Zoubir8 174 Posted September 12, 2014 Partager Posted September 12, 2014 Tabous et transgressions Sexe, jeunes et politique en Algérie De nombreuses sociétés traditionnelles et religieuses proscrivent les rapports sexuels avant le mariage. Cet interdit est en général transgressé, avec plus ou moins d’hypocrisie. En Algérie, la tension est d’autant plus vive, parfois douloureuse, que l’immigration et Internet ont généralisé la connaissance de pratiques amoureuses jugées répréhensibles. par Pierre Daum, août 2014. Le Monde Diplomatique Sexe, jeunes et politique en Algérie - Le Monde diplomatique Sexe, jeunes et politique en Algérie, par Pierre Daum (Le Monde diplomatique, aot 2014) En Algérie, la tension est d'autant plus vive que l'immigration et Internet ont généralisé la connaissance de pratiques amoureuses ... par Pierre Daum, août 2014. Originaire de Tifelfel, au cœur du massif des Aurès, Rabah vient d’achever un master 2 de mathématiques à l’université de Batna. Il a 23 ans et, comme la plupart des jeunes de son âge que nous avons rencontrés et interrogés sur la sexualité, il parle de religion dès les cinq premières minutes d’entretien. Ce qui le préoccupe tout particulièrement, c’est le calcul entre hassanate (les bons points récoltés au cours de la vie grâce aux bonnes actions effectuées) et syiate (les mauvais points). De la différence entre les deux chiffres dépendra son accès au paradis. « Je prie à la mosquée cinq fois par jour. Parce qu’à la mosquée, ça te rapporte vingt-sept fois plus de hassanate qu’à la maison. » Rabah a déjà eu trois copines. La dernière s’appelait Dhikra. « Je suis sortie avec elle un an et demi. Elle était très jolie, et son père était riche. Mais je ne l’ai jamais embrassée sur la bouche ! Que sur la main ou sur la joue. Ça fait un an qu’on n’est plus ensemble. J’ai appris qu’elle avait un nouveau copain, et qu’elle l’avait embrassé sur la bouche. Pour moi, maintenant, c’est une **** ! » Coucher avec une femme avant de se marier est pour lui « complètement impensable », car criminel aux yeux de Dieu. Par contre, il se masturbe « tous les jours ». « Je sais que c’est haram [interdit], mais c’est la pression. Et au moins, avec la masturbation, tu reçois moins de syiate que si tu te fais caresser par une fille. » Bien sûr, rien ne nous assure que Rabah dise toute la vérité. Cependant, non seulement parler à un journaliste étranger permet de se confier sans risquer le jugement de ses concitoyens (tous les prénoms ont été changés), mais les propos du jeune Chaoui (Berbère des Aurès) correspondent en tout point à la cinquantaine de témoignages recueillis à travers le pays. Avec certes quelques variantes. Noureddine, 26 ans, étudiant en cinquième année à Ouargla, vit une relation très sérieuse avec Sarah, étudiante en deuxième année. « Ça fait six ans que nous sommes (...) Taille de l’article complet : 4 194 mots. Cet article est réservé aux abonnés Vous êtes abonné(e) ? Connectez-vous pour accéder en ligne aux articles du journal. Identifiez-vous Vous n'êtes pas abonné(e) ? Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout le site. S'abonner Accès sans abonnement Pour un accès illimité pendant 5 jours à tout le site (58 années d'archives, 50 000 articles). Commander Lycées, bibliothèques, administrations, entreprises, accédez à la base de données en ligne de tous les articles du Monde diplomatique de 1954 à nos jours. Retrouvez cette offre spécifique. Pierre Daum Journaliste. Illustrations d’Aurel. Voir aussi Homosexualité, ou la « mort sociale » Pierre Daum En perspective Aperçu « Tout ce qu’ils nous proposent, c’est de devenir flics ! » P. D., avril 2014 Mabrouk, Khaled, Hamza et leurs amis font partie des millions de jeunes sans emploi dont les responsables politiques et les médias parlent à longueur de journée. Le pays compte trente-huit millions (...) Aperçu Femmes émancipées dans le piège de Hassi Messaoud Ghania Mouffok, juin 2010 En 2001, de nombreuses femmes de Hassi Messaoud, dans le Sahara algérien, ont été victimes d’un déchaînement de violence. En 2010, la situation reste tendue. Aperçu Batna dans le vertige des peurs et des frustrations Florence Beaugé, mars 1993 Au coeur des Aurès, Batna est une ville soumise à l’état d’urgence comme l’ensemble de l’Algérie, prise dans le vertige des peurs et des frustrations. Murs d’incompréhension et violences, angoisse du chômage et (...) Islam Jeunes Internet Religion Immigrés Société Sexualité Algérie août 2014, pages 4 et 5 Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique actuellement en kiosques, et dans l’édition électronique. En perspective Aperçu « Tout ce qu’ils nous proposent, c’est de devenir flics ! » P. D., avril 2014 Mabrouk, Khaled, Hamza et leurs amis font partie des millions de jeunes sans emploi dont les responsables politiques et les médias parlent à longueur de journée. Le pays compte trente-huit millions (...) Aperçu Femmes émancipées dans le piège de Hassi Messaoud Ghania Mouffok, juin 2010 En 2001, de nombreuses femmes de Hassi Messaoud, dans le Sahara algérien, ont été victimes d’un déchaînement de violence. En 2010, la situation reste tendue. Aperçu Batna dans le vertige des peurs et des frustrations Florence Beaugé, mars 1993 Au coeur des Aurès, Batna est une ville soumise à l’état d’urgence comme l’ensemble de l’Algérie, prise dans le vertige des peurs et des frustrations. Murs d’incompréhension et violences, angoisse du chômage et (...) Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted September 13, 2014 Author Partager Posted September 13, 2014 Dans quelques semaines, ils mettrons la totalité de l'article en ligne. Hassanate et siyates... Citer Link to post Share on other sites
Guest Chabha Posted September 13, 2014 Partager Posted September 13, 2014 Les frustrations chez les Algériens sont nées de l'individualisme qui s'est installé peu à peu depuis la colonisation.C'est une conséquence pour avoir voulu imiter l'européen dans sa vie de par le confort et la responsabilité. Or quand les Algériens, surtout dans les régions les plus retirées, vivaient sous un mode tribale avec un chef de famille lequel sous l'autorité d'un chef de la tribu, ils géraient au mieux les accouplements et les familles. A 13 ans, la fille était déjà préparée à la vie de couple puisque plus jeune elle était déjà destinée à quelqu'un la dépassant à peine. Le mariage se faisait en général sans état civil, avec l'accord de la tribu et les parents concernés.Le couple s'adaptait à la condition de la tribu. Le petit couple vivait en famille et apprenait les principes de la vie Le mariage pouvait se dissoudre très facilement ou durer une vie entière. En cas de discorde, chacun se renouvelait dans un autre couple sans que la fille ait à endosser l'étiquette de divorcée comme il l'est aujourd'hui. Ils étaient illettrés peut-être mais plus épanouis alors qu'aujourd'hui ils sont instruits et très frustrés. Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted September 13, 2014 Author Partager Posted September 13, 2014 Les frustrations chez les Algériens sont nées de l'individualisme qui s'est installé peu à peu depuis la colonisation.C'est une conséquence pour avoir voulu imiter l'européen dans sa vie de par le confort et la responsabilité. Or quand les Algériens, surtout dans les régions les plus retirées, vivaient sous un mode tribale avec un chef de famille lequel sous l'autorité d'un chef de la tribu, ils géraient au mieux les accouplements et les familles. A 13 ans, la fille était déjà préparée à la vie de couple puisque plus jeune elle était déjà destinée à quelqu'un la dépassant à peine. Le mariage se faisait en général sans état civil, avec l'accord de la tribu et les parents concernés.Le couple s'adaptait à la condition de la tribu. Le petit couple vivait en famille et apprenait les principes de la vie Le mariage pouvait se dissoudre très facilement ou durer une vie entière. En cas de discorde, chacun se renouvelait dans un autre couple sans que la fille ait à endosser l'étiquette de divorcée comme il l'est aujourd'hui. Ils étaient illettrés peut-être mais plus épanouis alors qu'aujourd'hui ils sont instruits et très frustrés. Grave erreur d'analyse. La frustration sentimentale pour ne pas dire sexuelle vient du rigidisme salafiste imposé à notre société par les pays du moyen orient. Le constat est là. Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted December 26, 2014 Author Partager Posted December 26, 2014 Tabous et transgressions Sexe, jeunes et politique en Algérie De nombreuses sociétés traditionnelles et religieuses proscrivent les rapports sexuels avant le mariage. Cet interdit est en général transgressé, avec plus ou moins d’hypocrisie. En Algérie, la tension est d’autant plus vive, parfois douloureuse, que l’immigration et Internet ont généralisé la connaissance de pratiques amoureuses jugées répréhensibles. par Pierre Daum, août 2014 Aperçu Soutenez-nous, faites un don JPEG Originaire de Tifelfel, au cœur du massif des Aurès, Rabah vient d’achever un master 2 de mathématiques à l’université de Batna. Il a 23 ans et, comme la plupart des jeunes de son âge que nous avons rencontrés et interrogés sur la sexualité, il parle de religion dès les cinq premières minutes d’entretien. Ce qui le préoccupe tout particulièrement, c’est le calcul entre hassanate (les bons points récoltés au cours de la vie grâce aux bonnes actions effectuées) et syiate (les mauvais points). De la différence entre les deux chiffres dépendra son accès au paradis. « Je prie à la mosquée cinq fois par jour. Parce qu’à la mosquée, ça te rapporte vingt-sept fois plus de hassanate qu’à la maison. » Rabah a déjà eu trois copines. La dernière s’appelait Dhikra. « Je suis sortie avec elle un an et demi. Elle était très jolie, et son père était riche. Mais je ne l’ai jamais embrassée sur la bouche ! Que sur la main ou sur la joue. Ça fait un an qu’on n’est plus ensemble. J’ai appris qu’elle avait un nouveau copain, et qu’elle l’avait embrassé sur la bouche. Pour moi, maintenant, c’est une **** ! » Coucher avec une femme avant de se marier est pour lui « complètement impensable », car criminel aux yeux de Dieu. Par contre, il se masturbe « tous les jours ». « Je sais que c’est haram [interdit], mais c’est la pression. Et au moins, avec la masturbation, tu reçois moins de syiate que si tu te fais caresser par une fille. » Bien sûr, rien ne nous assure que Rabah dise toute la vérité. Cependant, non seulement parler à un journaliste étranger permet de se confier sans risquer le jugement de ses concitoyens (tous les prénoms ont été changés), mais les propos du jeune Chaoui (Berbère des Aurès) correspondent en tout point à la cinquantaine de témoignages recueillis à travers le pays. Avec certes quelques variantes. Noureddine, 26 ans, étudiant en cinquième année à Ouargla, vit une relation très sérieuse avec Sarah, étudiante en deuxième année. « Ça fait six ans que nous sommes (...) Taille de l’article complet : 4 194 mots. Cet article est réservé aux abonnés Vous êtes abonné(e) ? Connectez-vous pour accéder en ligne aux articles du journal. Identifiez-vous Vous n'êtes pas abonné(e) ? Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout le site. S'abonner Accès sans abonnement Pour un accès illimité pendant 5 jours à tout le site (58 années d'archives, 50 000 articles). Commander Lycées, bibliothèques, administrations, entreprises, accédez à la base de données en ligne de tous les articles du Monde diplomatique de 1954 à nos jours. Retrouvez cette offre spécifique. Pierre Daum Journaliste. Illustrations d’Aurel. Voir aussi Homosexualité, ou la « mort sociale » Pierre Daum En perspective Aperçu « Tout ce qu’ils nous proposent, c’est de devenir flics ! » P. D., avril 2014 Mabrouk, Khaled, Hamza et leurs amis font partie des millions de jeunes sans emploi dont les responsables politiques et les médias parlent à longueur de journée. Le pays compte trente-huit millions (...) Aperçu Femmes émancipées dans le piège de Hassi Messaoud Ghania Mouffok, juin 2010 En 2001, de nombreuses femmes de Hassi Messaoud, dans le Sahara algérien, ont été victimes d’un déchaînement de violence. En 2010, la situation reste tendue. Aperçu Batna dans le vertige des peurs et des frustrations Florence Beaugé, mars 1993 Au coeur des Aurès, Batna est une ville soumise à l’état d’urgence comme l’ensemble de l’Algérie, prise dans le vertige des peurs et des frustrations. Murs d’incompréhension et violences, angoisse du chômage et (...) Islam Jeunes Internet Religion Immigrés Société Sexualité Algérie août 2014, pages 4 et 5 Article précédent « Le récidiviste, voilà l’ennemi ! », page 3 Article suivant « Homosexualité, ou la “mort sociale” », article inédit 4 5 Retrouvez la version intégrale de cet article dans l’édition électronique. Citer Link to post Share on other sites
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