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El hadj El Anka...Sobhan Allah ya Ltif


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Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience dont je vais te conter l'histoire et qui, à la fleur de l'âge, au printemps resplendissant, rendu présomptueux par son plumage neuf, vint me provoquer, dégaina son épée et me dit : "Nous avons un différend.

Affronte-moi si tu es de noble naissance et de ceux qui possèdent le sceau du pouvoir.

Montre-moi où t'ont conduit tes solides relations."

Je lui répondis en ces termes :

" Comment peux-tu m'adresser des propos pleins de colère ?

Pourquoi ce courroux et cette fureur ?

On s'imagine que tout est accessible, qu'il suffit d'y faire main basse et l'on traite d'impotent le dernier arrivé."

refrain :

Louanges â Dieu, la bonté même; Toi Seul détiens la connaissance.

Certains prennent pour de la peur le respect qu'on leur témoigne.

Tu ne vins pas à moi pour une question d'honneur, l'air déterminé; c'était par jalousies accumulées; car j'ai fait beaucoup d'envieux.

Je te croyais mon allié et fier de moi; en réalité, tu creusais des fosses me menant à l'abîme.

Quand ce serait de ta part de l'avidité, tu devrais avoir honte.

Tu sais combien de mers j'ai traversées et parcouru de contrées.

Refrain :

Toi avec ton air maussade, toi qui fais les premiers pas en ce monde, [sache que] tes pareils n'ont connu ni la vie, ni ses joies.

Qu'ont-ils donc pu voir ?

Un jeune pigeon ne doit pas trichera; un ramier expérimenté est capable de fureur.

Refrain :

Ton plumage est (encore) vulnérable, bonté divine ! Retourne-t'en, ou tu le regretteras; ton bec ne peut lutter, tes ailes sont fragiles; ne tiens plus de propos violents qui ne te conviennent pas, ne tiens plus le langage de la colère et du dépit.

Un jeune pigeon ne doit pas tricher - n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.

Tu es un jeune pigeon chétif, n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.

Refrain :

Tel brandit l'épée, jouant au héros, Se vantant sanscessed'être sans pareil, et, si tu restes silencieux et te montres complaisant, il te considère d'emblée comme un âne bâté ou une serpillière.

Refrain :

Tel se présente, tourmenté par la faim, et dévore [tout] à pleines dents.

Rien ne saurait le rassasier, ni cent plats, ni mille louches.

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Il désire un trône de nacre et tous les trésors du monde : ors, diamants et argents.

Refrain

Tel se présente, l'aspect brutal, la tête encore pleine d'illusions, le menton encore vierge du rasoir du coiffeur; il se fait porc-épic - inutile de le décrire un forban à moustache qui te brade à la sauvette chez le camelot.

Tel se présente, l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa; il t'abuse par des protestations d'amitié, jure par Dieu, glorifie le Créateur, alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.

Refrain :

Tel se présente l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa, jure par Dieu, glorifie le Créateur alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.

Tel se présente en hôte, ses effets empaquetés, dans le froid, la pluie et les sifflements de la bise.

Passe la pluie, passe l'automne, il s'incruste chez toi, devient propriétaire de ta maison et te prend pour domestique.

refrain-riâl :

Oubliant l'affection, après des moments d'amour et de dépit,

le pigeon m'abandonna à mes chagrins, sans raison, sans dispute ni mésentente.

C'est qu'il avait, j'en suis persuadé, une idée arrêtée : j'imagine qu'il a été ensorcelé.

Le faucon, lui, s'envola pour émigrer et s'élancer vers les vastes espaces.

Il laissa son aire vide et disparut à jamais.

Je le croyais mon ami, il s'est détourné de moi; c'était, en vérité, un serpent blotti en mon sein.

Quelle honte ! Quel déshonneur ! Quelle infamie ! Comme vous êtes avides, hommes de mon pays !

Vous ne pensez qu'en termes de carrière et de rentes; vous avez méconnu les bienfaits et manqué de discernement.

Vous ne valez pas la ration d'une bête, ni même une charogne au Marché du Samedi.

refrain-riâl :

Ce n'est ni amitié, ni connaissance, ni parenté, ni alliance.

Un coeur déchiré peut-il redevenir serein ?

Qui vous fréquente court à sa perte !

Qu'est devenu celui qui a cru à la sorcellerie ?

Hôte de Dieu, viens te réchauffer; réponds à mon salut sans crainte.

Nous sommes d'authentiques chorfa, n'est-ce pas ? Nous ne décevons jamais nos hôtes, mets-toi à l'aise, repose-toi et prends cette couverture.

refrain-riâl :

On croit le maître inutile; on le considère comme un radoteur; sa chandelle serait morte, éteinte.

Du maître, toi qui écoutes ce chant, la lumière ne peut disparaître : les gens le constatent du matin au soir.

On croit le maître inutile; on le considère comme délirant, on dit que son épée est usée, émoussée.

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Le maître, toi qui écoutes ce chant, est toujours lucide et son épée étincelante reste célèbre dans la contrée.

on croit le maître inutile, comme un vieux taureau : on a secrètement aiguisé le couteau.

Le maître, toi qui écoutes ce chant, ne porte pas d'entraves; ce n'est ni un agneau, ni un mouton promis au sacrifice.

Refrain :

On croit le maître fini, sa vitalité tarie, mais tous les efforts (pour lui nuire) sont restés impuissants.

Le maître, toi qui écoutes ce chant, répond par le silence et la patience.

Rien ne lui échappe; à toute perte il est une compensation.

lstikhbâr:

Je dois rompre avec celui dont la bonté fait défaut; car les principes recommandent de ne pas fréquenter les traîtres.

Jadis, jeune, je les ai côtoyés pensant me lier avec des hommes de bien et patients.

Je les ai pris isolément, et ensemble. pour les éprouver et, pour une vétille ils renièrent mes bienfaits.

Et toutes mes bonnes oeurres, gâchées, s'évanouirent.

Riâl :

J'ai chanté tant de poèmes composés, et les ai agencés (avec un art)dont nul n'ignore que je ne l'ai pas appris à l'école.

Je ne suis pas cultivé, j'ai eu pour maîtres la faim et le dénuement.

Mais mon pain est fait de bonne semoule non empruntée, ma demeure n'est pas inconnue.

Je ne suis ni envieux, ni ingrat; je reste digne et mène une vie honnête.

Les proches et les étrangers peuvent en témoigner : je n'ai pas l'habitude de médire d'autrui ou de calomnier les absents.

Mes os ne sont pas à ronger ! Je ne suis pas stérile ; ma terre n'est pas desséchée.

Un lion demeure un lion; même vieillissant, les loups le redoutent.

On ne peut être mené et mener à la fois, tenir la barre au plus fort de la tempête.

L'auteur de cette composition poétique n'est pas un isolé.

Il fait partie des êtres sincères et fidèles; c'est un vrai fils de Bab Djedid, je le jure sur Bir Djebbah: le poète, c'est Toumi Mostefa; et celui qui a adapté et interprété ce poème est un pilier (de cet art), maître El 'Anqa, en l'année soixante-dix suivant le millénaire et s'ajoutant à neuf cents ans.

L'Algérie est jeune de constitution et son drapeau flotte (au vent).

Ici se termine mon récit sincère.

Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience, dont je vais te conter l'histoire, et qui, à la fleur de l'âge, au printemps...

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Guest Prométhée

Fialyne Olives l'a également traduit poétiquement de manière à le véhiculer dans le monde de la poésie universelle.

 

Ces gens-là (Fialyne Olivès) - texte intégral - Paroles de chansons - Atramenta

 

Sobhanlah yaltif

 

 

 

Grand poète, maître, me nommait-on, connu sage et de juste raison. Mais voilà qu’un frêle oisillon

vint en toute audace se mesurer à moi, j’en fus fort agacé.

 

 

Alors toi qui viens de frapper à ma porte ,

Toi, qui espère que je te tienne la main

 

Toi qui es là à ma porte,

 

Toi, mon brave hôte,

En age du printemps et des fleurs

Veux-tu entendre ce qui peine mon cœur ?

Écoute puis médite bien mes mots :

 

Un jeune oiseau, fier de son plumage

Dans la meilleure forme de son age

Vint m’irriter et pointant vers moi son arme dit :

Toi et moi avons un litige à régler.

Défends-toi, si tu en es capable,

Toi qui prétends être des notables

Et si tu en as le sceau, si tant épaulé

Montre-moi donc tes marques.

 

J’ai répondu à l’interrogation

Comment ? Que dis-tu ?

Pourquoi viens-tu me causer ainsi

En des termes haineux ?

Pourquoi cette colère et cette agitation ?

Vois, mon brave hôte ces gens-là

Ils croient que tout n’est que pouvoir

Qu’il suffit de foncer pour obtenir !

Ils traitent de peureux qui prend du recul !

 

 

Ce n’est pas une affaire d’honneur dis-je,

Si tu viens me défier, ainsi imbu de tes fringues

C’est plutôt l’outrage d’un contrevent ;

L’invective d’une vile envie

Ainsi je vois, les jaloux sont de la troupe !

 

Moi qui te croyais un bon ami allié

Et heureux de l’être

Te voici creusant sous moi des abîmes

Me jetant dans un malheureux piège

Es-tu donc à ce point mesquin et cupide ?

Tu devrais en avoir honte !

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi et raisonne,

Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne

La perte du respect des Maîtres

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce que le maître dit :

 

Tu ne sais pas peut-être pas mon expérience

Ô combien j’ai traversé des mers

Et parcouru bien des contrées ? !

 

Peut-être est-ce toi le plus faible de nous deux

Toi qui es né que d’hier !

 

Tel que toi pauvre petit oisillon,

Tu n’as encore rien vu des sens du monde

Ni n’as contourné toutes ses joies.

Un jeune pigeon comme toi

n’a pas suffisamment d’orgueil

Pour enfin assurer sa défense

Car un maître ramier pourrait te broyer

Et faire de toi un homme achevé !

 

Petit au beau plumage panaché

Ne vaut-il pas mieux pour ta paix

Que tu retournes d’où tu viens :

Ton bec ne pourra me faire la guerre en vain

et vois comme tes ailes sont fragiles !

 

Arrête ce discours fielleux et haineux, petit

Arrête de grâce, il n’est point poli

Corrige tes élans et ton humeur maussade

Petit, apprends à garder tes limites

Et cours dire à tous ceux qui t’y t’invitent

Qu’ils ne sont point de gens convenables

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi raisonne,

Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne

La perte du respect des Maîtres

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit :

 

Petit, il y a parmi ces gens-là,

 

Celui qui sans gêne débarque chez toi

Puis il se met en avant jouant au héros

Cogite et agite sa reluisante arme,

Il s’invente, se vante d’un Moi,

Et défie quiconque ose lui ressembler !

Surtout si tu te montres bon ou conciliant,

Si tu te tais de sagesse cherchant la paix ;

Lui fera de toi une selle de monture

Il te rendra pareil à une serpillière !

 

 

Il en est, petit parmi ces gens

 

Celui qui s’amène essoufflé,

 

Tellement torturé par la faim

Que mille assiettées ne peuvent le rassasier

Ni même mille louches !

Il désire même un trône en marbre,

 

En jade fin, la richesse, les trésors

 

L’or et l’argent

Et beaucoup de diamants.

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi raisonne,

Alors ensemble écoutons encore quand il dit :

 

Est-ce la fuite des bons sens

La perte des valeurs

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit :

 

 

 

 

Petit, il y a parmi ces gens,

 

Celui qui s’amène en pauvre nigaud

Repu de viande creuse,

un naïf dont le menton

N’a pas encore connu

La lame du barbier !

Il s’enfle tel un porc-épic !

Tel un corsaire à fausse moustache

Qui te vendrait piètrement au premier camelot.

 

Ou encore il s’amène tout pédant

Un type du genre crâneurs en beau parleur

Qui s’approprie les paroles d’autrui

Jurant siennes par le saint Livre et les seigneurs.

Petit, un être de cette trempe

Est un fieffé menteur

Il trompe en jurant par tous les noms

Il a le serment facile

Car il tourne les mots à son avantage

Tout en égrainant son chapelet

Se prenant pour un prêcheur.

 

Ou bien il se présente en bon mesquin

devient un hôte à ta porte

Drapé de ses haillons

Pendant les jours du froid,

 

de la pluie, du gel et des vents qui mordent.

Il passe ainsi son temps dur,

Et vis à tes dépens !

or il suffit à l’invité qu’il s’incruste chez toi,

Vite, il songe en devenir maître

et te rend toi son domestique !

 

Et même à tes amours s’en prend

Sinon dis, qui a chargé ma douce colombe ?

Vois comme je pleure les coups bas

Car avec elle il n’eut jamais

de querelle ou de différent,

 

 

Sûr qu’il y a quelque chose derrière cela

Pour qu’elle ait ainsi changé en s’en allant.

Ainsi ce fût pour le faucon

quand sans raison rompit les liens

Il s’en alla vivre ailleurs

Me laissant sans nouvelles

broyé par les peines de l’absence !

C’est ainsi que souvent on croit

Qu’untel est un ami or c’est un serpent

qu’on porte en soi.

 

Gens de mon pays à vous je dis

Honte à vous !

Quelle bassesse !

Quelle mesquinerie de votre part !

Votre plan fut bien ficelé et réussi

Par des mains expertes

Sans aucun égard à mes bienfaisances

Sachez alors que vous ne valez rien à mes yeux

Même pas la ration d’une bête au marché des charognes !

Ce n’est ni d’amitié ni même pas de connaissance

Ceci n’est ni de parenté et moins encore d’alliance !

 

Comment le cœur peut-il s’assainir

Après que vous l’ayez haché à tout menu ?

Perdu est celui qui vous choisit comme amis

Il ne récoltera que misère sur misère !

 

Et toi, mon brave hôte à ma porte ,

Réponds à mon salut sans crainte

Et viens te réchauffer

Tu n’ignores pas qui nous sommes :

Nous sommes par excellence bons hospitaliers,

jamais notre hôte n’a été déçu !

Prends place sans peine et ne sois pas timide.

 

On croit le maître quand vieilli, ne fait que rabâcher

Que son flambeau s’éteint et qu’il se meurt

Or auditeur de ce chant,

La sagesse du maître ne peut vaciller

Entre la veille et le matin

Au vu et su de tous.

 

On croit que le maître vieillit

Qu’il ne fait que délirer

Que son épée s’émousse

Or, la voix du maître,

 

Auditeur de ce chant,

Continue de porter loin encore

Et son sabre adroit

Demeure par tout chemin,

Célèbre et redouté

 

On prend le maître pour un vieux bœuf

Et déjà les lames s’aiguisent en douce

Or le maître,

Auditeur de ce chant,

N’est point enchaîné et ne saura être

Une viande d’holocauste ou un bête de sacrifice !

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi raisonne,

Est-ce la fuite des bons sens

La perte des valeurs

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit :

 

On croit le maître vieilli

Que sa verve a desséché

Et quoi qu’ils fussent

Il leur semblait insuffisant.

 

Or le maître,

Auditeur de ce chant

Les ignore et laisse aller

Même s’il voit tout

La vie suit son cours.

 

Je me dois de couper tous les liens

Avec ceux dont le fond

Ne m’espère du bien

La loi de Dieu

N’a-t-elle pas banni

Les viles connaissances ?

 

Les aléas du temps,

Je les connais depuis longtemps

Un jour j’avais cru

Découvrir la demeure

De la bienveillante gent du bien.

Or, ceux que j’y ai trouvés

étaient éprouvants n’ayant

Ni valeur ni vertu,

Pour une bagatelle

Ils se montrent ingrats !

 

Petit, mes efforts ne sont pas peu

Combien de poèmes ai-je faits

À la rime exquise

Nul ne peut le nier ?

Mon art, je ne le dois pas

À de grandes écoles

Je n’ai pas une très grande culture

Je n’ai eu pour maîtres

Que misère et privation

 

Mon pain est de blé dur

Gagné à ma sueur

Ma demeure est connue

Je ne suis pas mesquin

Je ne suis pas ingrat

Je vis en honnête homme

Et ainsi je vais.

Je n’ai pas pour habitude de parler dans le dos

De radoter ou médire sur les autres !

 

Sur ce, me sont témoins

Les gens proches et lointains !

Je ne suis pas homme

À donner des os à ronger

Ma source coule toujours

Et mon sol n’est point stérile !

 

Le lion vit et meurt lion

Dût-il être affaibli

Les loups lui vouent respect.

Le lion reste lion

Même quand il vieillit, les chacals le redoutent

 

Une main liée ne saurait opérer

La barre et le safran

Par une mer impétueuse

 

Sachons selon Giacomo Leopardi

Que nul ne devient homme

s’il n’a d’abord acquis une grande expérience de soi-même,

se forge un jugement sur son propre compte

et ainsi détermine en quelque sorte sa destinée et sa vie.

 

Fialyne Olivès

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Fialyne Olives l'a également traduit poétiquement de manière à le véhiculer dans le monde de la poésie universelle.

 

Ces gens-là (Fialyne Olivès) - texte intégral - Paroles de chansons - Atramenta

 

Sobhanlah yaltif

 

 

 

Grand poète, maître, me nommait-on, connu sage et de juste raison. Mais voilà qu’un frêle oisillon

vint en toute audace se mesurer à moi, j’en fus fort agacé.

 

 

 

Alors toi qui viens de frapper à ma porte ,

Toi, qui espère que je te tienne la main

 

Toi qui es là à ma porte,

 

Toi, mon brave hôte,

En age du printemps et des fleurs

Veux-tu entendre ce qui peine mon cœur ?

Écoute puis médite bien mes mots :

 

Un jeune oiseau, fier de son plumage

Dans la meilleure forme de son age

Vint m’irriter et pointant vers moi son arme dit :

Toi et moi avons un litige à régler.

Défends-toi, si tu en es capable,

Toi qui prétends être des notables

Et si tu en as le sceau, si tant épaulé

Montre-moi donc tes marques.

 

J’ai répondu à l’interrogation

Comment ? Que dis-tu ?

Pourquoi viens-tu me causer ainsi

En des termes haineux ?

Pourquoi cette colère et cette agitation ?

Vois, mon brave hôte ces gens-là

Ils croient que tout n’est que pouvoir

Qu’il suffit de foncer pour obtenir !

Ils traitent de peureux qui prend du recul !

 

 

Ce n’est pas une affaire d’honneur dis-je,

Si tu viens me défier, ainsi imbu de tes fringues

C’est plutôt l’outrage d’un contrevent ;

L’invective d’une vile envie

Ainsi je vois, les jaloux sont de la troupe !

 

Moi qui te croyais un bon ami allié

Et heureux de l’être

Te voici creusant sous moi des abîmes

Me jetant dans un malheureux piège

Es-tu donc à ce point mesquin et cupide ?

Tu devrais en avoir honte !

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi et raisonne,

Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne

La perte du respect des Maîtres

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce que le maître dit :

 

Tu ne sais pas peut-être pas mon expérience

Ô combien j’ai traversé des mers

Et parcouru bien des contrées ? !

 

Peut-être est-ce toi le plus faible de nous deux

Toi qui es né que d’hier !

 

Tel que toi pauvre petit oisillon,

Tu n’as encore rien vu des sens du monde

Ni n’as contourné toutes ses joies.

Un jeune pigeon comme toi

n’a pas suffisamment d’orgueil

Pour enfin assurer sa défense

Car un maître ramier pourrait te broyer

Et faire de toi un homme achevé !

 

Petit au beau plumage panaché

Ne vaut-il pas mieux pour ta paix

Que tu retournes d’où tu viens :

Ton bec ne pourra me faire la guerre en vain

et vois comme tes ailes sont fragiles !

 

Arrête ce discours fielleux et haineux, petit

Arrête de grâce, il n’est point poli

Corrige tes élans et ton humeur maussade

Petit, apprends à garder tes limites

Et cours dire à tous ceux qui t’y t’invitent

Qu’ils ne sont point de gens convenables

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi raisonne,

Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne

La perte du respect des Maîtres

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit :

 

Petit, il y a parmi ces gens-là,

 

Celui qui sans gêne débarque chez toi

Puis il se met en avant jouant au héros

Cogite et agite sa reluisante arme,

Il s’invente, se vante d’un Moi,

Et défie quiconque ose lui ressembler !

Surtout si tu te montres bon ou conciliant,

Si tu te tais de sagesse cherchant la paix ;

Lui fera de toi une selle de monture

Il te rendra pareil à une serpillière !

 

 

Il en est, petit parmi ces gens

 

Celui qui s’amène essoufflé,

 

Tellement torturé par la faim

Que mille assiettées ne peuvent le rassasier

Ni même mille louches !

Il désire même un trône en marbre,

 

En jade fin, la richesse, les trésors

 

L’or et l’argent

Et beaucoup de diamants.

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi raisonne,

Alors ensemble écoutons encore quand il dit :

 

Est-ce la fuite des bons sens

La perte des valeurs

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit :

 

 

 

 

Petit, il y a parmi ces gens,

 

Celui qui s’amène en pauvre nigaud

Repu de viande creuse,

un naïf dont le menton

N’a pas encore connu

La lame du barbier !

Il s’enfle tel un porc-épic !

Tel un corsaire à fausse moustache

Qui te vendrait piètrement au premier camelot.

 

Ou encore il s’amène tout pédant

Un type du genre crâneurs en beau parleur

Qui s’approprie les paroles d’autrui

Jurant siennes par le saint Livre et les seigneurs.

Petit, un être de cette trempe

Est un fieffé menteur

Il trompe en jurant par tous les noms

Il a le serment facile

Car il tourne les mots à son avantage

Tout en égrainant son chapelet

Se prenant pour un prêcheur.

 

Ou bien il se présente en bon mesquin

devient un hôte à ta porte

Drapé de ses haillons

Pendant les jours du froid,

 

de la pluie, du gel et des vents qui mordent.

Il passe ainsi son temps dur,

Et vis à tes dépens !

or il suffit à l’invité qu’il s’incruste chez toi,

Vite, il songe en devenir maître

et te rend toi son domestique !

 

Et même à tes amours s’en prend

Sinon dis, qui a chargé ma douce colombe ?

Vois comme je pleure les coups bas

Car avec elle il n’eut jamais

de querelle ou de différent,

 

 

Sûr qu’il y a quelque chose derrière cela

Pour qu’elle ait ainsi changé en s’en allant.

Ainsi ce fût pour le faucon

quand sans raison rompit les liens

Il s’en alla vivre ailleurs

Me laissant sans nouvelles

broyé par les peines de l’absence !

C’est ainsi que souvent on croit

Qu’untel est un ami or c’est un serpent

qu’on porte en soi.

 

Gens de mon pays à vous je dis

Honte à vous !

Quelle bassesse !

Quelle mesquinerie de votre part !

Votre plan fut bien ficelé et réussi

Par des mains expertes

Sans aucun égard à mes bienfaisances

Sachez alors que vous ne valez rien à mes yeux

Même pas la ration d’une bête au marché des charognes !

Ce n’est ni d’amitié ni même pas de connaissance

Ceci n’est ni de parenté et moins encore d’alliance !

 

Comment le cœur peut-il s’assainir

Après que vous l’ayez haché à tout menu ?

Perdu est celui qui vous choisit comme amis

Il ne récoltera que misère sur misère !

 

Et toi, mon brave hôte à ma porte ,

Réponds à mon salut sans crainte

Et viens te réchauffer

Tu n’ignores pas qui nous sommes :

Nous sommes par excellence bons hospitaliers,

jamais notre hôte n’a été déçu !

Prends place sans peine et ne sois pas timide.

 

On croit le maître quand vieilli, ne fait que rabâcher

Que son flambeau s’éteint et qu’il se meurt

Or auditeur de ce chant,

La sagesse du maître ne peut vaciller

Entre la veille et le matin

Au vu et su de tous.

 

On croit que le maître vieillit

Qu’il ne fait que délirer

Que son épée s’émousse

Or, la voix du maître,

 

Auditeur de ce chant,

Continue de porter loin encore

Et son sabre adroit

Demeure par tout chemin,

Célèbre et redouté

 

On prend le maître pour un vieux bœuf

Et déjà les lames s’aiguisent en douce

Or le maître,

Auditeur de ce chant,

N’est point enchaîné et ne saura être

Une viande d’holocauste ou un bête de sacrifice !

 

Je me désole de cet affront à sa personne

Moi Fialyne, je tente et je résonne

Écoute ce chant avec moi raisonne,

Est-ce la fuite des bons sens

La perte des valeurs

De l’enseignant de qui tant il apprit

De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ?

Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit :

 

On croit le maître vieilli

Que sa verve a desséché

Et quoi qu’ils fussent

Il leur semblait insuffisant.

 

Or le maître,

Auditeur de ce chant

Les ignore et laisse aller

Même s’il voit tout

La vie suit son cours.

 

Je me dois de couper tous les liens

Avec ceux dont le fond

Ne m’espère du bien

La loi de Dieu

N’a-t-elle pas banni

Les viles connaissances ?

 

Les aléas du temps,

Je les connais depuis longtemps

Un jour j’avais cru

Découvrir la demeure

De la bienveillante gent du bien.

Or, ceux que j’y ai trouvés

étaient éprouvants n’ayant

Ni valeur ni vertu,

Pour une bagatelle

Ils se montrent ingrats !

 

Petit, mes efforts ne sont pas peu

Combien de poèmes ai-je faits

À la rime exquise

Nul ne peut le nier ?

Mon art, je ne le dois pas

À de grandes écoles

Je n’ai pas une très grande culture

Je n’ai eu pour maîtres

Que misère et privation

 

Mon pain est de blé dur

Gagné à ma sueur

Ma demeure est connue

Je ne suis pas mesquin

Je ne suis pas ingrat

Je vis en honnête homme

Et ainsi je vais.

Je n’ai pas pour habitude de parler dans le dos

De radoter ou médire sur les autres !

 

Sur ce, me sont témoins

Les gens proches et lointains !

Je ne suis pas homme

À donner des os à ronger

Ma source coule toujours

Et mon sol n’est point stérile !

 

Le lion vit et meurt lion

Dût-il être affaibli

Les loups lui vouent respect.

Le lion reste lion

Même quand il vieillit, les chacals le redoutent

 

Une main liée ne saurait opérer

La barre et le safran

Par une mer impétueuse

 

Sachons selon Giacomo Leopardi

Que nul ne devient homme

s’il n’a d’abord acquis une grande expérience de soi-même,

se forge un jugement sur son propre compte

et ainsi détermine en quelque sorte sa destinée et sa vie.

 

Fialyne Olivès

 

[YOUTUBE]uuJA_CG6eJ8[/YOUTUBE]

 

Fialyne a dit que Hassiba Amrouche réussirait autant l'interprétation de cette chanson

 

Reste incontournable notre maître El hadj el Anqa

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