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L'arbre à poèmes


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- Sors de ce vieux bourbier à poésie, poète !

de sa vase gluante aux crapauds endormis.

Soulève-toi d’horreur, mais non plus

à demi, couverts de lieux communs épais,

d’images blettes.

 

Jarrets gonflés par ton effort, soulève-toi

des eaux croupies du Rêve. - Oui, c’est

fait. Mais pourquoi, resté-je ainsi courbé,

vaincu par mon effort ! Un peuple de

sylvains me nargue sur ces bords ?…

 

A leurs cris je me dresse en piétinant

d’orgueil. Que fais-je là ? Je prends

racine, je m’enfeuille, et j’entends rire

Pan au cœur de ma feuillée… Je suis

un arbre à poèmes : un poémier.

 

Paul Fort

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[YOUTUBE]SCFJgYVSN9o[/YOUTUBE]

 

Les poètes

 

Ce sont de drô'ls de typ's qui vivent de leur plume

Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison

Ce sont de drôl's de typ's qui traversent la brume

Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons

 

Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine

Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus

Leur femme est quelque part au bout d'une rengaine

Qui nous parle d'amour et de fruit défendu

 

Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés

Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer

Ils mettent des rubans autour de l'alphabet

Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air

 

Ils ont des chiens parfois compagnons de misère

Et qui lèchent leurs mains de plume et d'amitié

Avec dans le museau la fidèle lumière

Qui les conduit vers les pays d'absurdité

 

Ce sont de drôl's de typ's qui regardent les fleurs

Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme

Ce sont de drôl's de typ's qui chantent le malheur

Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme

 

Leurs bras tout déplumés se souviennent des ailes

Que la littérature accrochera plus tard

À leur spectre gelé au-dessus des poubelles

Où remourront leurs vers comme un effet de l'Art

 

Ils marchent dans l'azur la tête dans les villes

Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux

Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles

Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux

 

Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice

Et l'on met en prison leurs quatrains de dix sous

Comme si l'on mettait aux fers un édifice

Sous prétexte que les bourgeois sont dans l'égout.

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[YOUTUBE]SCFJgYVSN9o[/YOUTUBE]

 

Les poètes

 

Ce sont de drô'ls de typ's qui vivent de leur plume

Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison

Ce sont de drôl's de typ's qui traversent la brume

Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons

 

Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine

Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus

Leur femme est quelque part au bout d'une rengaine

Qui nous parle d'amour et de fruit défendu

 

Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés

Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer

Ils mettent des rubans autour de l'alphabet

Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air

 

Ils ont des chiens parfois compagnons de misère

Et qui lèchent leurs mains de plume et d'amitié

Avec dans le museau la fidèle lumière

Qui les conduit vers les pays d'absurdité

 

Ce sont de drôl's de typ's qui regardent les fleurs

Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme

Ce sont de drôl's de typ's qui chantent le malheur

Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme

 

Leurs bras tout déplumés se souviennent des ailes

Que la littérature accrochera plus tard

À leur spectre gelé au-dessus des poubelles

Où remourront leurs vers comme un effet de l'Art

 

Ils marchent dans l'azur la tête dans les villes

Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux

Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles

Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux

 

Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice

Et l'on met en prison leurs quatrains de dix sous

Comme si l'on mettait aux fers un édifice

Sous prétexte que les bourgeois sont dans l'égout.

 

Bonjour Sissa,

 

Magnifique...

Que dire d'autre qui n'a été dit...

Le texte de Paul Fort n'est pas mal non plus...

Mais Léo, c'est mon maïtre...

Et pourtant, c'était un drôle de type...:)

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Sissa bonjour

 

- Sors de ce vieux bourbier à poésie, poète !

de sa vase gluante aux crapauds endormis.

Soulève-toi d’horreur, mais non plus

à demi, couverts de lieux communs épais,

d’images blettes.

 

Jarrets gonflés par ton effort, soulève-toi

des eaux croupies du Rêve. - Oui, c’est

fait. Mais pourquoi, resté-je ainsi courbé,

vaincu par mon effort ! Un peuple de

sylvains me nargue sur ces bords ?…

 

A leurs cris je me dresse en piétinant

d’orgueil. Que fais-je là ? Je prends

racine, je m’enfeuille, et j’entends rire

Pan au cœur de ma feuillée… Je suis

un arbre à poèmes : un poémier.

 

Paul Fort

 

Sublime très bon choix et quelle caricature

Merci a toi de ce partage

 

A mon tour voici ma contribution

 

[YOUTUBE]1R1_VvDhwBw[/YOUTUBE]

 

Je ne sais ce qui me possède

Et me pousse à dire à voix haute

Ni pour la pitié ni pour l'aide

Ni comme on avouerait ses fautes

Ce qui m'habite et qui m'obsède

 

Celui qui chante se torture

Quels cris en moi quel animal

Je tue ou quelle créature

Au nom du bien au nom du mal

Seuls le savent ceux qui se turent

 

Machado dort à Collioure

Trois pas suffirent hors d'Espagne

Que le ciel pour lui se fît lourd

Il s'assit dans cette campagne

Et ferma les yeux pour toujours

 

Au-dessus des eaux et des plaines

Au-dessus des toits des collines

Un plain-chant monte à gorge pleine

Est-ce vers l'étoile Hölderlin

Est-ce vers l'étoile Verlaine

 

Marlowe il te faut la taverne

Non pour Faust mais pour y mourir

Entre les tueurs qui te cernent

De leurs poignards et de leurs rires

A la lueur d'une lanterne

 

Etoiles poussières de flammes

En août qui tombez sur le sol

Tout le ciel cette nuit proclame

L'hécatombe des rossignols

Mais que sait l'univers du drame

 

La souffrance enfante les songes

Comme une ruche ses abeilles

L'homme crie où son fer le ronge

Et sa plaie engendre un soleil

Plus beau que les anciens mensonges

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La femme est l'avenir de l'homme

 

Une autre

 

[YOUTUBE]1BNE5_WozIY[/YOUTUBE]

 

Le poète a toujours raison

Qui voit plus haut que l'horizon

Et le futur est son royaume

Face à notre génération

Je déclare avec Aragon

La femme est l'avenir de l'homme

Entre l'ancien et le nouveau

Votre lutte à tous les niveaux

De la nôtre est indivisible

Dans les hommes qui font les lois

Si les uns chantent par ma voix

D'autres décrètent par la bible

Le poète a toujours raison

Qui détruit l'ancienne oraison

L'image d'Eve et de la pomme

Face aux vieilles malédictions

Je déclare avec Aragon

La femme est l'avenir de l'homme

Pour accoucher sans la souffrance

Pour le contrôle des naissances

Il a fallu des millénaires

Si nous sortons du moyen âge

Vos siècles d'infini servage

Pèsent encor lourd sur la terre

Le poète a toujours raison

Qui annonce la floraison

D'autres amours en son royaume

Remet à l'endroit la chanson

Et déclare avec Aragon

La femme est l'avenir de l'homme

Il faudra réapprendre à vivre

Ensemble écrire un nouveau livre

Redécouvrir tous les possibles

Chaque chose enfin partagée

Tout dans le couple va changer

D'une manière irréversible

Le poète a toujours raison

Qui voit plus haut que l'horizon

Et le futur est son royaume

Face aux autres générations

Je déclare avec Aragon

La femme est l'avenir de l'homme

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salve Maximus

 

Merci... pour ces beaux hommages.

 

... Je t'invite à lire Louise Ackermann...

 

 

Aux femmes

 

S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,

Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,

Si, dans le sentier rude avançant lentement,

Cette âme s’arrêtait à quelque dévouement,

Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,

Vers tous les malheureux la main toujours tendue,

Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,

Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé,

Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule

Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule,

Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,

Elle a sa foi, son but et son labeur donné.

Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle

Que l’homme à son secours incessamment appelle,

Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux,

Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,

La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène

Vers cette arche en danger de la famille humaine,

Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,

Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

 

Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,

Elle a sa foi, son but et son labeur donné.

Enviez-la ! Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle

Que l’homme à son secours incessamment appelle,

Sa joie et son espoir, son rayon sous les cieux,

Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,

La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène

Vers cette arche en danger de la famille humaine,

Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,

Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

 

 

 

 

... J'entends Ferrat la chanter...

;)

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bonjour

 

Merci... pour ces beaux hommages.

 

... Je t'invite à lire Louise Ackermann...

 

 

Aux femmes

 

S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,

Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,

Si, dans le sentier rude avançant lentement,

Cette âme s’arrêtait à quelque dévouement,

Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,

Vers tous les malheureux la main toujours tendue,

Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,

Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé,

Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule

Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule,

Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,

Elle a sa foi, son but et son labeur donné.

Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle

Que l’homme à son secours incessamment appelle,

Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux,

Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,

La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène

Vers cette arche en danger de la famille humaine,

Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,

Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

 

Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,

Elle a sa foi, son but et son labeur donné.

Enviez-la ! Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle

Que l’homme à son secours incessamment appelle,

Sa joie et son espoir, son rayon sous les cieux,

Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,

La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène

Vers cette arche en danger de la famille humaine,

Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,

Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

 

 

 

 

... J'entends Ferrat la chanter...

;)

 

Continuez à nous mettre des textes...

Sissa, maximus, coucou!!!

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Continuez à nous mettre des textes...

Sissa, maximus, coucou!!!

 

Bonjour Amar,

En veux-tu en voilà...

A te lire !

 

:)

 

 

Cogitations

 

Et s’usera le temps

au rythme des saisons.

S’useront mes printemps.

Et moi… je reste…

 

Je me voudrais marée

au rythme imperturbable.

Je me voudrais jetée.

Ou je me voudrais sable.

 

Et s’useront mes rêves.

Et s’usera ma joie.

S’useront mes combats.

Et s’usera ma sève.

 

Je me voudrais étang

à surface de moire

où les aubes et les soirs

se mirent infiniment..

 

S’usera ma gaieté.

S’useront mes attentes.

S’useront mes projets.

S’useront mes tourmentes.

 

Je me voudrais le vent.

Je me voudrais la mer.

Je me voudrais le temps

au rythme de la terre.

 

S’useront les images

qu’on garde au fond de soi.

Et s’useront les pages

qu’on se fit pas à pas.

 

Alors tel un vieux loup

au bout de son chemin,

je me voudrai caillou

au rythme de plus rien !

 

Esther Granek

 

 

;)

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[YOUTUBE]0vTBZzB_gfY[/YOUTUBE]

 

Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va

On oublie le visage et l'on oublie la voix

Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller

Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

 

Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va

L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie

L'autre qu'on devinait au détour d'un regard

Entre les mots, entre les lignes et sous le fard

D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit

Avec le temps tout s'évanouit

 

Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va

Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules

A la gallerie j'farfouille dans les rayons d'la mort

Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

 

Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va

L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien

L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux

Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous

Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens

Avec le temps, va, tout va bien

 

Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va

On oublie les passions et l'on oublie les voix

Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens

Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

 

Avec le temps...

Avec le temps, va, tout s'en va

Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu

Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard

Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard

Et l'on se sent floué par les années perdues, alors vraiment

Avec le temps on n'aime plus

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Bonjour Sissa,

 

Bonjour Amar,

En veux-tu en voilà...

A te lire !

 

:)

 

 

Cogitations

 

Et s’usera le temps

au rythme des saisons.

S’useront mes printemps.

Et moi… je reste…

 

Je me voudrais marée

au rythme imperturbable.

Je me voudrais jetée.

Ou je me voudrais sable.

 

Et s’useront mes rêves.

Et s’usera ma joie.

S’useront mes combats.

Et s’usera ma sève.

 

Je me voudrais étang

à surface de moire

où les aubes et les soirs

se mirent infiniment..

 

S’usera ma gaieté.

S’useront mes attentes.

S’useront mes projets.

S’useront mes tourmentes.

 

Je me voudrais le vent.

Je me voudrais la mer.

Je me voudrais le temps

au rythme de la terre.

 

S’useront les images

qu’on garde au fond de soi.

Et s’useront les pages

qu’on se fit pas à pas.

 

Alors tel un vieux loup

au bout de son chemin,

je me voudrai caillou

au rythme de plus rien !

 

Esther Granek

 

 

;)

 

Te lire est toujours un bonheur...

Textes inspirés...

Coeurs légers...:clap:

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Bonheur, bonheur, bonheur...

 

- Sors de ce vieux bourbier à poésie, poète !

de sa vase gluante aux crapauds endormis.

Soulève-toi d’horreur, mais non plus

à demi, couverts de lieux communs épais,

d’images blettes.

 

Jarrets gonflés par ton effort, soulève-toi

des eaux croupies du Rêve. - Oui, c’est

fait. Mais pourquoi, resté-je ainsi courbé,

vaincu par mon effort ! Un peuple de

sylvains me nargue sur ces bords ?…

 

A leurs cris je me dresse en piétinant

d’orgueil. Que fais-je là ? Je prends

racine, je m’enfeuille, et j’entends rire

Pan au cœur de ma feuillée… Je suis

un arbre à poèmes : un poémier.

 

Paul Fort

 

Tu racontes l'histoire de la vie...

C'est aussi ça nos poèsies...

Merci Sissa...:in_love:

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Le miroir

 

Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.

« Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? »

 

L’homme épouvantable me répond : « — Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »

 

Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n’avait pas tort.

 

Charles Baudelaire

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Bonjour Sissa,

 

Le miroir

 

Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.

« Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? »

 

L’homme épouvantable me répond : « — Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »

 

Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n’avait pas tort.

 

Charles Baudelaire

 

Hum, hum...

Ouais ça se tient...

Le miroir qu'en est-il advenu?

Oh miroir mon beau miroir dis-moi que...:clap:

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Sissa Bonsoir

 

Merci... pour ces beaux hommages.

 

... Je t'invite à lire Louise Ackermann...

 

je connais !!!

 

Adieu à la poésie

 

Mes pleurs sont à moi, nul au monde

Ne les a comptés ni reçus,

Pas un oeil étranger qui sonde

Les désespoirs que j’ai conçus

L’être qui souffre est un mystère

Parmi ses frères ici-bas ;

Il faut qu’il aille solitaire

S’asseoir aux portes du trépas.

J’irai seule et brisant ma lyre,

Souffrant mes maux sans les chanter ;

Car je sentirais à les dire

Plus de douleur qu’à les porter

 

Paris, 1835

Louise Ackermann,

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Coucou Sissa

 

Bonjour Amar,

En veux-tu en voilà...

A te lire !

 

:)

 

 

Cogitations

 

Et s’usera le temps

au rythme des saisons.

S’useront mes printemps.

Et moi… je reste…

 

Je me voudrais marée

au rythme imperturbable.

Je me voudrais jetée.

Ou je me voudrais sable.

 

Et s’useront mes rêves.

Et s’usera ma joie.

S’useront mes combats.

Et s’usera ma sève.

 

Je me voudrais étang

à surface de moire

où les aubes et les soirs

se mirent infiniment..

 

S’usera ma gaieté.

S’useront mes attentes.

S’useront mes projets.

S’useront mes tourmentes.

 

Je me voudrais le vent.

Je me voudrais la mer.

Je me voudrais le temps

au rythme de la terre.

 

S’useront les images

qu’on garde au fond de soi.

Et s’useront les pages

qu’on se fit pas à pas.

 

Alors tel un vieux loup

au bout de son chemin,

je me voudrai caillou

au rythme de plus rien !

 

Esther Granek

 

 

;)

 

Je ne connaissais pas mais c'est bien!!!

 

Le temps qui passe,

sur nous laisse des traces,

creuse des sillons,

et de guerre lasse,

nos coeurs et nos corps,

fatigués s'useront,

quand près de moi tu dors.

 

Tournes les pages,

du livre de nos vies,

je ne suis ni fou ni sage,

en toi toutes mes envies,

ta tendresse et tes caresses,

sont ma raison de vivre,

j'aime ta délicatesse,

ton parfum m'enivre,

ta beauté me transporte,

tu es mon étoile filante,

j'étais dilettante,

tu était forte,

nous cheminerons,

là-bas près du vallon.

 

septembre 2014

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je connais !!!

 

Adieu à la poésie

 

Mes pleurs sont à moi, nul au monde

Ne les a comptés ni reçus,

Pas un oeil étranger qui sonde

Les désespoirs que j’ai conçus

L’être qui souffre est un mystère

Parmi ses frères ici-bas ;

Il faut qu’il aille solitaire

S’asseoir aux portes du trépas.

J’irai seule et brisant ma lyre,

Souffrant mes maux sans les chanter ;

Car je sentirais à les dire

Plus de douleur qu’à les porter

 

Paris, 1835

Louise Ackermann,

 

Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant.

Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences

 

Rimbaud

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Ballade en proverbes du vieux temps

 

Il faut de tout pour faire un monde

Il faut des vieillards tremblotants

Il faut des milliards de secondes

Il faut chaque chose en son temps

En mars il y a le printemps

Il est un mois où l’on moissonne

Il est un jour au bout de l’an

L’hiver arrive après l’automne

 

La pierre qui roule est sans mousse

Béliers tondus gèlent au vent

Entre les pavés l’herbe pousse

Que voilà de désagréments

Chaque arbre vêt son linceul blanc

Le soleil se traîne tout jone

C’est la neige après le beau temps

L’hiver arrive après l’automne

 

Quand on est vieux on est plus jeune

On finit par perdre ses dents

Après avoir mangé on jeûne

Personne n’est jamais content

On regrette ses jouets d’enfant

On râle après le téléphone

On pleure comme un caïman

L’hiver arrive après l’automne

 

Envoi

 

Prince ! tout ça c’est le chiendent

C’est encor pis si tu raisonnes

La mort t’as toujours au tournant

L’hiver arrive après l’automne

 

Raymond Queneau

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