Esmeralda 488 Posted May 21, 2014 Partager Posted May 21, 2014 [YOUTUBE]oK6bVFtnYgc[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
Esmeralda 488 Posted May 21, 2014 Author Partager Posted May 21, 2014 2 eme partie [YOUTUBE]k_hycO8__wo[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
Esmeralda 488 Posted May 21, 2014 Author Partager Posted May 21, 2014 Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience dont je vais te conter l'histoire et qui, à la fleur de l'âge, au printemps resplendissant, rendu présomptueux par son plumage neuf, vint me provoquer, dégaina son épée et me dit : "Nous avons un différend. Affronte-moi si tu es de noble naissance et de ceux qui possèdent le sceau du pouvoir. Montre-moi où t'ont conduit tes solides relations." Je lui répondis en ces termes : " Comment peux-tu m'adresser des propos pleins de colère ? Pourquoi ce courroux et cette fureur ? On s'imagine que tout est accessible, qu'il suffit d'y faire main basse et l'on traite d'impotent le dernier arrivé." refrain : Louanges â Dieu, la bonté même; Toi Seul détiens la connaissance. Certains prennent pour de la peur le respect qu'on leur témoigne. Tu ne vins pas à moi pour une question d'honneur, l'air déterminé; c'était par jalousies accumulées; car j'ai fait beaucoup d'envieux. Je te croyais mon allié et fier de moi; en réalité, tu creusais des fosses me menant à l'abîme. Quand ce serait de ta part de l'avidité, tu devrais avoir honte. Tu sais combien de mers j'ai traversées et parcouru de contrées. Refrain : Toi avec ton air maussade, toi qui fais les premiers pas en ce monde, [sache que] tes pareils n'ont connu ni la vie, ni ses joies. Qu'ont-ils donc pu voir ? Un jeune pigeon ne doit pas trichera; un ramier expérimenté est capable de fureur. Refrain : Ton plumage est (encore) vulnérable, bonté divine ! Retourne-t'en, ou tu le regretteras; ton bec ne peut lutter, tes ailes sont fragiles; ne tiens plus de propos violents qui ne te conviennent pas, ne tiens plus le langage de la colère et du dépit. Un jeune pigeon ne doit pas tricher - n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation. Tu es un jeune pigeon chétif, n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation. Refrain : Tel brandit l'épée, jouant au héros, Se vantant sanscessed'être sans pareil, et, si tu restes silencieux et te montres complaisant, il te considère d'emblée comme un âne bâté ou une serpillière. Refrain : Tel se présente, tourmenté par la faim, et dévore [tout] à pleines dents. Rien ne saurait le rassasier, ni cent plats, ni mille louches. Citer Link to post Share on other sites
Esmeralda 488 Posted May 21, 2014 Author Partager Posted May 21, 2014 Il désire un trône de nacre et tous les trésors du monde : ors, diamants et argents. Refrain Tel se présente, l'aspect brutal, la tête encore pleine d'illusions, le menton encore vierge du rasoir du coiffeur; il se fait porc-épic - inutile de le décrire un forban à moustache qui te brade à la sauvette chez le camelot. Tel se présente, l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa; il t'abuse par des protestations d'amitié, jure par Dieu, glorifie le Créateur, alors que, derrière son chapelet, il trame des complots. Refrain : Tel se présente l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa, jure par Dieu, glorifie le Créateur alors que, derrière son chapelet, il trame des complots. Tel se présente en hôte, ses effets empaquetés, dans le froid, la pluie et les sifflements de la bise. Passe la pluie, passe l'automne, il s'incruste chez toi, devient propriétaire de ta maison et te prend pour domestique. refrain-riâl : Oubliant l'affection, après des moments d'amour et de dépit, le pigeon m'abandonna à mes chagrins, sans raison, sans dispute ni mésentente. C'est qu'il avait, j'en suis persuadé, une idée arrêtée : j'imagine qu'il a été ensorcelé. Le faucon, lui, s'envola pour émigrer et s'élancer vers les vastes espaces. Il laissa son aire vide et disparut à jamais. Je le croyais mon ami, il s'est détourné de moi; c'était, en vérité, un serpent blotti en mon sein. Quelle honte ! Quel déshonneur ! Quelle infamie ! Comme vous êtes avides, hommes de mon pays ! Vous ne pensez qu'en termes de carrière et de rentes; vous avez méconnu les bienfaits et manqué de discernement. Vous ne valez pas la ration d'une bête, ni même une charogne au Marché du Samedi. refrain-riâl : Ce n'est ni amitié, ni connaissance, ni parenté, ni alliance. Un coeur déchiré peut-il redevenir serein ? Qui vous fréquente court à sa perte ! Qu'est devenu celui qui a cru à la sorcellerie ? Hôte de Dieu, viens te réchauffer; réponds à mon salut sans crainte. Nous sommes d'authentiques chorfa, n'est-ce pas ? Nous ne décevons jamais nos hôtes, mets-toi à l'aise, repose-toi et prends cette couverture. refrain-riâl : On croit le maître inutile; on le considère comme un radoteur; sa chandelle serait morte, éteinte. Du maître, toi qui écoutes ce chant, la lumière ne peut disparaître : les gens le constatent du matin au soir. On croit le maître inutile; on le considère comme délirant, on dit que son épée est usée, émoussée. Citer Link to post Share on other sites
Esmeralda 488 Posted May 21, 2014 Author Partager Posted May 21, 2014 Le maître, toi qui écoutes ce chant, est toujours lucide et son épée étincelante reste célèbre dans la contrée. on croit le maître inutile, comme un vieux taureau : on a secrètement aiguisé le couteau. Le maître, toi qui écoutes ce chant, ne porte pas d'entraves; ce n'est ni un agneau, ni un mouton promis au sacrifice. Refrain : On croit le maître fini, sa vitalité tarie, mais tous les efforts (pour lui nuire) sont restés impuissants. Le maître, toi qui écoutes ce chant, répond par le silence et la patience. Rien ne lui échappe; à toute perte il est une compensation. lstikhbâr: Je dois rompre avec celui dont la bonté fait défaut; car les principes recommandent de ne pas fréquenter les traîtres. Jadis, jeune, je les ai côtoyés pensant me lier avec des hommes de bien et patients. Je les ai pris isolément, et ensemble. pour les éprouver et, pour une vétille ils renièrent mes bienfaits. Et toutes mes bonnes oeurres, gâchées, s'évanouirent. Riâl : J'ai chanté tant de poèmes composés, et les ai agencés (avec un art)dont nul n'ignore que je ne l'ai pas appris à l'école. Je ne suis pas cultivé, j'ai eu pour maîtres la faim et le dénuement. Mais mon pain est fait de bonne semoule non empruntée, ma demeure n'est pas inconnue. Je ne suis ni envieux, ni ingrat; je reste digne et mène une vie honnête. Les proches et les étrangers peuvent en témoigner : je n'ai pas l'habitude de médire d'autrui ou de calomnier les absents. Mes os ne sont pas à ronger ! Je ne suis pas stérile ; ma terre n'est pas desséchée. Un lion demeure un lion; même vieillissant, les loups le redoutent. On ne peut être mené et mener à la fois, tenir la barre au plus fort de la tempête. L'auteur de cette composition poétique n'est pas un isolé. Il fait partie des êtres sincères et fidèles; c'est un vrai fils de Bab Djedid, je le jure sur Bir Djebbah: le poète, c'est Toumi Mostefa; et celui qui a adapté et interprété ce poème est un pilier (de cet art), maître El 'Anqa, en l'année soixante-dix suivant le millénaire et s'ajoutant à neuf cents ans. L'Algérie est jeune de constitution et son drapeau flotte (au vent). Ici se termine mon récit sincère. Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience, dont je vais te conter l'histoire, et qui, à la fleur de l'âge, au printemps... Citer Link to post Share on other sites
Le sage des sages 10 Posted May 21, 2014 Partager Posted May 21, 2014 [YOUTUBE]FeFkF9T4z7c&hd[/YOUTUBE] Citer Link to post Share on other sites
Guest Prométhée Posted May 21, 2014 Partager Posted May 21, 2014 Fialyne Olives l'a également traduit poétiquement de manière à le véhiculer dans le monde de la poésie universelle. Ces gens-là (Fialyne Olivès) - texte intégral - Paroles de chansons - Atramenta Sobhanlah yaltif Grand poète, maître, me nommait-on, connu sage et de juste raison. Mais voilà qu’un frêle oisillon vint en toute audace se mesurer à moi, j’en fus fort agacé. Alors toi qui viens de frapper à ma porte , Toi, qui espère que je te tienne la main Toi qui es là à ma porte, Toi, mon brave hôte, En age du printemps et des fleurs Veux-tu entendre ce qui peine mon cœur ? Écoute puis médite bien mes mots : Un jeune oiseau, fier de son plumage Dans la meilleure forme de son age Vint m’irriter et pointant vers moi son arme dit : Toi et moi avons un litige à régler. Défends-toi, si tu en es capable, Toi qui prétends être des notables Et si tu en as le sceau, si tant épaulé Montre-moi donc tes marques. J’ai répondu à l’interrogation Comment ? Que dis-tu ? Pourquoi viens-tu me causer ainsi En des termes haineux ? Pourquoi cette colère et cette agitation ? Vois, mon brave hôte ces gens-là Ils croient que tout n’est que pouvoir Qu’il suffit de foncer pour obtenir ! Ils traitent de peureux qui prend du recul ! Ce n’est pas une affaire d’honneur dis-je, Si tu viens me défier, ainsi imbu de tes fringues C’est plutôt l’outrage d’un contrevent ; L’invective d’une vile envie Ainsi je vois, les jaloux sont de la troupe ! Moi qui te croyais un bon ami allié Et heureux de l’être Te voici creusant sous moi des abîmes Me jetant dans un malheureux piège Es-tu donc à ce point mesquin et cupide ? Tu devrais en avoir honte ! Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi et raisonne, Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne La perte du respect des Maîtres De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce que le maître dit : Tu ne sais pas peut-être pas mon expérience Ô combien j’ai traversé des mers Et parcouru bien des contrées ? ! Peut-être est-ce toi le plus faible de nous deux Toi qui es né que d’hier ! Tel que toi pauvre petit oisillon, Tu n’as encore rien vu des sens du monde Ni n’as contourné toutes ses joies. Un jeune pigeon comme toi n’a pas suffisamment d’orgueil Pour enfin assurer sa défense Car un maître ramier pourrait te broyer Et faire de toi un homme achevé ! Petit au beau plumage panaché Ne vaut-il pas mieux pour ta paix Que tu retournes d’où tu viens : Ton bec ne pourra me faire la guerre en vain et vois comme tes ailes sont fragiles ! Arrête ce discours fielleux et haineux, petit Arrête de grâce, il n’est point poli Corrige tes élans et ton humeur maussade Petit, apprends à garder tes limites Et cours dire à tous ceux qui t’y t’invitent Qu’ils ne sont point de gens convenables Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi raisonne, Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne La perte du respect des Maîtres De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit : Petit, il y a parmi ces gens-là, Celui qui sans gêne débarque chez toi Puis il se met en avant jouant au héros Cogite et agite sa reluisante arme, Il s’invente, se vante d’un Moi, Et défie quiconque ose lui ressembler ! Surtout si tu te montres bon ou conciliant, Si tu te tais de sagesse cherchant la paix ; Lui fera de toi une selle de monture Il te rendra pareil à une serpillière ! Il en est, petit parmi ces gens Celui qui s’amène essoufflé, Tellement torturé par la faim Que mille assiettées ne peuvent le rassasier Ni même mille louches ! Il désire même un trône en marbre, En jade fin, la richesse, les trésors L’or et l’argent Et beaucoup de diamants. Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi raisonne, Alors ensemble écoutons encore quand il dit : Est-ce la fuite des bons sens La perte des valeurs De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit : Petit, il y a parmi ces gens, Celui qui s’amène en pauvre nigaud Repu de viande creuse, un naïf dont le menton N’a pas encore connu La lame du barbier ! Il s’enfle tel un porc-épic ! Tel un corsaire à fausse moustache Qui te vendrait piètrement au premier camelot. Ou encore il s’amène tout pédant Un type du genre crâneurs en beau parleur Qui s’approprie les paroles d’autrui Jurant siennes par le saint Livre et les seigneurs. Petit, un être de cette trempe Est un fieffé menteur Il trompe en jurant par tous les noms Il a le serment facile Car il tourne les mots à son avantage Tout en égrainant son chapelet Se prenant pour un prêcheur. Ou bien il se présente en bon mesquin devient un hôte à ta porte Drapé de ses haillons Pendant les jours du froid, de la pluie, du gel et des vents qui mordent. Il passe ainsi son temps dur, Et vis à tes dépens ! or il suffit à l’invité qu’il s’incruste chez toi, Vite, il songe en devenir maître et te rend toi son domestique ! Et même à tes amours s’en prend Sinon dis, qui a chargé ma douce colombe ? Vois comme je pleure les coups bas Car avec elle il n’eut jamais de querelle ou de différent, Sûr qu’il y a quelque chose derrière cela Pour qu’elle ait ainsi changé en s’en allant. Ainsi ce fût pour le faucon quand sans raison rompit les liens Il s’en alla vivre ailleurs Me laissant sans nouvelles broyé par les peines de l’absence ! C’est ainsi que souvent on croit Qu’untel est un ami or c’est un serpent qu’on porte en soi. Gens de mon pays à vous je dis Honte à vous ! Quelle bassesse ! Quelle mesquinerie de votre part ! Votre plan fut bien ficelé et réussi Par des mains expertes Sans aucun égard à mes bienfaisances Sachez alors que vous ne valez rien à mes yeux Même pas la ration d’une bête au marché des charognes ! Ce n’est ni d’amitié ni même pas de connaissance Ceci n’est ni de parenté et moins encore d’alliance ! Comment le cœur peut-il s’assainir Après que vous l’ayez haché à tout menu ? Perdu est celui qui vous choisit comme amis Il ne récoltera que misère sur misère ! Et toi, mon brave hôte à ma porte , Réponds à mon salut sans crainte Et viens te réchauffer Tu n’ignores pas qui nous sommes : Nous sommes par excellence bons hospitaliers, jamais notre hôte n’a été déçu ! Prends place sans peine et ne sois pas timide. On croit le maître quand vieilli, ne fait que rabâcher Que son flambeau s’éteint et qu’il se meurt Or auditeur de ce chant, La sagesse du maître ne peut vaciller Entre la veille et le matin Au vu et su de tous. On croit que le maître vieillit Qu’il ne fait que délirer Que son épée s’émousse Or, la voix du maître, Auditeur de ce chant, Continue de porter loin encore Et son sabre adroit Demeure par tout chemin, Célèbre et redouté On prend le maître pour un vieux bœuf Et déjà les lames s’aiguisent en douce Or le maître, Auditeur de ce chant, N’est point enchaîné et ne saura être Une viande d’holocauste ou un bête de sacrifice ! Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi raisonne, Est-ce la fuite des bons sens La perte des valeurs De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit : On croit le maître vieilli Que sa verve a desséché Et quoi qu’ils fussent Il leur semblait insuffisant. Or le maître, Auditeur de ce chant Les ignore et laisse aller Même s’il voit tout La vie suit son cours. Je me dois de couper tous les liens Avec ceux dont le fond Ne m’espère du bien La loi de Dieu N’a-t-elle pas banni Les viles connaissances ? Les aléas du temps, Je les connais depuis longtemps Un jour j’avais cru Découvrir la demeure De la bienveillante gent du bien. Or, ceux que j’y ai trouvés étaient éprouvants n’ayant Ni valeur ni vertu, Pour une bagatelle Ils se montrent ingrats ! Petit, mes efforts ne sont pas peu Combien de poèmes ai-je faits À la rime exquise Nul ne peut le nier ? Mon art, je ne le dois pas À de grandes écoles Je n’ai pas une très grande culture Je n’ai eu pour maîtres Que misère et privation Mon pain est de blé dur Gagné à ma sueur Ma demeure est connue Je ne suis pas mesquin Je ne suis pas ingrat Je vis en honnête homme Et ainsi je vais. Je n’ai pas pour habitude de parler dans le dos De radoter ou médire sur les autres ! Sur ce, me sont témoins Les gens proches et lointains ! Je ne suis pas homme À donner des os à ronger Ma source coule toujours Et mon sol n’est point stérile ! Le lion vit et meurt lion Dût-il être affaibli Les loups lui vouent respect. Le lion reste lion Même quand il vieillit, les chacals le redoutent Une main liée ne saurait opérer La barre et le safran Par une mer impétueuse Sachons selon Giacomo Leopardi Que nul ne devient homme s’il n’a d’abord acquis une grande expérience de soi-même, se forge un jugement sur son propre compte et ainsi détermine en quelque sorte sa destinée et sa vie. Fialyne Olivès Citer Link to post Share on other sites
Guest Prométhée Posted May 21, 2014 Partager Posted May 21, 2014 Fialyne Olives l'a également traduit poétiquement de manière à le véhiculer dans le monde de la poésie universelle. Ces gens-là (Fialyne Olivès) - texte intégral - Paroles de chansons - Atramenta Sobhanlah yaltif Grand poète, maître, me nommait-on, connu sage et de juste raison. Mais voilà qu’un frêle oisillon vint en toute audace se mesurer à moi, j’en fus fort agacé. Alors toi qui viens de frapper à ma porte , Toi, qui espère que je te tienne la main Toi qui es là à ma porte, Toi, mon brave hôte, En age du printemps et des fleurs Veux-tu entendre ce qui peine mon cœur ? Écoute puis médite bien mes mots : Un jeune oiseau, fier de son plumage Dans la meilleure forme de son age Vint m’irriter et pointant vers moi son arme dit : Toi et moi avons un litige à régler. Défends-toi, si tu en es capable, Toi qui prétends être des notables Et si tu en as le sceau, si tant épaulé Montre-moi donc tes marques. J’ai répondu à l’interrogation Comment ? Que dis-tu ? Pourquoi viens-tu me causer ainsi En des termes haineux ? Pourquoi cette colère et cette agitation ? Vois, mon brave hôte ces gens-là Ils croient que tout n’est que pouvoir Qu’il suffit de foncer pour obtenir ! Ils traitent de peureux qui prend du recul ! Ce n’est pas une affaire d’honneur dis-je, Si tu viens me défier, ainsi imbu de tes fringues C’est plutôt l’outrage d’un contrevent ; L’invective d’une vile envie Ainsi je vois, les jaloux sont de la troupe ! Moi qui te croyais un bon ami allié Et heureux de l’être Te voici creusant sous moi des abîmes Me jetant dans un malheureux piège Es-tu donc à ce point mesquin et cupide ? Tu devrais en avoir honte ! Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi et raisonne, Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne La perte du respect des Maîtres De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce que le maître dit : Tu ne sais pas peut-être pas mon expérience Ô combien j’ai traversé des mers Et parcouru bien des contrées ? ! Peut-être est-ce toi le plus faible de nous deux Toi qui es né que d’hier ! Tel que toi pauvre petit oisillon, Tu n’as encore rien vu des sens du monde Ni n’as contourné toutes ses joies. Un jeune pigeon comme toi n’a pas suffisamment d’orgueil Pour enfin assurer sa défense Car un maître ramier pourrait te broyer Et faire de toi un homme achevé ! Petit au beau plumage panaché Ne vaut-il pas mieux pour ta paix Que tu retournes d’où tu viens : Ton bec ne pourra me faire la guerre en vain et vois comme tes ailes sont fragiles ! Arrête ce discours fielleux et haineux, petit Arrête de grâce, il n’est point poli Corrige tes élans et ton humeur maussade Petit, apprends à garder tes limites Et cours dire à tous ceux qui t’y t’invitent Qu’ils ne sont point de gens convenables Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi raisonne, Est-ce la fuite d’un bon sens qui sonne La perte du respect des Maîtres De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit : Petit, il y a parmi ces gens-là, Celui qui sans gêne débarque chez toi Puis il se met en avant jouant au héros Cogite et agite sa reluisante arme, Il s’invente, se vante d’un Moi, Et défie quiconque ose lui ressembler ! Surtout si tu te montres bon ou conciliant, Si tu te tais de sagesse cherchant la paix ; Lui fera de toi une selle de monture Il te rendra pareil à une serpillière ! Il en est, petit parmi ces gens Celui qui s’amène essoufflé, Tellement torturé par la faim Que mille assiettées ne peuvent le rassasier Ni même mille louches ! Il désire même un trône en marbre, En jade fin, la richesse, les trésors L’or et l’argent Et beaucoup de diamants. Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi raisonne, Alors ensemble écoutons encore quand il dit : Est-ce la fuite des bons sens La perte des valeurs De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit : Petit, il y a parmi ces gens, Celui qui s’amène en pauvre nigaud Repu de viande creuse, un naïf dont le menton N’a pas encore connu La lame du barbier ! Il s’enfle tel un porc-épic ! Tel un corsaire à fausse moustache Qui te vendrait piètrement au premier camelot. Ou encore il s’amène tout pédant Un type du genre crâneurs en beau parleur Qui s’approprie les paroles d’autrui Jurant siennes par le saint Livre et les seigneurs. Petit, un être de cette trempe Est un fieffé menteur Il trompe en jurant par tous les noms Il a le serment facile Car il tourne les mots à son avantage Tout en égrainant son chapelet Se prenant pour un prêcheur. Ou bien il se présente en bon mesquin devient un hôte à ta porte Drapé de ses haillons Pendant les jours du froid, de la pluie, du gel et des vents qui mordent. Il passe ainsi son temps dur, Et vis à tes dépens ! or il suffit à l’invité qu’il s’incruste chez toi, Vite, il songe en devenir maître et te rend toi son domestique ! Et même à tes amours s’en prend Sinon dis, qui a chargé ma douce colombe ? Vois comme je pleure les coups bas Car avec elle il n’eut jamais de querelle ou de différent, Sûr qu’il y a quelque chose derrière cela Pour qu’elle ait ainsi changé en s’en allant. Ainsi ce fût pour le faucon quand sans raison rompit les liens Il s’en alla vivre ailleurs Me laissant sans nouvelles broyé par les peines de l’absence ! C’est ainsi que souvent on croit Qu’untel est un ami or c’est un serpent qu’on porte en soi. Gens de mon pays à vous je dis Honte à vous ! Quelle bassesse ! Quelle mesquinerie de votre part ! Votre plan fut bien ficelé et réussi Par des mains expertes Sans aucun égard à mes bienfaisances Sachez alors que vous ne valez rien à mes yeux Même pas la ration d’une bête au marché des charognes ! Ce n’est ni d’amitié ni même pas de connaissance Ceci n’est ni de parenté et moins encore d’alliance ! Comment le cœur peut-il s’assainir Après que vous l’ayez haché à tout menu ? Perdu est celui qui vous choisit comme amis Il ne récoltera que misère sur misère ! Et toi, mon brave hôte à ma porte , Réponds à mon salut sans crainte Et viens te réchauffer Tu n’ignores pas qui nous sommes : Nous sommes par excellence bons hospitaliers, jamais notre hôte n’a été déçu ! Prends place sans peine et ne sois pas timide. On croit le maître quand vieilli, ne fait que rabâcher Que son flambeau s’éteint et qu’il se meurt Or auditeur de ce chant, La sagesse du maître ne peut vaciller Entre la veille et le matin Au vu et su de tous. On croit que le maître vieillit Qu’il ne fait que délirer Que son épée s’émousse Or, la voix du maître, Auditeur de ce chant, Continue de porter loin encore Et son sabre adroit Demeure par tout chemin, Célèbre et redouté On prend le maître pour un vieux bœuf Et déjà les lames s’aiguisent en douce Or le maître, Auditeur de ce chant, N’est point enchaîné et ne saura être Une viande d’holocauste ou un bête de sacrifice ! Je me désole de cet affront à sa personne Moi Fialyne, je tente et je résonne Écoute ce chant avec moi raisonne, Est-ce la fuite des bons sens La perte des valeurs De l’enseignant de qui tant il apprit De son père et de sa mère, de ces gens vieillis ? Alors ensemble écoutons encore ce qu’il dit : On croit le maître vieilli Que sa verve a desséché Et quoi qu’ils fussent Il leur semblait insuffisant. Or le maître, Auditeur de ce chant Les ignore et laisse aller Même s’il voit tout La vie suit son cours. Je me dois de couper tous les liens Avec ceux dont le fond Ne m’espère du bien La loi de Dieu N’a-t-elle pas banni Les viles connaissances ? Les aléas du temps, Je les connais depuis longtemps Un jour j’avais cru Découvrir la demeure De la bienveillante gent du bien. Or, ceux que j’y ai trouvés étaient éprouvants n’ayant Ni valeur ni vertu, Pour une bagatelle Ils se montrent ingrats ! Petit, mes efforts ne sont pas peu Combien de poèmes ai-je faits À la rime exquise Nul ne peut le nier ? Mon art, je ne le dois pas À de grandes écoles Je n’ai pas une très grande culture Je n’ai eu pour maîtres Que misère et privation Mon pain est de blé dur Gagné à ma sueur Ma demeure est connue Je ne suis pas mesquin Je ne suis pas ingrat Je vis en honnête homme Et ainsi je vais. Je n’ai pas pour habitude de parler dans le dos De radoter ou médire sur les autres ! Sur ce, me sont témoins Les gens proches et lointains ! Je ne suis pas homme À donner des os à ronger Ma source coule toujours Et mon sol n’est point stérile ! Le lion vit et meurt lion Dût-il être affaibli Les loups lui vouent respect. Le lion reste lion Même quand il vieillit, les chacals le redoutent Une main liée ne saurait opérer La barre et le safran Par une mer impétueuse Sachons selon Giacomo Leopardi Que nul ne devient homme s’il n’a d’abord acquis une grande expérience de soi-même, se forge un jugement sur son propre compte et ainsi détermine en quelque sorte sa destinée et sa vie. Fialyne Olivès [YOUTUBE]uuJA_CG6eJ8[/YOUTUBE] Fialyne a dit que Hassiba Amrouche réussirait autant l'interprétation de cette chanson Reste incontournable notre maître El hadj el Anqa Citer Link to post Share on other sites
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