Sonelgaz déclare la guerre à ses syndicalistes (actualisé )

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«Dès qu'on a franchi le seuil de 4 sections syndicales à travers les différentes directions, le harcèlement et les pressions ont commencé et ce, sans épargner aucune filiale ». Ce qui constitue « une atteinte grave aux libertés syndicales ».

 

Le syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et gaz- Sonelgaz (SNATEG) a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier mardi, un « harcèlement et des dépassements très graves », à l’encontre des syndicalistes du groupe Sonelgaz.

 

La direction du groupe Sonelgaz « a déclaré une sale guerre » contre les syndicalistes dès qu’elle a su que des sections syndicales allaient être installés, a précisé le syndicat. Ce qui constitue « une atteinte grave aux libertés syndicales ». Joint par téléphone, Bendief Boualem secrétaire général du syndicat, explique : "dès qu'on a franchi le seuil de 4 sections syndicales à travers les différentes directions, le harcèlement et les pressions ont commencé". "Moi-meme je suis victime de pressions au point où on ne m'a pas permis de partir en congé, alors j'ai pris plutot un congé maladie", relate notre interlocuteur. "J'ai entamé une action en justice contre la direction de distribution dans la wilaya de Tlemcen où je travaille", a-t-il enchainé.

 

Notre interlocuteur regrette le fait de ne pas pouvoir exercer pleinement sa liberté syndicale : "c'est très dommage que pour des intérets personnels dans le groupe , le devenir socioprofessionnel de plusieurs syndicalistes soit ainsi gravement menacé".

 

En tous cas, poursuit Bendief, "on n' a pas poursuivi l'installation des sections syndicales de peur de voir d'autres travailleurs exposés à des pressions".

 

 

La direction du groupe public du gaz et d’électricité, selon la même source, a pris des « mesures disciplinaires arbitraires contre tous les employés qui ont osé faire référence au nom du syndicat autonome… ». Pas moins de 37 syndicalistes sont touchés par ces mesures disciplinaires « arbitraires ». Certains d’entre eux ont été « licenciés » et les autres « privés de salaire pendant une période allant d'une semaine à deux mois », lit-on dans le communiqué.

 

Le syndicat s’interroge : « avec de tels dépassements, Sonelgaz se considère-t-il comme un empire qui n’est pas soumis aux lois de la République ? ».

 

Nous avons essayé, à plusieurs reprises, de contacter Sonelgaz afin d'avoir des explications par rapport à ce communiqué, mais toutes nos tentatives se sont avérées vaines.

 

 

Les précisions de Sonelgaz

 

Direction de la Communication et des Médias

N° /DCM/2014

Alger, le 14 août 2014

Précision

 

Article paru sur El Watan online le 13 août 2014, intitulé « Sonelgaz déclare la guerre à ses syndicalistes »

 

 

Suite à la parution de l’article cité ci-dessus, nous vous prions de publier les précisions suivantes :

 

Nous avons été surpris par les allégations contenues dans le titre et le contenu de votre article rapportant les termes d’un communiqué. Aussi, Sonelgaz dément l’existence d’un syndicat national autonome en son sein. En effet, aucun syndicat autre que l’UGTA n’est légalement institué à Sonelgaz. A ce titre, Sonelgaz nie fermement avoir exercé des pressions sur des syndicalistes.

 

Sonelgaz rappelle que l’exercice du droit syndical a toujours été respecté conformément à ce que prévoit la loi, la législation en vigueur et les statuts des organisations syndicales aussi bien par la holding que par les sociétés filiales. Sonelgaz rappelle enfin que toute infraction aux dispositions réglementaires est punie par la loi. De ce fait, les individus qui se sentent lésés dans leurs droits peuvent recourir aux juridictions compétentes et auraient donc pu éviter de salir la réputation de l’entreprise en publiant des mensonges sur la presse nationale.

 

Sonelgaz regrette qu’un journal de l’envergure d’El Watan répande des informations non vérifiées qui créent l’amalgame et déroutent l’opinion publique. Sonelgaz regrette enfin l’amalgame entretenu entre la holding et ses filiales, sociétés juridiquement autonomes, conformément à la loi régissant le secteur de l’électricité et au code du commerce. De ce fait, tout syndicat constitué dans une des sociétés du Groupe Sonelgaz ne peut prétendre représenter les travailleurs d’une autre société du Groupe Sonelgaz.

 

Enfin, il faut relever que le Groupe Sonelgaz n’a pas d’existence juridique mais désigne l’ensemble des sociétés dont Sonelgaz détient au minimum une participation supérieure à 50%.

 

Manel AIT-MEKIDECHE