Le Bonjour du «Soir» Rocky Drabki, merci d'exister !

[AnoNimos 12 455]

Par Maâmar Farah

S'ils n'existaient pas, on les aurait créés ! Juste pour permettre au pauvre billettiste en mal d'inspiration de trouver matière à exploiter dans sa livraison quotidienne. Savez-vous pourquoi M. Bouteflika est en bonne santé ? Parce qu'il a un certificat médical dans son dossier, nous dit M. Saâdani ! Faut-il en rire ou en parler ? L'absence annoncée de Tab Djenanou de ses propres meetings — c'est la première fois que cela arrive dans le monde —, n'est-elle pas la preuve par quatorze médecins du Val-de-Grâce qu'il a un empêchement physique pour le faire ? Et si vous et vos acolytes de la coalition présidentielle, vous vous sentez obligés d'animer la campagne à sa place, c'est qu'il y a problème ! Parce que, Monsieur Rocky Drabki, s'il est en bonne santé, comme vous dites, qu'il monte donc sur scène de son pas rapide habituel et qu'il prononce ses grands discours passionnés de sa voix cristalline que nous connaissons si bien !

En attendant de répondre à ces questions, j'ai lu que vous avez déclaré : «Les manifestations de rue menacent la stabilité du pays !» Ah, bon ! Benfodil, Layachi H'mida et ses deux filles, les braves Amira Bouraoui et Hada Hazam sont une menace pour la stabilité du pays ? Je ne le savais pas ! Je pensais que la plus grande menace pour la stabilité de mon pays depuis 1990 fut la récente et virulente attaque contre les services de renseignement par le chef du parti majoritaire ! Encore du jamais vu dans le monde ! Vos sorties sont du pain bénit pour nous ! Lâchez-vous encore ! Cet espace — et d'autres dans la presse — ont besoin d'être alimentés ! Sans vous, nous fermerions boutique...

maamarfarah20@yahoo.fr

[AnoNimos 12 455]

Les militants et les aventuriers

 

La campagne pour le 4e mandat bat son plein depuis l’été. Le pouvoir a distribué des centaines de milliards de dinars aux wilayas à travers le périple de Sellal. Mais il semble que ses traditionnelles largesses préélectorales n’aient pas éclaboussé toutes les corporations habituées à être arrosées par le budget de campagne. Les “polices communales” se font exigeantes et les zaouïas retrouvent des accents d’autonomie spirituelle. Même les entrepreneurs, qui de coutume soutiennent et cotisent “en gros”, préfèrent attendre de voir !

Cela a quelque chose d’inquiétant pour les concepteurs de la notion du “candidat du consensus”. Sellal le sait, “Bouteflika n’a pas besoin de campagne pour être élu”. L’administration s’en occupera. Mais, il n’en reste pas moins qu’il a besoin de soutien universel pour justifier son élection. Pour justifier son score, surtout.

Si, en plus de ces “défections”, le mouvement Barakat commence à faire école, il deviendrait compliqué de justifier “la majorité écrasante” qui sortira de l’urne. Mais, la contestation du “quatrième mandat” sur le thème de la santé du Président-candidat ne dérange ni le régime ni ses thuriféraires. Ceux-ci ont dépassé le stade de la gêne. Ce qui les inquiète est que la contestation continue à s’amplifier au point de forcer le régime à une répression massive. Le nouveau discours du directeur général de la Sûreté nationale, appelant l’administration à assumer sa part de responsabilité dans le traitement répressif de l’expression publique, est significatif de cette appréhension.

Mais les “menaces” des fondés de pouvoir du régime, comme Sellal et Saâdani, sont encore plus éloquentes s’agissant de cette inquiétude. Ils viennent de parvenir à la même conclusion politique que celle de la plupart des opposants à la présidence à vie : la congélation politique de l’Algérie ne peut pas s’éterniser. Et ils devancent la menace, Sellal en prévenant que “des aventuriers tentent de porter atteinte à la stabilité de l’Algérie”, Saâdani en proclamant qu’“ils (les manifestants) constituent une menace pour le pays”.

La stabilité du pays voulant dire la continuité du régime, il faut lire, dans ces cris d’orfraie, le fait que le pouvoir se rend compte qu’il est en train de pousser le pays à l’explosion. Mais il faut croire que les motifs de leur obstination à maintenir leur emprise sur l’État sont plus déterminants que les raisons qui devraient les inciter à le libérer.

La situation a quelque chose de surréaliste : un régime autoritaire qui s’impose durant quinze ans, qui dépense six cents milliards de dollars tout en aggravant la dépendance à l’importation, et surtout la dépendance alimentaire, puis… revendique la “stabilité” !

Un régime, dont Chakib Khelil constitue la figure emblématique de sa gouvernance, s’offre ainsi le luxe de désigner à la vindicte populaire de possibles “aventuriers” qui menaceraient la stabilité du pays ! Si l’on en juge par la prolifération des Khalifa et consorts, le nombre d’affaires en attente d’élucidation, l’Algérie est devenue le paradis des aventuriers. Les vrais, ceux qui font plutôt dans les affaires que dans l’opposition.

Pour une fois que le pouvoir fait de la prospective, cherche-t-il à se trouver, par avance, les boucs émissaires de la catastrophe annoncée ?

 

Par : Mustapha Hammouche

[AnoNimos 12 455]

سجلوا أن قيادة الشرطة اعتقلت أناسا عبروا عن آرائهم سياسيا في الشارع سلميا وفق ما ينص عليه الدستور، ولم يكسروا أو يحرقوا العجلات ولم يرفعوا شعارات فئوية أو مصلحية أو مطلبية.. هم مارسوا حقهم الدستوري الذي كفله لهم الدستور، وهو التعبير السلمي السياسي عن خرق الدستور من طرف أحزاب السلطة والرئاسة والمجلس الدستوري والحكومة، بترشيح رجل للرئاسة مقعد تماما وصوته “يخرخش” عند الحديث مثل المذياع الذي ماتت بطارياته؟ǃ

 

ومع ذلك، يفتخر جهاز الشرطة بأنه اعتقل المتظاهرين وفق القانون؟ǃ أي قانون هذا الذي يعتقل من يقول: أنا ضد العهدة الرابعة؟ وفي نفس الوقت يدعو الرئيس المواطنين إلى ممارسة حقهم في اختيار من يريدونه رئيسا للبلاد بكل حرية؟ǃ سجلوا أن الشرطة هذه تصرفت مع المتظاهرين خارج الدستور والقانون! سجلوا أيضا أن المجلس الدستوري مارس التمييز بين المترشحين حين استقبل الرئيس المنتهية ولايته بطريقة تختلف عن الطريقة التي استقبل بها غيره من المترشحين.. وهذا تمييز بين المواطنين يرفضه الدستور؟ǃ

 

نحن نتوقع أن يدلس مدلسي في عملية التعامل مع ملفات المترشحين، وسيعلن أن الرئيس المقعد والفاقد للصوت والحركة هو في كامل قواه الصحية وبإمكانه الترشح لرئاسة الجمهورية، وأن الرئيس قدم للمجلس ملفا طبيا بذلك. وأي أخلاق لمجلس يرى الرئيس لا يتحرك ولا يتكلم ويكذب ما يرى ويصدق الشهادات الطبية؟ǃ وأي مصداقية للأطباء الذين يمنحون مثل هذه الشهادات والشعب الجزائري يرى بعينه ويسمع بأذنه بأن الرئيس لا يستطيع الحركة ولا يستطيع الكلام؟

 

سجلوا أن هذا المجلس الدستوري يلعب بأمن البلاد واستقرارها أكثر مما يلعب به المتظاهرون الذين اعتقلتهم الشرطة، لأنهم رفضوا العبث بمؤسسات البلاد الدستورية؟ǃ

 

نعم، المسألة تتجاوز حكاية التحايل على القانون والدستور إلى المساس بالأخلاق السياسية لمؤسسات الدولة، من الرئاسة والرئيس إلى المجلس الدستوري إلى الحكومة والبرلمان؟ǃ

 

ما هي القيمة الأخلاقية التي بقيت لرجال هذا الحكم وهم يرون رجاله يكذبون على الشعب مباشرة، بالادعاء أن الرئيس يتمتع بالصحة الكاملة وهم يرونه لا يتكلم ولا يقف على رجليه.؟ǃ

 

هل من الأخلاق السياسية ولا أقول من القانون والدستور أن يراهن من يدفع بالرئيس للترشح وهو في هذه الوضعية.. على عملية تحسن صحة الرئيس مستقبلا وهو في هذه الوضعية وفي هذا السن؟ǃ هل من الأخلاق السياسية أن نربط مصير بلد في مؤسسة حيوية بحجم مؤسسة الرئاسة بمصير مدى استجابة جسم الرئيس للعلاج؟ هل من المنطق الوطني والأخلاقي أن نترك البلد في حالة المرض الهالك بمؤسساته الدستورية.. لأن عصبة سياسية منتفعة من الرئيس تريد الإبقاء على الرئيس المريض في الرئاسة؟

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