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Repère : Eh bien dansez maintenant !


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Le Président sort de son éclipse et convoque un Conseil des ministres restreint pour, dit-on, informer le gouvernement des actions à entreprendre pour résister à la crise engendrée par la chute des prix du pétrole. Telle la cigale qui ne faisait que chanter tout l’été et alla crier famine une fois l’hiver arrivé, l’équipe dirigeante tient entre ses mains les preuves de ses fiascos.

Quinze années d’aisance financière jamais égalée s’achèvent sur une note d’impuissance face à un rhume dans le marché pétrolier. Voilà donc une image bien triste traduisant parfaitement la décrépitude des aveugles et entêtés dépendant des hydrocarbures.

 

Voici l’image d’un pays qu’on a réduit à l’état de vache à lait, de caisse à sous, de poule aux œufs d’or, mais jamais on n’a pensé à en faire une machine à produire de la richesse. Voilà le bilan d’une gouvernance à la mode «rechka», ces liasses de billets que l’on jette de-ci de-là, qu’on exhibe pour montrer sa richesse, pour acheter des alliances ou taire des oppositions.

 

Ces fameuses «indjazat erraïs» (réalisations du Président) que les télévisions d’Etat louaient à chacune des élections pour faire le lit à des mandats présidentiels successifs, que peuvent-elles aujourd’hui devant ce coup de froid qui a touché au thermomètre pétrolier ? Qu’ont-elles apporté pour immuniser l’économie nationale contre les aléas du marché pétrolier ?

Elle est bien cynique cette image du gouvernement faisant semblant de vouloir rattraper en quelques semaines les erreurs de jugement, de gestion et de calcul de quinze années – et même plus – d’échecs de relance de la machine économique. Les discours et autres annonces visant à réduire la dépendance aux hydrocarbures se sont avérés de médiocres fables empaquetées dans l’étoffe de promesses de jours meilleurs.

 

Que faisaient donc ces rentiers au temps chaud, quand les dollars valsaient dans leurs mains ? Ils édifiaient d’incertaines autoroutes à coups de milliards et de trous financiers, ils construisaient des logements, creusant à n’en plus finir les budgets sans même arriver à satisfaire les demandes des citoyens, mais aussi une grande mosquée et des bureaux d’affaires sans rendement… Encore et surtout ils importaient à n’en point finir tout ce que les marchés du monde proposent comme produits ; jusqu’à même importer des oignons. Mais plus que tout cela, des richesses personnelles se sont constituées à coups de scandales et d’impunité.

 

Même la seule compagnie nourricière du pays, Sonatrach, n’a pas échappé à la légèreté des bandits. Elle s’est retrouvée délestée de ses défenses et réduite au statut de simple entreprise parmi des concurrentes étrangères qui lui disputent des parts sur son propre sol. Oh que la crise pétrolière est un formidable détecteur d’économies faibles, un révélateur d’impuissance de la rente face à la vraie économie !

La crise est là, avec son lot de défis à relever et de problématiques à résoudre. Que peuvent aujourd’hui, dans ce contexte de défiance, ceux qui, dans l’aisance, ont été incapables de changer le visage de l’économie nationale ?

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Des jeunes persifleurs ont décrété que Hassi Baril était «l'homme de l'année» en Algérie pour le plongeon qu'il a fait au-dessous des 60 dollars au point de pousser ceux qui gouvernent le pays à sortir, légèrement, du ronron-va-bien et à se poser des questions. Les «prouesses» du baril n'étant pas du tout algériennes - elles sont saoudiennes ou américaines -, on n'est pas obligé de donner raison aux persifleurs. Ni d'ailleurs à ceux qui nous disent que la chute des prix du baril est une «bonne chose» pour l'Algérie. Hassi Baril compte beaucoup dans la vie du pays et la baisse des prix du pétrole est indubitablement une mauvaise nouvelle. Exit donc Hassi Baril.

 

Le football avec la prouesse des Verts au Brésil aurait pu faire l'évènement de l'année 2014. Mais la grande joie qu'il a procurée à de nombreux Algériens a été définitivement assombrie par la mort, sur le stade du 1er Novembre de Tizi-Ouzou, du joueur camerounais Albert Ebossé. La honte absolue ! Exit donc ce football où les frustrations et les névroses viennent se déverser sur fond d'irresponsabilité éthique des dirigeants.

 

La politique alors ? Il y a eu une élection présidentielle en 2014 et elle n'a fait que reconduire un statuquo un peu plus paralysant. Ali Benflis aura été, à son corps défendant peut-être, le « grand électeur » de Bouteflika. Une curieuse amnésie lui a fait balayer du revers de la main ceux qui l'avertissaient que la réédition de 2004 était en route. Exit donc la politique. Et ce ne sont pas les tentatives de censures morales contre les chercheurs et les artistes qui nous donneraient quelques raisons de croire qu'il y a un mieux dans ce domaine.

 

Peut-être faut-il attendre et espérer dans ceux qui œuvrent à semer l'idée simple qu'il existe des solutions algériennes à mettre en œuvre entre Algériens. Il existe bien une impasse politique créée par le régime politique et qui finit - souvenons-nous de la Libye, de la Syrie et de l'Irak - par faire pénétrer dans les esprits que la «solution» peut ou doit venir de l'extérieur. Un courant monte en cette fin 2014 pour refuser que l'impasse du régime devienne un piège pour le pays, une menace pour la souveraineté et une annihilation de l'aptitude des Algériens à penser leurs solutions. Il faudra faire l'effort de refuser que le ***-de-sac du régime ne s'implante pas totalement dans les têtes et que les réflexions sur la sortie de crise s'expriment ouvertement.

 

La politique fera peut-être, si ces grains qui sont semés se mettent à germer, l'évènement en 2015. Mais n'allez pas croire qu'il ne s'est rien passé de bien en 2014. Une équipe de 6 Algériens s'est classée à la 8ème place du 24e Championnat mondial de la mémoire. Une bonne performance dans des épreuves où ils devaient mémoriser des dates, des images, des visages Cette équipe a fait mieux que le Japon et l'Inde. Et c'est rafraîchissant.

 

L'évènement 2014, le plus agréable et le plus réjouissant, c'est la jeune et belle Sabrina Latreche, 21 ans, qui nous l'a offert en devenant championne arabe de jeu d'échecs en individuel. Ni Bouteflika, ni Benflis, ni les fichus footeux et leurs fans violents, ni Hassi Baril et ses plongeons qui angoissent. Sabrina Latreche est notre oiseau national rare, celle qui a rendu 2014 moins terne.

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