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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT


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Salam à toutes et à tous.

 

En ouvrant ce post, je me propose, avec l’aide de dieu, de rapporter les retranscriptions "textuelles" de l’émission « Islam et orientalisme », conçue et présentée par Kamel Chekkat, membre de l'Association des Oulémas Musulmans Algériens.

 

Cette émission, où les grands noms de l'orientalisme débattent sur l'islam à coup d'arguments et de contre-arguments, collecte et renvoie à des références historiques et bibliographiques susceptibles de développer un travail d’analyse et de recherches scientifiques.

 

Je vous sais gré et vous remercie de ne pas polluer le post avec les commentaires, débats ou autres appréciations pour lesquels un Topic sera dédié dans la rubrique Parlons-en.

 

 

 

Islam et orientalisme (1/26)

 

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On désigne par orientalisme un courant intellectuel, littéraire et artistique qui a commencé à se répondre au 19ème siècle et qui s'intéresse à l'orient, ses civilisations, ses religions, ses cultures et ses langues. L'orientaliste est celui qui est versé dans des études qui sont en rapport avec l'orient et son histoire.

 

Dans son livre "l'Orientalisme", publié en 1978, Edward Wadie Saïd, théoricien littéraire palestinien naturalisé américain, et qui a enseigné la littérature anglaise et la littérature comparée à l’université Columbia de New York, situe la naissance de l'orientalisme au concile de Vienne en 1312. C'est à cette occasion, soutient-il, que l'église a décidé de créer des chairs de langues orientales: arabe, grecque, hébraïque et syriaque.

Toujours selon Edward Saïd, l'orientalisme est un outil qui a permis aux occidentaux de s'attribuer des valeurs positives et d'attribuer à l'orient des valeurs négatives. De ce fait, c'est devenu un outil qui a rendu légitime la domination de l'occident sur l'orient.

 

Sur le plan pratique, l'orientalisme est une arme qui a été mise au service des grandes puissances coloniales au 17ème et au 18ème siècles. Quand il a créé son armée d'orient en vue de conquérir l'Egypte en 1798, Napoléon Bonaparte s'est fait accompagner par des scientifiques formant ce que l'on appelait « l'Institut d'Egypte ».

 

Autre exemple, Edward Henry Palmer, orientaliste anglais spécialiste du mysticisme oriental, auteur d'une traduction du Coran en 1881, était un espion de l'armée britannique, et tout comme lui, beaucoup de savants orientalistes ont servi d'éclaireurs aux grandes expéditions militaires européennes.

 

L'orientalisme est aussi une arme qui a été mise au service des missions évangélistes. En 1854, quand le grand évangéliste allemand Karl Gottlieb Pfander s'est retiré d'un face à face publique l'ayant opposé à Rahmatullah al Hindi (qui est ce grand savant qui a inspiré feu Ahmed Deedat), c'est le grand orientaliste William Muir qui a tenté de récupérer la situation en écrivant entre 1854 et 1861, son livre :"La vie de Mahomet et l'histoire de l'Islam". Un livre où il écrit, certes, quelques vérités en faveur de l'Islam, mais où il occulte beaucoup de vérités pour servir la cause évangéliste et semer le doute dans l'esprit des musulmans.

 

Cela dit, il y a toujours eu des orientalistes impartiaux dont les écrits concernant l'Islam et son prophète (PBSL) sont pleins d’objectivité. Comme ce fut le cas de : Goethe, Montgomery Watt, Bernard Shaw , Alphonse de Lamartine, ou de Thomas Carlyle.

 

Avoir une idée des thèses soutenues par tous ces auteurs, qu'ils soient pour ou contre l'islam, devient indispensable de nos jours, car en plus d'élargir notre horizon, cela nous permet d'avoir -sur l'Islam- un regard décalé, et de le voir avec un œil occidental judéo-chrétien.

 

Et c'est le but de cette émission diffusée tout au long du mois béni du Ramadhan et à travers laquelle nous nous intéresserons à trois (03) thèses qui ont fait l’objet du plus grand intérêt de la part des grandes figures de l’orientalisme, à savoir :

 

- Mohamed (PBSL) est-il prophète ou imposteur ?

- L’islam est-il une religion qui va à l’encontre de la raison ?

- Et l’islam, est-il une religion qui s’est propagée par l’épée ?

 

Pour chacune de ces thèses, nous commencerons par donner le point de vue musulman, puis nous laisserons les orientalistes argumenter pour ou contre ce point de vue dans un débat d’idées qui, vous le verrez, sera des plus intéressants.

 

*PBSL: que la Paix et les Bénédictions de Dieu soient sur lui.

 

 

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Islam et orientalisme (2/26)

 

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Mohammad : est-il prophète ou imposteur? Telle est la question avec laquelle nous avons terminé l’émission d’hier.

 

Mohammad: a -t- il été annoncé par les livres sacrés qui ont précédé le Coran?

 

Si on se réfère au Coran: Oui ! Le verset 6 de Sourate Al Saff (Le rang) dit:

"Et quand Jésus fils de Marie dit : "Ô Enfants d'Israël, je suis vraiment le Messager de Dieu envoyé à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d'un Messager à venir après moi, dont le nom sera Ahmad".

 

Cette thèse semble confirmée par l'évangile de Barnabé qui dit au chapitre 97:

 

"Le pontife dit alors : «Comment s'appellera le Messie ? Et quel signe prouvera sa venue ?». Jésus répondit : «Le nom du Messie est Admirable, car Dieu lui-même le lui donna quand il eut créé son âme et qu'il l'eut placé dans une splendeur céleste. Il dit : «Attends, Muhammad par amour pour toi je veux créer le paradis, le monde et une grande multitude de créatures dont je te fais présent. Aussi celui qui te bénira sera béni et celui qui te maudira sera maudit ! Quand je t'enverrai dans le monde, je t'enverrai comme mon messager de salut. Ta parole sera si vraie que le ciel et la terre passeront mais que ta foi ne manquera jamais !» Muhammad est son nom béni ». Alors les gens élevèrent la voix et dirent :"O Dieu, envoie-nous ton messager ! O Muhammad, viens vite pour le salut du monde !""

 

Mais l'évangile de Barnabé est un livre apocryphe qui a été brûlé lors du concile de Nicé en 325 de l'ère chrétienne et que l'église ne reconnaît pas.

 

Oublions alors l'évangile de Barnabé. Cherchons ailleurs et remontons aussi loin que les écritures nous le permettent.

 

Muhammad Hamidullah, théologien et chercheur musulman pakistanais, connu essentiellement pour avoir traduit le Coran en langue Française en 1959, était d'avis par exemple que Bouddha n'était autre que le prophète "Dhou El Kifl" Paix sur lui. C'est pour cela que nous remonterons jusqu'au Véda, dans notre quête d'une éventuelle trace du prophète :saws:.

 

Le Véda est le livre fondateur du Védisme, qui est la religion mère de l'hindouisme. Une étude se référant au Véda, justement, faite vers 1970 par Vaid Parkash, (un hindou brahmane, scientifique et chercheur à l’université d’Ilahabad), éditée sous le titre de "Kalki Autar" qui signifie « Guide et prophète pour tout l’univers », traduite à l'anglais par Muhammad Alamguir sous le tire de « Muhammad dans les écritures hindous » nous dit du "Kalki Autar", annoncé par le Véda comme étant le dernier messager pour toute l’humanité, envoyé par Bhagwan (qui signifie Dieu), ce qui suit : "Le Kalki Autar" verra le jour sur une île".

Pour Vaid Parkash, cette île n'est autre que le territoire du Hijaz, appelé communément "جزيرة العرب " (île des Arabes).

 

Jusque-là, rien de probant me diriez-vous.

 

Le père du "Kalki Autar", selon le Véda, est "Vishnu Bhagat" : "vishnu" signifie Dieu dans la sanskrit et "bhagat" esclave. Et il se trouve que le nom du père du prophète :saws: est "Abdullah" ce qui signifie: serviteur ou esclave de Dieu.

 

Le nom de la mère du "Kalki Autar" est "Somanib" qui signifie "apaisée" ce qui rejoint le sens du prénom de la mère du prophète :saws: qui est Amina.

 

Le Véda indique que le "Kalki Autar" descendra d'une noble lignée, ce qui était le cas du prophète :saws:. Il sera honnête, et Qurayshe appelait le prophète :saws: "El Amine", ce qui signifie "le digne de confiance".

 

Les Védas disent aussi que Dieu Bhagwan lui révélera son livre dans une cave par l'entremise d'un messager. Ce qui nous rappelle le Coran qui a été révélé au prophète :saws: dans la grotte de Hîraa par l'intermédiaire de Jibrîl (l'ange Gabriel) Paix sur lui.

 

Le Véda nous apprend également que Dieu lui donnera le plus rapide des chevaux grâce auquel il traversera le monde et les sept cieux. Ce qui nous rappelle "Al-Isrâ’ wa Al-Mi`râj" sur le dos d'Al Bouraq.

 

Et enfin, qu’il maniera bien l'épée et l'équitation, ce qui était le cas du prophète :saws:. D'ailleurs, les icônes hindous représentant le "Kalki Autar", le montrent généralement sur un cheval.

 

Notons que Vaid Parkash a soumis cette étude à certains dignitaires religieux hindous qui l'ont tous reconnue et qu'il s'est convertie après cela à l'islam.

 

Voyons maintenant ce que dit la Bible hébraïque (l'ancien Testament).

 

Si nous nous fions à la logique biblique, aucun faux prophète ne peut voir ses efforts couronnés de succès. C'est du moins, ce qu’affirment certains livres de la bible comme Jérémie 23 et Ezéchiel 13.

 

D'ailleurs la Bible n'a pas tort à ce sujet. Beaucoup de faux prophètes se sont déclarés vers la fin de la vie du prophète :saws:.

Il y eut Moussaylama l'imposteur à El Yamama, et El Assouad El 'Anssi au Yemen, tous deux tués sous le califat d’Abu Bakr(que Dieu l'agréé). Il y eut après eux, une femme nommée Sijah, de la tribu de Bani Tamîm, qui s'est repentie par la suite, et Tolaiha Bnu Khouailid de Bani Assad, qui s’est lui aussi repenti sous le califat de Omar Ibnu El-Khattab(que Dieu l'agréé).

Donc, selon cette logique, aucun faux prophète ne peut voir son œuvre couronnée de succès.

 

Demain, nous verrons certains textes de l'ancien Testament qui appuient notre thèse.

 

 

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Islam et orientalisme (3/26)

 

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Nous sommes toujours en train de répondre à la question d’hier : Mohammad :saws: est-il prophète ou imposteur?, où nous nous sommes arrêtés à la logique biblique concernant les faux prophètes. Nous poursuivons aujourd’hui avec la bible hébraïque ou l’ancien testament.

 

Dans le chapitre 17 de la Genèse, où Dieu dit -selon la bible- à Abraham:

 

"A l'égard d'Ismaël, je t'ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l'infini; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation."

 

"Je ferai de lui une grande nation" veut dire qu'il recevra la prophétie ainsi que sa descendance, tout comme Isaac (que la paix soit sur lui).

 

Le Deutéronome est plus explicite. Il nous rapporte au chapitre 18, les paroles de Dieu à Moïse (que la paix soit sur lui), où il est dit:

 

" Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai."

 

Et il se trouve que les frères des descendants d'Isaac (que la paix soit sur lui) ne sont autres que les descendants d'Ismaël (que la paix soit sur lui). Il s'agit donc d'un prophète Ismaélien et non de Jésus (que la paix soit sur lui) qui lui, était un hébreu, comme le prétendent certains docteurs chrétiens.

 

Voyons maintenant du côté des évangiles. Il est dit au chapitre 16 de l'évangile de Jean, et c'est le christ (que la paix soit sur lui) qui parle:

 

"16.7 Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.16.8 Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:16.9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi;16.10 la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus;16.11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.16.12 J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.16.13 Quand le Paraclet sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. "

Le mot « Paraclet », du grec Paracletos, signifie : défenseur, intercesseur ou consolateur. Ce qui désigne fort bien, le prophète :saws:.

Certains traducteurs pensent que « Paraclet » vient du mot Pericultos qui signifie: "digne d'être loué". Ce qui rejoint à tout point de vue le prénom de « Mohammad » :saws:.

 

Mais les chrétiens réfutent cette thèse et disent qu'il s'agit du Saint Esprit et qu'il ne devait plus y avoir de prophètes après Jésus (que le paix soit sur lui). Thèse que contredit l'évangile de Mathieu, dont voici les paroles de Jésus (que la paix soit sur lui) au chapitre 7. Il dit:

 

"7.15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. 7.16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons?7.17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits.7.18 Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits.7.19 Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu.7.20 C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. "

 

Si dans cette mise en garde contre les faux prophètes, Jésus n'est pas en train de montrer aux chrétiens comment reconnaître le prophète qui lui succédera, pourquoi pareille mise en garde!?

 

Dans son livre "Mohammad tel que cité dans les livres des juifs et des chrétiens", non seulement Abdoul-Ahad Dawud (Alias révérend David Benjamin Keldani) revient sur la signification de "paraclet" et démontre qu'il s'agit bel et bien de Mohammad :saws:, mais attire l'attention sur un passage du livre d'Esaïe, qui bien avant la venue de Jésus (que le paix soit sur lui) , a annoncé celle du prophète :saws:, qui est le prophète illettré.

 

Le verset 29:12 de ce livre dit:

 

"Ou comme un livre que l'on donne à un homme qui ne sait pas lire, en disant: Lis donc cela! Et qui répond: Je ne sais pas lire !." (!اقرأ! ما أنا بقارئ)

 

Ce qui nous rappelle singulièrement le dialogue qui a eu lieu entre le prophète :saws: et Jibril (que la paix soit sur lui) dans la grotte de Hîraa.

 

Dieu dit dans le verset 157 de sourate Al-Aaraf, en parlant des juifs et des chrétiens:

 

"Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu'ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora et l'Evangile. Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux. Ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue avec lui; ceux-là seront les gagnants."

 

Nous venons de citer les prophéties de trois écrits sacrés qui appartiennent à trois religions différentes. Quand on a, ne serait-ce qu'un atome de bon sens, il est très difficile de ne pas se rendre compte qu'il s'agit d'une seule et même personne, à savoir Mohammad :saws:.

 

Voici la réponse à la question que nous nous sommes posée, selon l'esprit d'un musulman. A partir de demain, c’est aux orientalistes que nous donnerons la parole.

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (4/26)

 

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Mohammad :saws: est-il un imposteur ?

 

Lors des deux dernières séances, le musulman que je suis a tenté de vous donner le maximum d'arguments discréditant cette thèse, puisés selon des recherches très sérieuses des Védas, de l'ancien et du nouveau testament. Aujourd’hui, c’est aux orientalistes que nous laisserons la parole.

 

La thèse de l'imposture concernant la prophétie de Mohammad :saws: a de tout temps était soutenue par les plus hauts dirigeants de l'église. Le Pape innocent III traitait ouvertement le Prophète :saws: d'antéchrist ( المسيح الدجال).

 

Côté orientalisme, on peut même dire que l'église a surmédiatisé les écrits de Carl Brockelmann et de Theodor Nöldeke, qui étaient partisans de cette thèse qu'ils n'argumentaient jamais, et a imposé une sorte de blackout sur les écrits de Johann Jacob Reiske qui, avec tout son savoir, arrivait à peine à trouver du travail en tant que professeur de lycée et imprimait ses livres à compte d'auteur.

 

Pour que vous ayez une idée plus claire de la connivence qu'il y avait entre l'église et les orientalistes qui s'évertuaient à donner une idée fausse au sujet de l'islam et de son Prophète :saws:, écoutez ce qu'écrit Voltaire au Pape Benoît XIV quand il a écrit sa pièce: "Tragédie de Mahomet", lui qui a toujours traité le Prophète :saws: d'imposteur. Il écrit:

 

"Très haut père. Votre Sainteté voudra bien pardonner la liberté que prend un des plus humbles, mais l'un des plus grands admirateurs de la vertu, de consacrer au chef de la véritable religion un écrit contre le fondateur d'une religion fausse et barbare. A qui pourrais-je plus convenablement adresser la satire de la cruauté et des erreurs d'un faux prophète qu'au vicaire et à l'imitateur d'un Dieu de paix et de vérité? Que votre sainteté, daigne permettre que je mette à ses pieds et le livre et l'auteur. J'ose lui demander sa protection pour l'un, et sa bénédiction pour l'autre. C'est avec ces sentiments d'une profonde vénération que je me prosterne, et que je baise vos pieds sacrés.‎ "

Paris, 17 august 1745.

 

La réponse du Pape à Voltaire était des plus élogieuses. Elle commençait par:

 

"De Benoît XIV à Voltaire,

Benoît XIV pape à son cher fils

Salut et bénédictions apostoliques "

 

Dites-vous que la majorité des études orientalistes qui, à l'exemple de ce qu’a fait Voltaire, et qui discréditaient le Prophète :saws:, étaient très bien accueillies par l'église et étaient présentées comme étant des études très sérieuses.

 

Sur quoi se base-t-on pour dire que Mohammad :saws: est un imposteur ou un antéchrist? Sur la bible?

 

A croire la bible, et si l’on se réfère dans l'ancien testament, au livre de Jérémie (chapitre 23), au livre d'Ezéchiel (chapitre 13), au livre de Michée (chapitre 3) et Esaïe (chapitre 13); et pour ce qui concerne le nouveau testament, si l'on se réfère aux Actes des Apôtres (Actes 5) et à l'évangile de Matthieu au chapitre 10; Si Mohammad :saws: avait été un imposteur, ni lui, en tant que personnalité ayant marqué l'histoire de l'humanité, ni son œuvre n'auraient traversé les siècles pour parvenir jusqu'à nous.

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (5/26)

 

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Mohammad :saws:, imposteur et faux prophète!!??

 

Nous avons démontré hier, qu’il s’agit là d'une thèse qui a été fortement soutenue par l'église; sauf qu'il y a eu des penseurs libres qui ont ouvertement soutenu le contraire et qui ont manifesté leur admiration pour le Prophète :saws:.

 

Face à cette thèse que ne motive que l'intérêt, voici comment deux grands noms de l'orientalisme, Thomas Carlyle et Irving Washington exposent leurs antithèses.

 

Thomas Carlyle va se référer beaucoup plus à la logique biblique, que nul n'est sensé contester, et qui veut que tout faux prophète doit périr avant d'achever son œuvre. Il dit dans son livre "Les Héros":

 

"La parole de Mahomet a inspiré les règles de vie de cent quatre-vingts millions d'humains depuis douze siècles. Ces cent quatre-vingts millions d'humains sont des créatures de Dieu tout comme nous. Plus nombreuses sont les créatures de Dieu qui croient en la parole de Mahomet que celles qui croient en tout autre dogme. Pouvons-nous raisonnablement tenir pour une simple imposture spirituelle ce pourquoi tant de créatures du Tout Puissant ont vécu et donné leurs vies!? Pour ma part, une telle supposition me paraît absurde. On ne saurait vraiment plus que penser de ce monde où nous vivons, si les impostures y prenaient une telle ampleur et rencontraient un tel succès. Assurément, ce genre de théories est des plus déplorables."

Irving Washington abordera la chose sous un autre angle. Il jouera beaucoup plus sur le rationnel. Dans son livre "Vie de Mahomet", il commence par se poser la question à la page 344, en disant:

 

"Maintenant se présente la question: Mahomet était-il l'imposteur éhonté que l'on a dit? Toutes ses visions et révélations étaient-elles autant de mensonges délibérés? Et tout son système un tissu de fourberies? "

 

Puis, après un préambule, Irving Washington va donner sa réponse à la page 347 et dit:

 

"Durant la première partie de sa vie, nous ne pouvons apercevoir ce qu'il avait à gagner par l'imposture impie et prodigieuse dont on l'accuse. La fortune? Son mariage avec Khadija l'avait déjà rendu riche, et pendant les années qui précédèrent sa prétendue vision, il n'avait manifesté aucun désir d'augmenter son avoir. La distinction? Il occupait déjà un rang élevé dans sa ville natale par son intelligence et sa probité. Il était de l'illustre tribu de Qurayche, de la branche la plus honorée de cette tribu. Le pouvoir? La garde de la Kaâba, et avec elle le commandement de la ville sacrée, étaient depuis des générations l’apanage de sa famille et il pouvait, vu sa position et sa fortune, aspirer à ce poste élevé. En essayant de détruire la foi dans laquelle il avait été élevé, il frappait ses avantages à la racine. Sur cette foi reposait l'influence et la dignité de sa famille. L'attaquer c'était s'attirer l'hostilité de ses proches, l'indignation de ses concitoyens, l'horreur et la haine de tous ses compatriotes qui suivaient le culte de la Kaâba"

 

C'est de cette manière que Irving Washington répond à cette thèse qui dit que Mohammad :saws: était un imposteur.

 

Demain, nous passerons à un autre point.

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (6/26)

 

 

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Quand on étudie la biographie du Prophète :saws:, on ne peut admettre la thèse de l'imposture que nous avons développée lors des séances précédentes et que soutiennent beaucoup d'orientalistes. D'ailleurs, après avoir étudié la vie du Prophète :saws:, George Bernard Shaw , Prix Nobel de littérature en 1925, a dit :

 

"J'ai étudié cet homme merveilleux qui, à mon avis, est loin d'être un Antéchrist et qui devrait être appelé, le Sauveur de l'Humanité".

 

Il en a été de même pour Napoléon Bonaparte qui, dans ses mémoires de Sainte-Hélène, ira jusqu'à faire un commentaire sur la biographie qui a été écrite par Voltaire concernant le Prophète :saws:. Il dit:

 

" Voltaire avait ici manqué à l'histoire et au cœur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un grand homme qui avait changé la face du monde, comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Il ne travestissait pas moins inconvenablement le grand caractère d'Omar, dont il ne faisait qu'un coupe-jarrets de mélodrame."

 

Donc, conscients de la fascination qu'exerçait le Prophète :saws: sur les esprits libres, et toujours dans l'intention de démontrer qu'il n'était qu'un imposteur; certains orientalistes vont adopter une autre stratégie.

 

Plutôt que de le traiter directement d'imposteur, faisons-le passer pour un simple imitateur. Et là une autre thèse va prendre naissance: Mohammad s’est inspiré du judaïsme et du christianisme pour façonner l'islam. L'islam n'est donc qu'une imitation.

 

Il s'agit là d'une thèse qui a été largement répandue, entre autres par Ignaz Goldziher et Carl Brockelmann.

 

Avant de poursuivre, il convient d'expliquer ce qu'est l'islam, selon un musulman.

 

Pour un musulman, l'islam est une restauration du monothéisme pur d'Abraham (que la paix soit sur lui). D'ailleurs, l'appellation même d'un musulman qui signifie :"soumis à Dieu", nous vient, selon le Coran, d'Ibrahim (que la paix soit sur lui).

 

Dieu dit dans le verset 78 de Sourate Al Hajj:

 

"C'est Lui (Dieu) qui vous a élus; et Il ne vous a imposé aucune gêne en religion, celle de votre père Abraham, lequel vous a déjà nommés « Musulmans » avant ce Livre et dans ce Livre".

 

Et à l'inverse des juifs qui ont donné à la religion de Moïse (que la paix soit sur lui), le nom de Judaïsme, en référence à la Judée, ou au chrétiens qui se sont fait appeler ainsi en référence au Christ (que la paix soit sur lui), les musulmans ne sont pas des "Mahométans" et l'islam n'est pas le "Mahométisme" comme il plaît à certains orientalistes de le dire.

 

Mohammad :saws: ne s'est rien attribué. Il a clôturé la prophétie par la transmission de la religion de Dieu. Une religion qui s'appelle l'Islam et qui signifie: "soumission à Dieu". Ce qui place cette religion au-dessus de toute considération ethnique ou géographique. Ce qui nous donne déjà cette notion d'universalité que nous ne trouvons ni dans le judaïsme, ni dans le christianisme.

 

Maintenant, quand les orientalistes prétendent que le Prophète :saws: n'a fait que reprendre de vielles traditions juives et chrétiennes pour en faire l'islam, sur quoi s'appuient-ils ?

 

C’est ce que nous verrons demain incha Allah.

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (7/26)

 

 

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L'islam est-il une imitation des deux religions qui l'ont précédé?

 

C’est la question que nous nous sommes posée hier, et qui a fait l’objet d’une thèse très soutenue par bon nombre d’orientalistes.

 

Les orientalistes ont avancé bon nombre de théories dans ce sens. Certains, dont le côté fantaisiste dépasse l'entendement, sont allés jusqu'à soutenir, avec une argumentation tirée par les cheveux, que l'islam est un dérivé du "Hagarisme", en référence à Hagar femme d'Abraham et mère d'Ismaël (que la paix sur eux), à l'exemple d'une étude faite par deux grands spécialistes de l'orient sous le titre de "Hagarisme, la naissance du monde islamique".

 

Cette étude de Patricia Crone et Michael Cook , publiée en 1977 par la prestigieuse université de Cambridge, dont le sérieux ne fait défaut que quand il s'agit d'islam, cette étude soutient que l'islam, tel que nous le connaissons actuellement, n'a pris forme que sous le califat de Abd El Malik Ibn Marwan, 5 ème calife omeyyade, qui a gouverné entre 685 et 705 de l'ère chrétienne. C'est à dire quelques 53 ans après la mort du Prophète :saws: et qu'avant cela, il n'y avait pas l'islam mais le Hagarisme "الهاجرية".

 

Pour bien démêler tout cela, qui sont les Hagaréniens (Car c’est ainsi qu’on appelait les adeptes du hagarisme) ? Selon l'encyclopédie Migne , il s'agit d'une secte d'apostats "مرتدون", donc des hérétiques, qui, vers le VII siècle, c’est-à-dire la période qui coïncide avec l'avènement de l'islam, ont renoncé à la loi de l'évangile pour la religion de Mohammad :saws:. Ils étaient considérés comme des hérétiques parce qu'ils se déclaraient disciples du Christ (que la paix soit sur lui) mais observaient la loi juive, dans une sorte de syncrétisme, ce qui veut dire une fusion entre différentes doctrines religieuses que l'église n'appréciait pas.

 

Selon les différentes sources chrétiennes se rapportant à cette secte, et dont la confusion n'a d'égale que la motivation de leurs auteurs à jeter le discrédit sur l'islam, les hagaréniens, à différentes étapes de l'histoire, vont être assimilés aux Ebionites, puis -on ne sait de quelle manière- ils vont fusionner avec les Nazaréens. Et c'est à partir des Nazaréens, que l’on traduit par El-Nassara "النصارى " en langue arabe, et qui sont eux aussi considérés comme un groupe hérétique, que les orientalistes ont commencé à faire des rapprochements avec l'islam.

 

Alors quel rapport peut il y avoir entre les Nazaréens et l'islam pour que les orientalistes aient pu conclure que les premiers musulmans étaient des anciens nazaréens, qui descendent des hagaréniens, qui tout en se réclamant chrétiens observaient des coutumes exclusivement juives?

 

Les orientalistes ne donnent pratiquement aucun argument, sauf quelques petits arguments, comme je le disais tout à l’heure, tirés par les cheveux. C’est ce qui leur a permis au final de conclure que l'islam, dans sa version originale, était un ensemble de traditions juives.

 

Demain, nous étudierons l’antithèse avec d’autres orientalistes.

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (8/26)

 

 

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L'islam n'est qu'une imitation de la religion juive et, par extension, de la religion chrétienne. Il s'agit là d'une thèse soutenue par bon nombre d'orientalistes.

 

Hier, je vous annonçais l’antithèse pour aujourd’hui. Sauf que nous sommes là devant une thèse d'une absurdité telle, qu'elle va elle-même nous servir d'antithèse. Parce qu'il ne s'agit plus d'étudier les arguments qui la composent d'une manière critique mais d'essayer de trouver ce qui motive des intellectuels à sombrer ainsi dans le ridicule.

 

Hier, nous avons commencé par parler des hagaréniens, adeptes du hagarisme, ce qui nous a amené à parler des nazaréens, un groupe d'hérétiques par lesquels on a tenté d'expliquer l'origine de l'islam. Le but étant de démontrer que l'islam n'est qu'une reprise des vieilles coutumes juives et chrétiennes. Alors quel rapport peut-il y avoir entre les nazaréens et l'islam pour que des orientalistes aient pu conclure que les premiers musulmans étaient des anciens nazaréens, donc une ethnie d'origine juive?

 

Signalons au passage que nous ne parlons pas des premiers chrétiens qui se font appeler nazaréens ou nazôréens, en référence à Jésus le nazaréen ou Jésus de Nazareth (que la paix soit sur lui), mais d'un groupe qui a existé entre le Ier et le VIIème siècle de l'ère chrétienne, que certains assimilent aux hagaréniens et dont nous avons parlés hier.

 

La démarche de Patricia Crone et de Michael Cook, qui se réclament d'un orientalisme dit "scientifique" à l’image de celui d’Ignaz Goldziher, est toute simple. Elle consiste en un premier temps à établir un lien entre le sens du mot nazaréen, que portait une ethnie originaire du village d'Ançari près d'Alep en Syrie, et celui du mot Ançar "أنصار " que portait les premiers musulmans de Médine.

 

 

Les nazaréens, selon les sources orientalistes s'identifiaient comme les "secoureurs de Dieu" ou "alliés de Dieu", ce qui se traduit en arabe par : Ançar Allah "أنصار الله ", et les premiers musulmans de Yathrib (Médine) étaient appelés Ançar, ce qui se traduit par : supporters ou aides.

 

En un deuxième temps, on va jouer sur la linguistique en faisant un rapprochement entre les racines des deux mots: "Nazr " pour nazaréens et "naçr" pour ançar.

 

Les deux mots appartenant à des langues chamito-sémitiques, ces orientalistes, après une gymnastique incroyable, vont déduire que ce sont les nazaréens qui, en se convertissant à l'islam, se sont fait appeler ançar. Ce qui fait que les premiers musulmans seraient d'origine juive et ce qui permet d’avancer que l’islam est d’origine juive!.

 

Le problème est que tous ceux qui ont soutenu cette thèse l'ont fait sans donner de détails précis sur l'histoire même des hagaréniens.

 

-Sans donner de détails sur les conjonctures qui ont amené les hagaréniens et les nazaréens à fusionner.

-Et sans donner de détails sur le cheminement des nazaréens à travers l'histoire ou de la manière dont ils se seraient retrouvés à Médine pour adopter finalement l'islam comme religion.

-De plus, Patricia Crone et Michael Cook prétendent puiser ces informations capitales, tantôt de vieux écrits juifs tantôt de vieux écrits coptes, araméens et syriaques, d'origines inconnues et que les historiens ont négligés. Mais qu’en-est-il réellement ?

 

C’est ce que nous verrons demain incha allah.

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (9/26)

 

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Hier, nous nous sommes intéressés, de manière sommaire, à l'argumentation de Patricia Crone et de Michael Cook, qui tentent à prouver que l'islam n'est qu'une imitation du judaïsme et du christianisme.

 

Je vous disais hier que, concernant cette thèse, nous ne sommes plus dans une logique d'analyse car, somme toute faite, il n'y a absolument rien à analyser. Nous sommes plutôt à la recherche d'un mobile: qu'est-ce qui peut motiver ces orientalistes à vouloir démontrer qu'à l'époque du Prophète :saws:, l'islam n'existait pas et qu'il n'a pris forme qu'à l'époque de Abd El Malik Ibn Marwan, soit 53 ans après la mort du Prophète :saws:?

 

Avant de répondre à cela, il nous faudrait avoir une idée sur le cheminement du judaïsme et du christianisme après la disparition de leurs prophètes respectifs: Moïse et Jésus (que la paix soit sur eux).

 

Sachez qu'après Moïse (que la paix soit sur lui), les hébreux vont carrément se détourner du monothéisme. Ils vont devenir païens. Ils s'adonneront au molochisme et sacrifieront leurs premiers nés en les jetant dans un brasier en l'honneur de Moloch (une divinité anciennement adorée par les ammonites, qui sont une ethnie canaanéenne). Ce que le livre des psaumes condamne avec véhémence au chapitre 106 qui dit :

 

"106.28 Ils s’attachèrent à Baal-Péor et mangèrent des victimes sacrifiées aux morts…,106.35 Ils se mêlèrent avec les nations, Et ils apprirent leurs œuvres. 106.36 Ils servirent leurs idoles, Qui furent pour eux un piège; 106.37 Ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux idoles, 106.38 Ils répandirent le sang innocent, Le sang de leurs fils et de leurs filles, Qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan, Et le pays fut profané par des meurtres."

 

Mais en plus de ces pratiques sanguinaires qui semblent avoir trouvé un assentiment inné chez les juifs, et que Gustave Tridon relate si bien dans son livre "Du Molochisme juif", il y a eu une déformation perverse et immorale de la religion de Moïse (que la paix soit sur lui).

 

Dieu l'Eternel devient une entité qui s'inspire des enfants d'Israël, puisqu'il s'abaisse à lire le talmud en se tenant debout, comme le rapporte une maxime du talmud, car tel est -selon cette maxime- son respect pour le livre, un livre rédigé par des hommes sans scrupules. Mieux encore, Dieu devient une entité à qui il plairait d'être bénie par un rabbin, comme le rapporte une autre maxime du talmud!

 

Chez les chrétiens, c'est Paul de Tarse, grand persécuteur des premiers disciples de Jésus (que la paix soit sur lui), issu des pharisiens, ces marchands du Temple condamnés par Jésus (que la paix soit sur lui) lui-même, qui devient, on ne sait par quel moyen, la figure emblématique du christianisme. Un christianisme bien différent de celui de Jésus (que la paix soit sur lui).

 

Nous pouvons même dire que c'est Paul de Tarse, ex-ennemi juré du Christ (que la paix soit sur lui), qui va redéfinir le christianisme et son dogme et lui donner l'aspect que nous le lui connaissons actuellement. Un christianisme que le Christ (que la paix soit sur lui), lui-même, ne reconnaîtrait pas s'il était ressuscité.

 

Nous arrivons au terme de cette émission, nous poursuivrons demain.

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (10/26)

 

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Nous nous sommes arrêtés hier au changement qu'a subi le christianisme après Jésus (que la paix soit sur lui), essentiellement sous l'action de Paul de Tarse.

 

Le dogme du Dieu unique est remplacé par celui de la trinité, c’est-à-dire un Dieu unique en trois personnes - Père, Fils et Esprit Saint - entités égales et participantes à une même essence. Et la religion se retrouve entre les mains d'hommes qui se voient investis d'un pouvoir divin, qui fait d'eux des "ministres de Dieu" et qui en vertu de ce pouvoir, ont pleine autorité quant à décider de ce qui est de la foi chrétienne de ce qui ne l'est pas.

 

A l'image de Irénée de Lyon , évêque du II siècle, qui décide en l'an 170 de l'ère chrétienne, que seuls les évangiles de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean sont canoniques!

 

Où est l'évangile de Jésus (que la paix soit sur lui)? Pourquoi l'évangile de Bernabé qui va à l'encontre de la trinité et l'évangile de Judas, qui présente une thèse toute autre de la trahison de Judas, sont-ils déclarés apocryphes? Pas de réponse, si ce n'est qu'ils ne servent pas les intérêts d'une minorité qui veut asseoir un pouvoir théocratique au nom de Dieu.

 

Finalement. Quand on analyse bien le cheminement du judaïsme et du christianisme, on se rend compte tout de suite qu'il ne s'agit que d'une reprise des vieux mythes de l'antiquité.

 

Les juifs ont un panthéon de divinités invisibles qui concurrencent Dieu l'Eternel dans les cérémonies religieuses, et comme le démontre Iosif Kryvelev dans son livre "Du sens des évangiles", la trinité chrétienne semble avoir été importée des vielles religions d'Asie, puisque le tricéphale représentant le Père, le Fils et le Saint Esprit n'est qu'une reproduction de la Trimurti hindouiste représentant les dieux: Brahmâ, Vishnou et Shiva, et le symbolisme qui entoure les quatre apôtres représentant Matthieu avec la figure de l'ange, Jean avec celle de l'aigle, Luc avec celle du boeuf et Marc avec celle du lion n'est qu'une reproduction de l'image d'Anubis dans la mythologie égyptienne.

 

Et attention, il ne s'agit pas là d'une thèse fabriquée de toute pièce. Franz Griese, théologien allemand, déclare dans son livre :"La désillusion d'un sacerdote", après avoir soumis la bible chrétienne à une étude critique, que sur 89 chapitres composant les quatre évangiles, 80 d'entre eux ne sont qu'une reprise de la vie et des enseignements de Krishna et de Bouddha.

 

Tout ceci nous renvoie à ce que disait Othmane Ibn Affân: "ود السارق لو يسرق كل الناس" "Le voleur aimerait bien que tout le monde devienne voleur comme lui afin qu'il ne soit plus montré du doigt".

 

C'est dans cet état que se retrouvent nos orientalistes. Eux qui n'ont gardé des religions de Moïse et de Jésus (que la paix soit sur eux) que leurs noms, aimeraient bien faire croire que l'islam ne jouit d'aucune authenticité. Ce qui va conditionner l'esprit de toute personne cherchant à se documenter sur l'islam, car toute étude objective de l'islam et des enseignements de son Prophète :saws: ne peut aboutir qu'à la conclusion d'Alphonse De Lamartine qui a dit :"L'islam est un christianisme purifié".

 

Ce qui implique que Mohammad :saws: est bel et bien prophète, que le coran provient de la même source dont proviennent la torah et l'évangile et que l'islam n'est qu'un retour aux sources pures du monothéisme.

 

 

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (11/26)

 

 

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"L'islam a combattu la science et la philosophie". Ce sont là les paroles de l'écrivain, philologue, philosophe, historien et orientaliste Français Joseph Ernest Renan, extraites de son livre :"L'islamisme et la science". Il dit aussi:

 

"L'islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c'est l'épouvantable simplicité de l'esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie: Dieu est Dieu."

 

La tautologie étant, selon Littré : "un vice d'élocution par lequel on redit toujours la même chose".

 

Des propos similaires appuyant une thèse qui dit que l'islam s'est toujours opposé à la science et à la raison, ont été émis par l'orientaliste Britannique William Gifford Palgrave qui voyait que, plus le Coran disparaissait du paysage arabe, plus les Arabes empruntaient la voie de la civilisation. Une civilisation à laquelle seuls Mohammad et son Coran faisaient obstacle.

 

Lord Evelyn Baring Cromer, diplomate Britannique et évangéliste de premier ordre, était d'avis que l'islam est une religion qui s'oppose à la civilisation, qu'il n'était valable que pour un milieu primitif tel que celui des Arabes à l'époque de la révélation et que les musulmans n'avaient d'autre alternative que de rejeter le Coran et ses enseignements s'ils aspiraient à évoluer un jour.

 

Dans son livre "l'Orientalisme", Edward Said rapporte les propos du grand orientaliste écossais William Muir, qui était aux côtés de l'évangéliste Allemand Gottlieb Pfander, l'une des figures de proue de l'évangélisation en Inde durant la grande époque coloniale. Il disait:

 

"L'épée de Mahomet et le Coran sont les plus grands ennemis de la civilisation, de la liberté et de la vérité que le monde ait connu jusqu'à présent"

 

Nous sommes là face à une thèse qui a beaucoup d'implications. Elle réduit l'islam en une doctrine qui prône l'ignorance et qui s'oppose à l'esprit, mais elle a surtout rendu légitime la colonisation des pays musulmans par les grandes puissances coloniales du 18ème et du 19ème siècles, élevant la colonisation au rang d'action salvatrice.

 

C'est aussi une thèse qui fait abstraction d'une partie de l'histoire de l'humanité. Elle occulte toute une époque où le monde de la science et du raffinement parlait Arabe.

 

Le problème avec tous ces mensonges, c’est que même l'église, avec son lourd passé inquisiteur, fait preuve d'amnésie à ce sujet et se mêle au jeu.

 

Le 12 Septembre 2006, Benoît XVI, alias Joseph Ratzinger, un inquisiteur du 21ème siècle puisque avant d'être élu Pape, il était préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi qui est l'institution qui a remplacé l'inquisition, tient un discours à l'Université de Ratisbonne en Allemagne intitulé :"Foi, Raisons et Université : souvenirs et réflexions" où il se permet de fustiger le Prophète :saws:, traitant aussi l'islam d'une religion qui prône la violence, utilisant pour se faire, des arguments de Manuel Paléologue II où ce dernier dit: "Ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu".

 

Nous sommes donc face à un tissu de mensonges qui vise à montrer l'islam sous un habit qui n'a jamais été le sien.

 

Cette thèse est-elle bien fondée ? C’est-ce que nous verrons à partir de demain Incha Allah.

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (12/26)

 

 

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L'islam est-il une religion qui combat la science et l'esprit? A croire les orientalistes que nous avons cités hier, oui ! Mais qu'en est-il réellement?

 

Tout d'abord, à ceux qui accusent l'islam injustement, sachez que le premier verset révélé au Prophète :saws: dans la grotte de Hîraâ dit:

"Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé" Coran 96:01.

 

Dieu déclare que ceux qui détiennent la science sont supérieurs à ceux qui ne l'a détiennent pas. Il dit dans sourate Az-Zumar:

"Dis : ″Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ", Seuls les doués d'intelligence se rappellent" Coran 39:09.

 

Il déclare également que c'est par la science qu'Il élève les uns par rapport aux autres. Il dit dans sourate Al-Mujadalah:

"Dieu élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Dieu est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites." Coran 58:11.

 

Dans sourate Fatir, le Coran nous enseigne que la science est source de crainte et de piété. Dieu dit :

"Parmi ses serviteurs, seuls les savants craignent Dieu. Dieu est, certes, Puissant et Pardonneur." Coran 35:28.

 

Par ailleurs, l'islam a fait de la réflexion et de la méditation un moyen de connaître Dieu. Dieu dit dans sourate Al-Imran:

"190. En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence, 191. qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre, disant : "Notre Seigneur ! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! Garde nous du châtiment du Feu." Coran 03:190-191.

 

La méditation, Dieu en a même fait une obligation religieuse. Il dit dans sourate Yunus:

"Dis : "Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre". Mais ni les preuves ni les avertisseurs ne suffisent à des gens qui ne croient pas." Coran 10:101.

 

Dans le même esprit, le Prophète Mohammad :saws: a dit:

"Celui qui prend une route à la recherche d'une science, Dieu lui facilite une voie vers le paradis"

 

Il a dit aussi:

"Ce bas monde est maudit et tout ce qu’il contient est maudit sauf l'évocation de Dieu et ce qui s'en suit, de même qu'un savant ou un étudiant"

 

A l'inverse, on peut lire dans le Nouveau Testament, dans la première épître de Paul aux Corinthiens au chapitre 1, verset 27:

"1.27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes;"

 

On peut aussi lire au chapitre 3, verset 18:

"3.18 Que nul ne s'abuse lui-même: si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. 3.19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse. 3.20 Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu'elles sont vaines. 3.21 Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est à vous,"

 

Et dans son épître Colossiens, il dit:

"2.8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur le Christ. 2.9 Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité."

 

Ceci est une première comparaison entre les textes du Coran et les textes du Nouveau Testament. Ce qui nous choque, c’est que tous ceux qui accusent l'islam d'être une religion qui va à l'encontre de la science et de la raison, oublient tous ces textes du Nouveau Testament qui incriminent la science et ceux qui l'aiment.

 

Ce qui nous pousse à nous poser la question suivante: Quelles sont les réelles motivations de ceux qui ont avancé pareilles thèses ? Et quel en est leur intérêt?

 

Ce sont là autant de questions auxquelles nous répondrons dans les prochaines séances.

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (13/26)

 

 

 

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Hier, nous avons lu quelques textes du Coran et du Nouveau Testament qui montrent la position de chacune des deux religions, musulmane et chrétienne, par rapport à la science.

 

Aujourd'hui, nous nous intéresserons à quelques moments de l'histoire qui montrent le comportement de chacune de ces deux religions avec la science.

 

Concernant l'histoire de l'islam, nous commencerons par la bataille de Badr.

 

Après cette première confrontation avec les Quraychites, le Prophète :saws: tint un conseil avec ses compagnons pour délibérer sur le sort des prisonniers de guerre. Il fut décidé de leur rendre leur liberté moyennant une rançon en espèce. Pour ceux d'entre eux qui savaient lire et écrire et qui n'avaient pas les moyens de payer cette rançon, une autre mesure fut prise. Chacun d’eux devait apprendre à dix (10) jeunes musulmans à lire et à écrire pour racheter sa liberté.

 

Par cette décision, non seulement l'islam nous enseigne que tout ne se règle pas par des solutions matérielles et lucratives, mais il nous met face à l'essentiel de ce que nous devrions rechercher, c’est-à-dire nous élever au-dessus des convoitises de ce monde. Et la science, que favorisait le Prophète :saws: par cette décision, est le meilleur moyen d'atteindre ce but sublime.

 

Les premières écoles coraniques appelées « Katatib », pluriel de « Koutâb », ont vu le jour sous le califat de Omar Ibn El Khattab. Les enfants y apprenaient essentiellement le Coran, mais ils y apprenaient aussi à lire et à écrire. L'enseignement était assuré par des enseignants, à l'exemple de Amer Ibn Abd Allah El Khouza'i "عامر إبن عبد الله الخزاعي ", qui étaient rémunérés par le trésor public (dit Bayt El Mal "بيت المال "). Les enfants y allaient deux fois par jour, après la prière de l'aube et après la prière de midi. Ils y allaient tous les jours sauf le jeudi et le vendredi, décrétés jours de repos pour les enfants par Omar Ibn El Khattab (Que dieu l’agrée) après son retour de la conquête du Al-Sham "الشام ".

 

Au 8ème siècle de l'ère chrétienne, à l’époque où Charlemagne créait en France ce que l'on a appelé les écoles carolingiennes, qui n'étaient en réalité que des classes réservées exclusivement à la noblesse, et là, je me permets d’ouvrir une parenthèse : S'il avait été vrai que c'est Charlemagne qui a inventé l'école, comme il plaît à certains de le prétendre, comment expliquer qu'en 1830, sur 3000 mairies Françaises, 2700 n'avaient pas d'écoles!? En revanche, en Algérie, où la tradition de l'enseignement est apparue avec les premiers musulmans, rien qu'à Larbaa Nath Irathen, un petit patelin, et selon les archives Françaises, il y avait 46 écoles!

 

Donc pour revenir à notre sujet, c'est au 8ème siècle que les grandes écoles commençaient à s'organiser dans les pays musulmans. A ce sujet, Louis Figuier écrit dans "Vies des savants illustres" ce qui suit:

 

"Grâce aux califes Al Mansour, Haroun Ar-Rachid, Al Ma’moun et plusieurs autres qui aimaient les lettres ou les sciences et les cultivaient eux-mêmes avec distinction, l'école arabe de Bagdad prit un développement rapide et jeta un vif éclat"

 

En fait, L'école de Bagdad était une université. Il dit ensuite:

 

"Al Ma’moun fut un homme éminent. Devenu Calife après la mort de son père, il donna comme Chef d'état, comme savant et comme homme, des exemples qui furent malheureusement trop peu suivis dans notre occident à la même époque. On cite surtout de lui un trait remarquable, unique dans l'histoire: vainqueur dans une guerre qu'il soutenait contre Michel III empereur de Constantinople, il lui accorda la paix à condition que l'empereur l'autorise à recueillir, pour les faire traduire en arabe, tous les livres de philosophie non encore traduits qui pouvaient se trouver dans la Grèce. "

 

Après tout ce que nous venons de relater, comment ose-t-on prétendre que l'islam est une religion qui s'est opposée à la science et à la raison?!

 

Demain, nous nous intéresserons au cheminement du christianisme.

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (14/26)

 

 

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Hier, nous nous sommes intéressés à certains faits de l'histoire qui montrent, et ça beaucoup d’orientalistes comme John William Draper, Sigrid Hunke, Thomas Arnold et Alfred Guillaume l’attestent, qu'un élan de civilisation s'est transmis chez les musulmans de génération en génération, et ce, depuis le Prophète :saws:.

 

Nous avons démontré comment l'islam et la raison ont fait bon ménage à travers l'histoire, contrairement à ce que prétendent certains orientalistes.

 

Aujourd'hui, nous nous intéresserons au cheminement du christianisme, incarné par l'église de Rome dont les adeptes ne manquent pas une occasion pour accuser l'islam de s'être opposé à la science, tentant ainsi de donner du crédit à une thèse orientaliste qui n'a aucun fondement.

 

Je me contenterai de vous rapporter des faits et à vous de juger.

 

Au nom d'une vérité absolue proclamée par l'église, disant que le catholicisme était la seule vraie religion, que l'église était une et universelle, aucune liberté de culte ou de conscience n'était tolérée. A partir de là, tous les moyens ont été mis en œuvre pour combattre l'hérésie.

 

En mars 1191, le Pape Innocent III, qui traitait Mohammad :saws: d'antéchrist, publie la bulle "Vergentis In Senium" qui institue une procédure de lutte contre les hérétiques. C'est le début de l'inquisition.

 

Tout ce qui allait à l'encontre des préceptes de l'église ne pouvait provenir que du diable et devait être réprimé avec la plus grande rigueur. C'est en vertu de cela que le premier réformateur chrétien Jan Hus, un moine tchèque qui avait contesté le pouvoir et la dérive de l'église, fut accusé d'hérésie, frappé d'excommunication en 1411 et mort sur le bûcher en 1415.

 

La légende rapporte qu'avant sa mort il aurait dit: "Aujourd'hui vous rôtissez une oie, le mot « Hus » signifiant oie en tchèque, mais demain un cygne viendra vous chanter une autre chanson". Et effectivement, cent ans plus tard, c'est Martin Luther de l'ordre des augustins, qui rédige ses thèses contre l'église.

 

En 1522, Venise devient une ville ouverte qui conteste la primauté de Rome. C'est aussi un centre d'édition majeur. Des millions de livres s'y impriment et s'y vendent et avec les livres, de nouvelles idées commencent à se répandre; ce qui ne pouvait qu'attirer les foudres de l'église.

 

A la même période, l'université de Padoue qui devient un siège de la libre pensée et de liberté intellectuelle, mais pour l’église ça n’est qu’un siège de l’hérésie qu’il convient de purger, on commençait à pratiquer la dissection des cadavres. Ce qui allait à l'encontre des préceptes fondamentaux de l'église. Ce qui était alors perçu comme la naissance de la science moderne, n'était pour l'église qu'une œuvre du diable.

 

Gian Pietro Carafa, archevêque de Naples et cardinal en 1536, prend le problème à cœur. Devenu Pape le 23 mai 1555 sous le nom de Paul IV, il introduit l'inquisition en Italie. L’une des mesures prises par Paul IV était « l'Index Librorum Prohibitorum » publié en 1559. Il s'agit d'une liste d'ouvrages que les catholiques romains n'étaient pas autorisés à lire parce que jugés pernicieux. L’index était renouvelé régulièrement et, sachez-le, il n'a pris fin que le 14 juin 1966 !

 

Parmi les écrivains célèbres, dont les œuvres ont figuré dans « l’index Librorum Prohibitorum » et qui ont fait partie de l'histoire moderne, je cite: Denis Diderot, Pierre Larousse ou Victor Hugo.

 

Sans oublier que, concernant l'édition de livres, il y a toujours eu au sein de l'église toute une procédure de censure avec le fameux "imprimi potest" : peut être imprimé, Le "nihil obstat" : rien ne s'y oppose, et bien sûr "l'imprimatur" qui signifie: qu'il soit imprimé.

 

Donc, après ce que nous venons de citer, comment peut-on oublier un passé aussi obscur pour s'acharner sur l'islam et le traiter d'ennemi de la science?!

 

Nous arrivons au terme de cette émission, je vous remercie de l’avoir suivie.

 

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (15/26)

 

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L'islam est une religion qui s'oppose à la science.

 

Pour réfuter cette thèse, nous avons dû jusqu'à présent, nous référer aux textes du Coran et du nouveau testament qui montrent la position de chacune des deux religions, musulmane et chrétienne, par rapport à la science. Nous avons ensuite vu à travers certains moments de l'histoire, le comportement de chacune de ces deux religions vis à vis de la science.

 

Avant de poursuivre notre analyse, j'aimerais vous donner deux exemples puisés de l'histoire des musulmans qui montrent jusqu'à quel point les libertés de culte, de conscience et d'expression ont été respectées par l'islam.

 

Les premiers siècles de l'Hégire ont connu l'émergence d'une multitude de courants philosophiques dont les fondateurs, subjugués par les pensées hindouistes et persanes, ont dévié des principes fondamentaux de l'islam. Ainsi, nous remarquons chez les deux plus grands courants philosophiques de l'époque, et qui sont El Jahmiya (الجهمية) et El Mu'tazila (المعتزلة), dans leur perception du bien et du mal par exemple, des interprétations qui s'apparentent carrément au manichéisme. Ce qui crée une dualité qui s'oppose catégoriquement au principe de l'unicité de Dieu proclamé par l'islam.

 

Ce que je vais vous relater est une confrontation publique qui a eu lieu vers la fin du 3ème siècle de l'Hégire entre Abou El Hassan El Ash'ari et El Jouba'i.

 

Le premier est un ancien Mu'tazili reconverti à la doctrine initiale, dite de Ahl El Sunna wa El Jama'a, et le second, son ancien maître, une icône des Mu'tazilas dont le courant était à l'agonie et ses adeptes très mal vus par la masse.

 

Lors de ce face à face, El Ash'ari dit à El Jouba'i: "Que dis-tu d'un mécréant, d'un croyant et d'un enfant après leur mort?". C’est-à-dire, où iront-ils?

 

- El Jouba'i dit: "Le croyant est destiné aux degrés élevés, c’est-à-dire ceux du paradis (الدرجات); le mécréant au bas-fonds de l'enfer (الدركات), et l'enfant fera partie des gens du salut (أهل النجاة)".

 

Sauf que cette position du salut réservée aux enfants selon El Mu'tazila était une position neutre où, même s'il n'y avait pas de châtiment, il n'y avait aucune récompense comme c'est le cas pour ceux qui vont au paradis. Et ce, parce que l'enfer et le paradis sont des lieux de rétribution et que l'enfant est mort avant d'avoir atteint l'âge de raison, ce qui fait que, même s'il ne mérite pas l'enfer, son œuvre est insuffisante pour qu'il aspire à aller au paradis. Ce qui est totalement faux.

 

- El Ash'ari dit : "Et si l'enfant voulait accéder au paradis, cela lui serait-il possible?".

- El Jouba'i répond: "Non, il lui sera répondu que le croyant a mérité ce rang élevé grâce à son œuvre et toi tu n'as rien accompli de tout cela".

-El Ash'ari dit: "Et si l'enfant disait : mais ceci n'est pas ma faute Seigneur, si Tu m'avais laissé vivre plus longtemps, j'aurais surement accompli des œuvres de bien comme le croyant!"

- El Jouba'i dit: "Dieu lui dira: Je savais que si tu vivais plus longtemps tu allais faire beaucoup de mal. Dans ton intérêt, J'ai jugé meilleur pour toi de t'ôter la vie afin que tu n'ailles pas en enfer".

- El Ash'ari dit alors: "Et si le mécréant disait à ce moment-là: Seigneur, puisque Tu savais que moi aussi j'allais mal tourner, pourquoi ne m'as-tu pas ôté la vie comme Tu l'as fait pour lui afin que je n'aille pas en enfer?!".

A ce moment-là, El Jouba'i se tut pour de bon.

 

Nous sommes à un moment de l'histoire où les Mu'tazilas étaient haïs et rejetés par la société et ne jouissaient plus d'aucun crédit. Et des savants comme El Ash'ari profitaient des rassemblements publiques, tels que les veillés funèbres ou les mariages, pour montrer aux gens leurs déviations.

 

C'est ainsi que s'organisaient, la plupart du temps, ce genre de controverses. Nous sommes dans une société, dans une ambiance qui favorise le dialogue, qui favorise la confrontation pacifique. Exemple que nous ne pourrions jamais trouver dans l'histoire du christianisme.

 

Demain je vous donnerai un autre exemple beaucoup plus édifiant que celui-là.

 

 

kasyrem.blogspot.com (version révisée)

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (16/26)

 

 

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Pour vous démontrer que l’Islam est une religion qui a toujours respecté la liberté de conscience et que c’est donc une religion qui se prête aux débats d’idées et qui ne s’oppose pas à la science et à la raison, hier je vous ai rapporté les faits d’une controverse "مناظرة" qui a eu lieu vers le 3ème siècle de l’hégire entre Abou El-Hassan Al Ash'ari, un sunnite, et El-Djouba’i, considéré par les théologiens de l’époque comme « égaré » ou « dévoyé », ce qui traduit le mot : Dhal "ضال" en langue arabe.

 

Mais plutôt que d’utiliser le mot « égaré », j’utiliserai le mot « aberrant » car c’est un terme qui désigne tout ce qui s’écarte d’un type. Ce qui traduirait le mot : Dhalala "ضلالة" par « aberration ».

 

Et c’est justement par aberration dans la foi que l’église romaine, sous Innocent III, désignait tout écart de ses préceptes fondamentaux, chose qui était considérée comme un crime de lèse-majesté divine et qui encourait l’excommunication "التكفير".

 

Quand on sait que, rien que pour avoir défié l’autorité papale, en tenant la bible pour seule source légitime d’autorité religieuse, Martin Luther s’est vu frappé par une bulle lui signifiant son excommunication.

 

Le fait qu’une personne comme El-Djouba’i puisse défendre ses thèses déviationnistes au grand jour sans craindre de se retrouver sur le bucher nous donne quand même une idée de la tolérance de l’Islam.

 

Cela dit, si l’Islam était tolérant avec des gens comme El-Djouba’i qui se réclamaient musulmans en dépit de leurs idées en désaccord flagrant avec le dogme musulman, il l’était tout autant avec des gens professant une foi autre que musulmane, et c’est le cas de Manuel II Paléologue, empereur byzantin de 1391 à 1425.

 

Souvenez-vous du discours du Pape Benoit XVI à l’Université de Ratisbonne en Allemagne, le 12 septembre 2006. Discours au cours duquel le souverain pontife condamne la violence religieuse et cite Manuel II Paléologue qui a dit à un érudit persan : ″Montre-moi donc, ce que Mahomet a apporté de nouveau et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines. Comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait″.

 

Ces propos ont indigné la nation musulmane, mais nous ne reviendrons pas sur la polémique. Ce que je voudrai, c’est que nous replacions les propos de Manuel II Paléologue dans leur contexte, détail très important que le Pape a omis de signaler.

 

Il s’agit en fait d’une controverse qui a été consignée par Manuel II Paléologue sous le titre d’″Entretiens avec un Musulman″. Sur son authenticité, Théodore Khoury, qui a publié le dialogue, dit : ″Une autre originalité de l’ouvrage réside dans le fait qu’il s’agit de vraies discussions qui ont réellement eu lieu″.

 

Il est rare de rencontrer, dans la littérature byzantine relative à l’Islam, un compte rendu de discussions réelles qui n’ait pas été trop arrangé et retravaillé après coup. Ce qui veut dire que la manipulation est un outil qui s’emploie couramment pour servir les besoins de la cause chez les apologistes et historiens chrétiens.

 

Mais revenons aux faits. La controverse a eu lieu en 1390 ou en 1391, Théodore Khoury dit que ça s’est produit durant les loisirs d’un camp d’hiver. Nous sommes à une époque où l’empire byzantin passe sous domination turque, et est en phase de devenir un état vassal.

 

Jusqu’en 1391, Manuel II Paléologue est retenu par Bayezid 1er à Pruse ou Bursa, une ville du nord-ouest de l’Anatolie en Turquie. En hiver, il se déplace à Ancyre, l’actuelle Ankara. Il entreprend alors une série de controverses avec un érudit perse. Les discussions se déroulent dans la demeure du vieux perse. Et quand il ne se réunissait pas avec le perse, Manuel II Paléologue se livrait à des parties de chasse. D’ailleurs, à la fin de la septième controverse, le perse dit à l’empereur pour lui signifier qu’il était tard et qu’il valait mieux s’arrêter, il dit : ″Il convient de ne point s’acharner fort tard dans la nuit, je vois ton corps rompu de froid et de fatigue car tu passes à la chasse, cette saison d’hiver. Chasser avec mesure est bon, autrement c’est le contraire. Fâcheux en tout, est l’excès″.

 

Si Manuel II Paléologue s’est permis d’attaquer ainsi le Prophète :saws: c’est parce qu’il savait très bien qu’il n’était pas dans une cour européenne du Moyen-âge, ou en face des représentants de l’église de Rome qui tuent ceux qui leur font la controverse plutôt que discuter avec eux. Il savait bien qu’il était avec des esprits ouverts et c’est cette ouverture d’esprit qui a toujours marqué l’histoire de l’Islam.

 

Nous arrivons au terme de cette émission, je vous remercie de l’avoir suivie.

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (17/26)

 

 

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A ce stade de notre développement de cette thèse qui soutient que l’Islam s’est opposé à la science et à la raison, nous avons démontré, tant aux niveaux des textes de la doctrine musulmane qui sont le Coran et la tradition prophétique, qu’au niveau de l’histoire, que la science n’a jamais été perçue comme un ennemi de la foi en Islam. Donc, pourquoi les orientalistes ont-ils inventé pareil mensonge ?

 

La réponse est toute simple. Le but est d’enlever à la civilisation musulmane tout mérite dans le développement intellectuel de l’Europe. Il s’agit là d’une thèse qui a été largement argumentée par bon nombre d’orientalistes.

 

Dans son livre ″Le soleil d’Allah brille sur l’occident″, l’orientaliste allemande Sigrid Hunke soutient que les musulmans ont non seulement sauvé la civilisation grecque de l’extinction et de l’oubli, mais ils l’ont offerte à l’occident. Comment cela ?

 

Dans ″L’héritage de l’Islam″, l’orientaliste britannique Alfred Guillaume dit que : ″sans les efforts des musulmans qui ont traduit les œuvres des grands philosophes grecs, l’occident n’aurait jamais connu Aristote, et que même si Aristote est cité dans les œuvres de Dominicus Gondislavi, l’archevêque de Ségovie au début du 12ème siècle, Gondisalvi s’est essentiellement inspiré des œuvres d’Ibn Sina, Ibn Rochd et El Farabi″.

Ibn Rochd a d’ailleurs tellement marqué l’occident par sa pensée que cela a donné naissance à l’Averroïsme, un système de pensées auxquelles se référaient les grands noms de la philosophie de l’occident chrétien. Dans sa définition de l’espace et du temps, le philosophe allemand Emmanuel Kant ne fait qu’imiter Ibn Rochd.

 

Et il n’y a pas qu’Ibn Rochd. La pensée du philosophe anglais Thomas Hobbes s’inspira à tout point de vue de la pensée d’El Farabi dans ″La cité idéale″ (المدينة الفاضلة). El Farabi a aussi largement influencé les auteurs des différentes théories du contrat social, tels que Jean-Jacques Rousseau et Nietzsche.

 

La causalité d’Abou Hamed El-Ghazali a été reprise par David Hume. René Descartes s’est lui aussi beaucoup inspiré d’El-Ghazali dans sa définition philosophique du doute.

 

Ibn Tofail, le savant pluridisciplinaire et son ″Hayy Ibn Yaqdhane″ (حي ابن يقظان), un roman dont le personnage se retrouve seul sur une ile et qui passe son temps à méditer et à réfléchir sur les questions existentielles, a inspiré le concept dit de ″La table rase″ développé par le philosophe anglais John Locke, concept selon lequel l’esprit humain naîtrait vierge et serait marqué formé impressionné, au sens d’impressions sensibles, par la seule expérience.

 

Ce grand classique musulman a aussi inspiré Spinoza et Leibniz. Et quand Daniel Defoe a écrit ″Robinson Crusoé″ en 1719, tout le monde a parlé de talent alors qu’il ne s’agit que d’une banale imitation.

 

Ibn Khaldoun a lui aussi ouvert la voie aux grands penseurs de l’occident dans divers domaines des sciences humaines. Jean-Gabriel de Tarde reprend ses idées sur les lois de l’imitation. Émile Durkheim s’inspire de lui dans ″Le fait social″.

 

L’impact de ce génie sur la pensée occidentale a été tel que Jacques C. Risler a dit de lui dans son livre ″La civilisation arabe″ : ″Avant lui, nul écrivain, ni arabe ni européen, n’avait jamais eu de l’histoire une vue à la fois si compréhensive et si philosophique″.

 

L’avis général de tous les critiques d’Ibn Khaldoun a été qu’il était le plus grand historien que l’Islam ait jamais produit, et l’un des plus grands de tous les temps.

 

Et là, je ne vous parle d’Al Biruni qui a parlé de la gravitation six (06) siècles avant Isaac Newton, et il n’a pas eu besoin qu’une pomme lui tombe sur la tête pour y penser. Et je ne vous parle pas non plus d’ Al-Hassan ibn al-Haitham qui a parlé d’optique cinq (05) siècles avant Descartes.

 

Nous arrivons au terme de cette émission, je vous remercie de l’avoir suivie.

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (18/26)

 

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Hier, nous avons donné quelques exemples qui montrent à quel point la civilisation musulmane a influencé l’occident et contribué à son développement intellectuel. Cette influence, sachez-le bien, ne s’est pas limitée aux sciences dites « profanes », elle s’est étendue aux sciences religieuses.

 

Alfred Guillaume disait que : ″L’occident était redevable à la langue arabe dans le domaine des études bibliques″, pourquoi cela ? Parce que l’arabe étant devenu vers les 7 ème-8 ème siècles la langue du monde de la science, donc une langue incontournable pour toute personne désirant s’instruire, les juifs ont tout de suite pris conscience des similitudes qu’il y avait entre l’arabe et l’hébreu.

 

Ce qui a permis au grand grammairien juif du 13ème siècle Rabbi David Kimhi, et s’inspirant intégralement des précis de grammaire arabe, de rédiger son précis de grammaire hébraïque. Ce qui a permis aux judéo-chrétiens une meilleure compréhension des textes anciens. Mais les choses ne s’arrêtent pas là.

 

Quand Albrecht von Bollstädt, dit Saint-Albert- le Grand, philosophe, naturaliste, chimiste, alchimiste germanique et grand théologien dominicain du 13ème siècle, Maître de surcroit de Thomas d’Aquin, parle de l’âme, c’est le langage d’Ibn Sina qui est utilisé. Dans ses ″Cinq voies pour prouver l’existence de Dieu″, quand Thomas d’Aquin parle de la contingence, ce sont les idées d’Ibn Sina et d’El Farabi qui sont reprises.

 

Quand Miguel Asin Palacios, orientaliste espagnole, islamologue et prêtre catholique du siècle dernier, parle de « La divine comédie de Dante » il met en évidence les troublantes ressemblances qui existent entre la « Divina commedia » et les différents récits de la tradition islamique, telles que ″El Isra’a wal Mia’raj″ (الاسراء و المعراج). Palacios trouve que le récit de l’ascension du Prohète :saws: a servi de modèle à Dante pour écrire cette œuvre majeure de sa vie.

 

L’écrivain belge Luc de Heush écrit dans son livre "La transe et ses entours" : ″Miguel Asin Palacios publia les résultats de ses premières recherches en 1919. Il ne parvint pas plus que ses successeurs à déterminer comment Dante aurait pu avoir connaissance des écrits mystiques musulmans. Il fallut attendre 1949, pour que des chercheurs jettent de nouvelles lueurs sur ce problème historique. Ils établirent, qu’à coup sûr au 13ème siècle, sous l’impulsion du Roi Alphonse X, furent établis en latin et en castillan, puis en ancien français, des traductions d’un texte arabe décrivant le périple qui conduisit Mahomet vers Dieu le long d’une échelle mystique. Les hypothèses d’Asin Palacios se trouvèrent ainsi renforcées″.

 

Finalement, la civilisation musulmane n’a pas contribué uniquement au développement intellectuel des européens, elle a enrichi leur vocabulaire religieux et leur a permis de mieux expliquer bon nombre de questions ayant trait à la métaphysique.

 

Mais plutôt que de se montrer reconnaissant pour tout cela, les orientalistes, appuyés par des religieux, iront jusqu’à travestir l’histoire pour étayer cette thèse qui soutient que l’Islam est un ennemi de la science et de la raison.

 

Ils iront jusqu’à dire que ce sont les musulmans qui ont brulé la grande bibliothèque d’Alexandrie, alors que des études sérieuses font remonter sa destruction à la guerre civile romaine entre César et Pompée vers -50 avant Jésus Christ (que la paix soit sur lui), et d’autres, aux conflits de primautés politique et religieuse entre paganisme et christianisme entre 250 et 350 de l’ère chrétienne.

 

Mais supposons que ce soit bel et bien les musulmans qui ont brulé la Bibliothèque d’Alexandrie, qui comptait 700 000 ouvrages selon les différentes sources. Si l’on considère cela comme un crime, pourquoi n’a-t-on pas considéré comme crime les 01 à 02 millions de livres de musulmans brulés sous l’inquisition espagnole par le Cardinal Francisco Jiménez de Cisneros, sur la place de Bib al-Rambla à Grenade, le 18 décembre 1499 ?

 

Après tout ce que nous venons de citer, pensez-vous réellement que l’Islam est une religion qui s’oppose à la science et à la raison ? A vous de répondre à cette question en votre âme et conscience.

 

Nous arrivons au terme de cette émission, je vous remercie de l’avoir suivie.

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (19/26)

 

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L’Islam est-il une religion qui va à l’encontre de la raison et de la science ?

 

Comme antithèse, et sur les deux séances à venir, nous allons lire quelques extraits du livre de John William Draper « L’histoire du développement intellectuel de l’Europe » :

 

″Les arabes étaient à peine solidement établis en Espagne qu’ils commencèrent leurs brillantes carrières. Adoptant le principe qui était devenu la règle politique des croyants en Asie, les Califes de Cordoue se firent les protecteurs déclarés de la science et donnèrent l’exemple d’un raffinement qui contrastait singulièrement avec la grossière simplicité des princes européens.

 

Sous leur administration, Cordoue parvint au plus haut point de prospérité. Elle renfermait plus de deux cents milles (200 000) maisons et plus d’un million d’habitants. Après le coucher du soleil, on pouvait y parcourir dix (10) Milles en ligne droite à la lueur des lampes placées dans les rues, 700 ans plus tard, l’éclairage public était encore inconnu à Londres.

 

Ses rues étaient bien pavées, des siècles devaient encore s’écouler avant qu’on put à Paris franchir le seuil de sa maison, un jour de pluie, sans avoir de la boue jusqu’à la cheville.

 

Cordoue avait des rivales dignes d’elle dans Grenade, Séville et Tolède. Les palais des Califes étaient splendidement décorés. Ils pouvaient bien abaisser un regard de mépris sur les misérables demeures des souverains de Germanie, de France et d’Angleterre qui n’étaient presque que des étables sans cheminées avec une simple ouverture dans le toit par où s’échappait la fumée, comme dans les wigwams de certains indiens″.

 

Concernant les bibliothèques, il dit : ″Des bibliothèques, celles du Calife El-Hakim étaient si considérables que le catalogue seul remplissait quarante (40) volumes ! Il avait aussi des salles spéciales pour la transcription, la reliure et l’ornementation des livres. Les Califes en Espagne, comme en Asie, se faisaient gloire de posséder des merveilles calligraphiques et des manuscrits splendidement illustrés, comme plus tard les papes, les chefs d’œuvre de la sculpture et de la peinture″.

 

Il dit encore : ″Aucune nation n’a surpassé les arabes d’Espagne dans l’art des jardins d’agrément. C’est à eux que nous devons la plupart des fruits auxquels nous attachons la plus grande valeur, La pêche entre autres. Ils avaient retenu la passion de leurs ancêtres pour l’eau, dont l’effet rafraichissant est si bienfaisant dans les climats chauds et ils n’épargnaient rien pour répandre partout les fontaines, les ouvrages hydrauliques et les lacs artificiels, où ils nourrissaient les poissons destinés à paraître sur leurs tables.

 

Dans un de ces lacs qui tenait au palais de Cordoue, on jetait chaque jour aux poissons plusieurs centaines de pains. Il y avait aussi des ménageries d’animaux étrangers, des volières peuplées d’oiseaux rares.

 

Des manufactures, où d’habiles ouvriers que l’on est allé chercher au loin, fabriquaient des tissus de soie, de coton, de lin et tous les merveilleux ouvrages qu’enfante le métier à tisser.

 

C’est aux arabes que nous devons la plupart de nos habitudes de confort. La propreté étant pour eux un devoir religieux, il n’était pas possible qu’ils conservassent, comme les habitudes de l’Europe, le même vêtement jusqu’à ce qu’il ne fut plus qu’une repoussante masse de vermine et de haillons.

 

Ce n’est point un arabe qui est ministre d’état, conseiller ou rivale d’un souverain, aurait présenté le spectacle qu’offrit le corps de Thomas Becket lorsqu’on lui eut enlevé sa haire. Ce sont eux qui nous ont appris à porter un vêtement de dessous en toile ou en coton que nous pouvons souvent changer et souvent laver″.

 

Tel est le témoignage de John William Draper dans son livre « Histoire du développement intellectuel de l’Europe ».

 

Nous arrivons au terme de cette émission, nous poursuivrons demain, in sha Allah.

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (20/26)

 

 

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Nous sommes toujours avec John William Draper dans son témoignage en faveur de la civilisation musulmane. Il dit :

 

″Dès le 10ème siècle, les personnes qui aimaient le savoir et la vie élégante arrivaient en Espagne de toutes les contrées voisines. Habitudes que rendirent plus générales encore les brillants succès obtenus par Gerbert qui, comme nous l’avons vu, quittât l’université infidèle de Cordoue pour monter sur le trône Papal.

 

Les Califes d’occident, dans les encouragements qu’ils donnèrent à la littérature, adoptèrent les principes d’Ali, le quatrième successeur de Mahomet. Ils établissaient des bibliothèques dans les villes principales. On n’en comptait pas moins de 70 en Espagne. A chaque mosquée était attachée une école publique où les enfants des pauvres apprenaient à lire et à écrier et à connaître les préceptes du Coran.

 

Pour ceux des classes aisées, il y avait des académies, ordinairement composées de 25 ou 30 divisions, qui recevaient chacune quatre (04) étudiants. Chaque Académie était sous la direction d’un Recteur. A Cordoue, à Grenade et dans quelques autres grandes cités se trouvaient des universités à la tête desquelles étaient souvent des juifs.

 

Les Mahométans avaient pour maxime que le savoir réel d’un homme importe plus au public que la nature particulière de ses opinions religieuses. Ils suivaient en cela l’exemple du Calife asiatique Haroun Ar-Rachid qui avait confié la surintendance de ses écoles au nestorien Mésué. Les idées libérales des Mahométans formaient un contraste singulier avec l’intolérance qui régnait en Europe.

 

En mathématiques, les arabes reconnaissaient tout ce qu’ils devaient aux philosophes de la Grèce et de l’Inde, mais ils s’avancèrent beaucoup plus loin qu’eux. Les califes asiatiques avaient tout fait pour se procurer des traductions d’Euclide, d’Apollonius, d’Archimède et des autres géomètres grecs.

 

Al-Ma’moun, dans une lettre adressée à l’empereur Théophile, lui exprimait le plaisir qu’il aurait de visiter Constantinople, si ses devoirs publics le lui permettaient. Il lui demande de permettre que Léon le mathématicien vienne à Bagdad lui communiquer une part de sa science, lui donnant sa parole qu’il le lui renverra promptement et sain et sauf : « Que la différence de nos religions et de nos nationalités, lui disait le Calife, ne vous empêche point d’accéder à ma prière. Accordez-moi ce que l’amitié accorderait à un ami. En retour, je vous offre cent livres d’or, une alliance perpétuelle et la paix ».

 

Fidèle aux instincts de sa race et aux traditions de sa capitale, le monarque byzantin répondit avec aigreur et arrogance que la science qui avait illustré le nom romain n’appartiendrait jamais à un barbare″.

 

Telle est la réalité au sujet de l’Islam. C’est une religion qui a toujours été au service de la science et de l’esprit. Cette thèse qui affirme le contraire, et qui a été largement répandue par les plus grands orientalistes de l’histoire moderne, n’a aucun fondement.

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (21/26)

 

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L’Islam est-il une religion qui s’est propagée par l’épée ?

Telle est la thèse que nous allons étudier pour ces dix (10) jours qui restent du mois de Ramadhan.

 

L’orientaliste allemand Karl Brockelmann dit dans son livre « L’histoire des peuples et des états islamiques » : ″ Le musulman est obligé de manifester de l’animosité envers les non-musulmans là où il les trouve, car combattre les non-musulmans est un devoir religieux″.

 

Le théologien anglais du 19ème siècle John Frederick Denison Maurice tente à confirmer cela par des données de l’histoire, il dit dans son livre « Les religions du monde » : ″ Il est établi que l’Islam n’aurait jamais connu de succès s’il n’y avait eu les conquêtes ″.

 

Et l’orientaliste français Ernest Renan disait que : ″ L’épée de Mahomet et son Coran étaient les plus grands ennemis de la civilisation et de la liberté ″.

 

Dans une littérature un peu moins connue, l’auteur de « l’histoire universelle », éditée à Paris en 1898, Marius Fontaine dit : ″ Mahomet prêchait et terrifiait, il était le glaive de Dieu. Les tribus venaient successivement dans sa main ″. Et pour montrer que la violence est l’une des bases de l’Islam, il dit du Prophète :saws: quand il est arrivé à Médine : ″ C’est l’heure des résistances, de l’intolérance, de la lutte, de la guerre sainte ! Mahomet a le verbe des prophètes d’Israël et il les dépasse bientôt, en ce sens qu’il prêche le glaive nu en main : Il faut réfréner les apostasies par la force, le fidèle doit combattre en se ruinant pour l’envoyé d’Allah ; c’est trop peu de croire en Dieu, il faut aussi croire en Mahomet, tout lui subordonner, tout lui sacrifier.

 

Les sourates sont maintenant comme des coups de trompettes stridents, laconiques, harengs, où le Rassoul promet en trois mots affirmatifs, retentissants : « la démonstration de la vérité par la violence, la suprématie des croyants par la victoire, l’enrichissement des guerriers par le butin » ″.

 

Et dans son « histoire de la vie de Mahomet, législateur de l’Arabie», au tome troisième, Turpin insiste sur le fait que l’Islam s’est propagé par l’épée et que la violence était un trait de caractère chez les musulmans. Il dit : ″ Les arabes, après la mort de Mahomet, ne formaient plus qu’un peuple de soldats nés et nourris sous la tente. Leur empire, le seul qui ait eu la religion pour fondement, ne pouvait s’affermir que pareil puisqu’il s’en faisait un titre pour s’approprier les dépouilles des nations infidèles. Les musulmans, soldats austères et intrépides, aimaient la guerre et savaient la faire ″.

 

Et dans La Revue contemporaine, éditée à Paris en 1854, on peut lire au tome quinzième, dans un article intitulé « Mahomet et le Koran » d’un certain Lerminier, précisant les caractères de l’islamisme primitif : ″ tel qu’il sortit du Coran, c’est une espèce de Déisme abstrait et vague qui prétendait séduire les hommes par la facilité du culte et par un attrait sensuel. C’était une religion sans mystère, sans miracle et sans sacerdoce. C’était un appel à la force. C’était un fanatique dessin d’abattre, d’exterminer tout ce qui ne se ferait pas musulman.

 

Cependant cet enthousiasme ne put se maintenir longtemps à ce degré de violence et de ferveur. Les musulmans ne mirent plus à mort tous les vaincus, ils se contentèrent d’en tirer un tribut et de les asservir. Leur gouvernement fut un mélange de tolérance intéressée et de férocité intermittente ″.

 

Et en fin, le journaliste et écrivain français Guillaume Faye écrit dans son livre « La colonisation de l’Europe » : ″ L’Islam est par essence intolérant et sa logique est celle très machiavélienne de l’utilisation conjointe de la force et de la ruse. La ruse quand les musulmans sont les plus faibles et minoritaires, la force quand leur domination commence à être assurée ″.

 

Il dit aussi : ″ Le principe central de l’Islam est l’expansion par la violence. Le Djihad, Guerre sainte, doit sans cesse être présent dans l’esprit de tout musulman avec cette mesure de précaution qui explique notre naïveté actuelle et qui vise à désarmer l’ennemi. Plier quand on est faible, dominer quand on est fort ″.

 

Voilà donc une thèse qui a été largement développée et vulgarisée par bon nombre d’orientalistes. Et c’est cette thèse, comme je vous le disais en début d’émission, que nous allons développer et étudier durant ces dix derniers jours de ce mois béni de Ramadhan.

 

Nous arrivons au terme de cette émission, je vous remercie de l’avoir suivie.

 

 

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Islam et orientalisme Par Kamel CHEKKAT

 

Islam et orientalisme (22/26)

 

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Concernant cette thèse orientaliste qui soutient que l’Islam s’est propagé par l’épée et par la violence, nous avons commencé hier par une lecture des propos des partisans de cette thèse.

 

Et là, quand l’Islam n’est pas synonyme de barbarie, il est synonyme de fourberie puisque sa logique, comme le soutient Guillaume Faye, est celle très machiavélienne de l’utilisation conjointe de la force et de la ruse. La ruse quand les musulmans sont les plus faibles et minoritaires, la force quand leur domination commence à être assurée.

 

Nous pourrions d’entrée de jeu passer à l’antithèse. Citer des orientalistes comme Karen Armstrong, ancienne Nonne, célèbre experte en histoire d’orient et dont les écrits font actuellement autorité. Elle écrit dans son livre « La guerre sainte », édité en 1988, et qui traite de l’histoire des trois grandes religions : ″ Le mot « Islam » vient de la même racine arabe que le mot « Paix », et le Coran réprouve la guerre comme un évènement anormal contraire à la volonté de Dieu : ″Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Allah l’éteint. Et ils s’efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu’Allah n’aime pas les semeurs de désordre ″. Le Coran, Sourate Al Ma’ida, verset 64 (05 :64).

 

Elle dit ensuite : ″ L’Islam ne justifie pas la guerre ou l’extermination agressive comme la Torah dans les cinq premiers livres de la Bible. Religion plus réaliste que le christianisme, l’Islam déclare que la guerre est inévitable et parfois une obligation positive pour mettre fin aux oppressions et à la souffrance. Le Coran enseigne que la guerre doit être limitée et conduite de la façon la plus humaine possible ″. Tels sont les propos de Karen Armstrong.

 

Si nous nous contentions de citer les orientalistes qui affirment que l’Islam ne s’est pas propagé par l’épée, et dont les études jouissent de beaucoup plus de crédit que celles qui prétendent le contraire, nous ne pourrions qu’aboutir à la conclusion de l’orientaliste et historien britannique De Lacy Evans O’Leary qui dit dans son livre « Aux carrefours de l’Islam » : ″ L’histoire est claire sur ce point, la légende des musulmans fanatiques s’abattant sur le monde imposant l’Islam à la pointe de l’épée aux peuples vaincus est un des plus fanatiques et absurdes mythes que les historiens ont pu répéter ″.

 

Dans ce cas, s’il ne s’agit que d’un mythe, comme le déclare O’Leary, pourquoi pareille invention ? Et quand je dis invention, je fais preuve de largesse. Car si je devais me référer à ce que dit Guillaume De Tyr dans son « Histoire des croisades » : ″ Les historiens marchent entre deux précipices et ils ont grande peine à éviter l’un ou l’autre. S’ils veulent fuir Charybde, ils tombent dans Scylla ″. Charybde et Scylla sont deux monstres marins de la mythologie grecque situés dans le détroit de Messine qui sépare la péninsule italienne de l’ile de Sicile.

 

Il dit ensuite : ″ Ou ils cherchent en effet la vérité sur tous les évènements, et alors ils soulèvent contre eux la haine de beaucoup de gens, ou, pour échapper à toute colère, ils dissimulent une partie de ce qui s’est passé ″.

 

Et c’est là, bien certainement, un grave délit. Car on sait que rien n’est plus contraire à leur office que de passer artificieusement sous silence et de cacher à dessin ce qui est vrai.

 

Or, manquer à son office c’est à coup sûr une faute, puisque l’office de chacun c’est la conduite qui lui convient selon sa situation. Et dans l’ « Histoire des croisades », Guillaume De Tyr a manqué à son office parce que, lui l’archevêque de Tyr de 1175 à 1184, le ministre de Dieu sensé n’avoir d’yeux que pour la vérité a sérieusement confondu cette dernière avec les besoins de la cause.

 

Et pour qu’un homme, dans sa situation, fasse appel au mensonge pour faire passer les musulmans pour des barbares c’est que l’enjeu de cette thèse doit être de taille.

 

Et c’est de cet enjeu que nous allons commencer à parler avant de passer à l’antithèse. Je vous retrouve demain In sha Allah.

 

 

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