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Ukraine : pourquoi Israël a fait faux bond aux Américains


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À l'ONU, les Israéliens se sont absentés lors du vote de la résolution condamnant l'intervention russe en Crimée. Une neutralité qui a heurté Washington.

 

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Nouvel avis de tempête entre Washington et Jérusalem. En cause, non pas le processus de paix - au plus mal -, mais l'affaire ukrainienne. Tout a commencé il y a un peu plus de quinze jours, lors du vote à l'Assemblée générale de l'ONU de la résolution condamnant l'invasion russe de la Crimée et soutenant l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Fait exceptionnel : Israël n'a pas voté avec les États-Unis, ses représentants s'étant absentés de la salle. Dire qu'à Washington cela n'a pas été apprécié est au-dessous de la réalité. Une très grosse colère a secoué la Maison-Blanche et le département d'État.

 

Cette colère s'est surtout exprimée en coulisse. D'autant plus qu'aux demandes d'éclaircissements venues de la capitale fédérale américaine, les Israéliens ont répondu en arguant d'une grève affectant le personnel du ministère des Affaires étrangères. Un argument qui n'a guère convaincu outre-Atlantique, où l'on a fustigé l'ingratitude israélienne "face au soutien sans faille des États-Unis à Israël à l'ONU". Pire ! À Washington, on s'est carrément étranglé après des propos du chef de la diplomatie israélienne, lors d'une interview télévisée : "Nous avons des relations de confiance avec les Américains et les Russes. Notre expérience avec ces deux parties est très positive..." Et Avigdor Lieberman d'ajouter : "Je ne vois pas pourquoi Israël devrait se laisser entraîner dans la crise ukrainienne."

 

L'administration Obama a eu beau rappeler que, chaque année, Washington verse à Israël trois milliards de dollars d'aide militaire, alors que Moscou fournit régulièrement des armes aux ennemis de l'État d'Israël et vote aux Nations unies souvent contre lui, rien n'y a fait ! Il y a 48 heures, le général Amos Gilad, responsable du département politique du ministère de la Défense, a enfoncé un peu plus le clou : "La politique israélienne a ses propres intérêts sécuritaires qui ne peuvent pas toujours coïncider avec ceux des États-Unis." Sic !

 

Ne pas irriter Moscou

 

Est-ce à dire qu'à Jérusalem on a décidé d'un rééquilibrage politique afin de préserver les bonnes relations entretenues actuellement avec Vladimir Poutine ? Pour un responsable israélien, qui a tenu à garder l'anonymat, les choses sont plus compliquées. "La capacité de nuisance de la Russie concernant des questions fondamentales pour nous, comme l'Iran ou la Syrie, est très importante. Dans ce contexte, Israël ne veut pas se confronter avec Moscou sur un dossier qui ne le concerne pas." Mais pour d'autres - des personnalités de premier plan qui, elles non plus, ne disent pas leur nom -, la "neutralité" du gouvernement Netanyahou aurait une autre raison : à Jérusalem, on estime qu'il est plus facile de faire avaler des couleuvres aux Américains que de risquer d'irriter les Russes.

 

Pour l'heure, Benyamin Netanyahou a quand même annulé sa participation, en juin prochain, à un concert à Saint-Pétersbourg où il était invité personnellement par Poutine en hommage aux relations culturelles israélo-russes. Mais, venue de Moscou, une délégation officielle était ces derniers jours en Israël pour discuter de la sécurité dans les transports publics...

 

Il faut rappeler que les liens entre Israël et les pays de l'ancienne URSS vont bien au-delà de la simple politique. À Tel-Aviv, le chef de la diplomatie est originaire de Moldavie. Son bras droit, le vice-ministre des Affaires étrangères, Ze'ev Elkin, vient de l'est de l'Ukraine. Également d'Ukraine, Yuli Edelstein, le président de la Knesset. Sofa Landver, la ministre de l'Intégration des immigrants, a grandi à Leningrad. Tout récemment, Avigdor Lieberman n'a-t-il pas dit : "Un jour, nous aurons un ministre de la Défense russophone, un président russophone, et peut-être bientôt un Premier ministre russophone !" C'est tout dire.

 

LePoint.fr

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Evidemment y a pas à chercher bien loin quand on lit ça

 

" À Tel-Aviv, le chef de la diplomatie est originaire de Moldavie. Son bras droit, le vice-ministre des Affaires étrangères, Ze'ev Elkin, vient de l'est de l'Ukraine. Également d'Ukraine, Yuli Edelstein, le président de la Knesset. Sofa Landver, la ministre de l'Intégration des immigrants, a grandi à Leningrad. Tout récemment, Avigdor Lieberman n'a-t-il pas dit : "Un jour, nous aurons un ministre de la Défense russophone, un président russophone, et peut-être bientôt un Premier ministre russophone !" C'est tout dire."

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