Guest tayiba Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 Victor HUGO (1802-1885) Après l'hiver :wub: N'attendez pas de moi que je vais vous donner Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ; La nuit meurt, l'hiver fuit ; maintenant la lumière, Dans les champs, dans les bois, est partout la première. Je suis par le printemps vaguement attendri. Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ; Je sens devant l'enfance et devant le zéphyre Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ; Mai complète ma joie et s'ajoute à mes pleurs. Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs. Accourez, la forêt chante, l'azur se dore, Vous n'avez pas le droit d'être absents de l'aurore. Je suis un vieux songeur et j'ai besoin de vous, Venez, je veux aimer, être juste, être doux, Croire, remercier confusément les choses, Vivre sans reprocher les épines aux roses, Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu. Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu ! On sent un souffle d'air vivant qui vous pénètre, Et l'ouverture au loin d'une blanche fenêtre ; On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ; On a le doux bonheur d'être avec les oiseaux Et de voir, sous l'abri des branches printanières, Ces messieurs faire avec ces dames des manières. :wub: 26 juin 1878. Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 Victor HUGO :wub: Dans la forêt De quoi parlait le vent ? De quoi tremblaient les branches ? Était-ce, en ce doux mois des nids et des pervenches, Parce que les oiseaux couraient dans les glaïeuls, Ou parce qu'elle et moi nous étions là tout seuls ? Elle hésitait. Pourquoi ? Soleil, azur, rosées, Aurore ! Nous tâchions d'aller, pleins de pensées, Elle vers la campagne et moi vers la forêt. :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 Victor HUGO :wub: Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer À tout ce qui reluit malgré de sombres voiles, Aux bois pleins de rayons, aux nuits pleines d'étoiles. L'esprit en la voyant s'en va je ne sais où. Elle a tout ce qui peut rendre un pauvre homme fou. Tantôt c'est un enfant, tantôt c'est une reine. Hélas ! quelle beauté radieuse et sereine ! :wub: Citer Link to post Share on other sites
Sissa 10 Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 ... De V. Hugo à Théophile Gautier, sans changer de saison... Premier sourire du printemps Tandis qu'à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. La nature au lit se repose ; Lui descend au jardin désert, Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges, Qu'aux merles il siffle à mi-voix, Il sème aux prés les perce-neiges Et les violettes aux bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d'argent du muguet. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril tournant la tête, Il dit : " Printemps, tu peux venir ! " Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 ... De V. Hugo à Théophile Gautier, sans changer de saison... Premier sourire du printemps Tandis qu'à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. La nature au lit se repose ; Lui descend au jardin désert, Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges, Qu'aux merles il siffle à mi-voix, Il sème aux prés les perce-neiges Et les violettes aux bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d'argent du muguet. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril tournant la tête, Il dit : " Printemps, tu peux venir ! " :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 Théophile Gautier :wub: Au printemps Regardez les branches Comme elles sont blanches ! Il neige des fleurs. Riant dans la pluie, Le soleil essuie Les saules en pleurs Et le ciel reflète, Dans la violette Ses pures couleurs... La mouche ouvre l'aile Et la demoiselle Aux prunelles d'or, Au corset de guêpe Dépliant son crêpe, A repris l'essor. L'eau gaîment babille, Le goujon frétille Un printemps encore ! Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted February 22, 2014 Partager Posted February 22, 2014 Prière au printemps ( René-François Sully Prudhomme) Toi qui fleuris ce que tu touches, Qui, dans les bois, aux vieilles souches Rends la vigueur, Le sourire à toutes les bouches, La vie au coeur ; Qui changes la boue en prairies, Sèmes d’or et de pierreries Tous les haillons, Et jusqu’au seuil des boucheries Mets des rayons ! Ô printemps, alors que tout aime, Que s’embellit la tombe même, Verte au dehors, Fais naître un renouveau suprême Au coeur des morts ! Qu’ils ne soient pas les seuls au monde Pour qui tu restes inféconde, Saison d’amour ! Mais fais germer dans leur poussière L’espoir divin de la lumière Et du retour ! Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted March 1, 2014 Partager Posted March 1, 2014 :wub: Le carnaval s’en va, les roses vont éclore ; Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon. Cependant du plaisir la frileuse saison Sous ses grelots légers rit et voltige encore, Tandis que, soulevant les voiles de l’aurore, Le Printemps inquiet paraît à l’horizon. Alfred de Musset , A la mi-carême :artist: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted March 1, 2014 Partager Posted March 1, 2014 Prière au printemps ( René-François Sully Prudhomme) Toi qui fleuris ce que tu touches, Qui, dans les bois, aux vieilles souches Rends la vigueur, Le sourire à toutes les bouches, La vie au coeur ; Qui changes la boue en prairies, Sèmes d’or et de pierreries Tous les haillons, Et jusqu’au seuil des boucheries Mets des rayons ! Ô printemps, alors que tout aime, Que s’embellit la tombe même, Verte au dehors, Fais naître un renouveau suprême Au coeur des morts ! Qu’ils ne soient pas les seuls au monde Pour qui tu restes inféconde, Saison d’amour ! Mais fais germer dans leur poussière L’espoir divin de la lumière Et du retour ! :artist: merci seph :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest Tiziri Bleue Posted March 1, 2014 Partager Posted March 1, 2014 Bonjour Tayba Quel beau partage .. Voici ma contribution d'un auteur que j'aime beaucoup... Le printemps Le printemps est si beau ! Sa chaleur embaumée Descend au fond des cœurs réveillés et surpris : Une voix qui dormait, une ombre accoutumée, Redemande l'amour à nos sens attendris. La raison vainement à ce danger s'oppose, L'image inattendue enivre la raison : Tel un insecte ailé s'élance sur la rose, Et la brûle d'un doux poison. Des jeunes souvenirs la foule caressante Accourt, brave la crainte, et l'espace et le temps : Qui n'a cru respirer dans la fleur renaissante, Les parfums regrettés de ses premiers printemps ? Et moi, dans un accent qui trouble et qui captive, Naguère un charme triste est venu m'attendrir. L'écouterai-je encor, curieuse et craintive, Ce doux accent qui fait mourir ? Ce nom... j'allais le dire, il m'est donc cher encore ? Ma frayeur n'a donc plus de force contre lui ? Toi qui ne m'entends pas, d'où vient que je t'implore ? N'es-tu pas loin ? N'ai-je pas fui ? Reverrai-je tes yeux, dont l'ardente prière Obtiendrait tout des cieux ? Oui, pour ne les plus voir j'abaisse ma paupière, Je m'enfuis dans mon âme, et j'ai revu tes yeux ! L'oiseau né sous nos toits, dans la saison brûlante, Tourne autour des maisons qu'il reconnaît toujours, Effleure dans son vol l'ardoise étincelante, S'y pose, chante, fuit, et revient tous les jours : Ton chant avec le sien se fond dans ma pensée ; Trop de bonheur remplit ma poitrine oppressée ; Je pâlis de plaisir à ces cris de retour ; J'ai ressenti ta voix, j'ai reconnu l'amour ! Dans le demi-sommeil où je tombe rêveuse, Je te crains, je t'espère et je te sens venir ; Tu parles, mais si bas ! Une oreille amoureuse Peut seule entendre et retenir : « Veux-tu, mais ne dis pas que l'heure est trop rapide, « Veux-tu voir la montagne et le courant limpide ? « Veux-tu venir au pied du grand chêne abattu ? » Moi, je ne réponds pas pour écouter : « Veux-tu ? « Veux-tu, mais ne dis pas que la lune est cachée, « Veux-tu voir notre image au bord des flots penchée ? « Ne tremble pas, tout dort ; l'écho même s'est tu. » Et mon refus se meurt en écoutant : « Veux-tu. » D'un bouquet ma tristesse hier s'était parée ; Dans l'ombre, tout à coup, qui l'ôta de mon sein ? Ai-je senti le feu de ta main adorée ? Est-ce toi, mon amour, qui cueillis ce larcin ? Pourquoi troubler mon sort qui devenait paisible ? Dans tout ce qui me plaît viens-tu tenter ma foi ? Dis ! Pourquoi ta main invisible Se pose-t-elle encor sur moi ? Pourquoi ton haleine enflammée Soulève-t-elle mes cheveux ? Pourquoi ce faible écho, craintif comme nos vœux, Dit-il contre mon cœur : « Bonsoir, ma bien-aimée ! » Ah ! Je t'en prie, il ne faut plus venir Redemander mon âme presque heureuse : Je crains de toi jusqu'à ton souvenir : Loin du danger je suis encor peureuse... Je ne t'accuse pas ! Qui sait si le tombeau Sera froid sur mon corps, si ton souffle l'effleure ? Je ne t'accuse pas ! je pleure, Et j'aime le printemps ; le printemps est si beau ! Marceline Desbordes-Valmore ( 1786 - 1859 ) Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted March 2, 2014 Partager Posted March 2, 2014 Quel beau partage .. Voici ma contribution d'un auteur que j'aime beaucoup... Le printemps Le printemps est si beau ! Sa chaleur embaumée Descend au fond des cœurs réveillés et surpris : Une voix qui dormait, une ombre accoutumée, Redemande l'amour à nos sens attendris. La raison vainement à ce danger s'oppose, L'image inattendue enivre la raison : Tel un insecte ailé s'élance sur la rose, Et la brûle d'un doux poison. Des jeunes souvenirs la foule caressante Accourt, brave la crainte, et l'espace et le temps : Qui n'a cru respirer dans la fleur renaissante, Les parfums regrettés de ses premiers printemps ? Et moi, dans un accent qui trouble et qui captive, Naguère un charme triste est venu m'attendrir. L'écouterai-je encor, curieuse et craintive, Ce doux accent qui fait mourir ? Ce nom... j'allais le dire, il m'est donc cher encore ? Ma frayeur n'a donc plus de force contre lui ? Toi qui ne m'entends pas, d'où vient que je t'implore ? N'es-tu pas loin ? N'ai-je pas fui ? Reverrai-je tes yeux, dont l'ardente prière Obtiendrait tout des cieux ? Oui, pour ne les plus voir j'abaisse ma paupière, Je m'enfuis dans mon âme, et j'ai revu tes yeux ! L'oiseau né sous nos toits, dans la saison brûlante, Tourne autour des maisons qu'il reconnaît toujours, Effleure dans son vol l'ardoise étincelante, S'y pose, chante, fuit, et revient tous les jours : Ton chant avec le sien se fond dans ma pensée ; Trop de bonheur remplit ma poitrine oppressée ; Je pâlis de plaisir à ces cris de retour ; J'ai ressenti ta voix, j'ai reconnu l'amour ! Dans le demi-sommeil où je tombe rêveuse, Je te crains, je t'espère et je te sens venir ; Tu parles, mais si bas ! Une oreille amoureuse Peut seule entendre et retenir : « Veux-tu, mais ne dis pas que l'heure est trop rapide, « Veux-tu voir la montagne et le courant limpide ? « Veux-tu venir au pied du grand chêne abattu ? » Moi, je ne réponds pas pour écouter : « Veux-tu ? « Veux-tu, mais ne dis pas que la lune est cachée, « Veux-tu voir notre image au bord des flots penchée ? « Ne tremble pas, tout dort ; l'écho même s'est tu. » Et mon refus se meurt en écoutant : « Veux-tu. » D'un bouquet ma tristesse hier s'était parée ; Dans l'ombre, tout à coup, qui l'ôta de mon sein ? Ai-je senti le feu de ta main adorée ? Est-ce toi, mon amour, qui cueillis ce larcin ? Pourquoi troubler mon sort qui devenait paisible ? Dans tout ce qui me plaît viens-tu tenter ma foi ? Dis ! Pourquoi ta main invisible Se pose-t-elle encor sur moi ? Pourquoi ton haleine enflammée Soulève-t-elle mes cheveux ? Pourquoi ce faible écho, craintif comme nos vœux, Dit-il contre mon cœur : « Bonsoir, ma bien-aimée ! » Ah ! Je t'en prie, il ne faut plus venir Redemander mon âme presque heureuse : Je crains de toi jusqu'à ton souvenir : Loin du danger je suis encor peureuse... Je ne t'accuse pas ! Qui sait si le tombeau Sera froid sur mon corps, si ton souffle l'effleure ? Je ne t'accuse pas ! je pleure, Et j'aime le printemps ; le printemps est si beau ! Marceline Desbordes-Valmore ( 1786 - 1859 ) :artist: merci notre clair de lune bleu :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted April 27, 2014 Partager Posted April 27, 2014 :wub: أتاك الربيع الطلق يختال ضاحكا = من الحسن حتى كاد أن يتكلما وقد نبه النوروس في غلس الدجى = أوائل ورد كن بالأمس نوما يفتقها برد الندى فكأنه = يبث حديثا كان أمس مكتما ومن شجر رد الربيع لباسه = عليه كما نشرت وشيا منمنما أحل فأبدى للعيون بشاشة = وكان قذى للعين إذ كان محرما ورق نسيم الريح حتى حسبته = يجيء بأنفاس الاحبة نعما فما يحبس الراح التي أنت خلها = ما يمنع الأوتار أن تترنما وما زلت شمسا للندامى إذا انتشوا = وراحوا بدورا يستحثون أنجما تكرمت من قبل الكؤوس عليهم = فما اسطعن أن يحدثن فيك تكرما البحتري :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted May 1, 2014 Partager Posted May 1, 2014 :artist: Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver. Après le grand froid le soleil, Après la neige vient le nid, Après le noir vient le réveil, L'histoire n'est jamais finie. Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver, Et après la pluie le beau temps. Claude ROY - Farandoles et fariboles :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted May 1, 2014 Partager Posted May 1, 2014 :artist: À l’aube du printemps, Comme un coucou malin, Dans le douillet du nid D’une grive insouciante, Entre les œufs bleutés, J’ai glissé mon poème Pour qu’il sache chanter. Et maintenant j’attends L’éclosion avec hâte Pour savoir si mes mots Sauront aussi voler. Paul BERGÈSE :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted May 1, 2014 Partager Posted May 1, 2014 :artist: Une graine voyageait toute seule pour voir le pays. Elle jugeait les hommes et les choses. Un jour elle trouva joli le vallon et agréables quelques cabanes. Elle s'est installée sur l'herbe auprès d'une fontaine, et s'est endormie. Pendant qu'elle rêvait elle est devenue brindille, et la brindille a grandi puis s'est couverte de bourgeons. Les bourgeons ont donné des branches. Tu vois ce chêne puissant : c'est lui, si beau, si majestueux, cette graine. - Oui, mais le chêne ne peut pas voyager. Alain BOSQUET :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted May 1, 2014 Partager Posted May 1, 2014 :artist: "Bonjour, bonjour" dit l'hirondelle qui revient nicher sous mon toit. "J'ai du printemps au bout des ailes et t'apporte des fleurs nouvelles ; je te suis fidèle" "Merci, merci, dit le poète, de revenir auprès de moi de l'autre bout de la planète." et j'avais du bleu plein la tête car l'hirondelle c'était toi. Michel BEAU :wub: Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted May 1, 2014 Partager Posted May 1, 2014 :artist: En sortant de l'école nous avons rencontré un grand chemin de fer qui nous a emmenés tout autour de la terre dans un wagon doré Tout autour de la terre nous avons rencontré la mer qui se promenait avec tous ses coquillages ses îles parfumées et puis ses beaux naufrages et ses saumons fumés Au-dessus de la mer nous avons rencontré la lune et les étoiles sur un bateau à voiles partant pour le Japon et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main tournant ma manivelle d'un petit sous-marin plongeant au fond des mers pour chercher des oursins Revenant sur la terre nous avons rencontré sur la voie de chemin de fer une maison qui fuyait fuyait tout autour de la Terre fuyait tout autour de la mer fuyait devant l'hiver qui voulait l'attraper Mais nous sur notre chemin de fer on s'est mis à rouler rouler derrière l'hiver et on l'a écrasé et la maison s'est arrêtée et le printemps nous a salués C'était lui le garde-barrière et il nous a bien remerciés et toutes les fleurs de toute la terre soudain se sont mises à pousser pousser à tort et à travers sur la voie du chemin de fer qui ne voulait plus avancer de peur de les abîmer Alors on est revenu à pied à pied tout autour de la terre à pied tout autour de la mer tout autour du soleil de la lune et des étoiles A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles. Jacques PRÉVERT :wub: Citer Link to post Share on other sites
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