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Benflis : Je suis élu avec 64% de voix


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Ali Benflis est seul dans son bureau de Ben Aknoun, à Alger. A 21 heures, jeudi 17 avril, son téléphone fixe se met à sonner. « Ah, c'était une coupure dans le quartier et vous voulez faire un essai ? Oui, oui, je suis un employé de Benflis… Vous êtes trop gentils de vous occuper de nous, même la nuit ! » Il raccroche, furieux.

 

Depuis deux heures, les lignes de son QG personnel, de son QG de campagne et de sa permanence sont coupées. Pile au moment de la collecte des résultats du scrutin commencé le matin même. Le candidat à la présidentielle algérienne sait que les jeux sont faits. Que la chronique d'une défaite annoncée arrive à son terme.

 

Déjà, la nuit s'éclaire de feux d'artifice. Sans attendre les résultats officiels qui doivent être proclamés seulement vendredi 18 avril dans l'après-midi, les partisans d'Abdelaziz Bouteflika ont commencé à célébrer la victoire du président sortant et le début de son quatrième mandat. Ali Benflis se rassied. Il tient à la main une feuille de papier qui récapitule en quelques points griffonnés à la main le « viol de la volonté populaire » : « Par quel génie mes bulletins étaient ici estampillés dans un coin et donc déclarés nuls ? Comment a-t-on pu dire à des jeunes, là, de repartir parce qu'ils n'étaient pas inscrits alors qu'ils avaient voté pour la première fois aux législatives de 2012 ? Pourquoi, à Saïda, mes contrôleurs ont été chassés manu militari des bureaux avant qu'on ne les laisse rentrer ? »

« JE SUIS CERTAIN QUE JE SUIS ÉLU, MES COMPTAGES ME DONNENT 64 % »

 

Le rival défait de M. Bouteflika laisse tomber son papier. « J'étais montré comme le gentil, trop gentil mouton, j'ai cassé cette image, j'ai fait une bonne campagne, soupire-t-il. Je suis certain que je suis élu, mes comptages me donnent 64 %. » « Mais j'ai un moral d'acier, insiste Ali Benflis. J'ai cassé la graine chez moi, je dors bien, et je ne me tairai pas. Je ne reconnais pas cette élection. » Il s'enferme pour mettre au point ce message avec quatre de ses fidèles avant de prononcer un discours à son QG de campagne, où l'attendent ses partisans et les journalistes. Le reste de l'équipe, la mine sombre, s'inflige dans une autre pièce les images, diffusées en boucle sur une chaîne de télévision, de M. Bouteflika venu voter dans la matinée en fauteuil roulant.

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Dix ans ont passé depuis le précédent duel qui avait déjà opposé le président Bouteflika à son ancien premier ministre après que ce dernier se fut présenté à la présidentielle de 2004. A l'époque, Ali Benflis avait été humilié avec un score de 6,4 % contre 85 % pour le chef de l'Etat, et les représailles s'étaient abattues sur ses partisans. Ancien directeur de campagne de M. Bouteflika en 1999, ancien premier ministre, ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), M. Benflis connaît tout de la politique algérienne, de ses travers et de ses failles. Et cependant, un même scénario est en train de se reproduire, malgré l'usure du pouvoir, la maladie, l'absence totale pendant toute la campagne du chef de l'Etat, qui n'est apparu en public que jeudi pour aller voter.

Une excellente opération que ce vote ultra-médiatisé, se félicitait en début de soirée, au siège du FLN, Djamel Ould Abbès, ministre sans discontinuer des trois premiers mandats du président algérien jusqu'en 2012. « C'est le père de la famille algérienne et le sentiment de compassion a joué », affirme-t-il. Et puis l'apparatchik du FLN tente une comparaison : Roosevelt. « La première puissance mondiale a bien été gérée pendant quatre ans par un homme en fauteuil roulant. »

 

Dans ce tout-puissant parti, indéboulonnable depuis la guerre d'indépendance, on affichait volontiers une sérénité sans faille, pronostiquant un taux de participation de 51 %, avant même celui officiel de 51,7 %, communiqué à 20 heures par le ministère de l'intérieur. « On s'appuie sur le flair et l'expérience », assurait un responsable. Qu'importe que ce taux soit bien plus faible que celui de la présidentielle de 2009 (74,1 %) et que l'abstention batte des records.

UN « VÉRITABLE COMPLOT »

L'important est d'écraser l'adversaire. « Dans les sept premières communes des Aurès, Bouteflika est largement en tête », soulignait Djamel Ould Abbès. La fraude ? La question le laisse de marbre. « C'est facile d'accuser, encore faut-il en apporter la preuve. » Les recours, l'équipe Benflis compte bien les déposer, mais sans illusions, « pour la forme », le Conseil constitutionnel étant dirigé par un proche du président.

Peu avant 23 heures, le candidat Benflis doit annoncer à ses partisans qui veulent y croire encore qu'il n'y a plus à espérer. A l'instant même où, depuis la tribune disposée sous un chapiteau bleu, il s'apprête à s'exprimer, les feux d'artifice reprennent de plus belle. Le QG Bouteflika de Ben Aknoun est tout près, et l'on y danse et l'on y chante déjà sous des guirlandes. « Les informations préliminaires en ma possession établissent l'existence d'une opération de fraude à grande échelle », commence Ali Benflis. « Dans la préparation de cette entreprise de détournement du choix populaire, rien n'aura été épargné à notre peuple, ni l'intimidation, ni la menace, ni l'insulte, ni le sentiment de peur que l'on a tenté d'instiller en lui par les moyens les plus immoraux », poursuit-il, en dénonçant un « véritable complot ». Amers, ses partisans finissent par se disperser non sans avoir crié « Benflis président ! ».

 

« Ce n'est qu'un début », promet une femme requinquée par la promesse de M. Benflis de tenir une nouvelle réunion dès le lendemain. Déjà, des contacts ont été pris avec les boycotteurs, un conglomérat de partis islamistes et laïques ou de mouvements dont le mot d'ordre a été largement suivi au premier tour. « C'est une fracture, cette élection », avait confié au Monde Ali Benflis, quelques heures plus tôt dans son bureau. « Mais jamais je n'accepterai aucune fonction, aucun compromis » avec un pouvoir en place qu'il a pourtant bien connu.

 

Pendant ce temps, un convoi du FLN sillonne la capitale. Des jeunes se sont entassés dans les voitures, drapeaux et portraits de M. Bouteflika aux portières. Klaxons et youyous font un bruit d'enfer. Mais personne ne leur répond. Balcons et trottoirs sont vides. Alger dort.

 

 

Le Monde

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ben qu il retourne ou il etait pendant 10 ans.

il se croyait ou lui? disparaitre pendant dix ans et revenir la veille d une election'

il aurait du creer un parti d opposition, occuper le terrain, s'assurer une base electorale, manifester quand boutef a viole la constitution etc etc .

comme le rcd le ffs ou d autres l ont fait.

 

qu il y ait eu une fraude certaine ok mais des gens qui ont vote avaient 10 ans en 2004 donc le connaissent peu.

 

mais bon a sa decharge, il a fait une bonne campagne, debout et a au moins ridiculise sellal et compagnie.. rien que pour ca..on vous dit merci Monsieur Benflis

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