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L'arbre à poèmes


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Monsieur Prudhomme

 

Il est grave : il est maire et père de famille.

Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux

Dans un rêve sans fin flottent insoucieux,

Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.

 

Que lui fait l'astre d'or, que lui fait la charmille

Où l'oiseau chante à l'ombre, et que lui font les cieux,

Et les prés verts et les gazons silencieux ?

Monsieur Prudhomme songe à marier sa fille

 

Avec monsieur Machin, un jeune homme cossu.

Il est juste-milieu, botaniste et pansu.

Quant aux faiseurs de vers, ces vauriens, ces maroufles,

 

Ces fainéants barbus, mal peignés, il les a

Plus en horreur que son éternel coryza,

Et le printemps en fleur brille sur ses pantoufles.

 

Paul Verlaine

 

 

[YOUTUBE]D2SIF7dNKWY[/YOUTUBE]

 

 

 

;)

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Monsieur Prudhomme

 

Il est grave : il est maire et père de famille.

Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux

Dans un rêve sans fin flottent insoucieux,

Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.

 

Que lui fait l'astre d'or, que lui fait la charmille

Où l'oiseau chante à l'ombre, et que lui font les cieux,

Et les prés verts et les gazons silencieux ?

Monsieur Prudhomme songe à marier sa fille

 

Avec monsieur Machin, un jeune homme cossu.

Il est juste-milieu, botaniste et pansu.

Quant aux faiseurs de vers, ces vauriens, ces maroufles,

 

Ces fainéants barbus, mal peignés, il les a

Plus en horreur que son éternel coryza,

Et le printemps en fleur brille sur ses pantoufles.

 

Paul Verlaine

 

 

[YOUTUBE]D2SIF7dNKWY[/YOUTUBE]

 

 

 

;)

 

Bonjour Sissa, y avait longtemps...

 

Superbe texte de Verlaine...

 

Merci pour ce doux partage...:)

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Je me défends de toi.

 

Je me défends de toi chaque fois que je veille ;

J’interdis à mon vif regard, à mon oreille,

De visiter avec leur tumulte empressé

Ce cœur désordonné où tes yeux sont fixés.

 

J’erre hors de moi-même en négligeant la place

Où ton clair souvenir m’exalte et me terrasse.

Je refuse à ma vie un baume essentiel.

Je peux, pendant le jour, ne pas goûter au miel

Que ton rire et ta voix ont laissé dans mon âme,

Où la plaintive faim brusquement me réclame.

 

Mais la nuit je n’ai pas de force contre toi,

Mon sommeil est ouvert, sans portes et sans toit,

Tu m’envahis ainsi que le vent prend la plaine ;

Tu viens par mon regard, ma bouche, mon haleine,

 

Par tout l’intérieur et par tout le dehors.

Tu entres sans débats dans mon esprit qui dort,

Comme Ulysse, pieds nus, débarquait sur la grève ;

Et nous sommes tout seuls, enfermés dans mon rêve.

Nous avançons furtifs, confiants, hasardeux,

Dans un monde infini où l’on ne tient que deux.

Un mur prudent et fort nous sépare des hommes,

Rien d’humain ne pénètre aux doux lieux où nous sommes.

Les bonheurs, les malheurs n’ont plus de sens pour nous ;

 

Je recherche la mort en pressant tes genoux,

Tant mon amour a hâte et soif d’un sort extrême,

Et tu n’existes plus pour mon cœur, tant je t’aime !

 

Ce terrible moment est si brûlant, si beau,

Que lorsque lentement l’aube teint ma fenêtre,

C’est en me réveillant que je crois cesser d’être…

 

 

Anna de Noailles

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Je me défends de toi chaque fois que je veille ;

J’interdis à mon vif regard, à mon oreille,

De visiter avec leur tumulte empressé

Ce cœur désordonné où tes yeux sont fixés.

 

J’erre hors de moi-même en négligeant la place

Où ton clair souvenir m’exalte et me terrasse.

Je refuse à ma vie un baume essentiel.

Je peux, pendant le jour, ne pas goûter au miel

Que ton rire et ta voix ont laissé dans mon âme,

Où la plaintive faim brusquement me réclame.

 

Mais la nuit je n’ai pas de force contre toi,

Mon sommeil est ouvert, sans portes et sans toit,

Tu m’envahis ainsi que le vent prend la plaine ;

Tu viens par mon regard, ma bouche, mon haleine,

 

Par tout l’intérieur et par tout le dehors.

Tu entres sans débats dans mon esprit qui dort,

Comme Ulysse, pieds nus, débarquait sur la grève ;

Et nous sommes tout seuls, enfermés dans mon rêve.

Nous avançons furtifs, confiants, hasardeux,

Dans un monde infini où l’on ne tient que deux.

Un mur prudent et fort nous sépare des hommes,

Rien d’humain ne pénètre aux doux lieux où nous sommes.

Les bonheurs, les malheurs n’ont plus de sens pour nous ;

 

Je recherche la mort en pressant tes genoux,

Tant mon amour a hâte et soif d’un sort extrême,

Et tu n’existes plus pour mon cœur, tant je t’aime !

 

Ce terrible moment est si brûlant, si beau,

Que lorsque lentement l’aube teint ma fenêtre,

C’est en me réveillant que je crois cesser d’être…

 

 

Anna de Noailles

 

Lire et relire Anna de Noailles, quel bonheur...

 

Merci pour le partage ami maximus...:):):)

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Est-ce bien ce dieu-là...

 

Mais quel est donc ce Dieu qui veut des sacrifices,

Des rivières de sang pour affirmer sa loi,

Qui est-il celui-là et de quel édifice

Veut-il faire un grand temple où répandre la foi.

 

Ce Dieu pourtant, dit-on, ne serait que lumière,

Pourquoi ses défenseurs le repeignant de noir,

Espèrent-ils qu'un jour, redevenus poussière,

Ils seront pardonnés quand viendra le grand soir.

 

Prétendent-ils ainsi toucher à des richesses

Dans un ciel tout là-haut dont ils ignorent tout

Pour le prix d'un poignard, d'une lame traîtresse,

D'une corde de chanvre emprisonnant un cou.

 

A moins que tout cela ne soit que vil mensonge

Et que la religion ne mène pas leurs mains,

Assouvissant surtout l'angoisse qui les ronge

De n'avoir pas ici une part de butin.

 

Qu'ils veuillent seulement reconquérir un monde

En tirer des trésors, en tirer des profits,

Anéantir ainsi d'un simple jet de fronde

Ceux qui, sur leur chemin, en croqueraient les fruits.

 

Celle attitude-là mettrait Dieu hors de cause,

Tous au plus dirait-on qu'on ne l'écoute plus

Lui qui, selon certains, nous offrait tant de roses

N'aurait plus de jardin ou s'y serait perdu.

 

LAURAGAEL

 

 

:exclaim:

 

J'ai garde la foi il y a trois ans. Mais j'ai juste fait peu de connaissance.

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Je me défends de toi chaque fois que je veille ;

J’interdis à mon vif regard, à mon oreille,

De visiter avec leur tumulte empressé

Ce cœur désordonné où tes yeux sont fixés.

 

J’erre hors de moi-même en négligeant la place

Où ton clair souvenir m’exalte et me terrasse.

Je refuse à ma vie un baume essentiel.

Je peux, pendant le jour, ne pas goûter au miel

Que ton rire et ta voix ont laissé dans mon âme,

Où la plaintive faim brusquement me réclame.

 

Mais la nuit je n’ai pas de force contre toi,

Mon sommeil est ouvert, sans portes et sans toit,

Tu m’envahis ainsi que le vent prend la plaine ;

Tu viens par mon regard, ma bouche, mon haleine,

 

Par tout l’intérieur et par tout le dehors.

Tu entres sans débats dans mon esprit qui dort,

Comme Ulysse, pieds nus, débarquait sur la grève ;

Et nous sommes tout seuls, enfermés dans mon rêve.

Nous avançons furtifs, confiants, hasardeux,

Dans un monde infini où l’on ne tient que deux.

Un mur prudent et fort nous sépare des hommes,

Rien d’humain ne pénètre aux doux lieux où nous sommes.

Les bonheurs, les malheurs n’ont plus de sens pour nous ;

 

Je recherche la mort en pressant tes genoux,

Tant mon amour a hâte et soif d’un sort extrême,

Et tu n’existes plus pour mon cœur, tant je t’aime !

 

Ce terrible moment est si brûlant, si beau,

Que lorsque lentement l’aube teint ma fenêtre,

C’est en me réveillant que je crois cesser d’être…

 

 

Anna de Noailles

 

Joliment exprimé !

 

Salve Maximus

 

:)

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Sissa Bonjour

 

Joliment exprimé !

 

Salve Maximus

 

:)

 

Merci a toi de nous permettre

D'accrocher a ses branches

Ces quelques poésies .

 

Dit de la force de l’amour

 

Entre tous mes tourments entre la mort et moi

Entre mon désespoir et la raison de vivre

Il y a l’injustice et ce malheur des hommes

Que je ne peux admettre il y a ma colère

Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne

Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce

Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir

Pour tous les innocents qui haïssent le mal

La lumière toujours est tout près de s’éteindre

La vie toujours s’apprête à devenir fumier

Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini

Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe

Et la chaleur aura raison des égoïstes

Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas

J’entends le feu parler en riant de tiédeur

J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible

Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé

Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure

Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre

Tu rêvais d’être libre et je te continue.

 

Paul Eluard

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Merci maximus

 

Merci a toi de nous permettre

D'accrocher a ses branches

Ces quelques poésies .

 

Dit de la force de l’amour

 

Entre tous mes tourments entre la mort et moi

Entre mon désespoir et la raison de vivre

Il y a l’injustice et ce malheur des hommes

Que je ne peux admettre il y a ma colère

Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne

Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce

Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir

Pour tous les innocents qui haïssent le mal

La lumière toujours est tout près de s’éteindre

La vie toujours s’apprête à devenir fumier

Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini

Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe

Et la chaleur aura raison des égoïstes

Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas

J’entends le feu parler en riant de tiédeur

J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible

Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé

Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure

Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre

Tu rêvais d’être libre et je te continue.

 

Paul Eluard

 

Paul Eluard, à lire et à relire...:)

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Les poètes se cachent pour écrire

 

Les mots sont les vêtements de l’émotion, et même si nos stylos habillent bien nos phrases, peuvent-ils vraiment sauver nos frères du naufrage

Les poètes se cachent pour écrire c’est pas une légende Rouda regarde nous,

On a traversé des rivières de boue à la nage, on a dormi à jeun dans la neige et on est encore debout,

Les poètes se cachent pour écrire chacun purge sa pénombre

Dans une solitude silencieuse que certains pourraient craindre

On somme les mots de s’additionner comme les nombres

La poésie opère comme une lumière mangeuse d’ombre

J’aime cet état mais le temps qu’on passe à l’attendre n’est pas si tendre

Parfois il faut presque s’éteindre pour l’atteindre

Pacificateur notoire chaque rime est une cascade

Dans les lieux oratoires l’auditoire n’aime pas les phrases fades

Dans ma vie j’ai écrit plus de textes que n’en reflètent d’étoiles que le grand lac Tchad

J’ai cherché la vérité dans les lignes de chaque énigme de chaque conte et de chaque charade J’ai interrogé les bons médiums pour chasser les mauvais djinns

J’ai répondu amine quand ma mère m’a dit « mbalen é jaam »

J’ai couru après les horizons sur chaque page

Avec l’énergie des anciens possédés par le jazz

Pour ne pas à avoir jouer à cache-cache avec le diable

Les poètes se cachent pour écrire c’est pas une légende John Banzaï regarde nous,

Toi et moi c’est l’écriture qui nous lie

C’est dans la solitude qu’on apprend la convivialité et tant pis pour celui qui le nie

Le feu passe au vert et l’oralité passe par nous

Le verbe est une clé indispensable dehors on nous demande des mots de passe partout

Les poètes se cachent pour écrire c’est pas une légende Grand Corps Malade regarde nous,

On a traversé des rivières de boue à la nage, on a dormi à jeun dans la neige et on est encore debout ….

 

SOULEYMANE-DIAMANKA,LES-POETES-SE-CACHENT-POUR-ECRIRE

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Petit HS :confused: :

 

Sissa, ne le prend pas mal mais ton avatar me tape sur le système à faire du surplace. Après le pied droit, c'est le gauche et c'est comme ça qu'on avance :D

 

Cendrillon,

 

Je ne le prends pas mal... la preuve, je continue mon chemin... à ma façon...

 

:p ;)

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  • 2 weeks later...

La vie n'a pas d'âge

 

La vie n'a pas d'âge.

La vraie jeunesse ne s'use pas.

On a beau l'appeler souvenir,

On a beau dire qu'elle disparaît,

On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va,

Tout ce qui est vrai reste là.

Quand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire,

Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.

Les gens très âgés remontent en enfance

Et leur cœur bat

Là ou il n'y a pas d'autrefois.

 

Jacques Prévert

 

 

 

;)

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Salut Sissa

 

La vie n'a pas d'âge

 

La vie n'a pas d'âge.

La vraie jeunesse ne s'use pas.

On a beau l'appeler souvenir,

On a beau dire qu'elle disparaît,

On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va,

Tout ce qui est vrai reste là.

Quand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire,

Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.

Les gens très âgés remontent en enfance

Et leur cœur bat

Là ou il n'y a pas d'autrefois.

 

Jacques Prévert

 

 

 

 

 

;)

 

 

Merveilleux poème...

 

Que je prends volontiers à mon compte...

 

Tu es une grande dame Sissa...

 

Une grande âme...:)

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  • 3 weeks later...

Je ne veux point fouiller au sein de la nature,

 

Je ne veux point fouiller au sein de la nature,

Je ne veux point chercher l'esprit de l'univers,

Je ne veux point sonder les abîmes couverts,

Ni dessiner du ciel la belle architecture.

Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,

Et si hauts arguments ne recherche à mes vers :

Mais suivant de ce lieu les accidents divers,

Soit de bien, soit de mal, j'écris à l'aventure.

 

Je me plains à mes vers, si j'ai quelque regret :

Je me ris avec eux, je leur dis mon secret,

Comme étant de mon coeur les plus sûrs secrétaires.

 

Aussi ne veux-je tant les peigner et friser,

Et de plus braves noms ne les veux déguiser

Que de papiers journaux ou bien de commentaires.

 

Du Bellay - Les Regrets

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Ave Maximus

 

Je ne veux point fouiller au sein de la nature,

Je ne veux point chercher l'esprit de l'univers,

Je ne veux point sonder les abîmes couverts,

Ni dessiner du ciel la belle architecture.

Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,

Et si hauts arguments ne recherche à mes vers :

Mais suivant de ce lieu les accidents divers,

Soit de bien, soit de mal, j'écris à l'aventure.

 

Je me plains à mes vers, si j'ai quelque regret :

Je me ris avec eux, je leur dis mon secret,

Comme étant de mon coeur les plus sûrs secrétaires.

 

Aussi ne veux-je tant les peigner et friser,

Et de plus braves noms ne les veux déguiser

Que de papiers journaux ou bien de commentaires.

 

Du Bellay - Les Regrets

 

... Moi, j'aime bien fouiller au sein de la nature et titiller les esprits... les bons !

 

Un bon poème qui suscite la curiosité. Merci de l'avoir accroché à l'arbre.

 

:)

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