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Algérie algérienne:Là-bas, la Méditerranée


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Bonsoir,

 

Qui, parmi vous, peut se prévaloir connaître l'histoire algérienne en particulier et celle du Maghreb en général?

 

Le débat est ouvert!

______________________

 

L’éblouissant livre « Algérie algérienne », que vient de publier Jean Lacouture, 87 ans, chez Gallimard. Un essai d’une incroyable acuité sur les 132 ans de présence française dans ce pays, sur les grands penseurs arabes ou kabyles de l’idée d’indépendance, sur la puissance des liens, fussent-ils d’amour ou de haine, entre l’Algérie et la France. De l’expédition de 1830, dans les derniers jours du règne de Charles X, jusqu’au départ des colons, en 1962, dans le fracas des attentats de l’OAS, il fallait ce livre, il fallait la connaissance du monde arabe par Lacouture (bien au-delà de l’Algérie, et à commencer par celles de l’Egypte, du Maroc, de la Tunisie et du Levant), pour poser quelques jalons de lumière dans une très grande complexité.

 

 

Où l’on s’aperçoit que, sur ces 132 ans, Paris n’a jamais eu, au fond, de politique algérienne cohérente. Dès les premières années, au moment où Bugeaud combat le grand Abd el-Kader, il n’est jamais clairement tranché s’il faut se contenter de quelques « comptoirs » (Oran, Alger, Mostaganem), ou s’implanter pour longtemps dans l’immensité de l’arrière-pays. Puis c’est Napoléon III qui rêve d’un « royaume arabe », puis la République qui envoie dans la Mitidja les Alsaciens venant chercher quelque revanche de vivre après la défaite de 1870. Ensuite encore, le temps de la gauche colonisatrice, avec Jules Ferry, combattue par Clemenceau qui n’y voit qu’un dérivatif au seul combat qui vaille : la revanche, la reconquête de l’Alsace-Lorraine.

 

 

Ce livre, c’est encore le sang des Musulmans dans les combats de la Grande Guerre, et encore en 1940, sans que jamais la moindre contrepartie, en termes de citoyenneté, ne leur soit octroyée. Ce Lacouture, enfin, c’est le récit de la lente germination de l’idée d’indépendance (Messali Hadj, Ferhat Abbas, et tant d’autres, qui d’ailleurs ne cessent de se combattre, on le verra dès l’Indépendance), et le rappel de ces « événements », du 1er novembre 1954 jusqu’à juillet 1962, qu’on appelle, un peu communément, « la Guerre d’Algérie ». N’a-t-elle pas, d’ailleurs, éclaté dès le 8 mai 1945, dans les terribles événements de Sétif, où le sang, la mort et l’horreur ont envahi le Constantinois ?

 

Et la Méditerranée, tellement, mérite nos attentions. Alors, à supposer que vous ne sachiez pas par quoi commencer, permettez-moi, de vous conseiller Lacouture. Biographe de Nasser. Et auteur de cette « Algérie algérienne », dont l’intelligence éblouira votre été. Même les soirs de pluie.

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