UN CHOIX D'AVENIR...

[KOCEILLA 10]

Enseignement en Kabylie : le kabyle d'abord !

 

Des centaines d’étudiants sortent chaque année des trois départements, de langue et cultures Amazighs des universités Targua Ouzmour de Bejaia, Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ou celle du Colonel Moh Oulhadj de Bouira, formés mais sans qu'aucun poste budgétaire ne soit débloqué par le gouvernement pour ses jeunes diplômés. Ils sont pourtant préparés pour enseigner dans les cycles du primaire, moyen et secondaire. -

 

Cette rentrée scolaire 2014-2015 se fera sans eux bien que tamazight soit reconnue langue nationale mais toujours non officialisée ni constitutionnalisée.

 

Depuis la création des ces départements, le ministère de l’éducation n'a octroyé qu'une quarantaine de postes à travers sur l'ensemble du territoire algérien. Dans le même temps des milliers de postes budgétaires sont accordés aux professeurs d'arabe chaque année. -

 

 

Quoiqu'il arrive, les défenseurs de tamazight se préparent à un tournant historique. La nouvelle génération estudiantine choisit les yeux fermés en priorité les épreuves de littérature et de culture amazighe. Les responsables de la scolarité du département de la faculté des lettres, sciences humaines et culture Amazigh de l’U.M.M.T.O. confirment à Kabyle.com que l'on compte entre 10.000 et 12.000 nouveaux bacheliers qui optent pour tamazight chaque année. Ce chiffre jugé très encourageant par les enseignants et le comité scientifique, la langue kabyle pourrait devenir la langue principale du baccalauréat en Kabylie.

 

Cette langue marginalisée exclue par les tenants du pouvoir continue de faire peur aux arabistes. Conscient de la forte poussée des indépendantistes kabyles, de leur volonté d'autonomie politique maximale, le régime tente de gagner du temps. Il joue la carte de l'apaisement et des fausses promesses.

 

L’arabisation de masse, l’islamisation de la société, s'intensifient. L’interdiction de la langue tamazight dans les administrations renforce la détermination des Kabyles. Tout un processus d'anéantissement a été programmé avec l'endoctrinement des enfants à l’école, la multiplication des instituts coraniques et des mosquées en Kabylie, l'abolition de la langue française sur les bancs des établissements scolaires, la suppression des écoles privées agréées dont l’enseignement est principalement délivré en langues étrangères(Français, Anglais Espagnole entres autres).

 

Plusieurs manifestations ont été organisées pour la rentrée scolaire. La manifestation du 07 septembre a réuni des organisations affiliées aux syndicats autonomes de l’éducation de toutes tendances confondues, les diplômés en langues Tamazight, les enseignants, le mouvement associatif qui ont appellé à un débrayage et ont observé un sit-in devant le siège de la D.E (direction de l’éducation de la tawilayt) sous le « slogan non à l’anéantissement de notre identité, Tamazight langue nationale et officielle ».

 

Quelques directeurs d’écoles refusent toujours tamazight dans leurs établissements en Kabylie. Aussi, des parents non kabyles ont demandé l’autorisation à la direction de l’éducation de dispenser leurs enfants de cette langue.

 

Balak A