Ladoz 11 Posted October 20, 2014 Partager Posted October 20, 2014 Par Alain BarluetMis à jour le 19/10/2014 à 18:26 Publié le 19/10/2014 à 17:55 Décrié et souvent indéchiffrable sur le front intérieur, François Hollande recueille l'approbation pour sa détermination lorsqu'il endosse l'uniforme du chef de guerre. «Un dédoublement de personnalité plus intriguant que jamais», soulignait Alain Duhamel dans une de ses récentes chroniques. Les membres de ce club ultra-restreint que sont les conseils de Défense le confirment: quand il s'agit de la paix ou de la guerre, la main du Janus de l'Élysée ne tremble pas. Le 23 septembre dernier, depuis New York, il a eu des paroles particulièrement martiales pour déclarer «la guerre contre le terrorisme» et rappeler solennellement que la France ne céderait à «aucun chantage, aucune pression, aucun ultimatum». On avait appris, la veille, la capture de l'otage Hervé Gourdel en Kabylie. En moins de trois ans, François Hollande a engagé trois opérations militaires extérieures: le 11 janvier 2013 au Mali, le 5 décembre de la même année en Centrafrique et le 19 septembre dernier dans le ciel de l'Irak, contre l'État islamique. Début septembre 2013, si Washington et Londres n'avaient pas déclaré forfait, il aurait ordonné aux avions français de bombarder la Syrie pour «punir» Bachar el-Assad d'avoir utilisé des armes chimiques. Sur le terrain militaire, François Hollande se montre beaucoup plus actif que ses prédécesseurs. Nicolas Sarkozy avait engagé l'armée française en Côte d'Ivoire et en Libye, avec l'aval de l'ONU. Le deuxième mandat de Jacques Chirac a été marqué par son refus de s'engager en Irak. Dans les années 1990, c'est sous l'égide de l'Otan que la France est intervenue en Bosnie et au Kosovo. Activisme militaire Et pourtant, a dit un jour François Hollande, «je ne suis pas venu aux responsabilités du pays pour faire la guerre. Ce sont les circonstances». En 2012, arrivant à l'Élysée, le candidat socialiste n'a en effet dans son bagage qu'un seul plan de campagne: ramener les soldats français d'Afghanistan. Mais les plans de l'opération «Serval» au Mali sont bientôt dans les cartons et quand, six mois plus tard, les colonnes djihadistes foncent sur Bamako, il ne tergiverse pas. En février 2013, lorsqu'il est accueilli en sauveur dans la capitale malienne, c'est «le jour le plus important de (sa) vie politique». Dès son arrivée aux affaires, Hollande, officier de réserve comme Chirac, a surpris son entourage en montrant un vif intérêt pour la chose militaire. Contre toute attente, le courant passe bien avec son chef d'état-major particulier, le général Benoît Puga. Et Jean-Yves Le Drian, son ministre de la Défense, est pour lui un homme de confiance. Cet activisme militaire du «chef de l'État, chef des armées» est jusqu'à présent largement approuvé par l'opinion. Cela pourrait ne pas toujours être le cas si les buts de l'engagement en Irak et en Syrie ne sont pas bientôt précisés - une guerre contre le terrorisme, surtout américaine, «sans victoire possible», selon Dominique de Villepin. En Afrique, la France est en première ligne. Cela lui vaut de prêter le flanc aux accusations de «gendarmisme hasardeux» - l'expression est du député UMP Pierre Lellouche -, faute notamment de pouvoir rallier au combat antiterroriste ses partenaires européens, moins aguerris qu'elle il est vrai. Autre question: le dirigeant d'un pays en crise, dont le budget de la Défense est sur le fil du rasoir, a-t-il les moyens de ses ambitions? Les Français l'attendent surtout sur le terrain domestique. La gloire militaire sauvera-t-elle le soldat Hollande? In : lefigaro.fr Citer Link to post Share on other sites
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