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Un Aïd particulier à Timlilin:l'exemple a suivre


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Un Aïd particulier à Timlilin

 

Le petit village de Timlilin, situé au nord de la commune d’Iflissen à l’orée de la côte méditerranéenne et distant de quelque 25 Km de Tigzirt et de quelque 13 Km du chef-lieu Agouni Moussi auquel il est rattaché, a vécu un Aïd particulier plein de joies et de ferveur et cela grâce à la bonne initiative de ses habitants.

 

En effet, à cause de la cherté des moutons cette année et de la quasi impossibilité de les acquérir pour un grand nombre de familles et pour leur éviter ce sentiment de frustration et de fête gâchée, ces villageois ont tout simplement opté pour une « Timechret » en sacrifiant au rituel un bœuf. C’est ainsi qu’en ce premier jour de la fête religieuse, jeunes et vieux se sont rassemblés à la place du village face à la « takharoubt », gardienne du lieu, pour exécuter dans la joie et la gaieté cette tradition ancestrale kabyle qui fait que riches et pauvres jouissent des mêmes plaisirs et mêmes allégresses à l’occasion des cérémonies religieuses comme l’Aïd ou traditionnelles comme Yenayer. C’est sous la houlette de Chikh Arezki, très connu dans la région, que cette « timechret » fut conduite avec une ferveur intense tant chacun à sa manière, tenait à contribuer pour la rendre mémorable dans l’esprit de chacune et chacun. « C’est grâce à la sauvegarde de nos traditions ancestrales que nous pourrons pérenniser la cohésion sociale dans nos villages et maintenir le sentiment d’appartenance, de solidarité agissante et de fraternité », nous dira A . M., proviseur d’un lycée. Cela est d’autant plus vrai puisque de visu nous avons pu observer l’enthousiasme des villageois et leur envie de se rendre utiles. Chacun s’affairait à une tache particulière afin que l’opération soit menée avec succès et que tout le monde puisse bénéficier de la part de viande qui lui revient. « Je suis sûr qu’aujourd’hui, riches ou pauvres vont manger du même mets. Grâce à cet « timechret » nous sommes tous à pied d’égalité. C’est cela aussi la moralité de cette tradition milliaire typique à la Kabylie. Pour nos ancêtres, l’égalité et la justice sociale n’étaient pas de vains mots, ils trouvent toute leur symbolique dans ce sacrifice qui au delà de son sens mystique consacrent l’entraide entre les gens, aiguisent le sentiment d’humilité, le désir d’être serviable et disponible pour les autres. Timechert brise l’isolement et nous fait prendre conscience que nous appartenons à une famille, un groupe ( adrum) un village, une région et partant, à un pays. Par cette tradition, on tire le MOI de son repli sur soi, pour l’amener à trouver sa pleine signification dans l’autre (les autres) ce qui affermit cette notion du NOUS qui efface les égoïsmes et les renfermements sur des égos nuisibles » Nous expliquera Chikh Arezki grâce à sa verve légendaire. D’ailleurs et comme nous le confirmera un peu plus tard Monsieur Ait Mouhoub, citoyen du village mais aussi Proviseur du lycée de Fréha , le vénéré Chikh nous apprendra qu’un grand colloque regroupant les « oulemas » de la région de la Kabylie sera bientôt organisé à Tigzirt et dont l’objectif est d’expliquer la pratique religieuse en Kabylie.

 

 

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