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Alerte aux rayons cosmiques !


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Ces astroparticules voyagent dans l'espace depuis la nuit des temps et sont chargées d'une prodigieuse énergie. Gare à ceux qui les croisent...

 

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Au début des années 1990, on avait fini par s'apercevoir que le personnel navigant des compagnies aériennes affichait, pour certains cancers, des taux très supérieurs à ceux de la population générale : deux fois plus de cancers du sein, quinze fois plus de cancers des os, cinq fois plus de leucémies aiguës lymphoïdes, par exemple.

 

Bien plus tôt, de telles études - alors effectuées sur les seuls pilotes, dont les organes génitaux font face aux cadrans lumineux du cockpit - avaient attribué certaines anomalies à l'irradiation de ces cadrans, dont la luminosité des aiguilles provenait de sels de radium. Aujourd'hui, il est démontré que les problèmes constatés ne viennent ni de la terre ni de l'avion, mais bien du ciel, et de ses rayonnements cosmiques.

 

Les choses s'aggravent en altitude

 

Au niveau du sol, l'être humain est soumis à un taux de radioactivité naturelle très faible. Dès que l'on monte en altitude, les choses s'aggravent : la radioactivité peut bondir jusqu'à 10 microsieverts par heure à l'altitude de croisière des avions long-courriers. Dieu merci, nous sommes débarrassés du Concorde, qui volait à 20.000 mètres et dont les dommages radioactifs sur les passagers et le personnel navigant ne peuvent sans doute plus faire l'objet d'une plainte, pour cause de prescription.

 

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Mais plaignons les malheureux astronautes de la station spatiale internationale, soumis durant des mois aux orages de particules cosmiques qui sévissent par 400 kilomètres d'altitude. Et abandonnons le rêve d'expédier des humains sur Mars...

 

Le rayonnement cosmique est un inextricable mélange de rayons et particules plus ou moins - voire très - énergétiques, dont les scientifiques peinent à retracer les origines. Ces astroparticules peuvent aussi bien venir du Soleil que des confins d'un Univers qui n'existe plus, tel qu'il était un instant après le big bang.

 

Leurs sources sont d'autant plus difficiles à identifier que, du fait de leur charge électrique, elles sont déviées de multiples fois avant de nous parvenir", dit le professeur Etienne Parizot, de l'université Paris-VII-Diderot.

 

Microcosmiques bolides intersidéraux

 

Lequel avoue sa fascination pour les "particules superénergétiques, dont on ne parvient pas à imaginer ce qui, dans l'Univers, a pu les accélérer à ce point". Chacune de ces particules concentre "la même quantité d'énergie qu'une balle de tennis lancée à 150 km/h". On sait que ces particules existent. Heureusement, elles sont très rares : si on imagine un écran de 1 mètre carré dans l'espace, il faudrait attendre en moyenne 1 milliard d'années pour que l'une d'entre elles le traverse... Autant dire qu'il est exclu de les observer, et d'en déterminer l'origine ou les propriétés.

 

Hélas, même s'ils sont rares et imprévisibles, ces microcosmiques bolides intersidéraux se manifestent parfois par leurs effets dévastateurs - d'autant que nos dispositifs électroniques, de plus en plus sophistiqués et miniaturisés, accroissent leur propre fragilité.

 

Défaillance d'un avion et d'une machine à voter électronique

 

Le 7 octobre 2008, un Airbus de Qantas Airways fut frappé, entre Perth et Singapour, d'une défaillance totale de ses systèmes de contrôle électroniques, d'où un tiers des passagers blessés dans un atterrissage d'urgence. De même, en 2003, à Schaerbeek (Belgique), une machine à voter électronique afficha un résultat de scrutin invraisemblable. Les spécialistes qui ont décortiqué ces deux événements n'ont trouvé qu'une explication : la frappe, sur la micropuce d'un système délicat, d'une particule cosmique.

 

Alors, face à de telles éventualités menaçant les précieux systèmes électroniques, on comprend que l'irradiation des pilotes, hôtesses, et surtout passagers des avions soit un peu passée... au second plan.

 

Fabien Gruhier – Le Nouvel Observateur

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