Samir16 10 Posted June 14, 2014 Partager Posted June 14, 2014 C'est la mode depuis quelques mois : l'armée algérienne, tout le monde semble la vouloir mais personne ne veut la regarder et la définir. Il y a, en effet, trois armées algériennes : celle dite «politique» selon la formule de S.A. Ghozali, euphémisme technique pour désigner le DRS, aujourd'hui prétendument affaibli et «constitutionalisé»; il y a l'armée de quelques hauts officiers trop influents et il y a l'armée populaire, des filles et fils du peuple, parfois mal nourris, sans carrière ni logement, éparpillés le long des frontières et qui finissent mortels et loin d'être riches après la mise à la retraite. «Les gens nous font mal quand ils confondent armée et quelques officiers et leurs frasques ou affaires», confiera un ex-très haut officier au chroniqueur lors d'un repas. «Quand ils parlent de l'armée, les gens sont lâches et n'osent pas parler de certains avec leurs noms, alors, ils nous impliquent et nous inculpent tous». Les trois ne sont pas les mêmes, même si le corps est identique à lui-même, de part sa tradition. Et donc, chacun veut cette armée et la voit selon lui-même. Bouteflika la voit comme une menace permanente, son frère comme une amitié avec un vice-ministre, les gens des troupes comme une machine ingrate et noble à la fois et l'opinion comme une source de dictature, de fierté ou de problèmes ou d'emplois. Le vice-ministre la veut encore plus fidèle et y applique des lois de mise à la retraite qui ne le concernent pas, lui, puisqu'il est vice-ministre; le frère comme un instrument et le Président comme seul électeur dont il écoute la voix en surveillant les mains et les yeux. Sauf que cette armée est aujourd'hui sollicitée par tous et encore plus : les trois précités mais aussi les démocrates, les avocats de la transition et la France et l'Occident. Beaucoup de militants politiques algériens lui demandent aujourd'hui d'agir, d'assurer la transition et de débloquer la situation. Ceux-là interpellent surtout l'armée populaire et les jeunes officiers qui risqueront d'être mis à la retraite très jeunes, à cause de cela. Ces militants ont compris qu'on ne peut rien contre le régime sans l'armée puisque lui peut tout, au nom de l'armée. Le changement interviendra quand l'armée populaire fera pression sur l'armée des castes. Lors de la dernière rencontre historique des opposants à Alger, le 10 juin, certains l'ont dit et réclamé et soutenu et affirmé. Et cette même armée est sollicitée aussi par la France et l'Occident pour sécuriser le Maghreb, la Libye surtout, le Sahel aussi. Le ballet de ministres à Alger ressemble presque à du harcèlement pour obtenir des accords et des engagements et mettre fin à la doctrine désuète du non interventionnisme d'une armée née d'une guerre de Libération et pas d'une guerre d'intervention, ayant la mystique de la souveraineté, pas de la conquête. Le maître mot est donc «intervention». On demande à l'armée d'intervenir en Libye, en démocratie, pour la transition, contre le changement, au nom de la sécurité, de l'amitié, de la famille ou des liens ou de la discipline ou du tutorat. Du coup, cette armée, née avant le pays, est demandée partout et par tous. Bouteflika la veut dans l'un de ses tiroirs, le vice-ministre sous sa main, des démocrates la demandent en politique, la France la demande en Libye et ses troupes la veulent dans les casernes pour qu'elle s'occupe un peu d'eux, de leurs équipements et de leurs pensions et demandes de logement. A la fin ? C'est selon chacun. L'armée algérienne est vue/demandée partout et nulle part à la fois. Tous parlent d'armée, mais personne ne se demande de laquelle il s'agit, à chaque fois. Kamel Daoud Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted June 17, 2014 Partager Posted June 17, 2014 El Hamdoullah, pour une fois Mr Kamel Daoud parle vrai. Bien, qu'il s'agisse de lire et relire son texte pour le décrypter. Pour ma part je n'ai jamais été dupe. Ce chroniqueur vocifère et dénonce mais ne propose jamais rien. Serait-ce qu'il souhaite le départ de l'équipe actuelle pour que celle qui représente prenne à son tour el koursi? je ne pourrais accorder ma confiance à ses dires seulement s'il énonçait des objectifs clairs: une économie productive qui donne des emplois à no jeunes. Bon ceci dit, revenons au sujet. - Tout d'abord, à l'officier qui se confiait au chroniqueur: ne perdait pas espoir. Ils sont nombreux les citoyens Algériens qui ne confondent pas les dérives de quelques corrompus et le corps des officiers de haut rang, des officiers et des djounoud enfant du peuple. ps: à eux de démontrer par leurs faits et gestes quotidiens l'amour du pays. Certes, par la qualité du travail quotidien, mais aussi par la formation des jeunes sous leurs ordres, par une aide et une assistance aux populations civiles auprès desquelles ils sont en contact (en fin de journée un médecin militaire peut aller donner une conférence à des ados sur l'hygiène bucco-dentaire ou à des malades du diabète (il y a mille et une chose à faire). - Toujours à cet officier, avec la parcelle de pouvoir qui est en votre possession, organisez la bataille de l'information. Non pas en dénonçant les prédateurs, mais en tissant ce lien djeich-chaab. Journée porte ouverte, journée d'information, conférence débat. Puis une chose: comme lors des épisodes neigeux en Kabylie il y a deux ans,mobiisez les moyens matériel et humains de l'ANP pour venir n aide aux populations. En un mot, veillez comme à la prunelle de vos yeux sur ce lien djeich-chaab. Seule cette alliance permettra de mettre en échec toute tentative étrangère ou interne de déstabilisation. Quand une geste de prédation terni l'image de l'ANP, mille autres petits gestes tels décrits plus hauts peuvent permettre aux Algériens de faire le tri et d'analyser la situation. Il faut croire en la masse des gens. Même si des entreprises de démolition aux forces considérables veulent saper ce soutien de la population en notre chère ANP. Ces forces enragent et ne reculent devant rien, même à insulter les morts (dont Houari Boumediène). Travailler pour la Nation, travailler pour les gens. Voilà la seule chose qui peut sauver l'ANP des dangers actuels. Et, redisons le : faites le savoir que vous travailler pour les gens. Cela ne coule pas de source aux yeux du plus grand nombre. Parfois les gens ne font pas le lien entre dépense et défense du territoire national. L'affaire d'In Aménas aura quand même permis d'ouvrir les yeux à certains. Un mot pour les membres de l'ANP morts ou blessés au combat contre les terroristes et les prédareurs économiques. Un mot pour les membres de l'ANP victimes des calomnies pour leur combat contre la prédation économique. Heureusement qu'ils sont là pour avoir défendu les intérêts du pays en absence d'une société civile et de partis patriotiques en mesure de prendre la relève d'institutions défaillantes. Citer Link to post Share on other sites
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