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Nous sommes Charlie


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Nous étions lamentablement seuls à combattre l'hydre............Ils étaient appelés les combattants de la liberté ,ils avaient le refuge politique ,on leur a abandonné des territoires entiers et on a cultivé le "qui tue qui "...En fait maintenant qui tue qui ? Non !!ça va pas ,c'est la théorie du complot ....

Tant qu'ils se tuent entre eux c'est bon ...Mais l'hydre ,ce qu'ils ne savent pas ,n'a ni nationalité ,ni religion ,ni pays ...

En fait ..Qui arme qui ?

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Très beau communiqué des Juifs Français pour la Paix.

Être ou ne pas être Charlie – là n’est pas la question

vendredi 9 janvier 2015

 

Dans le chaos provoqué par l’attentat monstrueux qui a coûté la vie à douze êtres humains, il n’est pas facile de se situer. Entre ceux qui expriment uniquement douleur et colère justifiées, ceux qui « craignent les amalgames » et ceux qui appellent à l’union nationale (et internationale) contre l’Islamisme radical sous la bannière du slogan « je suis Charlie ».

 

Bien sûr, le crime appelle douleur et colère, mais contre quoi exactement ?

 

Ce massacre ignoble est revendiqué par des individus qui se disent membres de Al Qaida. La nécessité absolue de combattre les mouvances obscurantistes de l’islamisme radical ne doit pas nous rendre amnésique. Ces courants qui s’imposent par la terreur affirment commettre leurs crimes au nom de l’Islam. Leur développement a été rendu possible par les interventions impérialistes, le démembrement des États et l’utilisation par l’Occident de ce courant contre les forces progressistes. En France, la situation sociale insupportable que vit la population issue de l’immigration post-coloniale, le racisme d’État, l’islamophobie, les discriminations, la stigmatisation ou les contrôles au faciès portent une responsabilité évidente dans l’essor de ce courant qui touche en réalité une frange marginale d’une jeunesse de toutes origines mais sans horizon.

 

Bien sûr le crime risque de provoquer des amalgames. Mais ces amalgames sont-ils nouveaux ? Charlie Hebdo, qui a longtemps représenté pour nous l’impertinence, l’insolence de mai soixante-huit, Wolinski, Cabu, l’écologie, RESF, ne s’est-t-il pas justement distingué dans l’art graphique et politique de l’amalgame depuis des années ? Et que les choses soient claires, personne ici ne dit qu’il n’avait pas la liberté de le faire et il a eu toute liberté de le faire des années durant.

 

Avoir la moindre complaisance ou compréhension pour des assassins de dessinateurs ou pour la mise à mort de gens en raison de leurs idées est insensé.

Mais Charlie Hebdo a mené une bataille politique. Et occulter et faire oublier dans quel contexte il publiait ses caricatures faisait partie de sa bataille politique.

Peut-on imaginer des caricatures émanant de journaux progressistes critiquant la religion juive pendant les années trente au moment de la montée de l’antisémitisme et de la persécution des juifs ? Et nous ne parlons pas ici de caricatures antisémites de l’époque mais de caricatures critiquant la religion juive.

 

Comment la critique des religions pourrait-elle faire abstraction du rapport dominant/dominé ? Critiquer les religions cela se fait aussi dans un contexte, dans un moment politique qui n’est aucunement neutre à l’égard des musulmans. Les actes de Charlie Hebdo, et les caricatures et les articles sont des actes et ont participé au développement de l’islamophobie en France. Développement du mépris et du racisme à l’encontre de tous les musulmans, des lois chargées de protéger « la laïcité à la française » contre eux, des mosquées attaquées, des agressions physiques contre des gens "d’apparence musulmane". Leur désignation comme boucs émissaires de la crise économique et sociale, qu’ils subissent aussi et souvent en première ligne, à l’aide des « amalgames » est en marche depuis des années.

 

Des ghettos et des discriminations, il n’en est pas question aujourd’hui, l’« union nationale » peut se faire avec le sang de tous ces morts, contre les musulmans, des mosquées brûlent déjà (encore), le terrain a été préparé de longue date.

 

Le "suicide français" est en marche annonçait le mois dernier un autre Charlot.

 

"L’Union Nationale" et "l’Union Sacrée" que l’émotion autour du massacre qui vient d’être commis essaie de nous imposer, manipulent les sentiments d’horreur et de révolte légitimes au service d’autres significations bien plus complexes et douteuses. La liberté d’expression n’est pas menacée en France, même la plus raciste. Nous ne sommes pas dans le camp de ceux qui soutiennent le racisme d’État ou les interventions impérialistes. Nous n’acceptons pas le "choc des civilisations" et la logique "terrorisme/antiterrorisme". Nous refusons d’avance toutes les nouvelles lois "sécuritaires" et toutes les nouvelles formes de discrimination ou d’injonction à l’égard des musulmans que cette union nationale ne peut manquer de produire. .

 

Alors aujourd’hui craindre l’amalgame nous semble plus qu’insuffisant. La France se dit un État de droit, les criminels doivent être arrêtés et jugés pour leurs crimes. Mais leur crime va bien au-delà, il vient en réalité de libérer la politique de l’amalgame, et du bouc émissaire. En ce sens les bourreaux comme les victimes de l’attentat étaient partie prenante de la guerre des civilisations. En ce sens, si les assassins nous font horreur, Charlie n’était pas et n’est pas pour autant notre ami et « nous ne sommes pas Charlie ». Si notre solidarité et notre profonde compassion vont à tous les journalistes, salariés, policiers, victimes innocentes de cette tragédie et à leurs familles, l’union qu’il faut construire aujourd’hui est celle d’une France qui accepte d’être enfin celle de tous ses citoyens, musulmans inclus. La bataille contre le terrorisme passera par la bataille pour l’égalité, la justice, la reconnaissance de la France d’aujourd’hui dans toute sa diversité source d’immense richesse. Pour qu’au bout de cette nuit, le jour se lève, nous devons être aujourd’hui des musulmans.

 

Bureau national de l’UJFP 9 janvier 2015

 

Nous apprenons à l’instant la prise d’otage d’un supermarché casher de la Porte de Vincennes, à Paris, qui semble liée à une attaque de plus grande envergure. Plus que jamais notre travail à l’UJFP sera de construire du « commun » autour des valeurs universelles que nous venons d’énoncer. Comme juifs, nous serons toujours du côté du dominé, du racisé, du discriminé, qu’il soit musulman, Rrom, juif...

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Je suis Charlie

 

Être ou ne pas être Charlie – là n’est pas la question

vendredi 9 janvier 2015

 

Dans le chaos provoqué par l’attentat monstrueux qui a coûté la vie à douze êtres humains, il n’est pas facile de se situer. Entre ceux qui expriment uniquement douleur et colère justifiées, ceux qui « craignent les amalgames » et ceux qui appellent à l’union nationale (et internationale) contre l’Islamisme radical sous la bannière du slogan « je suis Charlie ».

 

Bien sûr, le crime appelle douleur et colère, mais contre quoi exactement ?

 

Ce massacre ignoble est revendiqué par des individus qui se disent membres de Al Qaida. La nécessité absolue de combattre les mouvances obscurantistes de l’islamisme radical ne doit pas nous rendre amnésique. Ces courants qui s’imposent par la terreur affirment commettre leurs crimes au nom de l’Islam. Leur développement a été rendu possible par les interventions impérialistes, le démembrement des États et l’utilisation par l’Occident de ce courant contre les forces progressistes. En France, la situation sociale insupportable que vit la population issue de l’immigration post-coloniale, le racisme d’État, l’islamophobie, les discriminations, la stigmatisation ou les contrôles au faciès portent une responsabilité évidente dans l’essor de ce courant qui touche en réalité une frange marginale d’une jeunesse de toutes origines mais sans horizon.

 

Bien sûr le crime risque de provoquer des amalgames. Mais ces amalgames sont-ils nouveaux ? Charlie Hebdo, qui a longtemps représenté pour nous l’impertinence, l’insolence de mai soixante-huit, Wolinski, Cabu, l’écologie, RESF, ne s’est-t-il pas justement distingué dans l’art graphique et politique de l’amalgame depuis des années ? Et que les choses soient claires, personne ici ne dit qu’il n’avait pas la liberté de le faire et il a eu toute liberté de le faire des années durant.

 

Avoir la moindre complaisance ou compréhension pour des assassins de dessinateurs ou pour la mise à mort de gens en raison de leurs idées est insensé.

 

Mais Charlie Hebdo a mené une bataille politique. Et occulter et faire oublier dans quel contexte il publiait ses caricatures faisait partie de sa bataille politique.

 

Peut-on imaginer des caricatures émanant de journaux progressistes critiquant la religion juive pendant les années trente au moment de la montée de l’antisémitisme et de la persécution des juifs ? Et nous ne parlons pas ici de caricatures antisémites de l’époque mais de caricatures critiquant la religion juive.

 

Comment la critique des religions pourrait-elle faire abstraction du rapport dominant/dominé ? Critiquer les religions cela se fait aussi dans un contexte, dans un moment politique qui n’est aucunement neutre à l’égard des musulmans. Les actes de Charlie Hebdo, et les caricatures et les articles sont des actes et ont participé au développement de l’islamophobie en France. Développement du mépris et du racisme à l’encontre de tous les musulmans, des lois chargées de protéger « la laïcité à la française » contre eux, des mosquées attaquées, des agressions physiques contre des gens "d’apparence musulmane". Leur désignation comme boucs émissaires de la crise économique et sociale, qu’ils subissent aussi et souvent en première ligne, à l’aide des « amalgames » est en marche depuis des années.

 

Des ghettos et des discriminations, il n’en est pas question aujourd’hui, l’« union nationale » peut se faire avec le sang de tous ces morts, contre les musulmans, des mosquées brûlent déjà (encore), le terrain a été préparé de longue date.

 

Le "suicide français" est en marche annonçait le mois dernier un autre Charlot.

 

"L’Union Nationale" et "l’Union Sacrée" que l’émotion autour du massacre qui vient d’être commis essaie de nous imposer, manipulent les sentiments d’horreur et de révolte légitimes au service d’autres significations bien plus complexes et douteuses. La liberté d’expression n’est pas menacée en France, même la plus raciste. Nous ne sommes pas dans le camp de ceux qui soutiennent le racisme d’État ou les interventions impérialistes. Nous n’acceptons pas le "choc des civilisations" et la logique "terrorisme/antiterrorisme". Nous refusons d’avance toutes les nouvelles lois "sécuritaires" et toutes les nouvelles formes de discrimination ou d’injonction à l’égard des musulmans que cette union nationale ne peut manquer de produire. .

 

Alors aujourd’hui craindre l’amalgame nous semble plus qu’insuffisant. La France se dit un État de droit, les criminels doivent être arrêtés et jugés pour leurs crimes. Mais leur crime va bien au-delà, il vient en réalité de libérer la politique de l’amalgame, et du bouc émissaire. En ce sens les bourreaux comme les victimes de l’attentat étaient partie prenante de la guerre des civilisations. En ce sens, si les assassins nous font horreur, Charlie n’était pas et n’est pas pour autant notre ami et « nous ne sommes pas Charlie ». Si notre solidarité et notre profonde compassion vont à tous les journalistes, salariés, policiers, victimes innocentes de cette tragédie et à leurs familles, l’union qu’il faut construire aujourd’hui est celle d’une France qui accepte d’être enfin celle de tous ses citoyens, musulmans inclus. La bataille contre le terrorisme passera par la bataille pour l’égalité, la justice, la reconnaissance de la France d’aujourd’hui dans toute sa diversité source d’immense richesse. Pour qu’au bout de cette nuit, le jour se lève, nous devons être aujourd’hui des musulmans.

 

Bureau national de l’UJFP 9 janvier 2015

 

Nous apprenons à l’instant la prise d’otage d’un supermarché casher de la Porte de Vincennes, à Paris, qui semble liée à une attaque de plus grande envergure. Plus que jamais notre travail à l’UJFP sera de construire du « commun » autour des valeurs universelles que nous venons d’énoncer. Comme juifs, nous serons toujours du côté du dominé, du racisé, du discriminé, qu’il soit musulman, Rrom, juif...

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je ne sais pas s'ils étaient vraiment racistes...c'est clair que les dessins étaient parfois de très mauvais goût et je ne lisais plus Charlie hebdo depuis longtemps car je n'avais plus besoin de signes extérieurs de rébellion ...

 

racisme non mais une affirmation ostentatoire de leur droit à la satire de tout sans exception ...

 

je suis comme la majorité des gens , je n'aime pas forcément tous les dessins, mais je suis attachée au fait qu'on puisse les faire ... que seule la conscience personnelle du dessinateur lui serve de limite

 

exactement, je combattrais toutes vos idées mais je combattrais aussi quiconque vous interdirez d'en avoir.

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Je suis également attachée à la liberté d'expression. Mais je me demande pourquoi Charlie Hebdo s'est toujours drapé dedans quand il s'agissait de vomir l'islam mais a renvoyé un Siné dès qu'il a blagué sur une possible conversion au judaïsme du fils Sarkozy.

 

Personnellement je pense que ce journal avait pris un tournant raciste et islamophobe en se focalisant sur une communauté, qui en plus est la plus faible en France, d'un point de vue politique, économique et social.

 

Mais à la différence de beaucoup de musulmans, ce qui m'a le plus choqué ça n'est pas les caricatures du Prophète. Ce sont les attaques incessantes contre le musulman du quotidien, le musulman de base: le postier, le flic, l'assistante maternelle, l'étudiant...

 

J'achetais régulièrement Charlie Hebdo (j'étais une des rares personnes à le faire) justement pour savoir de quoi il s'agissait exactement et la violence des caricatures et des textes me faisait halluciner.

Virulence pas seulement contre des autorités ou des figures religieuses, mais contre le musulman lambda, assimilé à un terroriste, à un homme qui bat sa femme, à un assisté qui attend après les aides sociales... Les femmes voilées représentées comme des dangers ou alors humiliées (corps voilés et fesses dénudées dans des positions suggestives)... J'appelle ça un torchon.

 

Mais je te rejoins, qu'on les laisse faire. Mais par contre qu'on n'ose pas venir parler de Dieudonné après...

 

Très bonne analyse ;)

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Je ne suis pas Charlie parce que Charlie Hebdo était devenu un torchon raciste et islamophobe, dénoncé même par des anciens collaborateurs de ce journal.

 

Je ne peux donc pas être Charlie parce que ce sont mes "opposants" politiques. Ça n'est pas parce qu'ils sont à gauche qu'ils n'agissent pas contre le vivre ensemble, comme les Zemmour, Finkielkraut ou Houellebecq.

 

Mais évidemment, évidemment, je suis choquée et horrifiée par ce qui s'est passé. Évidemment, je condamne, déplore, regrette (pas en tant que musulmane, mais en tant qu'être humain). Il n'y a pas de discussion à avoir dessus. C'est un acte de barbarie, inhumain et rien ne peut justifier ce qui s'est passé.

 

Il y a ceux qui voient Charlie Hebdo comme une bande de potes un peu provoc qui se moquent de tout le monde, libre à eux. Moi je les vois comme les voit Olivier Cyran, qui y a travaillé pendant 10 ans avant de quitter le journal pour protester contre la nouvelle ligne éditoriale.

 

Je joins son article et celui d'Arrêt sur images sur le sujet. Et voici quelques extraits choisis:

 

 

Raciste, Charlie Hebdo ne l’était assurément pas du temps où j’y ai travaillé. En tout cas, l’idée qu’un jour le canard s’exposerait à pareil soupçon ne m’a jamais effleuré. Il y a avait bien quelques franchouillardises et les éditos de Philippe Val, sujets à une fixette inquiétante et s’aggravant au fil des ans sur le « monde arabo-musulman », considéré comme un océan de barbarie menaçant de submerger à tout instant cet îlot de haute culture et de raffinement démocratique qu’était pour lui Israël. Mais les délires du taulier restaient confinés à sa page 3 et ne débordaient que rarement sur le cœur du journal qui, dans ces années-là, me semblait-il, battait d’un sang plutôt bien oxygéné.

 

À peine avais-je pris mes cliques et mes claques, lassé par la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel du patron, que les tours jumelles s’effondrèrent et que Caroline Fourest débarqua dans votre rédaction. Cette double catastrophe mit en branle un processus de reformatage idéologique qui allait faire fuir vos anciens lecteurs et vous en attirer d’autres, plus propres sur eux, et plus sensibles à la « war on terror » version Rires & Chansons qu’à l’anarchie douce d’un Gébé. Petit à petit, la dénonciation en vrac des « barbus », des femmes voilées et de leurs complices imaginaires s’imposa comme un axe central de votre production journalistique et satirique. Des « enquêtes » se mirent à fleurir qui accréditaient les rumeurs les plus extravagantes, comme la prétendue infiltration de la Ligue des droits de l’homme (LDH) ou du Forum social européen (FSE) par une horde de salafistes assoiffés de sang2. Le nouveau tropisme en vigueur imposa d’abjurer le tempérament indocile qui structurait le journal jusqu’alors et de nouer des alliances avec les figures les plus corrompues de la jet-set intellectuelle, telles que Bernard-Henri Lévy ou Antoine Sfeir, cosignataires dans Charlie Hebdo d’un guignolesque « Manifeste des douze contre le nouveau totalitarisme islamique3 ». Quiconque ne se reconnaissait pas dans une lecture du monde opposant les civilisés (européens) aux obscurantistes (musulmans) se voyait illico presto renvoyé dans les cordes des « idiots utiles » ou des « islamo-gauchistes ».

 

Je me souviens de cette pleine page de Caroline Fourest parue le 11 juin 2008. Elle y racontait son amicale rencontre avec le dessinateur néerlandais Gregorius Nekschot, qui s’était attiré quelques ennuis pour avoir représenté ses concitoyens musulmans sous un jour particulièrement drolatique. Qu’on en juge : un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre, avec pour légende : « Il faut savoir partager les traditions ». Ou un Arabe affalé sur un pouf et perdu dans ses pensées : « Le Coran ne dit pas s’il faut faire quelque chose pour avoir trente ans de chômage et d’allocs ». Ou encore ce « monument à l’esclavage du contribuable autochtone blanc » : un Néerlandais, chaînes au pied, portant sur son dos un Noir, bras croisés et tétine à la bouche. Racisme fétide ? Allons donc, liberté d’expression!

 

Aujourd’hui, les mouches qu’un Tignous n’omet jamais de faire tourner autour de la tête de ses « barbus » se collent plus que jamais à votre imaginaire dès que vous « riez » des musulmans. Dans une vidéo postée fin 2011 sur le site de Charlie Hebdo, on te voyait, Charb, imiter l’appel du muezzin sous les hoquets hilares de tes petits camarades. Tordant, le numéro de la psalmodie coranique à l’heure du bouclage, Michel Leeb n’aurait pas fait mieux. Dans quelle marinade collective faut-il macérer pour en arriver là ? Dans quelles crevasses psychologiques puisez-vous matière à « rire » d’un dessin représentant des femmes voilées qui exhibent leurs fesses pendant qu’elles font leur prière à la « mère Mecquerelle » ? Minable vanne même pas honteuse, embarrassante d’imbécilité avant même que d’être révélatrice d’un état d’esprit, d’une vision du monde.

 

Le pilonnage obsessionnel des musulmans auquel votre hebdomadaire se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française. Que rabaisser les musulmans n’est plus un privilège de l’extrême droite, mais un droit à l’impertinence sanctifié par la laïcité, la république, le vivre ensemble.

 

Bunkérisés derrière vos zygomatiques, vous revendiquez le droit sacré de « rire » pareillement des imams, des curés et des rabbins. Pourquoi pas, si encore vous appliquiez vraiment ce principe. On oublie l’épisode Siné ou il faut vous faire un dessin ? Un constat avéré d’islamophobie, et c’est l’éclat de rire. Une mensongère accusation d’antisémitisme, et c’est la porte. Cette affaire remonte aux années Val, mais la pleutre approbation que votre patron d’alors a recueilli auprès de « toute la bande », et plus particulièrement auprès de toi, Charb, démontre que le deux poids deux mesures en vigueur à cette époque n’était pas le fait d’un seul homme. La même règle a perduré. À ce jour, me dit-on, le numéro spécial « Charia Hebdo » ne s’est toujours pas dédoublé en un « Talmud Hebdo ». Croyez bien que je ne le regrette pas.

 

Vous vous réclamez de la tradition anticléricale, mais en feignant d’ignorer en quoi elle se différencie fondamentalement de l’islamophobie : la première s’est construite au cours d’une lutte dure, longue et acharnée contre un clergé catholique effectivement redoutable de puissance, qui avait – et a encore – ses journaux, ses députés, ses lobbies, ses salons et son immense patrimoine immobilier ; la seconde s’attaque aux membres d’une confession minoritaire dépourvue de toute espèce d’influence sur les sphères de pouvoir. Elle consiste à détourner l’attention des intérêts bien nourris qui gouvernent ce pays pour exciter la meute contre des citoyens qui déjà ne sont pas à la fête, si l’on veut bien prendre la peine de considérer que, pour la plupart d’entre eux, colonisation, immigration et discrimination ne leur ont pas assigné la place la plus reluisante dans la société française. Est-ce trop demander à une équipe qui, selon vos termes, « se partage entre tenants de la gauche, de l’extrême gauche, de l’anarchie et de l’écologie », que de prendre un tantinet en compte l’histoire du pays et sa réalité sociale?

 

 

Article11 - « Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites? - Olivier Cyran

 

Charlie Hebdo raciste ? Un ancien accuse (Article11) - Arrêt sur images

 

Mille merci

j'apprécie vos remarques

bravo!

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Pour les moutons qui n'ont rien compris (et qui ne comprendront sans doute jamais). Il ne faut pas oublier qui arme, soutient et donne les cibles des terroristes, et puis surtout, à qui profite le crime.

Plus de terrorisme = plus de surveillance = moins de liberté = abus dans tous les sens.

 

 

[indécence] Rendons hommage à Charlie Hebdo : boycottons la manifestation du 11 janvier (pour 10 raisons)

 

Ne pas oublier de voir les caricatures de Charlie, et puis en fin de compte l'image suivant illustre bien le "moutonnage" ambiant:

 

je-suis-charlie.jpg

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Guest George Bish
Il EST CHARLIE IL VA DEFILER EN FRANCE CE DIMANCHE

 

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tu me rappelle ce caricaturiste de charlie hebdo Willem qui persiste et signe: "nous vomissons sur tous ces gens qui, subitement, disent être nos amis". :mdr::mdr:

personnellement, je n'ai connu charlie hebdo qu'en 2008 lorsque une infirmière francaise d'origine marocaine avait posté une caricature sur la fécondation in vitro en france, j'avoue qu'à l'epoque, je l'avais trouvé trop vulgaire, offensante pour le noble metier d'un medecin :confused:

Avec le temps, j'ai appris à analyser et mettre la chose dans son contexte.

ce que je trouve maintenant drole... à juste titre, la caricature elle meme faisait allusion à un gynécologue francais passé maitre dans l'art de la fecondation in vitro accusé par ses patientes de viol... "il leur disait, si ca ne marche pas cette fois ci, c'est moi qui vais vous faire un bébé" :mdr::mdr:

Sacrés francais....:04:

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Magnifique! Mieux encore, ils étaient les combattants de la...liberté.

 

Je condamne le meurtre de ces pauvres journalistes, mais je ne suis pas Charlie.

 

effectivement,

 

si quelqu'un peut nous retrouver la vidéo où on entend dire que ce sont de "bons rebelles" un truc comme ca et que les impôts des français a servi aussi à les armer

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effectivement,

 

si quelqu'un peut nous retrouver la vidéo où on entend dire que ce sont de "bons rebelles" un truc comme ca et que les impôts des français a servi aussi à les armer

 

Je n'ai pas cette vidéo. En revanche voici une vidéo de Roland Dumas qui affirme clairement que la guerre en Syrien a été conçue et planifiée par les occidentaux (anglais, plus précisément).

 

[YOUTUBE]eswnzEv0Nz8[/YOUTUBE]

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