inykan 10 Posted October 15, 2014 Partager Posted October 15, 2014 Elle et mes vieux jours Ce soir, quand la tempête gémit de ses souffles Et choient les feuilles des chênes et des charmilles, Las, un peu soucieux, et seul devant mon feu, Mon âme vague dans le calme de la nuit. Des braises ardentes qui crépitent aux flammes Une douceur remonte et ranime mes sens ; Mon regard songeur enlisé dans mes drames Ravive ce passé de ma vaine existence. Une image surgit : c’est toi, dans ce décor, Avec tes grands yeux et dans ta tenue de soie, Dans cette mise dorée qui colle à ton corps, Et ces formes galbées qui satinent et chatoient. Perclus par l’émoi, mon oreille au dehors, Comme cet humble amant encensé et pantois, Je cherche cette vertu qui me manque alors Pour offrir à mes yeux ce mystère qu’ils voient. Ce soir, tu viens, comme une sirène des mers, Sondant de ton sourire mes sens et mes traits, De l’éclat de tes yeux tu allumes cet éclair Qui me fait voir ces atours de la déesse Orphée. Engourdi, une idée cependant me presse : Me lever t’aimer ou m’abaisser te louer ? Je ne sais que faire dans mon état en laisse : Les envies du cœur ramollissent la piété. Sois bénie péri ! A tes charmes je me plie ; Sirène aux chants muets, me voilà à tes pieds ! Es-tu une houri ou ma femme de jadis De son regard fidèle qui revient m’épier ? Mais, ta fine grâce qu’émeut ma vile courbette Se souviens de ces jours que fêtaient nos joies ; Tu saisis ma main de ta main fluette, Tel un aveugle bourru, tu m’attires à toi. La faim qui me guide me montre ce chemin Qui effraie mon cœur et enivre mon émoi. Je me saisis de ta main, me mêle à ton sein, Abreuvant ma soif à ton nectar qui me noie. Ô froide saison qui m’enchante de ses leurres ! Pourquoi raviver ces souvenirs, ces oublis ? Ô divines images des instants bonheurs ! ‘’Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !’’ Hemran N.B. Le dernier vers est de Pierre Corneille dans LE Cid. Citer Link to post Share on other sites
Sissa 10 Posted October 15, 2014 Partager Posted October 15, 2014 ... Ce poème, je l'ai déjà lu... et l'ai apprécié... Merci de l'avoir partagé ici... Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted October 15, 2014 Partager Posted October 15, 2014 Salut Elle et mes vieux jours Ce soir, quand la tempête gémit de ses souffles Et choient les feuilles des chênes et des charmilles, Las, un peu soucieux, et seul devant mon feu, Mon âme vague dans le calme de la nuit. Des braises ardentes qui crépitent aux flammes Une douceur remonte et ranime mes sens ; Mon regard songeur enlisé dans mes drames Ravive ce passé de ma vaine existence. Une image surgit : c’est toi, dans ce décor, Avec tes grands yeux et dans ta tenue de soie, Dans cette mise dorée qui colle à ton corps, Et ces formes galbées qui satinent et chatoient. Perclus par l’émoi, mon oreille au dehors, Comme cet humble amant encensé et pantois, Je cherche cette vertu qui me manque alors Pour offrir à mes yeux ce mystère qu’ils voient. Ce soir, tu viens, comme une sirène des mers, Sondant de ton sourire mes sens et mes traits, De l’éclat de tes yeux tu allumes cet éclair Qui me fait voir ces atours de la déesse Orphée. Engourdi, une idée cependant me presse : Me lever t’aimer ou m’abaisser te louer ? Je ne sais que faire dans mon état en laisse : Les envies du cœur ramollissent la piété. Sois bénie péri ! A tes charmes je me plie ; Sirène aux chants muets, me voilà à tes pieds ! Es-tu une houri ou ma femme de jadis De son regard fidèle qui revient m’épier ? Mais, ta fine grâce qu’émeut ma vile courbette Se souviens de ces jours que fêtaient nos joies ; Tu saisis ma main de ta main fluette, Tel un aveugle bourru, tu m’attires à toi. La faim qui me guide me montre ce chemin Qui effraie mon cœur et enivre mon émoi. Je me saisis de ta main, me mêle à ton sein, Abreuvant ma soif à ton nectar qui me noie. Ô froide saison qui m’enchante de ses leurres ! Pourquoi raviver ces souvenirs, ces oublis ? Ô divines images des instants bonheurs ! ‘’Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !’’ Hemran N.B. Le dernier vers est de Pierre Corneille dans LE Cid. Je ne connaissais pas ce poème, pas plus que son auteur... Le dernier vers est un grand classique... Merci d'avoir partagé... Citer Link to post Share on other sites
inykan 10 Posted October 16, 2014 Author Partager Posted October 16, 2014 ... Ce poème, je l'ai déjà lu... et l'ai apprécié... Merci de l'avoir partagé ici... Oui en effet j'ai publié ce poème déjà sur d'autres sites. C'est une façon pour moi de gagner en audience..hahahahaha ! Merci pour ton commentaire Sissa. Hemran Citer Link to post Share on other sites
inykan 10 Posted October 16, 2014 Author Partager Posted October 16, 2014 Je ne connaissais pas ce poème, pas plus que son auteur... Le dernier vers est un grand classique... Merci d'avoir partagé... C'est vrai ça ? Vous ne connaissez pas le Baudelaire Algérien, c'est un peu triste pour moi qui crois pourtant connu de tout le monde... Ô vanité ! Ô néant ! Ô mortels ignorants de leurs destinées ! (Bossuet) Merci pour le commentaire. Hemran Citer Link to post Share on other sites
amarlekabyle 10 Posted October 16, 2014 Partager Posted October 16, 2014 C'est vrai ça ? Vous ne connaissez pas le Baudelaire Algérien, c'est un peu triste pour moi qui crois pourtant connu de tout le monde... Ô vanité ! Ô néant ! Ô mortels ignorants de leurs destinées ! (Bossuet) Merci pour le commentaire. Hemran Rien que ça? Mais t'inquiètes, ça viendra... Et si ça vient pas, c'est que c'est pas encore le moment!!! Pas de soucis, quand j'aime je le dis... Continues à nous écrire de beaux textes... Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted October 16, 2014 Partager Posted October 16, 2014 j'ai apprécié lire ton poème inykan... beaucoup de sensibilité ... Merci. Citer Link to post Share on other sites
Rihame 10 Posted October 16, 2014 Partager Posted October 16, 2014 Ô divines images des instants bonheurs ! ‘’Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !’’ D'achara akinigh:rolleyes: Ah! si les bêtises n'étaient pas si indélébiles Certains ne changeraient pas de peau pour se sentir crédibles ... Enfin de compte : enni'ghd;) Citer Link to post Share on other sites
inykan 10 Posted October 17, 2014 Author Partager Posted October 17, 2014 j'ai apprécié lire ton poème inykan... beaucoup de sensibilité ... Merci. Merci Séphia, ça m'a fait grandement plaisir de lire que ce poème est apprécié. Mais je dirais qu'un poème ne fait jamais un poète. Hemran Citer Link to post Share on other sites
inykan 10 Posted October 17, 2014 Author Partager Posted October 17, 2014 D'achara akinigh:rolleyes: Ah! si les bêtises n'étaient pas si indélébiles Certains ne changeraient pas de peau pour se sentir crédibles ... Enfin de compte : enni'ghd;) Ben j'ai pas vraiment compris à quoi vous faites allusion mais je vous remercie quand même pour ce commentaire. Citer Link to post Share on other sites
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.
Note: Your post will require moderator approval before it will be visible.