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Un livre : La rivière à l'envers


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La rivière à l'envers - 1. Tomek - Jean-Claude Mourlevat

Pour les jeunes 9-14 ans

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"Tomek, un orphelin de 13 ans, tient la petite épicerie de son village. Un soir, une jeune fille entre dans sa boutique et lui demande s'il vend de "l'eau de la rivière Qjar". "C'est l'eau qui empêche de mourir", dit-elle. Ainsi commence, pour le garçon, un immense voyage qui va le conduire à la forêt de l'Oubli, au village des Parfumeurs, sur l'île Inexistante... Parviendra-t-il à retrouver Hannah, à l'autre bout du monde, là où coule, à l'envers, cette rivière fabuleuse ?"

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La rivière à l'envers - 1. Tomek - Jean-Claude Mourlevat

Pour les jeunes 9-14 ans

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"Tomek, un orphelin de 13 ans, tient la petite épicerie de son village. Un soir, une jeune fille entre dans sa boutique et lui demande s'il vend de "l'eau de la rivière Qjar". "C'est l'eau qui empêche de mourir", dit-elle. Ainsi commence, pour le garçon, un immense voyage qui va le conduire à la forêt de l'Oubli, au village des Parfumeurs, sur l'île Inexistante... Parviendra-t-il à retrouver Hannah, à l'autre bout du monde, là où coule, à l'envers, cette rivière fabuleuse ?"

 

Même idée que l'alchimiste de Paulo.

Tu là lu hilar?

Il parait interessant.

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Bonjour Esmeralda :40:

 

Je ne l'ai pas lu mais j'aimerai le lire maintenant !

Pendant un moment, je pensait que tu parlais d'un participant au forum qui a ce pseudo :) Alchimiste

 

je viens de te scannériser le prologue de la rivière à l'envers,

une écriture que j'adore courte, simple et précises.

 

"PROLOGUE

 

L'histoire que voici se passe en un temps où l'on n'avait pas encore inventé le confort moderne. Les jeux télévisés n'existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. On ne connaissait même pas les téléphones por¬tables ! Mais il y avait déjà les arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d'abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit improvisés, enfin toutes ces choses qu'on continue à apprécier de nos jours. Il y avait aussi, hélas, les chagrins d'amour et le rhume des foins, contre lesquels on n'a toujours rien trouvé de vraiment efficace.

Bref, c'était... autrefois."

 

la deuxième partie du livre de la rivière à l'envers, 2 Hannah

 

semble être encore appétissant !

 

Mourlevat-Jean-Claude-Hannah-T-1-Livre-725490_ML.jpg

 

j'ai trouvé ces commentaires sur le net :

 

"Plus philosophique que le premier tome. Mais tout aussi merveilleux ! Jean-Claude Mourlevat est un très talentueux conteur."

 

"Hannah raconte à Tomek sa quête de la rivière Qjar, rivière « qui coule à l'envers » et dont l'eau lui permettra de sauver son oiseau, une passerine, son bien le plus précieux depuis l'enfance. L'héroïne traverse des territoires tantôt effrayants, tantôt féeriques : la Route du Ciel, la Forêt de l'Oubli, le désert, le pays des Silencieux, celui des nomades qui maîtrisent le temps, elle rencontre des parfumeurs gourmands, des navigateurs aux noms impossibles et un peuple étrange qui interdit l'usage des miroirs... "

 

citation :

 

"Elle était là, à mes pieds, large et sereine. Silencieuse. La rivière Qjar, qui coule à l’envers… Ces mots prononcés par le conteur m’étaient destinés, je l’avais toujours su. Et j’avais cru en cette rivière prodigieuse dès la première seconde, sinon où aurais-je trouvé la force d’avancer sans cesse, de franchir la montagne, le désert, la forêt, l’océan ? Mais maintenant que je l’avais atteinte, que je la voyais de mes yeux, que je pouvais la toucher de mes doigts, boire son eau, je me sentais stupéfaite et incrédule. (p. 143, Chapitre 14, “L’eau de la rivière Qjar”). "

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Je vous conseille aussi 'l'enfant océan', très émouvant...le reste j'ai eu du mal à accrocher.

Mourlevat est un auteur pour la jeunesse mais la lecture de ses romans accessible à tout public.

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  • 6 months later...

Le monde a-t-il un sens ?

 

2014-07-21-prix_droits_homme_01.png

Jean-Marie Pelt - Pierre Rabhi

Pierre Rabhi est algérien et est né comme moi dans le même village

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En revisitant les découvertes scientifiques sur nos origines, Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi, deux figures incontournables de l’écologie, tentent de répondre avec pertinence a la question fondamentale du sens de la vie. Nous voici donc embarques dans la magnifique histoire menant du big bang a l'Homme, racontée simplement mais avec précision. La visite se fait avec un regard qui aurait réjoui Teilhard de Chardin. Elle lève le voile sur une autre facette de l’évolution, volontairement négligée par le matérialisme scientifique qui ne voit que hasard et compétition pour l'expliquer. Pourtant, le réglage des constantes de l'Univers défie les probabilités - comme s'il y avait un plan - et l'on voit que, depuis le début, le vrai moteur de la Création, celui qui fait le tout supérieur a la somme des parties, c'est l'association. On le constate depuis les particules jusqu'aux galaxies, en passant par les atomes, les bactéries, les cellules ou les liens entre les règnes. L'union a fait leur force. La réponse coule de source : pour aller dans le sens de la vie, il nous faut privilégier la coopération plutôt que la compétition. Un changement de cap que les deux auteurs nous demandent de prendre d'urgence en nous invitant a une insurrection des consciences. Un ouvrage incroyablement vivifiant !

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Derrida - l'autre

 

homme-animal.jpg

 

1. Plus d'un autre.

 

Avant tout lien social, avant la langue, dans un lieu désertique dépourvu d'orientation, de route, de chemin, tout vivant accueille en lui un autre hétérogène, singulier, dont il est incapable de retrouver la trace. Cet autre peut laisser un sillage, mais il peut aussi s'effacer, se perdre. Il faut s'adresser à lui, lui faire crédit, lui répondre, lui dire "oui", et même deux fois oui. En lui accordant ce crédit, j'accueille aussi, en moi-même, la différance. Si je lui fais confiance, j'accepte le témoignage dont il est porteur; et si je le combats, je me combats moi-même (auto-immunité).

 

Cet autre prend plus d'un nom, il se manifeste en multiples figures. Exemples : un ami mort dont le souvenir résiste au deuil, une feuille qui se replie sur elle-même, la marque d'un espacement ou d'un déplacement, un support ou un fond qui résiste, se fait subjectile, un lieu à partir duquel penser la philosophie, etc...

 

2. Une extériorité incalculable, irréductible.

 

On ne peut confondre cet autre avec un prochain (ou autrui), car il n'est pas présent, il ne peut pas être posé. Il n'a ni visage, ni genre, ni nom. Son altérité, qui résiste à toute intériorisation, subjectivation, idéalisation, est absolument irréductible. Son identité ne se ferme pas sur elle-même.

 

Imprévisible, incalculable, il est celui qui promet, qui donne, qui décide de la loi, soutient les croyances et la vision. Il est aussi celui qui menace, qui fait peur, entretient l'angoisse.

 

On peut toujours tenter de s'y identifier, aucun trait ne l'épuise. Il reste indivisible.

 

Toute pensée est allégorique (elle dit autre chose que ce qu'elle dit). Une mémoire résiste en elle, préoccupée par un autre irréductible, défiant toute appropriation. Il est impossible d'en faire son deuil.

 

L'autre n'est jamais évident. Il faut l'inventer - par l'émergence d'un mot ou d'une image, comme dans la psychanalyse ou la photographie, ou par l'arrivée d'un événement imprévu, inouï, un surgissement dans la poésie ou dans l'art. L'autre qui surgit alors n'est pas celui qui est déjà inscrit dans la langue. C'est une extériorité incalculable, oblique, qui se dit dans une autre langue, une autre syntaxe.

 

Dans tout autre, il y a un tout-autre infini, absolu, qui ouvre une dissymétrie infinie.

 

 

3. Accueillir l'autre, spectralité.

 

Dans le texte métaphysique (le texte courant, celui de la présence à soi), est inscrite une trace impensable, oubliée. Chaque fois que je parle, que je m'entends parler, par auto-affection, je fais l'expérience d'une transgression. J'appelle l'autre texte (innommable, informulable) qui excède le texte courant. Chaque fois que je me touche, je touche aussi un autre. Il s'imprime en moi comme une autre présence. Présent/absent, il est spectral, ni vivant ni mort. Je ne m'adresse à lui qu'indirectement (par hantologie plutôt que par ontologie).

 

Entre altérité et itération, le lien qui n'est pas seulement étymologique. Dans l'écriture, la marque porte en elle son autre (re-marque), et c'est l'autre qui la déchiffrera, dans son contexte, selon une autre loi. Il est en elle mais il surgit du dehors, comme un pharmakon.

 

 

4. Son secret.

 

L'autre est absolument solitaire. Aucun monde ne le soutient - il est sans monde, comme le poème. Il témoigne d'un secret gardé en lui, qu'il ne saurait ni avouer, ni partager - sauf de manière chiffrée, encryptée, comme un schibboleth. Sans rompre sa solitude, il s'adresse à l'autre, laisse l'autre parler dans son propre temps.

 

Ce qui pense en lui est son autre (par exemple, dans la pensée philosophique d'essence grecque, ce qui fait penser peut n'être pas grec, mais juif).

 

 

5. Ethique.

 

Il n'y a éthique que si l'autre est présent comme absence, dissimulation, différance - on peut alors l'aimer.

 

Dans les concepts dits "éthiques" avancés par Derrida, c'est à cet autre irréductible que j'ai affaire, pas à celui de la vie courante. Par exemple dans la visitation, quand je me transforme pour lui, au risque de perdre mon identité; dans l'hospitalité, quand j'évite toute question sur l'autre; dans l'ouverture messianique à l'autre auquel je dis "Viens", quand je lui ouvre l'avenir; dans l'éthique à venir, quand c'est l'autre qui est ma loi. Quelle est la meilleure manière, la plus respectueuse et la plus donante, de se rapporter à l'autre? Il n'y a pas de réponse générale. Il faut bien vivre, comme Il faut bien manger. Aucune règle définitive, pré-établie, ne donne la réponse. Même quand elle prétend à l'universel, la justice (si elle est inconditionnelle) ne s'adresse qu'à la singularité de l'autre.

 

Il serait impardonnable d'ignorer l'autre qui implore, dont la demande muette, infinie, insupportable, exige la justice. On ne peut se soustraire à sa loi.

 

Quand vient l'autre humanisme, celui de l'autre homme indéterminé, j'apprends à vivre. La justice puise sa source dans sa singularité, le respect et la tolérance dans son altérité infinie.

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Refus d'obeissance

 

refus-obeissance.jpg

Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. Ce soir est la fin d'un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L'air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L'horreur de ces quatre ans est toutjours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque.

J'ai été soldat de deuxième classe dans l'infanterie pendant quatre ans, dans des régiments de montagnards. Avec M.V., qui était mon capitaine, nous sommes à peu près les seuls survivants de la première 6e compagnie. Nous avons fait les Eparges, Verdun-Vaux, Noyon-Saint-Quentin, le Chemin des Dames, l'attaque de Pinon, Chevrillon, Le Kemmel. La 6e compagnie a été rempli cent fois et cent fois d'hommes. La 6e compagnie était un petit récipient de la 27e division comme un boisseau à blé. Quand le boisseau était vide d'hommes, enfin, quand il n'en restait plus que quelques-uns au fond, comme des grains collés dans les rainures, on le remplissait de nouveau avec des hommes frais. On a ainsi remplie la 6e compagnie cent fois et cent fois. Et cent fois on est allé la vider sous la meule. Nous sommes de tout ça les derniers vivants, V. et moi. J'aimerais qu'il lise ces lignes. Il doit faire comme moi le soir: essayer d'oublier. Il doit s'asseoir au bord de sa terrasse, et lui, il doit regarder le fleuve vert et gras qui coule en se balançant dans des bosquets de peupliers. Mais, tous les deux ou trois jours, il doit subir comme moi, comme tous. Et nous subirons jusqu'à la fin.

Je n'ai pas honte de moi. En 1913 j'ai refusé d'entrer dans la société de préparation militaire qui groupait tous mes camarades. En 1915 je suis parti sans croire à la patrie. J'ai eu tort. Non pas de ne pas croire: de partir. Ce que je dis n'engage que moi. Pour les actions dangereuses, je ne donne d'ordre qu'à moi seul. Donc, je suis parti, je n'ai jamais été blessé, sauf les paupières brûlées par les gaz. (En 1920 on m'a donné puis retiré un pension de quinze francs tous les trois mois, avec ce motif: "Léger déchet esthétique.") Je n'ai jamais été décoré, sauf par les Anglais et pour un acte qui est exactement le contraire d'un acte de guerre.

 

Jean Giono

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Refus d'obeissance

 

refus-obeissance.jpg

Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. Ce soir est la fin d'un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L'air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L'horreur de ces quatre ans est toutjours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque.

J'ai été soldat de deuxième classe dans l'infanterie pendant quatre ans, dans des régiments de montagnards. Avec M.V., qui était mon capitaine, nous sommes à peu près les seuls survivants de la première 6e compagnie. Nous avons fait les Eparges, Verdun-Vaux, Noyon-Saint-Quentin, le Chemin des Dames, l'attaque de Pinon, Chevrillon, Le Kemmel. La 6e compagnie a été rempli cent fois et cent fois d'hommes. La 6e compagnie était un petit récipient de la 27e division comme un boisseau à blé. Quand le boisseau était vide d'hommes, enfin, quand il n'en restait plus que quelques-uns au fond, comme des grains collés dans les rainures, on le remplissait de nouveau avec des hommes frais. On a ainsi remplie la 6e compagnie cent fois et cent fois. Et cent fois on est allé la vider sous la meule. Nous sommes de tout ça les derniers vivants, V. et moi. J'aimerais qu'il lise ces lignes. Il doit faire comme moi le soir: essayer d'oublier. Il doit s'asseoir au bord de sa terrasse, et lui, il doit regarder le fleuve vert et gras qui coule en se balançant dans des bosquets de peupliers. Mais, tous les deux ou trois jours, il doit subir comme moi, comme tous. Et nous subirons jusqu'à la fin.

Je n'ai pas honte de moi. En 1913 j'ai refusé d'entrer dans la société de préparation militaire qui groupait tous mes camarades. En 1915 je suis parti sans croire à la patrie. J'ai eu tort. Non pas de ne pas croire: de partir. Ce que je dis n'engage que moi. Pour les actions dangereuses, je ne donne d'ordre qu'à moi seul. Donc, je suis parti, je n'ai jamais été blessé, sauf les paupières brûlées par les gaz. (En 1920 on m'a donné puis retiré un pension de quinze francs tous les trois mois, avec ce motif: "Léger déchet esthétique.") Je n'ai jamais été décoré, sauf par les Anglais et pour un acte qui est exactement le contraire d'un acte de guerre.

 

Jean Giono

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