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Le développement local otage du bricolage


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Retour de la contestation chez les chômeurs de Ouargla faute de respect des engagements tenus pour la création d’emplois.

 

 

Fermeture par la population locale du barrage Tichy Haf alimentant la wilaya de Béjaïa en eau potable pour protester contre les retards de réalisation d’une route communale. Ecoles loin de répondre aux conditions nécessaires pour la scolarisation en ce début d’année, comme c’est le cas à Alger (Bab Ezzouar), où certains établissements scolaires sont dépourvus de sanitaires et d’espaces aménagés pour les jeux. Coupures récurrentes d’eau dans plusieurs régions du pays. Dégradation du réseau routier. Ces exemples et bien d’autres illustrent parfaitement le retard accusé dans le développement local au niveau du pays.

 

Un retard lié à plusieurs facteurs, dont les défaillances en termes de gouvernance locale, faiblesse de moyens financiers et inégalités entre les communes et wilayas en termes de ressources. Les disparités entre les régions sont en effet importantes et résultent essentiellement de l’inadéquation entre les missions de service public (entretien des routes, approvisionnement en eau et en gaz, transport, infrastructures sociales...) et les ressources mises à la disposition des collectivités locales qui, faut-il le noter, enregistrent des déficits budgétaires structurels récurrents.

 

Ce qui impacte lourdement sur le développement local et sur la prise en charge des besoins des populations. Des problèmes qui s’accumulent au fil des ans et qu’on essaye de régler via les rendez-vous de salons et les rencontres au sommet. Une réunion de ce genre a d’ailleurs été spécifiquement consacrée à la wilaya d’Alger en ce mois de septembre sous la direction du Premier ministre Abdelmalek Sellal en présence d’une quinzaine de ministres. Un plan de renouveau a été arrêté à l’issue de ce regroupement pour être mis en œuvre incessamment. Le cap a été également mis sur la création des institutions à caractère économique pour prendre en charge certaines activités, à l’image de l’assainissement et de l’aménagement du territoire.

 

Mais, faudrait-il se contenter de telles mesures pour un problème qui concerne toutes les wilayas du pays et qui trouve ses origines dans les modes de gestion adoptés jusque-là ? Des modes qui ont pourtant montré leurs limites alors que la réforme se fait toujours attendre à plusieurs niveaux. Car, le constat ne date pas d’aujourd’hui. Les collectivités locales vivent, en effet, depuis l’indépendance une inadéquation entre leur niveau de ressources et le poids de leurs missions avec toutes les obligations imposées par la réalité amère du terrain. Les experts ont tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises via notamment le Cread, le Crasc et le CNES. Il y a même eu en 2011 les assises régionales sur le développement local, suivies de la conférence nationale avec ses 51 mesures, dont le lancement d’une vaste opération pour la création de 48 000 emplois de proximité pour 2012-2013. Cependant, les solutions à venir. Place alors au replâtrage, aux mesures conjoncturelles et au bricolage.

 

Belaïz : Un nouvel organigramme et des mesures dédiées au développement local

 

Sellal n’a pas manqué de hausser le ton, jeudi dernier, concernant la capitale : «Si la gestion actuelle continue sans rien apporter pour le développement de la ville, l’administration locale pourrait faire lobjet de réorganisation.» Par quel mode d’organisation passera-t-on alors, et comment faire pour que les changements soient généralisés. Car, faut-il le souligner, les problèmes de gestion ne sont pas propres à la capitale. Pour l’heure, les décisions ne sont pas encore connues. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, s’est contenté d’annoncer, début septembre, la tenue de réunions individuelles avec les walis pour évaluer la situation de développement local dans chaque wilaya. Et ce, dans l’objectif de suivre et d’évaluer les réalisations et les projets concrétisés dans le cadre du développement local de manière à lever toutes les entraves.

 

Pour Belaïz, le développement local sera l’axe principal dans l’agenda du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales après l’achèvement de l’opération de modernisation de l’administration. Comment ? A travers l’activation du rôle des communes et l’amélioration de leurs performances. Des enquêtes communales seront lancées dans ce cadre. Aussi, il sera question de passer à l’approche de «la démocratie participative». Un travail titanesque s’annonce à cet effet. Le ministère de l’Intérieur a, selon les informations en notre possession, entamé les tâches.

 

La réforme de la fiscalité communale en attente

 

Au service communication du ministère, l’on nous a annoncé l’adoption d’un nouvel organigramme à travers notamment la création d’une direction dédiée aux collectivités locales et au développement local, sans donner plus de détails. Des experts nous diront que les questions à prendre en charge sont nombreuses, passant de la gouvernance à la fiscalité locale et aux moyens d’améliorer le niveau des ressources communales.

 

L’on parle d’ailleurs beaucoup, actuellement, au ministère de la réforme de la fiscalité locale. «La réforme de la finance et de la fiscalité locales doit être davantage qualifiée de réforme des collectivités locales», est-il d’ailleurs indiqué sur le site du ministère. Mais, pour l’ensemble de ces questions, faudrait-il impliquer tous les acteurs pour la mise en œuvre. C’est au niveau de l’application que les lenteurs apparaissent, comme c’est le cas pour d’autres dossiers. Ce qui fait d’ailleurs que les communes continuent à être le maillon faible du développement national et du développement durable.

 

«Le développement national a fonctionné de manière non durable environnementalement et sociologiquement», a constaté à ce sujet un chercheur du Crasc, en l’occurrence Ahmed Bouchetata dans une étude consacrée justement au développement local. Une étude dans laquelle il est revenu sur la complexité et la diversité du dossier. Pour cet expert, la complexité est liée à celle des systèmes sociaux et économiques, alors que la diversité a trait à la multiplication des attentes des populations. Or, l’efficacité est toujours difficile à atteindre. Pourquoi ? Ahmed Bouchetata dira à ce sujet : «Le développement est efficace s’il atteint ses objectifs sans gaspillage de temps et de ressources.» Et ce n’est pas le cas en Algérie.

 

 

Source El Watan

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