Guest tayiba Posted June 28, 2014 Partager Posted June 28, 2014 La notion de Djihad dans les écoles françaises (partie 1/2) La civilisation musulmane est au programme d’Histoire de la classe de cinquième. Elle occupe un chapitre dans chaque manuel scolaire qui est rédigé par une équipe de professeurs d’Histoire et Géographie. Toutes les éditions présentent la civilisation islamique comme une « civilisation brillante » durant des siècles dont plusieurs villes comme Bagdad, Damas, le Caire et Cordoue constituaient des carrefours au niveau des sciences et cultures dans tous les domaines du VIIIe jusqu’au XIIIe siècle (Manuels scolaires éd.1997 de Magnard( page 27-31) Belin( page 37) Hatier ( page36-37) Hachette (page 26-27) Nathan( page 34-38) et Bordas (page34-35 )). On peut lire notamment qu’« Au Moyen Âge , la médecine, les mathématiques, la géographie et l’astronomie des musulmans sont très en avance sur ce qui existe en Europe occidentale (...) la ville centre économique (...) le savoir , une citadelle , une medrasa » ( Bordas 1997, page34-35). Les auteurs de ce chapitre dans toutes les éditions s’accordent à écrire que cette civilisation , a non seulement conservé l’héritage culturel et scientifique des Grecs et des Persans mais l’a aussi développé. L’édition Belin (page 37) cite certains termes qui sont d’origine arabe (magasin, amiral , arabesque , mousseline..) et autres inventions issues de cette la civilisation arabo-musulmane (telles que ’l’ algèbre,chiffre , zéro’, etc..) Si l’image de la culture et de la civilisation islamiques est positive, celle de la religion islamique est par contre négative. Pourtant une civilisation aussi brillante dont le fondement demeure la religion témoigne de son attachement aux valeurs de « liberté ,d’égalité de solidarité , de tolérance , d’ouverture sur les autres cultures… » Mais il semble que les auteurs du chapitre « la civilisation musulmane » confondent religion et pratiques culturelles, ainsi que l’ Islam avec les attitudes de certains musulmans dits « extrémistes » ou des politiques qui manipulent l’Islam comme moyen de légitimation de pouvoir. L’étude de certaines notions comme la polygamie , le djihad , le califat en islam par certains historiens français auteurs de ce chapitre démontrent la persistance de certains préjugés sur l’islam. Le djihad en islam Plusieurs langues ont emprunté à l’arabe ce terme avec un glissement au niveau du sens .Ce qui a entraîné à entretenir une image déformée de l’islam. Étymologiquement, djihad en arabe veut dire « effort » et le verbe djahada « faire des efforts » . Le mot djihad se trouve dans le Coran précédé de son verbe à l’impératif adressé à Mahomet Le sens du djihad dans ce verset signifie : débat, discussion, conviction qui implique des efforts au niveau mental. C’est la raison qui domine et non la violence , la sagesse et non l’extrémisme. Le verset suivant précise la règle de politesse, de respect et de liberté : Après ce djihad qualifié de grand djihad , Mahomet en signale deux autres formes : 1- « Le meilleur djihad , c’est prononcer le mot juste en face d’un sultan injuste ». L’interlocuteur du sultan doit appliquer la règle de politesse et chercher les mots convenables . Car l’objectif est de réussir à convaincre sans heurter , sans déclarer la guerre contre le chef de l’Etat . 2- « Le plus grand djihad , c’est l’effort interne contre soi-même ». L’objectif est de purifier son âme pour s’élever spirituellement, être un citoyen exemplaire au sein d’une société musulmane ou pas. Ce petit djihad est autorisé seulement en islam pour se défendre contre les agresseurs aussi bien au niveau d’un individu ou au niveau d’une société avec les moyens appropriés. Ce qu’on appelle en occident « légitime défense ». Mais le musulman n’a pas le droit d’attaquer le premier une personne ou un pays . Le verset coranique est clair « Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs ! ».(Sourate 2 verset 190) . Les théologiens musulmans sont tous d’accord sur la règle suivante : Le principe dans les relations entre les musulmans et les autres sociétés est la paix et non la guerre . La notion de djihad à l’école française Le programme d’histoire de la classe de cinquième contient un chapitre sur la civilisation islamique. La notion de djihad est mal présentée. Il semble là aussi que les historiens auteurs de ce chapitre, dans les différentes éditions : Hatier, Nathan , Magnard , Hachette, Bordas et Belin opèrent une confusion entre les événements historiques , les versets ou les parties des versets coraniques coupés de leur contexte . On a tendance à présenter le djihad en islam comme une agression ou guerre sainte pour « étendre ou défendre l’islam » ( cf.l’édition de 1997 de Hachette (page 26) , Magnard(page23) , Nathan (page34) et Hatier (page 28) . Or le djihad en islam est autorisé non seulement pour défendre la religion mais aussi en cas de légitime défense ( défendre sa vie , ses biens, les siens , sa liberté ). Au niveau d’ un Etat, c’ est le pouvoir politique qui peut déclarer la guerre contre un pays agresseur. En aucun cas l’islam n’autorise l’agression car le Coran précise que Par contre la notion « étendre l’islam » par le djihad est contraire à l’esprit de la religion musulmane. Plusieurs versets coraniques interdisent l’agression et ordonnent le respect de la liberté religieuse Mais pourquoi cette confusion dans les manuels scolaires ? Il semble bien que les auteurs confondent religion et événements historiques : deux disciplines complètement différentes. La première « appartient » aux théologiens et le second aux historiens .Un historien ne peut pas remplacer un théologien, et surtout il ne peut présenter pour justifier sa thèse la moitié d’un verset ou même un verset dont le sens est dépendant d’un ou des versets précédents ou suivants. Dans les domaines littéraires, scientifiques et historiques, une citation est toujours la bienvenue à condition quelle ne soit pas déformée, et qu’il ne manque pas certains éléments qui pourraient lui donner un contresens . On est surpris de constater dans plusieurs éditions cette manipulation des versets coraniques. Le manuel de Nathan (page34) , par exemple, présente ainsi le djihad ( Cf le document 2) Au dessus de ce document se trouve une miniature arabe du XVe siècle qui présente un cavalier arabe en position d’attaque. Le titre de cette miniature est : « la conquête arabe » mettant ainsi en évidence le caractère belliqueux du djihad . D’autre part l’auteur du manuel a tronqué le verset en enlevant des mots qui sont indispensables au lecteur pour la compréhension du véritable sens de ce verset . Le lecteur aurait du lire De plus l’auteur a cité le milieu du verset coranique. « J’effacerai ... » qui s’inscrit dans une suite des versets numéros 191-194 dont le contenu est une prière . Le début du verset cité dans le manuel scolaire n’est pas « J’effacerai ... » mais « Dieu les excuse ... » . L’historien en question semble apparemment seulement préoccupé par trouver une référence coranique justifiant le sens de la miniature arabe du XVe siècle . Il a donc supprimé sciemment le début du verset , ainsi que le passage qui contredit son illustration. Il a peut-être utilisé une traduction du Coran qui divise parfois un verset en deux. La traduction est une trahison du texte original. La conquête arabe s’inscrit dans l’histoire de la politique arabe surtout durant l’époque des deux dynasties Omeyyade et Abbasside. Un historien devrait distinguer les textes religieux des documents historiques et être prudent quand il présente un document scolaire qui vise à l’enseignement des civilisations. Le rôle de l’école et celui de l’historien n’est en aucun cas d’entretenir des préjugés négatifs sur certaines religions. A suivre… Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted June 28, 2014 Partager Posted June 28, 2014 La notion de Djihad dans les écoles françaises (partie 2/2) Dans un autre manuel, celui de Magnard (page 23), sous le titre « La guerre sainte », l’auteur cite un extrait du traité de djihad publié dans un journal asiatique en 1966. On trouve dans cet extrait le passage suivant « Il faut absolument que le souverain s’emploie chaque année à attaquer les territoires des infidèles et à les en chasser, ainsi qu’il est enjoint à tous les chefs (musulmans), pour exalter dorénavant la parole de la foi et abaisser celle des mécréants , enfin pour dissuader les ennemis de la religion d’Allah, de désirer entreprendre de nouveau une telle expédition » . A la lecture d’un tel texte, le professeur d’histoire ne peut réaliser son cours qu’en mettant l’accent sur les mots clés « djihad » « souverain musulman (…) à attaquer les territoires des infidèles » , « les en chasser » , » abaisser la parole des mécréants » . Au lieu de chercher un texte religieux original tel un verset coranique ou une tradition prophétique, on présente un texte pseudo religieux d’un certain Alsulami. Mais aucun verset coranique ni aucune tradition prophétique authentique ne va dans le sens du texte de Alsulami. Rappelons ici que le musulman a le droit et le devoir de se défendre, mais il n’a pas le droit d’organiser une agression. D’ailleurs faut-il le rappeler, les fondateurs des écoles juridiques musulmanes et les théologiens musulmans sont unanimes sur la règle suivante « Le principe qui domine les relations entre pays musulmans et pays non musulmans est la paix ». L’état de guerre est l’exception, et s’impose uniquement quand un pays non musulman menace un autre pays musulman . Le recours aux textes coraniques et prophétiques aurait contribué à éviter certaines erreurs d’interprétation. Pourquoi Alsulami demande-t-il au souverain musulman d’attaquer chaque année les infidèles ? Il dit « Pour exalter dorénavant la parole de la foi et abaisser celle des mécréants » . Ces notions se trouvent dans un verset coranique qui rappelle aux musulmans que Dieu a secouru Mahomet lorsque les Quraychites l’ont obligé à quitter la Mecque. La parole de Dieu triomphera quelques années plus tard. C’est ainsi que Dieu a « abaissé la parole des infidèles ». Il s’agit de la victoire des musulmans sur les Mecquois ( cf. sourate 9 verset 40). Ce verset évoque le secours, le soutien et la protection de dont Mahomet a bénéficié auprès de Dieu. Le verset 41 de la même sourate présente le djihad qui est uniquement permis pour se défendre . L’auteur de l’édition Magnard prétend (page.30 ) que « Mahomet recommande aux musulmans de convertir les non musulmans par le djihad », « le djihad dans le sens de la guerre sainte ». L’historien s’est bien gardé de citer le verset suivant qui est en totale contradiction avec « sa conception du djihad » citée ci-dessus. L’Histoire de la civilisation arabe et islamique ou l’ Histoire des musulmans et de l’islam doivent être étudiées selon des méthodes de recherche objectives . Un historien n’a pas la sensibilité culturelle « adéquate » afin de porter un regard neutre sur une religion comme l’islam. Ainsi des propos sont attribués à Mahomet sans citer la source. Il n’a pas non plus cette « sensibilité culturelle » qui lui permettrait de comprendre le sens de certains versets . Car seul un théologien peut expliquer un verset .Ce théologien doit maîtriser, selon les règles avancées par les fondateurs des écoles juridiques musulmanes dès le VIIIe siècle, aussi bien l’arabe, la grammaire, que la philosophie arabo-islamique. Sans omettre la mémorisation intégrale du Coran. Il se doit d’étudier un verset par rapport aux versets précédents et suivants, mais aussi, par rapport également aux versets semblables dans d’autres sourates. Il se doit de connaître le contexte de la révélation du verset en question , les versets abrogatifs et abrogés, les principes et l’esprit de l’islam , les traditions prophétiques. Les théologiens ont donc énoncé des règles strictes au VIIIe siècle qui témoignent de l’essor de la civilisation islamique , démontrant ainsi que l’islam n’est en aucun cas incompatible avec la civilisation au sens général du terme . L’historien enrichirait sa réflexion en consultant des théologiens musulmans dès lors qu’il souhaite présenter des informations approfondies dans le domaine particulier de l’islam. Autre exemple, l’auteur de l’édition Hatier (page28) confond l’histoire des musulmans et Islam en écrivant « Après la mort de Mahomet, les Arabes engagent la djihad contre les empires perse et byzantin . Ils veulent étendre l’islam à de nouveaux territoires et gagner ainsi les récompenses promises par le Coran . Ils espèrent aussi s’enrichir par le pillage » . Après la mort de Mahomet les règles et les principes de la religion islamique sont clos Mais formuler un titre qui oriente l’élève vers une mauvaise traduction d’un verset coranique semble trahir les objectifs de l’Education Nationale. On peut lire également dans le manuel de l’édition Belin 1995 (page.26) le titre suivant « L’islam et les infidèles » puis la traduction erronée de ce verset : Le Coran honore l’homme qu’il soit croyant ou non D’autres exemples du vingtième siècle confirment le devoir du chef de l’Etat musulman envers les citoyens non musulmans. Le roi Mohamed V du Maroc a refusé de livrer les juifs marocains suite à la demande du maréchal Pétain en justifiant ainsi son refus : « Ils sont mes sujets et je dois les protéger ». Quant au tribut payé par les infidèles cité dans l’édition Belin, c’est l’équivalent d’une part des aumônes légales payées par les musulmans. Ce tribut a été transformé sous forme d’ impôts payés par tous les sujets dans les pays musulmans . Si les historiens et auteurs de ce chapitre relatif à la civilisation islamique n’ont qu’une connaissance relative de la culture religieuse musulmane, et sont plus ou moins arabisants. Il leur sera alors difficile de procéder à une étude sérieuse des textes sacrés. Ils se doivent de consulter des spécialistes religieux diplômés des universités françaises. Ces théologiens musulmans français pourraient traduire certaines exégèses coraniques qui distinguent les informations religieuses authentiques des mythes et des légendes . Par Moustapha Elhalougi Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted June 28, 2014 Partager Posted June 28, 2014 L’islam autorise-t-il la polygamie ? L’étude contextuelle et grammaticale du verset coranique qui est le seul à évoquer la question de la polygamie peut nous aider à comprendre la position de l’islam face à ce problème social. L’islam autorise-t-il la polygamie ? La réponse nécessite tout d’abord la lecture non seulement du verset en question, mais aussi des versets précédents et suivants et même d’autres versets qui concernent le même sujet . Tout d’abord le verset qui a fait couler beaucoup d’encre à propos de la polygamie est le suivant : « Si vous craignez d’être injustes pour les orphelins , épousez des femmes qui vous plaisent. Ayez-en deux , trois ou quatre, mais si vous craignez d’être injustes, une seule ou bien des esclaves de peur d’être injustes. » (sourate 4 verset 3) . Le lecteur remarquera que ce verset est une phrase conjuguée au conditionnel . Tous les éléments de cette phrase constituent une finalité bien précise. On ne peut donc isoler un élément ou une partie de cette phrase. Se donner le droit de le faire n’est autre qu’une trahison du texte et du verset coranique. De plus la notion de justice est répétée à trois reprises au début, au milieu et à la fin du verset. Cela doit nous interpeller. Le verbe « craignez » précède la première et la deuxième notion « injuste ». Ce qui informe du degré de l’injustice commise. Le terme justice est mentionné à plusieurs reprises dans le Coran . Il est même l’un des noms sacrés de Dieu en Islam qui ordonne à l’être humain d’être juste envers autrui, surtout envers les faibles et les orphelins. On remarque que la première partie de la phrase au conditionnel insiste sur la justice envers l’orphelin . Cette notion de justice est une des conditions à l’autorisation de la polygamie qui est le thème de la seconde phrase de ce verset. Ces deux parties de la phrase représentent un sens précis qui dépend de la troisième partie reliée aux deux premières par un second ’si’ qui introduit la notion de monogamie « une seule ». Ces trois parties de la phrase , qui sont dépendants les uns des autres , composent le sens de ce verset. La lecture d’autres versets de la même sourate « Les femmes » surtout ceux qui précédent et suivent le verset numéro trois , cités ci-dessus, montre que leur sujet est l’orphelin . Ainsi le verset numéro deux est « Restituez aux orphelins leurs biens ; ne substituez pas le mauvais pour le bon . Ne consumez pas leur héritage en le confondant avec le vôtre ; c’est un grand péché ». Et le verset numéro six précise « Mettez à l’épreuve les orphelins pour savoir s’ils ont atteint le moment où ils pourront se marier. Si vous vous apercevez qu’ils peuvent se conduire d’une façon droite et ferme, faites qu’ils puissent disposer de leurs richesses. » Ces versets mettent l’accent sur un problème de société, les orphelins et recommandent aux musulmans de veiller sur eux et sur leurs biens. Ils attirent clairement l’attention sur la notion de justice « c’est un péché énorme » . Le verset de la polygamie commence par cette notion de justice envers les orphelins et réserve une partie à la polygamie qui est conditionnée directement par la notion de justice . D’autre part, un autre verset , numéro 129 de la même sourate , dit clairement « Vous ne pouvez jamais être juste envers vos femmes , même si vous le désirez ardemment ». La polygamie est liée directement par une construction grammaticale à un problème social celui des orphelins qui sont le sujet de plusieurs versets de la même sourate . Le contexte historique et social du verset de la polygamie pourrait nous aider à mieux comprendre ce verset. Les musulmans ont perdu soixante dix hommes pendant la razzia de Uhud . Les Mecquois ont attaqué les musulmans près de Medine. Le nombre de combattants musulmans (autrement dit le nombre « d’ hommes musulmans ») , était de sept cents. Donc 10% des hommes dans la communauté musulmane sont morts dans cette bataille. La polygamie était une coutume préislamique répandue en Arabie , en Orient , en Afrique. le Coran n’avait pas encore pris position. Si parmi les soixante dix musulmans décédés, certains hommes étaient polygames, on imagine aisément la catastrophe que cela représente : plus de 10% des femmes musulmanes se retrouvent donc veuves et sans revenus avec des enfants à charge pour la plupart d’entre elles. A ce titre, une solidarité s’impose. La communauté est toute jeune et l’administration au sens moderne (avec notamment le paiement d’ impôts) n’avait pas encore vu le jour à cette époque. Les musulmans pensaient alors à se remarier avec certaines veuves. Dans ce contexte dramatique, le verset de la polygamie a été révélé dans ses conditions précises. D’ailleurs la sourate qui contient les versets précédents a comme titre « Les femmes ». Peut-être pour honorer les femmes en islam ou pour rappeler leur situation catastrophique après la razzia de Uhud. De plus le Coran n’a pas une sourate portant le titre « Les hommes ». A l’époque un homme avait même le droit de tuer ses filles, de les vendre, de les marier contre une dot sans demander leur avis. La vie était simple . Ces Arabes cultivaient de l’orge et élevaient des moutons . Les guerres étaient tribales sous forme de razzia. Les armes militaires utilisées étaient entre autre l’épée. Le cheval et le chameau étaient quant à eux utilisés comme moyens de transport. La poésie était florissante, la tradition orale était le moyen de transmission de leur héritage culturel et historique. L’écriture était très peu connue, l’arabe « écrit » n’avait pas encore les points sur les lettres et ne connaissait pas les voyelles. Les Arabes idolâtres vivaient en plein désert avec les juifs de Medine . C’est dans ce contexte historique, géographique, social, religieux, économique , militaire et culturel de l’Arabie au septième siècle qu’est révélé ce verset pour traiter à la fois des problèmes relatifs aux orphelins, aux veuves et à la polygamie . Mohamed lui-même s’est marié avec Khadija âgée de quarante ans alors qu’il n’avait que vingt cinq ans. Lors de son décès, il avait plus de cinquante ans sans être polygame. Au cours des dernières années de sa vie, il s’est remarié avec plusieurs femmes. Chaque mariage avait une raison différente : familiale comme le mariage avec Souada afin qu’elle puisse s’occuper de ses enfants. Le mariage avec les veuves Hafsa et Um Salma. Autre mariage, celui avec Jouayria bint Alharith qui était esclave . Mohamed l’a libérée pour l’épouser. La conséquence de ce mariage, a permis aux compagnons de Mohamed de libérer une centaine d’esclaves parents et proches de cette femme qui était considérée comme mère des croyants. Il s’est remarié avec Um Habiba , fille d’ Abu Sufyan chef des Mecquois pour une raison politique. Le mariage avec Aïsha avait pour but d’honorer son père Abu Baker qui a dépensé sa richesse et consacré sa vie pour la nouvelle religion . De plus quand le verset suivant a été révélé après celui de la polygamie « Ô prophète , dis à tes épouses, si vous vous voulez jouir de la vie du monde, et de ses parures, venez à moi. Je vous en ferai profiter et vous répudierai d’une façon honorable » (sourate 33 verset 28) . Mohamed a par la suite donné le choix à ses épouses de rester ou pas avec lui . Les coutumes préislamiques en Arabie et dans les autres pays musulmans ont résisté. Les docteurs de la loi islamique sont pratiquement tous des hommes. Devant l’absence des femmes dans ce domaine, ces théologiens ont autorisé la polygamie avec une condition majeure : La nécessité d’ être juste envers les épouses. Ce qui est cependant une condition irréalisable selon un autre verset cité plus haut. Certains théologiens tunisiens et l’école juridique druze ont interdit la polygamie. La façon de traiter la polygamie dans les manuels scolaires d’histoire de cinquième dans le chapitre concernant le monde musulman est influencée par la pratique de la polygamie dans certains pays musulmans qui ont conservé leurs coutumes préislamiques devant le silence ou la « tolérance » de certains Oulamas qui se sont contentés seulement de conditionner la polygamie selon des critères de « justice ». Certaines éditions comme Belin,1995 page 24), écrivent tout simplement que « la polygamie est autorisée » sous entendu par le Coran . D’autres éditions comme Hatier,1997 (page 31) , et Nathan ,1997 (page.31) titrent « sur les femmes » et « le mariage » en citant le verset coranique « Epousez , comme il vous plaira deux , trois ou quatre femmes . Mais si vous craignez de ne pas être équitable , prenez une seule femme ». Les deux éditions ont supprimé la première partie du verset coranique concernant la polygamie citée plus haut . Est-ce possible de comprendre le sens d’un verset en ne lisant seulement que la dernière partie ? Les auteurs de ces deux manuels ont enlevé la première partie de la phrase au conditionnel qui insiste justement sur les raisons éventuelles de cette justification. La polygamie s’expliquait en tant que « solution » pour les orphelins et les veuves après une catastrophe économique et sociale . Si la référence de ce verset est exacte dans l’édition Hatier , celle de Nathan donne la sourate 7 au lieu de la sourate 4. Il vaut mieux que l’historien consulte un théologien quand il s’agit de questions purement religieuses .Non seulement une partie d’un verset pourrait signifier le contraire de son sens mais aussi un verset peut avoir un sens dépendant d’un autre verset coranique. Il peut même être tout simplement abrogé . Moustafa Elhalougi Cet article est extrait d’une longue étude consacrée à l’image de l’Islam dans les manuels scolaires français d’Histoire de classe de cinquième et de seconde. Citer Link to post Share on other sites
Guest tayiba Posted June 28, 2014 Partager Posted June 28, 2014 La notion de charia dans les écoles françaises Quelques centaines de versets coraniques et hadiths concernent la charia. Ces versets et traditions prophétiques sont très peu nombreux comparés aux plusieurs milliers d’articles de lois en vigueur dans les pays musulmans. Déjà au VIIIe siècle, l’imam Malik, l’un des fondateurs des quatre écoles juridiques musulmanes, affirmait que les versets coraniques et les hadiths concernant la charia ne présentait seulement que le dixième des règles du fiqh (la législation islamique ), et que les neuf dixième ont comme fondement la raison. Ces versets et hadiths définissent des notions précises comme l’héritage, les prières, les aumônes légales, ou encore les interdictions alimentaires qui peuvent êtres levées dans certaines conditions, où un musulman se trouverait dans l’obligation de consommer certains de ces aliments, ce qu’on appelle la ’’rukhsa’’ ( concession ). D’autres versets et hadiths établissent des notions générales comme par exemple le verset qui précise que « Dieu ordonne la justice, la bienfaisance et interdit l’action immorale ou illicite » . Certains versets peuvent présenter des actions avec des règles précises tout en donnant une marge d’interprétation au juge selon le contexte : « traitez vos pères et mères avec générosité, ne tuez point vos enfants à cause de l’indigence , (...) soyez éloignés aussi bien des dehors que de l’intérieur des turpitudes , ne tuez point les hommes , car Dieu vous l’a défendu , excepté si la justice l’exige (...) ne touchez point au bien des orphelins (...) pesez au poids juste (...) quand vous prononcez un jugement , prononcez - le avec justice » (sourate 6 verset 151-152) . On remarque que la générosité envers les parents dépend de la situation financière des enfants, et que la protection de la vie de l’enfant est bien précisée . Donc les versets et hadiths présentent des règles générales ou strictes qui sont des principes qui correspondent notamment aux principes du droit international « la justice , prononcez - la avec justice ». La plupart des théologiens musulmans, spécialistes en droit, énumèrent les autres sources de la charia en ayant recours à plusieurs principes tels que : 1- Al ijmâ : le consensus des savants . 2- - Alqiyâs : le raisonnement par analogie : chercher un cas dans la loi islamique qui sera voisin du cas nouveau et qui auront tous les deux la même illa (cause ). Dans ce cas on peut appliquer l’ancienne règle pour le cas nouveau . 3 - Al istihsân : la meilleure option. 4 -Al urf : coutumes ayant force de loi . 5 - Al ray : l’avis personnel du théologien . Enfin les fondateurs des écoles juridiques et savants musulmans adoptent des règles générales telles que : Aucun préjudice ne peut être infligé ou rendu en islam . Ou encore l’injonction du bien et l’interdiction du mal . La règle ancienne : idrau al hududa bi ash shubuhat ( le doute bénéficie à l’accusé) . Ces règles générales vont dans le même sens que le droit international et correspondent parfaitement à l’esprit de l’islam . Les manuels scolaire d’Histoire de cinquième limitent les sources de la charia au Coran et aux hadiths en négligeant les autres principes qui forment plus de 90% de la loi islamique . Il convient de revoir ces principes dans les éditions suivantes de 1997 : - Bordas (page.26 ) écrit « Les hadiths et le Coran sont la source de la loi islamique » et ajoute « la loi islamique : ensemble des règles fondées sur le Coran et les hadiths » . - Magnard (page. 24 ) signale que le Coran « est à la fois un message religieux, un code juridique et un traité de morale ». - Hachette (page24) affirme que « Le Coran et la tradition n’expriment pas seulement des croyances ou des obligations . Ils règlent tous les aspects de la vie des musulmans organisés en communauté » . - Nathan (page.39) précise que la vie quotidienne des arabes « est marquée par la loi du Coran » . La négligence des autres principes dans ces manuels donne au lecteur l’impression d’une loi archaïque datant du VIIe siècle . Mais cette loi islamique particulièrement dynamique, s’est enrichie à travers des siècles de coutumes ayant force de loi dans les différentes sociétés islamiques d’Asie ,d’Afrique et d’Europe . La charia s’est aussi enrichie du raisonnement des savants musulmans et du droit non islamique : par exemple le droit égyptien fondé sur la loi islamique est marqué par le droit français . Mais l’image de l’islam véhiculée dans les manuels scolaires est encore teintée de préjugés. Pourtant selon les instructions qui accompagnent le programme d’Histoire, les objectifs de l’enseignement de l’Histoire s’inscrivent dans « les finalités intellectuelles, civiques, patrimoniales et culturelles ( ... ) Les élèves ont été entraînés à lire et donc à donner sens à des documents , des cartes et des images ». Quant au manuel scolaire, il est considéré comme repère essentiel et fil conducteur « Ainsi les élèves pourront-ils acquérir une pratique autonome du manuel ». Le programme précise les grandes lignes du chapitre qui concerne : Le monde musulman « L’essentiel est de présenter Mahomet , le Coran et la diffusion de l’islam et de sa civilisation . On insistera davantage sur cette dernière et son rayonnement , abordés à partir de l’exemple d’ une ville, que sur les constructions politiques qui résultent de l’expansion . Documents : extraits du Coran ; une mosquée . » B O no 1 du 13 février 1997 ,HS pp 41-43 . Les différentes éditions des manuels scolaires présentent, « Mahomet dans les ailes de l’ange Gabriel », des versets coraniques tronqués, « des califes comme chefs suprêmes en islam » , (chef religieux et politique), « le djihad pour étendre l’islam » , « la polygamie autorisée par le Coran » , la charia comme une loi archaïque . L’étude précédente de ces sujets a mis en évidence des anomalies, des glissements de sens, ainsi qu’une mauvaise traduction des versets coraniques, bref un manque évident de connaissance de la culture islamique. L’absence de spécialistes de l’islam dans l’élaboration des programmes scolaires contribuent à donner certaines informations erronées relatives à cette religion. Ces informations ne correspondent pas aux objectifs de l’Education Nationale. le Ministère se doit de veiller de manière plus rigoureuse à l’élaboration des manuels scolaires . Citer Link to post Share on other sites
k-15 10 Posted June 29, 2014 Partager Posted June 29, 2014 La notion de Djihad dans les écoles françaises (partie 1/2) La civilisation musulmane est au programme d’Histoire de la classe de cinquième. Elle occupe un chapitre dans chaque manuel scolaire qui est rédigé par une équipe de professeurs d’Histoire et Géographie. Toutes les éditions présentent la civilisation islamique comme une « civilisation brillante » durant des siècles dont plusieurs villes comme Bagdad, Damas, le Caire et Cordoue constituaient des carrefours au niveau des sciences et cultures dans tous les domaines du VIIIe jusqu’au XIIIe siècle (Manuels scolaires éd.1997 de Magnard( page 27-31) Belin( page 37) Hatier ( page36-37) Hachette (page 26-27) Nathan( page 34-38) et Bordas (page34-35 )). On peut lire notamment qu’« Au Moyen Âge , la médecine, les mathématiques, la géographie et l’astronomie des musulmans sont très en avance sur ce qui existe en Europe occidentale (...) la ville centre économique (...) le savoir , une citadelle , une medrasa » ( Bordas 1997, page34-35). Les auteurs de ce chapitre dans toutes les éditions s’accordent à écrire que cette civilisation , a non seulement conservé l’héritage culturel et scientifique des Grecs et des Persans mais l’a aussi développé. L’édition Belin (page 37) cite certains termes qui sont d’origine arabe (magasin, amiral , arabesque , mousseline..) et autres inventions issues de cette la civilisation arabo-musulmane (telles que ’l’ algèbre,chiffre , zéro’, etc..) Si l’image de la culture et de la civilisation islamiques est positive, celle de la religion islamique est par contre négative. Pourtant une civilisation aussi brillante dont le fondement demeure la religion témoigne de son attachement aux valeurs de « liberté ,d’égalité de solidarité , de tolérance , d’ouverture sur les autres cultures… » Mais il semble que les auteurs du chapitre « la civilisation musulmane » confondent religion et pratiques culturelles, ainsi que l’ Islam avec les attitudes de certains musulmans dits « extrémistes » ou des politiques qui manipulent l’Islam comme moyen de légitimation de pouvoir. L’étude de certaines notions comme la polygamie , le djihad , le califat en islam par certains historiens français auteurs de ce chapitre démontrent la persistance de certains préjugés sur l’islam. Le djihad en islam Plusieurs langues ont emprunté à l’arabe ce terme avec un glissement au niveau du sens .Ce qui a entraîné à entretenir une image déformée de l’islam. Étymologiquement, djihad en arabe veut dire « effort » et le verbe djahada « faire des efforts » . Le mot djihad se trouve dans le Coran précédé de son verbe à l’impératif adressé à Mahomet Le sens du djihad dans ce verset signifie : débat, discussion, conviction qui implique des efforts au niveau mental. C’est la raison qui domine et non la violence , la sagesse et non l’extrémisme. Le verset suivant précise la règle de politesse, de respect et de liberté : Après ce djihad qualifié de grand djihad , Mahomet en signale deux autres formes : 1- « Le meilleur djihad , c’est prononcer le mot juste en face d’un sultan injuste ». L’interlocuteur du sultan doit appliquer la règle de politesse et chercher les mots convenables . Car l’objectif est de réussir à convaincre sans heurter , sans déclarer la guerre contre le chef de l’Etat . 2- « Le plus grand djihad , c’est l’effort interne contre soi-même ». L’objectif est de purifier son âme pour s’élever spirituellement, être un citoyen exemplaire au sein d’une société musulmane ou pas. Ce petit djihad est autorisé seulement en islam pour se défendre contre les agresseurs aussi bien au niveau d’un individu ou au niveau d’une société avec les moyens appropriés. Ce qu’on appelle en occident « légitime défense ». Mais le musulman n’a pas le droit d’attaquer le premier une personne ou un pays . Le verset coranique est clair « Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs ! ».(Sourate 2 verset 190) . Les théologiens musulmans sont tous d’accord sur la règle suivante : Le principe dans les relations entre les musulmans et les autres sociétés est la paix et non la guerre . La notion de djihad à l’école française Le programme d’histoire de la classe de cinquième contient un chapitre sur la civilisation islamique. La notion de djihad est mal présentée. Il semble là aussi que les historiens auteurs de ce chapitre, dans les différentes éditions : Hatier, Nathan , Magnard , Hachette, Bordas et Belin opèrent une confusion entre les événements historiques , les versets ou les parties des versets coraniques coupés de leur contexte . On a tendance à présenter le djihad en islam comme une agression ou guerre sainte pour « étendre ou défendre l’islam » ( cf.l’édition de 1997 de Hachette (page 26) , Magnard(page23) , Nathan (page34) et Hatier (page 28) . Or le djihad en islam est autorisé non seulement pour défendre la religion mais aussi en cas de légitime défense ( défendre sa vie , ses biens, les siens , sa liberté ). Au niveau d’ un Etat, c’ est le pouvoir politique qui peut déclarer la guerre contre un pays agresseur. En aucun cas l’islam n’autorise l’agression car le Coran précise que Par contre la notion « étendre l’islam » par le djihad est contraire à l’esprit de la religion musulmane. Plusieurs versets coraniques interdisent l’agression et ordonnent le respect de la liberté religieuse Mais pourquoi cette confusion dans les manuels scolaires ? Il semble bien que les auteurs confondent religion et événements historiques : deux disciplines complètement différentes. La première « appartient » aux théologiens et le second aux historiens .Un historien ne peut pas remplacer un théologien, et surtout il ne peut présenter pour justifier sa thèse la moitié d’un verset ou même un verset dont le sens est dépendant d’un ou des versets précédents ou suivants. Dans les domaines littéraires, scientifiques et historiques, une citation est toujours la bienvenue à condition quelle ne soit pas déformée, et qu’il ne manque pas certains éléments qui pourraient lui donner un contresens . On est surpris de constater dans plusieurs éditions cette manipulation des versets coraniques. Le manuel de Nathan (page34) , par exemple, présente ainsi le djihad ( Cf le document 2) Au dessus de ce document se trouve une miniature arabe du XVe siècle qui présente un cavalier arabe en position d’attaque. Le titre de cette miniature est : « la conquête arabe » mettant ainsi en évidence le caractère belliqueux du djihad . D’autre part l’auteur du manuel a tronqué le verset en enlevant des mots qui sont indispensables au lecteur pour la compréhension du véritable sens de ce verset . Le lecteur aurait du lire De plus l’auteur a cité le milieu du verset coranique. « J’effacerai ... » qui s’inscrit dans une suite des versets numéros 191-194 dont le contenu est une prière . Le début du verset cité dans le manuel scolaire n’est pas « J’effacerai ... » mais « Dieu les excuse ... » . L’historien en question semble apparemment seulement préoccupé par trouver une référence coranique justifiant le sens de la miniature arabe du XVe siècle . Il a donc supprimé sciemment le début du verset , ainsi que le passage qui contredit son illustration. Il a peut-être utilisé une traduction du Coran qui divise parfois un verset en deux. La traduction est une trahison du texte original. La conquête arabe s’inscrit dans l’histoire de la politique arabe surtout durant l’époque des deux dynasties Omeyyade et Abbasside. Un historien devrait distinguer les textes religieux des documents historiques et être prudent quand il présente un document scolaire qui vise à l’enseignement des civilisations. Le rôle de l’école et celui de l’historien n’est en aucun cas d’entretenir des préjugés négatifs sur certaines religions. A suivre… des notions qui tuent………….. Citer Link to post Share on other sites
Wekillx 10 Posted June 29, 2014 Partager Posted June 29, 2014 ETUDE.. des notions qui tuent………….. Tout a fait d'accord avec votre "argumentation"..à une époque ..c'était "pire"! l'Islam ..son histoire était représenté comme peau de chagrin dans les "manuels scolaires"...le but était simple...RIEN ne devait freiner l' ASSIMILATION à la culture française sous toutes ces formes...pour obtenir le "sujet parfait"...servile car, pensant avec les "idées" des autres...(la FRANC-maçonnerie c'est leur "GRAAL" !..POUR ASSUJETTIR ...) Citer Link to post Share on other sites
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.