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Française expulsée d'Israël : «On m'a dit que j'avais le profil por poser une bombe»


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C'était son quatrième voyage en Israël pour la réalisation d'un reportage sur le sort des réfugiés palestiniens. Cette fois, contre toute attente, Mouna Saboni, une photographe française de 26 ans, a été détenue pendant trois jours à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Interrogée, comme à chacune de ses arrivées en Israël, la photographe indépendante a été placée en centre de rétention, puis expulsée. De retour à Paris jeudi, elle confie à France Info ne pas s'expliquer l'attitude des autorités israéliennes.

 

«D'abord, ils sont tombés sur mon nom de famille et se sont rendu compte que j'étais maghrébine, raconte la jeune photographe, et ensuite ils sont tombés sur mon travail sur internet. Ils m'ont montré les photos que j'avais faites et ils m'ont dit que je venais pour autre chose que du tourisme ou de la photo.» Et d'ajouter : «Ils voulaient tous mes contacts à Gaza et m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas me faire entrer car j'avais le profil pour poser une bombe. La pire, c'est que j'ai dix ans d'interdiction de territoire. Je ne peux pas continuer mon travail, pour moi le pire, c'est ça.»

 

Victime d'un contexte exceptionnel

 

Lundi, Mouna Saboni a été bloquée à la frontière par les services douaniers pour un contrôle classique dans le cadre des échanges entre l'Europe et l'état israélien, selon le Ministère des Affaires étrangères. Habituée des contrôles drastiques, elle avait pris l'habitude de prévenir ses proches de son arrivée. Un membre de sa famille, contactée mercredi par leParisien.fr, dit avoir rapidement compris que la situation était inhabituelle : «Ce n'est pas la première fois qu'elle se rend là-bas, elle nous a envoyé un SMS pour nous prévenir qu'ils ne voulaient pas la laisser rentrer».

 

Le quai d'Orsay, par le biais de son consul général à Tel-Aviv, s'est mis en contact avec la Française «en détresse», selon le vocabulaire d'usage. Les motifs réels de son expulsion du territoire israélien n'ont pas été dévoilés par les services israéliens. Il semblerait qu'elle ait été victime d'un contexte exceptionnel, selon un proche du dossier. La récente annonce d'un gouvernement de constitution d'union nationale entre le Hamas et l'OLP de Mahmoud Abbas en serait la cause indirecte, les mesures de sécurité israéliennes étant renforcées aux portes du territoire.

 

LeParisien.fr

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