul rempart à tout barbarisme et autre est la science établie , l'art, la poésie, la musique et plein de choses rationnelles, belles et nourrissantes ... car dans le coran lui même , je ne sais pas, si ce n'est pas le premier verset : Iqra'A ... Comme toi , j'aime beaucoup aussi Citer Link to post Share on other sites
Guest twitt Posted July 20, 2014 Partager Posted July 20, 2014 Merci twitt ! oui il est si important qu'on devrait le mettre partout même dans les mosquées chez nous (je vais me faire lyncher :D) pour donnez du sens ... et expliquez aux bornés que le seul rempart à tout barbarisme et autre est la science établit , l'art la poésie la musique et plein de choses rationnelles belles et nourrissante ... car dans le coran lui même , je ne sais pas, si ce n'est pas le premier verset : Iqra'A ... Comme toi , j'aime beaucoup aussi Oui c'est la sourate el Alaq (l'Adhérence) Lis au Nom de ton Seigneur qui a tout créé Citer Link to post Share on other sites
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