Jump to content

Sur Facebook, des Iraniennes enlèvent le voile


Recommended Posts

iranvoile-tt-width-604-height-405.jpg

 

Une page Facebook invite les Iraniennes à poster des photos d’elles sans voile. Un projet risqué puisque le port du voile ou hijab est obligatoire en Iran, sous peine d’amende.

 

Depuis sa création le 3 mai, la page Facebook Stealthy Freedoms of Iranian Women (“petits moments de liberté des femmes iraniennes”) a récolté plus de 129 000 likes. Il faut dire que le projet retient l’attention : il propose aux Iraniennes de poster des photos d’elles sans voile. Or, depuis la révolution iranienne de 1979, le port du hijab (le voile islamique qui laisse le visage apparent) est obligatoire dans les espaces publics, sous peine d’amende.

 

iran-tt-width-400-height-492-bgcolor-FFFFFF.jpg

 

La page Facebook a été créée par Masih Alinejad, journaliste iranienne exilée à Londres. Le 3 mai, elle poste une photo d’elle sans voile, prise en Iran. Le projet était lancé. Contactée par les Inrocks, Masih Alinejad raconte :

 

“Je sais que beaucoup de femmes enlèvent leurs voiles quand elles sont en privé. Je leur ai demandé de m’envoyer des selfies de ces furtifs moments de liberté où elles sont elles-mêmes. Quand j’étais en Iran, j’enlevais mon voile quand je me trouvais à la campagne ou dans un espace privé. Je me suis demandé combien d’Iraniennes ressentaient les mêmes choses que moi. La réponse est : beaucoup plus ce que j’avais imaginé.”

 

iran2-tt-width-400-height-531-bgcolor-FFFFFF.jpg

 

Si les Iraniens n’ont officiellement pas accès aux réseaux sociaux, beaucoup d’entre eux utilisent des réseaux virtuels privés (VPN) ou des pare-feux leur permettant de contourner la censure et d’accéder à Facebook et Twitter. Interrogé par les Inrocks en octobre dernier, Thierry Coville, chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), professeur à Novancia et spécialiste de l’Iran assurait : “Tous les jeunes ont des anti-filtres, ce sont des spécialistes. C’est très répandu en Iran”. Pour Masih Alinejad, le succès de la page aurait été encore plus impressionnant si les Iraniennes avaient un accès plus libre aux réseaux sociaux.

 

Le projet suscite des réactions parfois assez violentes. Masih Alinejad raconte que “les médias iraniens officiels s’en prennent à la campagne” et qu’elle-même fait l’objet d’attaques des “agences de presse très conservatrices iraniennes comme Fars New, qui m’ont traité d’anti-révolutionnaire [référence à la Révolution de 1979, ndlr]“. Car, si le nouveau président iranien, Hassan Rohani, est moins conservateur que son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, il doit partager le pouvoir avec le Guide suprême Ali Khamenei et les ultra conservateurs religieux, qui ont la main sur la justice et la police des mœurs. “Le pouvoir en Iran est très morcelé. Tout n’est qu’une question de rapport de forces. Rohani a un rôle d’équilibriste”, nous expliquait Thierry Coville en octobre, au moment de la campagne des Iraniens en jeans.

 

Ce n’est pas la première fois que ce type de projet 2.0 voit le jour. En octobre, des Iraniens relayaient des photos d’eux en jean sur les réseaux sociaux pour clouer le bec au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. En avril, sept Iraniens postaient une reprise du Happy de Pharrell Williams sur YouTube. En 2009, le film Les Chats persans dévoilait un autre visage, jeune, radical et underground, de l’Iran.

 

 

lesinrocks.com

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...